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LA POLITIQUE MORALE DE LOHN LOCKE. PDF

164 Pages·1960·31.169 MB·French
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BIBLIOTHEOUE DE PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE ET PHILOSOPHIE GfNfRALE SCHUHl, SEcTiON diRiqh pAR PiERRE·MAxiME PRofESSEUR Å LA SoRbONNE LA POLI.TIOUE MORALE DU Mf:ME AUTEUR DANS LA MEME COLLECT!ON DE La creatidoensv aleu(rZse ect.). JOHN LOCI<E La comprehensidoensv aleur(espu ise). Du laidd,u mal,d uf aux. PAR Politiqeutpe h ilosopchhieezT homasH obbes. RAyMoNd POLIN PRofESSEUR Å l'UNiVERsiTt dE lillE OUVRAGE PUBliE AVEC lE CONCOURS DU CENTRE NATIONAl DE lA RECHERCHE SCIENTIFIOUE !, !l ll PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 108, BoutEVARd SAiNT-GERMAiN, PARIS 1960 TABLE DES MATI�RES 319 PJ.Gllll II. - Comment est connue la loi de nature ............ . 101 Sie llees ti nne.e. ...................... .1.0.1. ... Surd eux· m odesd e connaissa.n.c.e. ........ ...1.07 CommentL ockeI ad emont.r.e. ............ ...11.2. DansI esE ssays on the Law of Na ture ....... . 112 DansI eT reatise ........................... . 118 TABLE DES MATIERES III. - Loi de nature et obligation morale .............. . 122 Conclusion • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 0 0 0 • • • • • • • • • • • • • • • • • 127 PJ.GB8 lNTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . 1 CHA1P nItTrRodEu cItVio.n -..I.n.d.i.v.id.u. .e.t. .c.o.m.m..u.n.a.u.t.e. ................................. .. 112299 CHAPITRE PREMIER. - La nature humalne ................ . 11 I. - L'indi�Jidu ................................... . 130 1n troduction ........ : . . . . . . . .· . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 11 L'indivi.d.u. ....................:.. .. .. ..1.3.0 .. I. - L'homme defini par sa fonction ................ . 15 L'indiviedtur,se o ci.a.l. ...................... . 134 Sa fin. ............................. ...15. ...... II. - Societe politique et communaute ................. . 140 Sesm oyens: La communaut.e. ..................... ...14.1. ... L'insatisfa.c.t.i.o.n. ................ ...1.8 ... Situatidoeln ' indivdiadnusl ac ommunautpeo litiqu1e4 6 Le corp.s. ........................... ...1.9. . Röled e lam ajorit.e. ..................... ..1.51. LLLaa'e lInoitbi.ee .nr.dt..ee...m ...e...n...t... ........................................................ .........222.5.30.. ......... . ICIoIn. cl-usioLen p.e.u.p.l.e. ......................................................................... .. 115652 La sociabWt.e. .................... ....26. ... II. - LS'ehosml imme idetf.ien.si . p.ar. s.o.n .m.e.ri.te.e.t .se.s .dr.o.its. .......... :. ...... ...33.11 ..... CHA1P nItTrRodEu cVti.o n- . S. e. n. s. .e . t. .f o. n. d. e. m. .e .n .t . d. u. . .p .o .u .v .o .i r. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 116644 Frailty and baseness ........................... . 35 I. - Pou�Joir et liberte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 Pouvoirest d roi.t.s. ................... ....38. ... Pouvoiert p uissan. c. .e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 Pouvoirasc tifestp ouvoiprass sif. .s . . . . . . . . . . . . 166 CHAPITRE II. - L'attitude morale ........................ . 46 PPoouuvvooiieerrtt v I oilboenr.tt. e e. .. .. . .. .. . .. .. .. . .. .. . .. .. . .. .. .. . .. .. . .. .. .. ..11.6687. ....... 1nItr. o-ductNioa ntu r.e. .d.e.s .b.i.e.n.s. .et. .d.e.s. .m.a.u.x. ...................................... .. 4486 II. - PPoaur�Jfoiar ieItt iedbr oeitr .dt.a e.n ..s . .l '.e t. a. t. .d .e . n. a. t. u. r.e . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 117711 321... BLPielesabn iisnse aientrtcsus- o r dmeomeluetlsr b e eiuaberlinsiems,teno eetsrcs t aom umaxm.u e.xr . .e..l..a..t..i...o...n...... s. . ... 554 692 PLEoitubavetdor eiten iertan o tsbuelrptieahg reaaotdb.ri ul. io .de q.n r .eu .o te. ia., t..td .. e.. ..n .. a.. t.. ..u .. r.. r..e e.. .. e .. l... .... ... ... ... .. 111777 342 II. - 2N1.. atCCurrreii dtteii lqqadduu eeteeh lle o''rieie nnmtnoherdaoileeut ssep. i ..r.a.i.s..nm..c.e.i. ..pp..e.r..sa.. t...i..q....u...e... s... . ..666.016. LPeosuns vaootciuairrre. eb.tn .iea.ts.t.r u. ·a.re.iet.ral. eeb.l.t se.I o.se.l s..p u.. o. . ..u .. v.. o.. .. i.. dr .. ..as ..n .. s..l .. '.. ..e .. t.. d..a ..� t. 118717 3. La moralceo mme connaissadnecmeo ntrab.l.. e 68 III. - Pou�Joir et droit dans l'etat politique.............. 183 4. La moralceo mme cc politained p rudenc>> e• • • • 72 Natureet a rtifdiacnes I ef ondemendte I ap oiitiqu1e8 3 III. - Theorie et pratique ............................ . 79 Lest ransfe.r . t. .s . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 1. Du jug.meent a l'act.i.o.n. ............. ...7.9 . Conclusion. - Le pouvoipro iitiq. u. .e . .. . . . . . . . . . . . . . . . 195 2. Une moralrea isonnab.l.e. ............. ...8.4. CHAPITRE VI. - Le pouvoir supreme et ses limites . . . . . . . . . 197 CHAPITRE III. - La loi de nature ....................... . 95 1ntroduction. - Ideed u pouvoifro nction.n.e.l. ...... ..1 97 1n troduction ..... : . ... . . ..... . ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 95 J. - Critique du pou�Joir absolu arbitraire ............. . 198 I. -Qu'il y a une loi de nature .................... . 95 La tyrann.i.e. ...., ., ,. , , , , '· , . ..... ... . ... .. . . 201. 320 LA POLITIQUE MORALE DE JOHN LOCKE PAGES II. - Limites de droit du pouroir supreme. . . . . . . . . . . . . . 207 Le pouvoisru preme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 Lesl imit.e . s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Loid e natureet c onsenteme.n . .t . . . . . . . . . . . 209 Bienp ubliect t rustees.h . i. .p . .. . . . . . . . . . . . . . 212 Gouvernemenpta r Iesl oise t separatidoens pouvoir. .s. . .. . . . . . . . . .. .. . ..... . ...· . . . . 217 '· Le Peupl. e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 III. Limites de fait du pouroir supreme . . . . . . . . . . . . . . 225 - Theoridee la·r esista. n. c. .e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227 Peupleet p ouvoisru preme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Appendice. - Locke et le liberalisme . :. . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 Argumentatiaount orita.i . r. .e . .. . . . . . . . . . 239 CHAPITRE Argumentatiloinb er.a . l. .e . . . . . . . . . . . . . . . 244 VII. - De Ia justice dans Ia propriete, Ia distribution ,11' et l'echange des biens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 1 - La justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 1. !j II. - La propriete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255 Fondemendte lap roprie. t. .e . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 257 Formati.od ne lap roprie. .t . e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259 Limitedsu droidte proprie.t . e. . . . . . . . . . . . . . . . 269 Proprieftien,d ess ocietpeosl itiq. u. e. . s. . . . . . . . . 273 Problemdee l'esclav. a. .g . e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 . III. L'echange des biens ............................ . 281 l - Valeuirh trinsevqaulee,u dr' echanvgael,e udr' usage2 82 Valeudre lam onnai.e. .................. ..2.85. .. Balancdeu commerc.e. .................. ..2.88. .. Raising of coin and Lowering of interest ........ . 290 Naturem,o raleet e conomi.e. ............. ...29.4. OIBPGIoBRs�LAPTHFIAE C. .E. . . . . . . • • . . . . . . . . . • . . • . . . ..••• . . . . . . . . . . . . . . . . 297 307 �- . . . . . . . ..•.•...•• • . . • . . • • . . . . . . • • . • . . . . IND '"- IQU.B.�•;:f ":,'·,'-Y·� \· .. . • . . . •••••••• • • . • • . . . • • • • • • • • ••••• 313 ,�l_lr�"'� ��� ,'-·'.. ·.� _... ..{.c :._ . }-��, .�.. � .\0..�.. V��)��\·� '\: " 1l - 0' c� :.,,1:7 .�� " - - � 11 \l:l � i .;-._, "7/ �v '/1/ . "'n 1960. - lmprimeridee sP resseUsn iversitaidree Fsr ance-. Vendöme (France) EDIT. N· 25 591 rul'IID!E El'( l'lW'fCE IMP. N· 16 006 INTRODUCTION ' Les rapports de la politique et de la morale font l'objet de controverses sans fin et qui semblent insolubles, tant Ies uns tiennent a identifier la morale et la politique, et tant Ies autres pretendent, au contraire, distinguer entre la morale et la poli­ DEPOT LEGAL tique de telle sorte que l'une soit sans commune mesure et ve edition 2e frime�t1r9e6 0 sans commune valeur avec l'autre. Dans cette controverse, Locke adopte une position originale TOUS DROITS et profonde, a la fois par la lucidite de ses principes et par · det raductidoern e,p roducteitdo 'an d aptation l'efficacite pratique, par le caractere praticable de la synthese reservpeosu rt ousp ays a laquelle il aboutit. Mais c'est une synthese complexe, au point © 1960,P;re sses Universitaires de France qu'on l'a traditionnellement accuse d'etre tombe dans des contra­ dictions, voire dans l'incoherence, au point meme que certains ont pu nier que sa politique s'accordåt avec sa morale et, en general, avec sa philosophie. Nous voudrions montrer ici qu'il n'en est rien et que la pensee de Locke, singulierement sa pensee pratique, merite le 11om de philosophie, car elle a, de celle-ci, l'universalite et la coherence. Encore faut-il l'avoir situee dans Ies limites qu'elle s'est a elle-meme donnees pour premiere tåche de s'assigner; car la pensee de Locke constitue une philosophie, mais une philosophie critique. ..�..........., .,._.......,_... .,..�"'"""'•"�"".. "'-. "<--���-'"'"·• tf C'est une philosophie et non pas seulement une ce vre de circonstance. Loin de nous l'idee de minimiser la curiosite et l'importance des decouvertes remarquables de M. Laslett. Comme il l'a savamment montre, Ies Traites sur Le gouvernement civil n'ont pas ete ecrits a l'occasion de la Revolution de 1688, pour attaquer Ies intentions d'un monarque absolutiste et pour justi­ fier la Revolution et l'ceuvre de Guillaume III, mais, vers 16"80, a l'occasion d'un effort tente, sous la direction de Lord Shaftesbury, pour ecarter le catholique duc d'York, le futur Jacques II, de la succession au tr6ne. Mais pourrait-on en conclure avec lui que Locke did nol, in writing lhe Two Trealises_, ehoase a formal LA POLITIQUE MORALE DE JOHN LOCKE INTRODUCTION 2 lo presenl a view of polities sub specie aelernitatis, as did H obbes ( 1 )? La position religieuse de Locke a fait, depuis Ies disputes Sans doute ne s'agit-il pas d'extraire de leur temps, ni Ies Deux qu'il a Iui-meme soutenues, l'ohjet de querelles infinies, et hien Traites ni Ie Levialhan ou de considerer ces ceuvres en dehors souvent partisanes. Cependant, compte tenu de quelques pre­ de l'histoire. Mais elles echappent d'elles-memes aux cir­ cautions transparentes que devait a son temps cet homme constances de leur creation. N'est-il pas curieux de constater paisihle et de honne compagnie, Locke a dit sur ce point fort que Ies Deux Trailes conce:nent, non seuie,ment �a reaction explicitement tout ce qu'il avait a dire. Mais on a eu le tort de _ _ whig contre Ie pretendu Poptsh Plol, ma1s qu elles s apphquent disputer de Ja religion de Locke coinme s'il s'agissait de savoir aussi en fait fort remarquablement, comme Locke l'avait vu lui­ a quel, s dogmes il adherait et de quelle secte il relevait. Or, le meme, au regime anglais qui s'instaurera a partir de 1688 ? prohleme des dogmes ne l'interessait evidemment pas, pas plus En verite, Locke est beaucoup trop philosophe pour s'etre que Ies autres prohlemes proprement theologiques. En termes 1 Iaisse enfermer dans une ceuvre de circonstance. En rencontrant fort nets, il fait le partage entre le domaine de la foi, de la reve- i chez Hohbes ou chez Filmer, que Ies circonstances l'invitaient a lation, dont releve Ia theologie et Ie domaine de la raison, qui 1 comhattre, des probiemes universeis de Ja politique, Locke a est celui de la philosophie. Sa religion est profonde; mais c'est t reagi en phiiosophe : a partir de son experience historique, il une religion raisonnahle. Les limites qui separent la revelation ! a reflechi sur Ies probiemes poiitiques en tant que teis et dans et"larälson sont etab1les, non par la revelation, mais par la · Ieur humanite, dans Ieur universalite. II s'est eleve a une concep­ raison. Rien de ce qui est contraire ou incompatihle avec Ies tion fondamentale de !'homme et des rapports politiques des decisions de la raison, claires et evidentes pour elles-memes, ne hommes entre eux. II a pense une poiitique inseparable d'une peut etre regu et impose comme ohjet de revelation et matiere morale et d'une philosophie. de foi. Mais il y a hien des domaines ou la raison ne saurait juger Des pamphiets en�ermes dans Ie cadre de leurs circonstances par sa seule lumiere, et la place est lihre alors, comme dira plus originaires ne nous interesseraient pas davantage que la myriade tard Kant, pour la foi. II est difficile d'etre ala fois p·l us religieux des autres pamphlets puhlies a l'epoque, ou plutöt ils interesse­ e���rnatiqu!_.,9:.� Loc�e� ne 2'a _e te. -��----- raient seulement I'histo'rien. Le phiiosophe exige autre chose : Tout au Iong de son amvre äepndö13Tiphe, Locke fmt appel un sens permanent, une synthese universelle, des valeurs nou­ a Dieu et, sans ce recours constant a Dieu, toute la coherence -\" velles qui depassent Ies circonstances et touchent !'homme meme de sa philosophie s'effondrerait. Mais le Dieu de Locke est tout ou I'histoire de son humanite. L'etahlissement ou l'eviction de autant l'ordre meme d'un monde sense par rapport a }'homme Jacques II font partie de l'histoire d'Angleterre. Ces evenements que l'auteur et Ie garant de cet ordre, tel que !'homme, avec ne concernent guere l'histoire de !'homme dont Ies Traites sur son intelligence etroite et son experience limitee, est capahle le gouvernemenl civil et leur phiiosophique auteur font eminem­ de le deduire de ses decouvertes. Le monde se revele plein de ment partie. C'est pourquoi, pour parler comme Hegel, I'ceuvre sens par rapport a cet etre fragile, doue de raison, mais aussi de Locke s'est trouvee wirklich, c'est-a-dire qu'elle s'est montree de liberte, qu'est l'homme. Pour l'homme, comprendre le sens historiquement efficace, qu'elle est de �'histoire et non pas seule­ de son experience, c'est connaitre et affirmer Dieu. Dieu ne lui ment dans l'histoire. D'autres diraient, mais l'intention est au est decouvert que par la constatation de l'ordre imman�nt aux fond la meme, qu'elle est a la fois actuelle et eternelle. choses de la nature. Ne posons pas le probleme de savoir si ce Dieu est tres diffe­ . . rent d'une sorte de Deus sive nalura. Le röle que joue dans le spinozisme l'idee d'un savoir absolu est, en tout cas, tenu ici f Locke estime que !'homme ne rejoint l'absolu et n'en peut par la foi, car la foi en Dieu consiste avant tout pour Locke dans 1 affirmer l'existence avec certitude que sur un seul point, l'exis­ la foi en la causalite necessaire d'une raison morale. . Comme 'X � tence de Dieu. La philosophie de Locke est, en effet, inseparable l'avait fort hien vu Alexandre C. Fraser, ce Dieu est le pouvoir de sa religion. i d'un Esprit infiniment intelligent immanent au monde, la raison constamment. active en lui. La religion de Locke est d'abord (l) la foi dans un ordre moral et physique immanent au monde. Introduction å son edition de Patriarcha, par RouerL FILMER, p. 40. LA POLITIQUE MORALE DE .JOHN LOCKE INTRODUCTION 5 4 C'est pourquoi sa pensee se situe si �ise_rnent en continuite avec d'en decouvrir le sens raisonnahl�). En lisant Locke, on a, du la pensee antique, avec le cos_rnos d An:'tote ou avec le cosmos reste a tort, quelque �e? l'impression qu'il est trop rationa��ste des Sto!ciens. C'est l'ordre qm est supreme, et dans les a:uvres pour ce qu'il a d'empmque et trop empm_ _ q�e p�ur ce �� 1_1 a des hommes, c'est aussi l'ordre qui �oit l'etr�, et par la lo�. Que de rationaliste. C'est pourquo_1 , h1en lom_ d av01r la ngidite_, l'ordre sense du monde tel que le decouvre l homme expnme la l'abstraction et le caractere tranche des philosophies dominees presence d'un Esprit eternel �t infini « qu� les c�eux des :ieux ne par la recherche de l'absolu et des. situations ou des concepts _ peuvent contenir », dont l ex1stence necessmre se developpe limites, la philosophie de Locke e�t, par excellence, et sans intelligemment de fa<ton immanerite ou qu'il faille prendre au jamais tomher dans l'eclectisme, la phil�so�h�e de la souples�e, pied de la lettre I'evocation d'un Esprit eternei et infini qui fait de la conciliation, de la synthese et, pour ams1 d1re, du comprom1s, et gouverne toutes choses, peu importe au fond a Locke, et de l'accord fonde en toutes choses sur de lihres et raisonnahles cela doit peu importer a l'homme. Car cela fait precisement consentement s. partie des choses inutiles a savoir. Et puisqu'on ne sait pas * comment fonctionne notre esprit fini, comment s'etonner de ne .. .. pas savoir comment fonctionne un esprit infini ? Ce qui importe, La morale et la politique constituent pour Loclfe deux c'est l'existence necessaire de cet ordre sense et eternel du domaines distincts, mais inseparables. La morale concerne monde. Locke a su concilier son amour de la verite avec l'accep­ d'abord l'individu lui-meme et le lihre developpement de sa tation de n'en .connaitre qu'une parcelle : rien que la verite, mais nature d'homme; elle concerne, en second lieu, les rapports des pas toute la verite ; toute la verite utile a l'homme seulement. individus entre eux en tant qu'ils sont consideres comme des Locke peut savoir qe son Dieu - et tout homme avec lui - etres capahles de jugements raisonnahles et de conduite ration­ ce qui suffit a en faire tle principe d'une raison pratique. Et cela nelle par rapport a des fins dont l'essentielle est le honheur. est assez pour permettre aux hommes, s'ils le veulent, d'accorder Les hommes, en tant qu'ils parviennent a etre des « hommes l'ordre raisonnahle de leur raison a I'ordre raisonnahle qu'ils moraux », se reconnaissent un sens et reconnaissent que ce qu'ils decouvrent dans Ies choses et d'ordonner leurs actions en vue peuvent connaitre de l'univers est sense par rapport a eux. La du honheur de chacun et de la paix entre tous. La creature morale, a l'exclusion de toute politique, suffit a regir leurs humaine a, en elle-meme, assez de sens et toute la liherte neces­ relations individuelles, alors qu'il n'y a pas encore de commu­ saire pour construire et ordonner de fa<ton sensee les cadres nautes politiques et que chacun est encore partie, juge et gardien de son existence, que l'ordre naturel des choses et ses lois lui de son bon droit a l'egard de chacun des autres. Chacun est permettent effectivement de construire. Le produit de la raison encore, pour lui-meme, le seul interprete du hien et d� mal, et de la liherte, estime Locke, peut etre naturel, conforme a la de ses ohligations et de ses droits, en vertu de la connmssance nature, hien qu'il ne soit pas determine par elle de fa<ton suffi­ qu'il est capahle de prendre du sens de son existence dans sante. II y a des produits de l'art humain qui sont des produits l'univers, de la fonction qu'il se croit ohlige d'y jouer, href, en naturels; certes I'arhitraire va contre la nature; mais le rai­ vertu de la loi a laquelle sa nature lui semhle obeir. ., sonnahle, l'reuvre raisonnahlement lihre font partie de l'ordre La politique concerne, au contraire, Ies communaut�s, les · naturel. Le prohleme pratique que Locke a a resoudre consiste rapports entre communautes, les rapports entre individus �t a integrer I'ordre humain a l'ordre naturel; la sanction de la communautes, en tant que celles-ci constituent des corps poh­ reussite parfaite serait le honheur ahsolu. Dans Ia philosophie de Locke, I'ahsolu, Dieu, n'est jamais tiques doues de pou:oirs q�i �eur sont, propre�, d'une _volon�e gouvernante et de regles d ex1stence, c es�-a-d1re de lo1s. Ma1s Ie principe de la demonstration ou de la solution. II rend simple­ _ les hommes, s'ils naissent capahles de ra1son, ne na1ssent pas ment possihie l'une et l'autre. II leur sert aussi de garant. II effectivement raisonnahles et s'ils naissent capahles de liherte, en est, en quelque sorte, Ie principe transcendental. La solution ils sont lihres d'employer leur liherte pour le mal : freles, fra­ la meilleure et la demonstration la plus prohahle devront etre giles, ils sont une proie aise leurs passions et se cor­ recherchees at ravers Ies meandres de l'experience, avec la voionte 1 our rompent aisement ; ils peuvenL cLre mo.uvais et mechants. Dans d'y decouvrir un sens raisonnahle (plus encore qu'avec la volonte ce� c<:mditions, alors que dcs cjsioqs mor:;1le$ alJraient suffi, . LA POLITIQUE MORALE DE JOHN LOCKE INTRODUCTION 7 6 dans l'etat de nature, a assurer la paix et l'epanouissement par des demonstrations simplement analytiques. Elle ne peut heureux des hommes, si ceux-ci avaient ete immediatement et non plus etre constituee en un domaine radicalement irreduc­ suffisamment doues d'une raison directrice efficace, des decisions, tihle a la morale et sans aucune commune mesure avec elle. non plus morales, mais proprement politiques, deviennent neces­ Un individu pourra s'efforcer de vivre et de penser rrioralement saires et Ies hommes sont soumis a l'ohligation, naturelle et sans se preoccuper de politique ; mais du fait qu'il vit dans une raisonnahle a la fois, de s'organiser eh communautes politiques. communaute politique do:rit il ne peut pas ne pas etre solidaire, Car, si Ies communautes politiques obeissent a des exi­ ses actes et ses pensees, en depit de ses intentions, prendront o-ences natm:elles et tendent a s'ordonner selon la loi de la un sens politique, entraineront d�s· consequences politiques. �ature humaine, neanmoins, du fait meme qu'elles cherchent a Un politique pourra s'efTorcer de construire son action en termes imposer leurs lois aux mechants comme aux hons, elles sont purement politiques, en faisant ahstraction de toute conside­ amenees a faire usage de la force specifique dont elles disposent ration morale, ses actes n'en auront pas moins une significa­ en vertu de leur formation. Or, hien qu'on puisse faire de la tion morale, une portee morale, quelles qu'elles soient. Morale force un usage raisonnahle et conforme a la loi de nature, elle et politique sont distinctes tout en etant inseparahles. n'est pas intrinsequement raisonnahle : elle est a la disposition Leur Iien, pour Locke, est un lien synthetique et volontaire. de n'importe quel arhitraire. Un conflit proprement politique ne Pour tout dire, c'est un Iien d'ohligation. De meme que la peut et're resolu, en dernier ressort, que par la force. L'usage vie individuelle peut n'etre pas morale et que !'homme, rendu pur de la force est particulierement visihle en certains cas, que fragile par sa liherte, peut se corrompre, de meme; la vie poli­ Locke reconnalt explicitement : par exemple, lorsque le souve­ tique, l'usage de Ia force puhlique, peuvent n'etre pas moraux. rain dispose de la prerogative, c'est-a-dire du pouvoir arhitraire Mais l'un comme l'autre doivent l'etre. C'est affaire de liherte, d'agir, en marge des lois, selon son seul hon plaisir, en vue du hien affaire de volonte, affaire de jugement raisonnahle. De meme puhlic dont il se trouve etre alors le juge ; ou hien lorsque la que '!'association deshommes en communautes politiques repond force de la majorite decide pour le tout; ou hien enfin lorsque, a une ohligation qui est a Ia fois raisonnahle et naturelle, en cas de conflit irreductihle entre Ies gouvernants et le peuple, de meme, la vie politique d'une communaute d'hommes est II Locke ne voit d'autre recours que dans un aepealfo_ J[eaven, assujettie a l'ohligation d'etre une vie morale et raisonnahle. qui n'est rien d'aut��un a2pel a Ia force:· C'est la loi de la nature de !'homme, la loi de nature ; mais Donc, dans Ia societe politique, dans Ia vie politique, Locke comme elle est loi pour des etres capahles de liherte, elle n'entra1ne reconnalt Ia conjonction possihle de deux courants necessaires, ni determination physique de la morale a la politique, ni deduc­ l'un qui est un courant de conformite a la nature, d'oheissance tion analytique de l'une a l'autre ; elle entraine une ohliga­ a une ohligation raisonnahle, de recherche d'un consentement tion a Iaquelle des etres capahles de raison et de liherte peuvent reciproque et d'un accord de jugements autonomes pour vivre ou non obeir. Cette ohligation, dans le cadre d'un monde selon des regles legales, l'autre, qui est un appel a la force et comprehensihle par rapport a !'homme, autant que cela est a l'action au dela de toute loi, contre toute liherte, et, en un necessaire a son action, prend un sens pour la raison. La suhor­ certain sens, par consequent, contre toute raison. De ce fait, dination de la politique a Ia morale est l'acte d'uneJvolonte la societe politique repond de fagon naturelle et artificielle a raisonnahle. II n'y a pas d'unite entre la morale et la politique, la fois, a une situation nee de la nature des hommes, mais en revanche leur union est une ohligation a Ia fois naturelle et contraire al eur veritahle nature, a ce que le lihre developpement raisonnahle. de leur nature aurait dO. etre. La societe politique est une Mais, dans l'esprit de Locke, cette union est Join d'etre neces­ reuvre construite par l'art des hommes, mais conformement a sairement determinee et cette synthese peut se realiser sous des une ohligation aussi naturelle que raisonnahle, et en vue de formes hien diverses. En mOI·ale, comme dans tout le reste de sa permettre un meilleur developpement de la nature des hommes philosophie, Locke evite d'adopter un point de vue ahsolu et et de leur honheur. dogmatique, et cela d'autant plus qu'il s'adresse a des hommes Ainsi, la politique est distincte de la morale, mais elle ne a la raison plus mO.rie, au jugement plus reflechi et plus lihre. Iui est pas contraire. Elle ne peut etre deduite de la morale Car si Ies hommes sont tous capahles de saisir l'existence ll 8 LA POLITIQUE MORALE DE JOHN LOCKE INTRODUCTION 9 h�'t�en, �Il sv nerei tpe eumvoernatl ep,_ mahas1o_sl udeo,n ndearn sd el esuorn fsaeihnlse sqsuee edt esle iunrt efrrpargei­­ dti'ocenus)v, remr aeins vquue' edllee ss es ocnotn foertmahelrie as, laa vreacis oln'i.n tention d'agir et tations probahles, d'ailleurs suffisantes pour gouverner Ieurs Dans ces conditions - et c'est une legon particulierement actions. La politique de Locke veut etre moraie ; elle n'est pas profitahie a notre epoque, ou le . regne du havardage sans pour ceia moralisante. contröle, faciiite par la proliferation du papier journal n'cst La communaute poiitique aussi hien que I'individu humain contrehattu que par le mythe de la !Science vraie ou fauss-c f?rment des touts c�mpiexes. Pour Locke, Ie probieme poii­ Locke enseigne, d'une part, a ne pas s'abandonncr, en faiL d tlque comme Ie probieme morai est un prohieme de proportion, morale et de politique, ni au seui verdict desp assionLs d H de proportion a etahlir entre Ies divers eiements, entre Ies prejuges, ni au seui plaisir de l'argumentation hutivocu d · lu divers pouvoirs qui coinposent Ia communaute ou l'individu. discussion en l'air. Locke enseigne, d'autre parL,;) ne pos Af Mais l'homme, qui est limite, ne possede pas une idee << divine » satisfaire trop commodement d'un recours sp6cieu:1x d e pr<'l· -prm. dc�1pnec -uned eid ceeet tpea rpfraoitpeo, rtuionne svariasiiee ; diei nI'ein tI'earpiepurro cehte pqaure sodne tsecniednuteifsi qsuceise nqcuees , siq uelil ens 'asep plilmiqiuteenntt adue sr ömiee tdeh os dic nsp crsod p '.ir 11o i'OmnI'<L· l'exter�eu: e� par l'�xperience de ses appare�ces, par son aspect, mation. II faut reserver a Ia phiiosophie politiqHuOcJl rOI! pour ams1 d1re, phenome_naL Le but du phllosophe ne doit pas irremplagahle qui est etahlissement decisoire des principcsnl,:H ! etre d'imposer a chacun, par des demonstrations necessaires Ia des concepts fondamentaux, interpretation prohahle du .·end efJ pratique de Ia verite morale, mais d'amener chaque hom�e, choses, recherche des situations probahles, proposition d solu­ par une education concertee, a deveiopper en Iui toute Ia raison tions raisonnahles ; raisonnahles, c'est-a-dire telies qu'clles soient et toute Ia liherte dont ii est humainement capable, afin de n'agir susceptihles d' etre choisies et consenties de fagon reflechie et autonome pour tous Ies hommes qui se veulent guides par la plus que de fagon autonome et selon une mesure raisonnahle. raison. Le modeie meme du consentement raisonnahle a une poli­ . La politique n'est pas naturellement et essentiellement bque morale, est le consentement et I'obeissance de I'individu morale, mais la politique de Locke veut l'etre ; et elle peut a Ia communaute politique, mais a une communaute qui n'a l'etre, comme chaque homme pris en particulier, parce qu'elle d'autre fin que Ie deveioppement et le hien de I'individu. peut etre lihrement raisonnable, et qu'elle le veut. Locke situe Ies affaires moraies et poiitiques au niveau du prohahle, d'ahord parce que Ia connaissance des premiers principes est limitee, quoique suffisante pour l'action, ensuite parce que Ies concepts moraux, ou juridiques, ou politiques. tout comme Ies Iois positives, ne s'adaptent aux faits et aux evenements qu'ils concernent qu'a l'aide d'une jurisprudence approchee, tant ceux-ci sont incertains, fluents, mal determines, Le domaine ?'une science moraie et politique ne concerne jamais que Ies reiatwns entre concepts ahstraits, nes d'une crenese tout artificielle, entre lesquels il est possihie d'etahlir des Ii:ns Iogiques necessaires, des raisonnements rigoureux. Mais Ia politique et la morale, considerees comme Ie domaine des fins et des decisions ne reievent que de la sagacite de chacun; elles sont I'ohjet d� jugements prohahies qui visent a etre raisonnabies. La prohahilite est la modalite propre de la pensee moraie et poiitique. La prohahilite est le domaine du raisonnahie : c'est-a-dire que Ies _ concluswns ne sont pas deduites necessairement des semences de la verite, des principes de la raison, par une argumentation de type matbematique ( qui ne pourrait porter que sur des ahstrac- f 1 CHAPITRE . PRiiMIER LA NATURE HUMAINE On ne trouve nulle part sous forme de doctrine explicite, dans l'CBuvre de John Locke, ce De Naiura humana que toutc philosophie politique porte en elle comme le germe dont elle est nee et comme le principe qui la fait etre ce qu'elle est. Mais Locke ne cesse de reflechir sur l'homme, de se preoccuper de sa nature et de son sort. Toute sa philosophie n'a eu que l'hommc pour objet, et s'il a consacre la plus longue de ses CBuvres a l'entepdement humain, c'est que l'entendement place l'hommc au-dessus du reste des etres sensibles et lui confere l'avantage et la maitrise qu'il possede sur eux (1). Toute sa vie elle-meme n'a eu d'autre objet que d'assurer parmi Ies hommes, et entre Ies hommes et lui, cette civilite et cette mesure naturelle qui naissent de la bonne volonte, cet accord de la parfaite liberte d'esprit avec la maitrise de soi, cette appropriation plaisante de l'action accomplie a la situation et aux hommes, cette coherence sans contrainte de la conduite avec la nature de chacun et, pour tout dire en un mot, cette aisance a vivre, cette sorte de grace, qui permet a chacun de manifester Ies qualites le� plus humaines et de porter en soi l'humain a son plus haut degre d'accomplissement. Un hoq1me dans Ies veftus duquel brille cette beaute qi.Ii embellit tout ce qu'il fait et �eduit tous ceux qu'il approche ne ressemble-t-il pas a !'homme parfai­ tement homme, amical et civil, dont il trace le portrait comme un modele dans ses Pensees sur l'educaiion (2) ? Ce portrait n'est-il pas celui de Locke tel qu'il aurait voulu etre, et tel meme peut­ etre tel qu'il apparaissait a ses amis si nombreux, tel, en tout cas, qu'on l'imagine encore å travers son journal etsa correspondance? (lE)s sacyo ncernhiunmga nu nderslandlng, introducUon, I. (2)W orks, voi. VIli, § 66, p. 48. 12 LA POLIT IQUE MORALE DE JOHN LOCKE LA NATURE HUMAINE 13 A Ie hien considerer, en effet, on dirait que ce n'est pas telle­ Ia nature, elles ne pourraient etre si differentes en diverses ment Ie juste et Ia justice qui l'inquietent avant tout, mais qu'il branches comme il est visible qu'elles Ie. sont (1). cherche plutot a se delivrer et a delivrer Ies autres de cette On admettra volontiers qu'aucune des definitions donnees uneasiness si cruelle a !'homme et a atteindre a cette easiness a jusqu'ici du mot homme, �i aucune des description� qui �nt ete cette aisance, dont une pratique constante peut faire une secon'de faites de cette sorte d'ammal ne sont assez parfartes m assez nature et qui, par sa mesure, par sa gräce et par sa hienseance exactes pour contenter une persönne reflechie et d'esprit correspond si hien a ce que Ciceron, evoquant Ie IIpbrov de� curieux (2). Pour l'un, c'est un cof{lpose de sensibilite et de Grecs, appellc decorum (1). Mieux que n'importe quelle vertu motricite volontaire, jointes a un coqis d'une certaine forme ; qu'il accompagne et dont il est inseparable, Ie decorum convient pour l'autre, c'est avant tout un animal capable de discours et par excellence a !'homme, car il est « ce qui maintient en !'homme de raison (mais quand donc appeler homme, alors, l'etre qui l'e::ccellence de sa nature et ce par quoi il se distingue des autres nait avec un corps difforme et dont on ne sait qu'il temoignera anrmaux ll. effectivement de raison lorsque l'äge sera en principe venu ?) ; Locke sen� ce qui est Ia �arque propre d'un homme parfai­ pour d'autres encore, c'est Ia station debout qui forme Ia difi'­ tement humam, plus volontrers qu'il ne dit en quoi I'humain rence essentielle de l'espece humaine. Aussi longternps que l'id e consiste. Lorsqu'il s_'agit d'affirmer, comme il Ie fait hien souvent, signifiee par Ie mot homme ( our idea the word « man )) slands fol' ..),. que nous ne connarssons que Ies essences nominales des choses n'est qu'une collection imparfaite de qualites sensibles L d et non leurs essences reelles, Locke evoque toujours Ie meme pouvoirs, il n'est pas possible d'en conclure necessairement qu exe�ple, l'essence de l'homme. Ce privilege n'est pas sans signi­ telle autre idee en fait partie de fagon integrante ou s'en trouvo ficatron. Pour nous, e. tant donne que nous recherchons une defi­ radicalement exclue (3). anuithioanin el odckoinetn nneo udse pIrao' fintaetruonres . humaine ' ce· sera ' en plus ' une !'hoBmrmefe, neto udse spoomumvoeisr Jtoirine r ddee scaevso idre fainvietcio nces rtdietus dper ocpco sqiLui' flL dcee lsL'ee'rsiadpree_tce e r� ep'vhae?rlmetricm useoli neer sets, e qneuns,' eeclffl'eee tsd,t -euasn-igdeni riede, e teIae c lloreum eqpsuule'rexel ele ee tst e, I eIdasi sdltieirntnlgintuieres, ddue'ne invl'teerrsesp eeleclleelse she, tu nmvoraauiisne esr,. iSscquouimvoamnnset dqIe'uese x cgnleounurses pddre'ei fmecropouonlrest ual'rnu,t neIees so fuer anlc'faLauin Ltlnlsl'Refl, d; toute� Ies autres �speces (2). Or il appartient a Dieu, mais il Ies etres infirmes ou difformes ou Ies imbeciles (4). Tant que l'id6c cecnolh earnornpsbepems_na,rt actsrr_ 'see ofnsonttn- addp-aedarnsisqr eeuan ec tlelas uhqdxouem ip, imenennsead ,e iesldnliesetss a, tcbfooolunertsrnne asepi taIlraere u crIlose'ne sss qstuseietnaunclitseti, eorsne e tede lteld e Iet eo duueIrasss cmdaob'eanssptsurtpraiateiurt, eetnn ioocqneuu ssei n snteneeno rsupnisobe ul efrvoeso renmtlloseou npte sat e snxsdeotere u rsldi' eeenus esrsee apns ,ocd euee fivndon ecni tosi!n o'mhsnot eimntmuomeem nepi,tn a aasla l ed p seaaetr ueLs.lriacr­ leurs pouvoirs. Nous somrnes devant l'homme comme un paysan miner precisement Ies frontieres de l'espece humaine. II est clair devant Ia fameuse horloge de Strasbourg : il n'en saisit que Ies que Ia Nature n'a rien etabli de sernblable entre l'homme et Ies raopupaagreesn_ ceet_s deexs t:eersiesourrtess,, qrnuia ciso rrIee spmoencda nai slm'oeb jefot ndd'aurnnee nctoanln adiess­ ailns ismoanut xc.a Epaubxl easu, sqsui,o lr_eqsu ae npiml'ma uetx monatl, dd� aIsas omcr�ernr oeitr ed ;e ecuoxrn lpuo�sseir, sance drvme, lur demeure cache (3). Que nous ne connaissions pas des idees (5). On ne peut rneme pas nier qu'ils aient, non seule­ l'essence reelle de !'homme, c'est une evidence. Nous ne saisissons ment des sens, rnais meme quelque raison et qu'ils soient quelque de ,Iui q_u� son ess�nce nominale et, par consequent, rien d'autre peu capables de raisonner. qu une rdee abstrarte et un norn dont celle-ci forme Ie sens. Or ce n'est pas Ia nature, mais l'esprit qui fabrique, et fort arbitraire­ (1) Essay, liv. chap. art2.6 p,. 7 6. ment, Ies essences nominales : car, si elles etaient un ouvrage de (2E)s say, IivIIII.II,, chapVV.II,, art2.7 p,. 7 8. (3E)s say, Iiv. chap. art15.._ Sil 'odne fl!n:ihto mmpea,rl af orme IV, VI, es(((p3)2_n EE)1CtsIs ) CssaaE cyyR,,oO IINimv,i m.D vIIeeI .IIO , ff Iedccic,xahihi psnaa, rsppIVV,e ..2IIs,I ,7.aase t.rriLso.tto3a 2u ,..np ,ppt spa ..e,rg55 87 doe.. ec dshPe eenc seeels slduere sls 'eo duncc haleio"nr eTsutel,·n l y , dreaems((ip 4o5)so nEE)oicss nsossaaonoryypne,,np nIla prnseiira,pl,e vv II rea sc..II u oic ,Iptcnghp ,a,h uao r eaepuX xpV..v,e .I ao,m rdailp.er rts1el .0 2ene e2n t, l,etd iVt �le. erdIsn ,mIlIeec Vr,im cb,e v ocea .uhyspX 0as.I1pa V,vra.rI o Ir r,{f ltea7U�o.. mrmrn terle1.ne 6s tmo-t e1u nn8 dot.en,

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