Georges GUSDORF Professeur à l’Université de Strasbourg Professeur invité à l’Université Laval de Québec (1973) Les sciences humaines et la pensée occidentale Tome VI L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières Un document produit en version numérique par Loyola Leroux, bénévole, professeur de philosophie retraité de l’enseignement Cégep de Saint-Jérôme, Qc. Page web. Courriel: [email protected] Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle: - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classi- ques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif com- posé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnel- le et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins com- merciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisa- teurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Loyola Leroux, bénévole, pro- fesseur de philosophie retraité du Cégep de Saint-Jérôme, à partir de : Georges Gusdorf Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome VI. L’avènement des sciences humaines au siècle des lumiè- res. Paris : Les Éditions Payot, 1973, 589 pp. Collection : Bibliothèque scientifique. [Autorisation formelle le 2 février 2013 accordée par les ayant-droit de l’auteur, par l’entremise de Mme Anne-Lise Volmer-Gusdorf, la fille de l’auteur, de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.] Courriels : Anne-Lise Volmer-Gusdorf : [email protected] Michel Bergès : [email protected] Professeur, Universités Montesquieu-Bordeaux IV et Toulouse 1 Capitole Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 17 octobre 2014 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 4 Un grand merci à la famille de Georges Gusdorf pour sa confiance en nous et surtout pour nous accor- der, le 2 février 2013, l’autorisation de diffuser en ac- cès ouvert et gratuit à tous l’œuvre de cet éminent épistémologue français. Courriel : Anne-Lise Volmer-Gusdorf : [email protected] Un grand merci tout spécial à mon ami, le Profes- seur Michel Bergès, professeur, Universités Montes- quieu-Bordeaux IV et Toulouse I Capitole, pour tou- tes ses démarches auprès de la famille de l’auteur et spécialement auprès de la fille de l’auteur, Mme An- ne-Lise Volmer-Gusdorf. Ses nombreuses démarches auprès de la famille ont gagné le cœur des ayant-droit. Courriel : Michel Bergès : [email protected] Professeur, Universités Montesquieu-Bordeaux IV et Toulouse 1 Capitole Avec toute notre reconnaissance, Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur des Classiques des sciences sociales Chicoutimi, le 17 octobre 2014. Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 5 Georges GUSDORF Professeur à l’Université de Strasbourg Professeur invité à l’Université Laval de Québec Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome VI. L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. Paris : Les Éditions Payot, 1973, 589 pp. Collection : Bibliothèque scientifi- que. Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 6 DU MÊME AUTEUR À LA MÊME LIBRAIRIE LES SCIENCES HUMAINES ET LA CONSCIENCE OCCIDENTALE I. DE L'HISTOIRE DES SCIENCES À L'HISTOIRE DE LA PENSÉE, 1966. II. LES ORIGINES DES SCIENCES HUMAINES, 1967. III. LA RÉVOLUTION GALILÉENNE, 2 vol., 1969. Tome I, tome II. IV. LES PRINCIPES DE LA PENSÉE AU SIÈCLE DES LUMIÈRES, 1971. V. DIEU, LA NATURE, L'HOMME AU SIÈCLE DES LUMIÈRES, 1972. VI. L'AVÈNEMENT DES SCIENCES HUMAINES AU SIÈCLE DES LU- MIÈRES, 1973. VII. LA SCIENCE DE L'HOMME CHEZ LES IDÉOLOGUES ET LES RO- MANTIQUES (en préparation). SIGNIFICATION HUMAINE DE LA LIBERTÉ, 1962. POURQUOI DES PROFESSEURS ? 1963. L'UNIVERSITÉ EN QUESTION, 1964. Aux éditions Ophrys : LES SCIENCES DE L'HOMME SONT DES SCIENCES HUMAINES, 1967. Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 7 [v] BIBLIOTHÈQUE SCIENTIFIQUE GEORGES GUSDORF Professeur à l'Université de Strasbourg LES SCIENCES HUMAINES ET LA CONSCIENCE OCCIDENTALE VI l'avènement des sciences humaines au siècle des lumières PAYOT, PARIS, 1973 PAYOT, 106, boulevard Saint-Germain, PARIS [vi] Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 8 [vii] Table des matières Quatrième de couverture PREMIÈRE PARTIE LA PSYCHOLOGIE [21] 1.1. AVÈNEMENT DU MOT [21] L'apparition du mot psychologie dans les langues européennes au XVIIIe siècle atteste que la conscience devient le bien propre d'une vérité autonome. Influence de Christian Wolff. La science de l'homme selon Hume. Une nou- velle topologie philosophique. La Psychologia empirica (1732) et la Psy- chologia rationalis (1734) de Wolff. Diffusion européenne de la pensée wolffienne. L’Essai de Psychologie (1754) de Charles Bonnet. Les Observa- tions on Man (1749) de David Hartley. L'idée d'une psychométrie chez Wolff et le psychomètre de Bonnet. La mesure en psychologie, de Kant à Herbart. 1.2. SPÉCIFICITÉ DE LA PSYCHOLOGIE [30] Locke : l'Essai sur l'entendement humain (1690) inaugure la « physique expérimentale de l'âme » (d'Alembert). La conscience humaine, espace uni- taire délié de l'emprise métaphysique. Locke élimine les résidus de l'ontolo- gie. Hume et la naturalisation de la réalité humaine : un newtonianisme de l'espace mental. La psychologie de Condillac développe un positivisme in- tellectualiste à l'école de la physique. [30] Le physicalisme psychologique ou la tentation du psycho-mécanisme. La psychologie autonome rejette la mythologie organique et pratique un immatérialisme méthodologique. Le phénoménisme de Hume, de Condillac et de Charles Bonnet. Le rapport de la pensée à l'étendue demeure inintelli- gible. [36] Le monisme matérialiste refuse la disjonction. L'homme-machine de Descartes à La Mettrie. La conscience est une propriété de la nature vivan- te ; irritabilité et sensibilité dans la physiologie de Haller. La psychologie est une partie de l'histoire naturelle des corps animés. Radicalisme matérialiste et utilitarisme social chez Helvétius. La psychologie appliquée assurera la programmation de l'humanité future. [41] Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 9 La critique d'Helvétius par Diderot souligne la permanence de l'écart psycho-organique. La psycho-physiologie newtonienne de David Hartley : la doctrine des vibrations manifeste la difficulté de s'en tenir à la neutralité phénoménologique. Le monisme spiritualiste de Bonnet et les débuts de la neurophysiologie. [44] 1.3. L'INTELLIGIBILITÉ PSYCHOLOGIQUE [50] L'intelligibilité de l'espace du dedans imite celle du monde extérieur. Locke invente le principe de l'association des idées, clef d'une rationalité nouvelle. Hume : les principes de l'association, équivalents de l'attraction à l'usage interne. La science de l'homme comme anthropologie culturelle. L'associationnisme combine des accidents sans substance. Le newtonianis- me mental de Hume dissout l'existence individuelle. [50] L'école écossaise à la recherche d'un fondement de l'unité du psychisme. Francis Hutcheson (1694-1747) : les régulations sociales et la science mora- le. Inconsistance ou consistance de la conscience. Thomas Reid (1710- 1796) : la certitude morale au secours de la certitude spéculative. Le sens commun, révélation naturelle des valeurs constitutives de la réalité humaine. [55] Condillac, analyste des procédures de la pensée, radicalise le projet de Locke. L'odyssée de la conscience qui vient à soi-même en venant au mon- de. De la théorie de la sensation à une théorie des idées, réduite à une théorie du langage. L'ordre des mots et l'ordre des choses. L'analyse condillacienne comme axiomatisation de l'univers du discours. Une psychologie sans le psychisme, ou plutôt une idéologie. [58] La psychologie de Wolff veut concilier l'expérience et la raison. Psycho- logie empirique et psychologie rationnelle. Autonomie fonctionnelle du do- maine mental ; vers une algèbre de la conscience. Prédominance de l'esprit déductif. [62] 1.4. LA PSYCHOLOGIE CONCRÈTE [67] L'objection de conscience au totalitarisme intellectualiste. Une psycho- logie sans point de vue, désincarnée. Locke et Hume ne sont pas assurés de l'existence personnelle ; inconsistance du moi. Le sujet algébrique, le je transcendantal n'est pas le moi de la psychologie concrète. Une psychologie à une dimension. L'anthropologie non réductrice de Montaigne. Lichtenberg et la première personne : les sentiments, les rêves. Nécessité d'un élargisse- ment du champ psychologique. Hamann et le sens de l'individualité. [67] Une autre psychologie. L'illumination de Jean Paul. Innéité de la cons- cience à elle-même. La priorité du sens interne selon l'abbé de Lignac. L'âme sensitive selon d'Alembert. La conscience des valeurs irréductible à la Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des lumières. (1973) 10 conscience perceptive. La tradition des moralistes et les Caractéristiques de Shaftesbury (1711). [77] La psychologie concrète en Allemagne. Les « expériences métaphysi- ques » préconisées par Maupertuis. Baumgarten : Aesthetica (1750-1758). Vers une psychologie expérimentale (Erfahrungsseelenlehre). Karl Philipp Moritz : les degrés de la conscience ; la Popular-psychologie et les Magazi- nes. La littérature romanesque, exploration du monde moral et découverte de l'homo humanus. [82] 1.5. CONCLUSION [90] L'histoire de la psychologie de F. A. Carus (1808), bilan d'un siècle, consacre l'avènement de la psychologie. Un programme de psychologie à Strasbourg en 1792. Connaissance psychologique et littérature de l'indivi- dualité. DEUXIÈME PARTIE LA PÉDAGOGIE [95] 2.1. LES PRÉSUPPOSÉS DE LA PÉDAGOGIE DES LUMIÈRES [95] Renouvellement de la pédagogie et mutations de la culture. De l'enku- klios paideia au collège jésuite. La pédagogie des humanités classiques est remise en question au XVIII6 siècle. Anciens et modernes au siècle de l'édu- cation (Erziehungs jahrhundert). Réforme ou Révolution (Kant) ? L'éduca- tion est reconnue d'utilité publique. [95] A priori chrétien et a priori rationaliste dans la pédagogie classique. Prédestination théologique et prédestination sociale. Le libéralisme de Loc- ke abolit les prédestinations ; d'où la toute-puissance de l'éducation. Le pé- lagianisme pédagogique du XVIII e siècle met en œuvre la connaissance des mécanismes mentaux et les principes de l'association des idées. La pédago- gie est une épistémologie génétique appliquée. [100] L'espérance pédagogique chez Mirabeau, Diderot, Frédéric II. Le despo- tisme éclairé comme pédagogie royale. [106] 2.2. LES FINS DE L'ÉDUCATION [109] L'éducation, engendrement de l'homme par l'homme. Les origines de l'enseignement et la cléricalisation de la connaissance. La conjoncture péda- gogique : la culture est réservée à une minorité de la minorité. L'idée d'édu- cation nationale (La Chalotais, 1763). Le pouvoir civil tend à revendiquer la nationalisation de l'enseignement et sa sécularisation. [109]