INSTITUT D’OPTIQUE GRADUATE SCHOOL ÉCOLE DOCTORALE ONDES ET MATIERE DISCIPLINE : Physique THÈSE pour l’obtention du grade de Docteur en science de l’Institut d’Optique Graduate School préparée au Laboratoire Charles Fabry soutenue le 11/12/2013 par Josselin RUAUDEL Création et caractérisation d’une source ajustable de paires d’atomes corrélés. Directeur de thèse : Denis Boiron – Laboratoire Charles Fabry Composition du jury : Présidente du Jury : Jacqueline Bloch – Laboratoire de Photonique et de Nanostructures Rapporteurs : David Guery-Odelin – Laboratoire de Collisions - Agrégats - Réactivité Nicolas Treps – Laboratoire Kastler Brossel Examinateurs : Christoph Westbrook – Laboratoire Charles Fabry Denis Boiron – Laboratoire Charles Fabry ii Remerciements Il est évident que l’ensemble des travaux décrits dans cet ouvrage doit beaucoup à toute l’équipe et à l’ensemble des doctorants, post-doctorants et permanents ayant travaillé sur l’expérience. C’est donc sur l’épaule de ces géants que j’ai pu me hisser pour obtenir les résultats présentés ici. J’ai eu la chance d’être accueilli au laboratoire Charles Fabry et je tiens à remercier Christian Chardonnet qui en était le directeur. Ma thèse s’est déroulée sous la direction de Denis Boiron qui a été pour moi le directeur de thèse parfait : toujours présent mais jamais envahissant. Sonimplicationetsondévouementsontdesatoutsprécieuxquim’ontpermis degarderespoirmêmedanslespériodeslesplusdifficiles.Jeleremerciepour son soutien, ses conseils et sa disponibilité. Je garde un très bon souvenir des longues discussions au cours desquelles nous avons tenté (souvent en vain) d’expliquer le comportement erratique de l’expérience qui, du jour au lendemain, décidait unilatéralement d’arrêter de fonctionner. Je remercie également Chris Westbrook qui dirige l’équipe Hélium métastable dans la joie et la bonne humeur. C’est lui qui le premier m’a fait découvrir l’expérience et m’a donné envie de me lancer dans cette aventure de trois années. Il m’a également appris à relativiser les échecs et célébrer les avancées aussi petites soient elles. Toujours plein d’idées de manip’ en tête, il fait avancer l’expérience et c’est en grande partie grâce à lui que ce vénérable dispositif (presque 20 ans!) continu de fournir des résultats à la pointe de la recherche. Le groupe d’Optique Atomique peut compter sur son charismatique lea- der Alain "Big Moustache" Aspect qui, malgré ces nombreuses respon- sabilités, continue à suivre les progrès des différentes équipes. Ses questions faussementnaïvesenréuniondegroupesnouspoussentàréfléchiretprendre du recul sur nos résultats. Un grand merci à lui pour m’avoir accueilli dans son groupe. Fraîchement recrutés, David Clément et Marc Cheneau ont l’un après l’autre passé plus d’un an sur l’expérience avant de se lancer dans l’élabora- tion de nouvelles expériences. Grâce à leur savoir-faire et leur point de vue différent nous avons grandement progressé. La nouvelle expérience d’Hélium i ii métastable dirigée par David est maintenant bien avancée, mais le chemin vers la condensation est encore long et semé d’embûches. L’expérience de Marc n’en est qu’à son commencement, mais je lui fait confiance pour mener à bien son projet. À tous les deux merci et bon courage! En arrivant dans l’équipe Jean-Christophe Jaskula et Marie Bonneau m’ont immédiatement pris sous leurs ailes. Je n’étais alors qu’un jeune sta- giaire apeuré et ils m’ont initié à la prise et analyse de données. C’est en- semble que nous avons refait entièrement la table optique. J’ai à cette occa- sion subit le bizutage obligatoire du thésard en optique : l’injection de fibre. La maîtrise qu’avait Jean-Christophe de l’expérience était remarquable et sa rapidité pour trouver les bugs m’a toujours impressionné. Je lui suis recon- naissant de m’avoir transmis une partie de son savoir et de ses techniques. Néanmoinsjelemaudispourtouteslesfoisoùl’odeurd’électroniquesbrûlées de son thé au caramel m’a conduit au bord de la crise de panique sous son regard amusé. Le calme de Jean-Christophe contraste avec l’énergie débor- dante de Marie. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour m’habituer au débit mitraillette de Marie. Son éloquence supersonique ne l’a jamais empê- chédeprendreletempsd’analyserlesproblèmesdansleursmoindresdétails. C’est grâce à sa rigueur que de nombreux effets subtils ont pu être découvert alorsqu’ilsétaientpassésinaperçusauxyeuxdurestedel’équipe.Laplupart des résultats de ce mémoires ont été obtenus avec Marie et sa thèse fut pour moi un modèle. Raphaël Lopes est arrivé au court de ma première année de thèse et s’est acharné sur l’alignement d’un nouveau piège dipolaire pendant toute la durée de son stage de master. C’est au bord de la déprime qu’il est parti en vacances... pour revenir quelques mois plus tard en thèse alors que l’expé- rience était en panne depuis presque 3 mois. Autant dire que son doctorat n’a pas débuté sous les meilleurs auspices. Après deux mois supplémentaires devainestentativesderéparation,nousensommesvenuàenvisagerl’utilisa- tiondelamagievaudouetdespuissancesoccultespourobteniruncondensat convenable. L’expérience a finalement fini par tomber en marche pour des raisons qui restent à ce jour inconnues, néanmoins cette longue "période noire" a contribué à nous rapprocher. Raphaël et moi partageons des ma- nières de travailler proches ce qui nous a permis, je pense, de former un binôme efficace tant en salle de manip’ que lors de l’analyse des données. Bien évidement, l’expérience a continué de nous mettre à l’épreuve réguliè- rement assistée dans sa tache par une armée de lézards dépressifs, de souris mangeuses d’hommes et de ninjas coupeurs de câbles. J’espère que les hec- tolitres quotidiens de café que Raphaël ingurgite lui permettrons de lutter contre ces menaces. Pour l’assister dans sa tache, il peut maintenant compter sur l’aide pré- cieuse d’Almazbek Imanaliev, qui nous a rejoint à la fin de ma deuxième année de thèse. Grâce à son travail nous avons enfin pu publier un article iii sur la superadiance qui "traînait dans les cartons" depuis plusieurs années. Au moment de mon départ Almaz était devenu autonome sur l’expérience et nuls doutes que le duo de choc Raphael/Almaz va être à l’origine de très beaux résultats. Un grand merci pour les bons moments ensembles, puisse le doigté magique être avec eux! Bien évidement, je tiens également à remercier l’ensemble des membres du groupe d’optique atomique qui ont tous contribué à la superbe ambiance de travail du labo. L’équipe Pince : Vincent, Fred, Killian et Jérémie, l’équipe Ice : Rémi, Vincent et Pierre-Alain, l’équipe Helium bis : David , Lynn, Yami et Quentin. l’équipe Biaro : Andrea, Thomas V, Ralf et Étienne, les Krübar : Thomas B, Thomas P, Baptiste, Guillaume et Lauriane, l’équipe Atom Ship : Isabelle, Thibault, Bess et Ashling, et les théoriciens fous : Laurent, Giuseppe, Marie, Samuel, Guilhem, Lo- renzo. Un grand merci aux électroniciens, Frédéric Moron et André Villing sansquiriennefonctionnerait.LapatiencedeFredaveclahordedethésards de l’équipe est remarquable. Je tiens également à remercier les mécaniciens, et en particulier André, qui grâce à leur savoir-faire, facilitent grandement notre travail d’expérimentateurs. Le doctorat fût également pour moi l’occasion d’enseigner à l’Institut d’Optique. En tant qu’ancien élève de l’école, j’ai ainsi pu découvrir l’envers dudécors.Jeremerciel’ensembledel’équipeenseignante,d’unepartpourles cours que j’ai pu recevoir et d’autre part pour m’avoir accueilli en leur sein. Je remercie en particulier Lionel, Thierry, Cédric, Gaétan et Jean-Marie. CemémoireaétérapportéparDavidGuéry-OdelinetNicolasTreps. Je leur suis très reconnaissant pour l’intérêt qu’ils ont porté à mes travaux de thèse. Je remercie également Jacqueline Bloch d’avoir bien voulu faire partie de mon Jury et d’avoir apporté son point de vue externe au domaine. Enfin, je remercie mes amis et ma famille pour leur soutien tout au long de ma thèse. Merci : Eric, Marc, Véronique, Aurélie, Christophe, Sébastien, Aude, Chloé, Camille, Aurore, Gérard, Virginie, Raphaël, Roman, Tahina, Morgane, Papa, Maman, Clem’s, Pierre, Jeannette, ma chérie Églantine et Roxane mon petit chameau. iv Table des matières Introduction 1 1 Paires de particules corrélées 5 1.1 Création des paires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.1.1 Conversion paramétrique. . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.1.2 Mélange à quatre ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.1.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.2 Propriétés des paires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.2.1 Corrélations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.2.2 Fluctuations de la différence du nombre de particules . 16 1.2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 1.3 Paires de photons en optique quantique . . . . . . . . . . . . 20 1.3.1 Effet Hong, Ou et Mandel . . . . . . . . . . . . . . . . 20 1.3.2 Interférométrie sous la limite quantique standard . . . 23 1.3.3 Inégalité de Bell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 1.4 Mélange à quatre ondes de matière . . . . . . . . . . . . . . . 28 1.4.1 Éléments théoriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 1.4.2 Collision en espace libre . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 1.4.3 Mélange à quatre ondes dans un réseau optique . . . . 33 1.5 Conclusion du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 2 Effets et mise en place d’un réseau 37 2.1 Les réseaux, un outils pour les atomes froids . . . . . . . . . . 38 2.2 Effet d’un potentiel périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 2.2.1 Création d’un réseau optique . . . . . . . . . . . . . . 40 v vi TABLE DES MATIÈRES 2.2.2 États propres et bandes d’énergie . . . . . . . . . . . . 41 2.2.3 Diffraction d’onde de matière par un réseau : cas de la diffraction de Bragg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2.2.4 Conclusion sur l’effet d’un potentiel périodique . . . . 46 2.3 Mélange à quatre ondes et conditions d’accord de phase . . . 47 2.4 Mise en place expérimentale du réseau optique . . . . . . . . 49 2.4.1 Le banc optique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 2.4.2 Alignement sur le nuage atomique . . . . . . . . . . . 52 2.4.3 Calibration du réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 2.5 Création de paires, premiers résultats . . . . . . . . . . . . . . 58 2.5.1 Distribution d’impulsions . . . . . . . . . . . . . . . . 59 2.5.2 Conditions d’accord de phase . . . . . . . . . . . . . . 59 2.5.3 Conclusion sur les premiers résultats expérimentaux . 60 2.6 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 3 Caractérisation de la source 63 3.1 Effet du champ moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 3.1.1 Correction a posteriori des conditions d’accord de phase 64 3.1.2 Résolution numérique des conditions d’accord de phase 65 3.2 Effets transverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 3.2.1 Sans confinement transverse . . . . . . . . . . . . . . . 77 3.2.2 Avec confinement transverse . . . . . . . . . . . . . . . 77 3.2.3 Conclusion sur l’effet du confinement transverse . . . . 81 3.3 Corrélations et réduction des fluctuations . . . . . . . . . . . 83 3.3.1 Corrélations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 3.3.2 Réduction du bruit sur la différence du nombre d’atomes 92 3.3.3 Conclusion sur les propriétés statistiques . . . . . . . . 95 3.4 Dynamique du processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 3.4.1 Saturation du processus . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 3.4.2 Simulation numérique de la dynamique . . . . . . . . . 99 3.4.3 Conclusion sur l’évolution temporelle . . . . . . . . . . 108 3.5 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 TABLE DES MATIÈRES vii 4 Vers un effet Hong, Ou et Mandel 111 4.0.1 L’effet d’une séparatrice sur des états quelconques . . 112 4.0.2 Mise en place expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . 120 4.0.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Conclusion 125 Articles 129 A Dispositif expérimental 155 A.1 Condensat d’hélium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 A.1.1 La source d’hélium métastable . . . . . . . . . . . . . 156 A.1.2 Ralentissement et piège magnétique . . . . . . . . . . 157 A.1.3 Piège dipolaire et obtention d’un condensat . . . . . . 158 A.2 Un système de détection original . . . . . . . . . . . . . . . . 160 A.2.1 La galette à micro-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . 160 A.2.2 Les lignes à retard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 A.2.3 Remarque sur la résolution verticale . . . . . . . . . . 162 A.2.4 Expansion et reconstruction en vitesse . . . . . . . . . 163 B Hong, Ou et Mandel, cas général 167 B.1 Moyenne de Aˆ, Bˆ et variance de Cˆ . . . . . . . . . . . . . . . 168 B.1.1 Moyenne de Aˆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 B.1.2 Moyenne de Bˆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 B.1.3 variance de Cˆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 B.2 Dénominateurs : nˆ +nˆ 2 et nˆ +nˆ nˆ +nˆ . . . . . . 170 c γ c γ d δ (cid:104) (cid:105) (cid:104) (cid:105)(cid:104) (cid:105) B.3 Moyenne de f(Nˆ ,Nˆ )Xˆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 A B B.4 Moyenne de Xˆ2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 B.5 Effet de la détectivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 B.6 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 B.6.1 Sorties indiscernables d’un amplificateur paramétrique 172 B.6.2 Sorties distinctes de deux amplificateurs paramétriques 173 B.6.3 États cohérents corrélés . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 B.6.4 États cohérents indépendants . . . . . . . . . . . . . . 173 Bibliographie 174 viii TABLE DES MATIÈRES
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