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La Methode Ruiz: Deviens Imbattable Aux Echecs! Une Methode a Perce Le Secret Des Echecs. PDF

137 Pages·2016·1.83 MB·English
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La Méthode Ruiz Deviens imbattable aux echecs en 1 mois la methode qui a perce le secret des echecs Présentée par Franck Kilian Ruiz et Jean-Baptiste Louviers A mon père qui m’a toujours encouragé, suivi et permis de garder le moral. D’où il est, je sais qu’il étudie toujours, observe et analyse les coups, les bons comme les mauvais, sur l’échiquier comme dans la vie. Franck Kilian Ruiz La méthode Ruiz - Avant-propos Dans la première version de la méthode Ruiz, mon père avait décortiqué son ouverture inconnue et inédite. Jean-Baptiste Louviers eut le plaisir de l’interviewer pour la première fois et leur dialogue fut retranscrit et incorporé à la première édition de la méthode Ruiz. C’est avec une réelle émotion, je ne vais pas le cacher, que je tente ici de prendre sa relève, à l’instar du fils du capitaine tentant de manœuvrer le navire et le maintenir à flot. J’ai placé en début d’ouvrage cette interview désormais mythique qui date déjà du début des années 80, signée donc par l'expert des échecs le plus élégant et le plus british que la France ait connu, j'ai nommé Jean-Baptiste Louviers. On y ressent la complicité entre les deux hommes, le mystère qui entoure cette méthode d’échecs et le ton qui y est employé démontrent l’importance de l’évènement. Mon père y montre quelques facettes méconnues, même de moi-même, et revient sans langue de bois sur les incidents, les intimidations et les zones d’ombre qui ont entouré l’émergence de la méthode Ruiz, ne pouvant évoquer son assassinat qu'il ne pouvait prévoir. Le ton reste cocasse, drôle, avec tout l’humour dont mon père savait faire preuve, même dans les moments les plus terribles. Je sais que Jean- Baptiste Louviers, avec qui je partage la présentation de cette méthode Ruiz, est lui-même très touché et affecté par la disparition de mon père et cette interview ne peut que laisser un arrière-goût de nostalgie, un peu comme une position de finale qui se terminerait par un pat assassin. Si je suis devenu coach international d'échecs, c'est grâce à la méthode créée par mon père, et uniquement grâce à elle. C’est avec une réelle modestie que je te présente les fondamentaux de la méthode Ruiz et que je vais te révéler les pensées cachées de cette ouverture révolutionnaire qui a fait peur et fait encore peur à tant de gens. « Une méthode a percé le secret des échecs ! » clamait la publicité des années 80 dans un magazine leader et reconnu dans le monde des échecs, certains s’en souviennent très certainement parmi les amateurs d'échecs et les joueurs professionnels. C'est vrai qu'elle a été étudiée et jouée dans des championnats nationaux et internationaux. C’est vrai qu’elle a le goût du secret, le parfum du mystère. Pourtant, elle n’est qu’humaine, cette méthode d’échecs, et c’est sans doute cela qui a déplu et provoqué tant de haine: elle prend en compte l'aspect humain des échecs. Pourquoi a-t-on eu autant de haine et de peur? Pour une simple et bonne raison: la possibilité donnée à tout joueur, quel que soit son niveau, de devenir un joueur d'échecs de haut niveau en un mois ne va pas dans le sens de la politique élitiste de notre époque. En effet, si le quidam moyen peut prendre la place des champions actuels, c'est gênant. Les réactionnaires du monde des échecs ont voulu décapiter l'ouverture populaire que Ruiz préconisait. Alors on a décidé d'étouffer la nouvelle méthode, la passer sous silence, la dénigrer en sous-marin, mais en conserver les coups pour la tester en parties officieuses. Quelles sont donc ces combinaisons au don d'exaspération si particulier? Je vous les propose dans les pages qui suivent. Dans ce livre, je vous parlerai donc de la méthode Ruiz mais pas uniquement. Nous traiterons également de l’avenir du C.R.E.S.E., le Centre de Recherche Européen sur le Secret des Echecs fondé par mon père en 1980, et nous verrons où se situent le niveau et les progrès de ces études. Les rapports du C.R.E.S.E. sont actuellement publiés de façon biannuelle. Le contenu de ces rapports est le fruit de longues études de la part des membres du C.R.E.S.E. Leurs résultats sont fiables et s'appuient sur la base de la méthode Ruiz, élargissant les variantes et les hypothèses probables afin de pointer du doigt le secret des échecs. Car il est là, il ne s'échappera plus. Par-là même, nous traiterons de l’avenir des échecs et l’humanisation dont son monde doit faire l’objet. Sinon, comme le disait si bien mon père, ce ne sont pas les échecs qui courent à leur perte, mais bien le monde lui-même. Je vous laisse apprécier les chapitres suivants, déguster cette nouveauté, et ressentir le déclic, le tilt qui te fera réaliser ce secret des échecs, tel le big-bang échiquéen fondateur. Ce tilt qui te fera voir l'échiquier sous un angle inédit, te faisant progresser à une vitesse que tu aurais eu du mal à imaginer. Le niveau où cette méthode peut te hisser n'a pas de plafond, pas de limite. La seule limite que tu rencontreras, c’est toi qui la fixeras. Ce sont tes qualités particulières qui feront la différence entre un très bon joueur d'échecs et un champion. Car tu peux devenir un champion d'échecs. En un mois. "Imbattable aux échecs! C'est impossible!" s'exclameront ceux qui estiment que, vu la difficulté du jeu d'échecs, il est totalement improbable de devenir imbattable aux échecs. "C'est une arnaque!" hurleront d'autres incrédules. "On ne peut pas percer le secret des échecs!" se plaindront encore d'autres et d'autres encore. C'est exactement la réaction qu'avaient ceux à qui l'on disait: "on va marcher sur la Lune!". Pourtant, on a marché sur la lune. Pourtant, on peut devenir imbattable aux échecs. Pourtant, on peut percer le secret des échecs. "Mais on ne peut pas devenir imbattable, on est obligé de perdre à un certain niveau!" affirmeront des joueurs aigris. Evidemment, je ne vais pas te dire: "tu vas gagner 100 % de tes parties!". Ce ne serait pas surestimer la méthode Ruiz que de garantir ça, mais ce serait te surestimer, toi. En effet, on peut perdre une partie d'échecs sans que l'ouverture ou la méthode utilisée ne soit responsable de la défaite. On peut perdre une partie parce qu'on est fatigué, parce qu'on suit un film en même temps à la TV, parce qu'on a faim. Il y a mille raison pour perdre une partie. Mais une seule pour la gagner: la méthode Ruiz. Ce n'est pas 100 % de tes parties que tu vas gagner. L'objectif annoncé de la méthode Ruiz est clair: gagner ou faire nulle. "La victoire ou la poignée de main" philosophait Ruiz. Si tu perdais jusqu'à maintenant 3 parties sur 10, 4 ou 5 parties sur 10, je peux t'assurer et te garantir que dorénavant, en utilisant la méthode Ruiz, tu ne perdras peut-être qu'une partie sur 20, une partie sur 50, sur 100, va savoir. Tu peux ne plus jamais perdre une partie d'échecs de ta vie. En fait, tout dépendra de ta forme physique et mentale. Si tu dors bien, que tu es reposé, que tu te conditionnes correctement, il n'y aucune raison que tu perdes une partie avec la méthode Ruiz. Même si la méthode te semble simple et facile, et elle l'est, concentre-toi toujours, ne joue jamais un coup à la légère. La méthode Ruiz, c'est le feu. Elle peut brûler ton adversaire comme tes propres pièces. Elle peut étouffer ton adversaire ou asphyxier ton propre camp. Ne joue pas avec le feu. Avant de commencer une partie, rappelle-toi de ce que disait Ruiz "C'est une question de vie ou de mort". Il faut toujours qu'une partie soit, pour toi, une question de vie ou de mort. C'est vital. « Chaque jour qui passe ne revient jamais », me soufflait mon père en fixant une position sur l’échiquier. Il avait mille fois raison. Pourtant, je ne l’ai pas toujours écouté, pas assez en tout cas. Un peu comme les enfants qui ne croient pas leurs parents, j’ai voulu aller trop vite, ne pas traverser dans les clous, manger tout le chocolat avant le repas, ne pas m’avancer dans mes devoirs du vendredi, et je le regrette amèrement aujourd’hui. Lorsque je vais fleurir sa tombe dans une banlieue de Madrid, je me dis souvent : « Pourquoi faut-il toujours attendre le dernier moment pour comprendre les choses, alors qu’au dernier moment, c’est bien souvent trop tard ? ». Je laisse retomber l’arrosoir au ralenti sur la pierre tombale et je repars à vélo, pédalant dans le vent automnal qui me rappelle tant de belles choses, les sacrés souvenirs, ceux que je croyais à jamais enfoui dans ma mémoire de cancre. Alors quoi ? On n’aurait pas le droit à l’erreur ? On n’aurait pas le droit à une deuxième chance ? « Non, me répondait doucement mon père, la vie est une partie d’échecs ». Et il avait bien raison. Totalement raison. On peut rejouer une autre partie, mais pas la même. « Ne reviens jamais sur un coup car un coup ne revient jamais », me disait-il encore avec son air sombre. Avec le recul, c’est comme s’il avait tout prévu, un coup d’avance perpétuellement. Et moi j’étais là, avec mes livres de théorie échiquéenne bien officielle, sûr de moi et de ce que l’élite avait calculé pour moi. J’aurais dû écouter son regard, voir ses paroles et comprendre. Regarder la position étrange de ses pièces sur l'échiquier. Mais j’étais jeune, j’étais fou. Je n'avais pas la place de mettre tout ça dans mon cœur. Et maintenant il est trop tard. Je n'entends plus le tic-tac. Le temps sur la pendule s’est écoulé. Je suis seul face à l’échiquier. Echec et mat. Mon père n'aurait souhaité qu'une chose, une seule et unique chose, c'est que des amoureux des échecs comme toi prolongent et perfectionnent son étude sur le secret des échecs, que le C.R.E.S.E. devienne un bien commun, partageant toutes les avancées de la méthode, cette méthode qui permet à n'importe quel joueur de gravir les échelons et les Elos de manière inimaginable auparavant. Cela aurait été un grand bonheur pour lui. Il n’aurait pas pensé, même pas espérer, que ce soit son propre fils qui reprenne son travail, parce qu’il était persuadé que je ne m’intéressais pas à ce qu’il faisait, que je ne m’intéressais pas à sa vie. C’était entièrement faux, bien sûr. Comme tous les papas, c’était mon modèle, mon héros, mon champion du monde d’échecs. Mais je n’ai jamais réussi à lui démontrer tout ça. Je l’ai laissé partir en gardant tout mon amour en moi. Ça fait mal. Encore aujourd’hui. Pour papa, les échecs n’étaient qu'amour. « Les échecs sont comme la vie », me disait-il souvent, « il y a la façon simple et efficace, et il y a la façon difficile et laborieuse. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? », et il riait de ce rire désormais éternel. Prends ta chance et crois en elle. Ne laisse pas passer le train, tu ne sais pas si un autre passera. Même si tu as les noirs, demain tu auras les blancs. Bon sang, c'est à toi de jouer maintenant, c’est à toi de rêver, c’est à toi de faire de ta vie un miracle et devenir un grand champion! Amicalement, Franck Kilian Ruiz www.lamethoderuiz.fr Etapes de la méthode Ruiz L'interview Coaching méthode Ruiz Les 10 règles d'or de la méthode Ruiz Les 2 clés de la méthode Ruiz 3 parties réelles de Ruiz Une partie d'échecs par jour Bilan de 30 jours de coaching avec la méthode Ruiz Le secret des échecs Le C.R.E.S.E. Ruiz L'interview de Jean-Baptiste Louviers Jean-Baptiste Louviers / RUIZ Interview 23 juin 1984 Louviers – Cher Ruiz, vous êtes l’inventeur et théoricien de la méthode Ruiz, créateur du Centre de Recherche sur le Secret des Echecs, partisan actif de la simplification des ouvrages théoriques sur les échecs et, enfin, ardent défenseur de la participation du jeu d’échecs aux jeux olympiques. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, j’ai envie de vous présenter comme le « Merlin l’enchanteur » des échecs. Etes-vous en accord avec cette comparaison et êtes- vous, en tout cas, conscient de cette image que vous laissez dans la mémoire de la plupart des personnes qui vous rencontrent ? Ruiz – (Sourire). Tout d’abord, bonjour. Merlin l’enchanteur ? J’ai adoré la légende celtique et le dessin animé quand j’étais enfant, c’est important de rêver quand on est petit. Et ça devient primordial quand on est adulte. Mais, honnêtement, je ne pense pas être autre chose qu’un joueur d’échecs fasciné par 32 cases blanches et 32 cases noires. Et quand on est passionné, on progresse et on pénètre sa passion jusqu’au fin fond de ses secrets les plus intimes. Une personne passionnée par les fleurs connaîtra de mieux en mieux les fleurs, et deviendra un véritable spécialiste sachant doser les graines, connaissant les saisons adéquates, le choix de la bonne terre, du bon engrais, des outils utiles, et quelques trucs secrets… Merlin l’enchanteur, je ne crois pas, amoureux des échecs sûrement. Louviers – Depuis quand jouez-vous aux échecs ? Ruiz – Je joue avec les pièces du jeu d’échecs depuis l’âge de 3 ans ; je dois d’ailleurs avoir quelque part une photo où je tiens un roi et une tour dans mes mains et une tétine dans ma bouche, et je dois avoir dans les trois ans. A mon avis, je ne devais pas bien connaître les règles du jeu à cette époque-là (sourire). Non, sérieusement, je joue aux échecs depuis l’âge de 8 ans. J’ai appris à jouer par hasard. Ca s’est passé sur un grand tas de bottes de paille, dans le hangar d’une ferme bretonne. Ca sentait bon la moisson et le bois. Le bois de feu dont le fermier faisait des sculptures. Il avait sculpté les 32 pièces d’un échiquier dans du merisier brillant et « mat » à la fois. Le petit du fermier jouait souvent tout seul. Un jour de cache-cache, on s’est retrouvé dans la paille à jouer aux échecs. Il m’a appris toute la journée. Bien sûr, son savoir n’était pas entier. Il croyait, par exemple, que lors du premier coup de la partie, on pouvait avancer 2 pions d’une case en un seul coup. Il ne connaissait pas la prise en passant, le roque, les promotions de pions… Bref, j’ai appris plus ou moins à jouer à l’âge de 8 ans, mais j’ai réellement commencé à jouer sérieusement vers 10 ans. Louviers – Ruiz, combien de temps s’est écoulé entre ces 8 ou 10 ans et l’invention de cette méthode Ruiz dont on parle de plus en plus, par-ci par-là, dans le monde des échecs ? Ruiz – Quelques années. C’était en été, un soir, dans un hôtel au bord de la mer, dans le sud de l’Espagne. J’ai couché sur le papier, à l’aide d’une vieille machine à écrire, les fondations de la méthode Ruiz, une ouverture qui me permettait de gagner contre mon jeu d’échecs électronique à son plus haut niveau et contre les adversaires de mes cercles. Depuis, je n’ai cessé de la rectifier, effaçant des coups, déchirant des pages pour en écrire d’autres, jouant parties sur parties, rencontrant des amis pour tester ma défense, mes attaques, pour découvrir mes défauts et ceux de ma méthode. J’ai toujours admiré mes adversaires car ce sont eux qui m’ont fait et qui me font progresser. Sans eux, je ne serais sans doute pas là devant vous. Je prête au joueur qui s’oppose à ma méthode de jeu des qualités de réflexion et de réaction spontanée, improvisée, qui donnent aux échecs ses lettres de noblesse. J'aime écarter mon adversaire de la théorie dite classique. L’opposition de deux styles donne à la partie un intérêt magique : c’est moi contre lui, mais c'est aussi moi contre le monde entier. Louviers – Et vos adversaires préférés sont les ordinateurs ? Ruiz – C’est vrai. Le combat homme-machine me fascine. L’intelligence pure contre le fruit de cette intelligence. Le créateur contre le créé. Ce serait terrible si un jour l’ordinateur sortait vainqueur face au cerveau. Qu’est-ce que l’intelligence ? Est-ce la mémoire ? Sûrement non. C’est la compréhension. L’ordinateur ne fait que répéter ce qu’on lui a appris. L'être humain a le privilège d'inventer, de créer. Oui, l’ordinateur a de la mémoire, comme un perroquet, mais il lui manque les sentiments, les émotions, le cœur, l'intelligence pure. C’est notre seule force face à lui. La volonté humaine peut être une puissance redoutable. La haine aussi. Et l’amour du jeu. L’amour du jeu d’échecs peut nous faire voir une certaine face des échecs que les ordinateurs ne sauront déceler. La méthode de jeu que j’ai élaboré est typiquement humaine et gêne donc un maximum les ordinateurs, ainsi que les joueurs humains-robots trop porté sur la théorie officielle. Il est beau de s’affronter avec un être humain, mais il est plus fascinant de jouer contre un ordinateur, de devenir le représentant de l’humanité face aux robots. Quand nous serons battus par l'électronique, il sera trop tard pour savoir ce qui nous arrive. Louviers – Vous avez déclaré : « nous battrons toujours les ordinateurs aux échecs ». Etes-vous toujours d’accord avec cette déclaration et, si oui, comment pouvez-vous en être aussi certain ? Ruiz – Généralement, je suis assez d’accord avec ce que je dis (sourire). Bien sûr, je persiste et signe ! Tant que l’humanité vivra, elle gagnera toutes les parties d’échecs face aux ordinateurs. Nous ne perdrons jamais pour la simple et bonne raison que le microprocesseur nous détruira avant de nous gagner aux échecs. En effet, les progrès de la science touchent d’abord et principalement les milieux les plus dangereux, comme l’armement et les produits chimiques par exemple. Un jour, les ordinateurs pourront décider seuls du lancement des bombes et de la gestion d’une centrale nucléaire. On perfectionne de jour en jour l'électronique, et on détériore d’heure en heure l’être humain. Quand les machines auront acquis l’intelligence qui nous dépasse, nous n’aurons pas le temps de l’adapter à des programmes d’échecs car dès que nous créerons cette intelligence supérieure, elle nous détruira comme nous détruisons et exploitons les animaux sous prétexte qu’ils sont moins intelligents que nous. Ne devenons pas des animaux face à l’ordinateur, gagnons nos parties d’échecs face à lui et nous évoluerons avec le progrès et l’avenir, en toute sécurité et sérénité. Louviers – Comment est-il possible qu’une seule et même méthode puisse terrasser le top niveau des ordinateurs les plus performants et les joueurs experts ? Ruiz – C’est une simple question de logique. Le jeu d’échecs se compose de 64 cases. La force de ces 64 cases est concentrée au milieu de l’échiquier. Si le centre est bloqué, les 2 camps seront bloqués. Seul celui qui aura prévu une telle position et aura installé ses pièces sur les bonnes cases, aura la possibilité d’attaquer efficacement. Je bloque donc le centre et j’ajoute un blocage sur une des ailes. J’ai donc 2 paires de pions qui neutralisent deux paires de pions adverses. En plus, une partie des pièces de l’adversaire se retrouvent également enfermées dans un labyrinthe sans issue. Mes pièces, elles, sont placées sur la seule aile non bloquée, libres de leur mouvement. C’est tout. Louviers – Vos différents adversaires, ordinateurs et joueurs, ont-ils déjà réussi à vous mettre dans une mauvaise position ? Ruiz – Oui, heureusement (sourire)… Au début, lorsque j’expérimentais cette méthode, j’ai rencontré des situations périlleuses, des trucs de fous. Mes pièces s’enfermaient elles-mêmes, mon roi se retrouvait bloqué parmi ses pions. Bref… Mais maintenant, je maîtrise la liberté de mes pièces. L'année dernière, sur 200 parties, 80 avec les blancs et 120 avec les noirs, j’ai accumulé 153 victoires et 47 nulles face à différents joueurs et ordinateurs (top niveau). Lorsque je calcule que je vais me retrouver dans une position négative, la méthode Ruiz me permet d’annuler facilement la partie en bloquant la dernière aile qui restait ouverte et en échangeant les pièces-clés adverses. Louviers – Ruiz, vous avez toujours refusé de vous inscrire dans un club. Pourquoi ? Ruiz – Non, j’ai fait partie d’un club à Issy-les-Moulineaux. Mais je n’ai pas renouvelé l’expérience. J'en ai visité d'autres mais le groupe rend dépendant. L’intelligence suprême, c’est la liberté au contraire. Mes efforts tendent vers ce but inaccessible. Pas de contrainte ni d’obligation morale, pas de consignes à suivre, pas d’éléments de langage forcé. La psychologie du groupe perturbe la psychologie de l’individu. Je n’invente rien, il suffit de lire Gustave Le Bon. De plus, les nouveaux membres d’un club sont souvent jugés, voire ignorés par les « anciens », ceux qui ont la science infuse comme chacun sait. Je ne porte pas de jugement à proprement parlé sur les clubs d’échecs, mais je préfère personnellement affronter les gens que je rencontre dans ma vie et tester ma puissance échiquéenne contre les ordinateurs. Ce n’est pas dans un club d’échecs que l’on rencontre les plus grands joueurs, je suis bien placé pour vous le dire. J'ai plus appris aux échecs en jouant dans des campings que dans des grands clubs prestigieux. Louviers – Vous gagnez toutes vos parties, sauf quelques nulles, vous pensez à breveter votre méthode Ruiz, à la modifier quelque peu et soudain, tout bascule… Ruiz – (Silence)… C’est vrai. J’ai gardé un mauvais souvenir de cette époque-là. Je n’aime pas trop en parler… Louviers – Vous vous faites donc agresser… Ruiz – … Il était minuit. A Paris. Je rentrais de chez des amis chez qui je venais d’exposer la nouvelle formule de la méthode, plus approfondie et plus étudiée,

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