ebook img

Enseigner et apprendre la forêt: XIXe-XXe siècles PDF

240 Pages·1991·6.899 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Enseigner et apprendre la forêt: XIXe-XXe siècles

© L’Harmattan, 1992 ISBN : 2-7384-1465-6 Publié avec le concours du Ministère de l’Environnement (SRETIE) Groupe d’histoire des forets françaises ENSEIGNER ET APPRENDRE LA FORÊT XIXe - XXe SIÈCLES Textes réunis et présentés par Andrée CORVOL et Christian DUGAS de la BOISSONNY Éditions L’Harmattan 5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris Collection « Alternatives rurales » Dernières parutions Rémi Mangeard, Paysans africains. Des Africains s’unissent pour améliorer leurs villages au Togo, 308 pages. Philippe Bernarbet, Association agriculture-élevage en Afrique. Les peuls semi-transhumants de la Côte-d’Ivoire, 240 pages. François Beslay, Les Réguibats. De la paix française au Front polisario, 192 pages. Adrian Adams, La terre et les gens du fleuve. Jalons, balises, 244 pages. Anne-Marie Hochet, Afrique de l’Ouest. Les paysans, ces « ignorants effi­ caces ». 176 pages. Jean-Pierre Darré, La parole et la technique. L’univers de pensée des éleveurs du Ternois, 200 pages. Pierrre Vallin, Paysans rouges du Limousin, 366 pages. Dominique Desjeux (sous la direction de), L’Eau. Quels enjeux pour les sociétés rurales ? 222 pages. Jean-Claude Guesdon, Parlons vaches... Lait et viande en France. Aspects éco­ nomiques et régionaux, 156 pages. David Sheridan, L’irrigation. Promesses et dangers. L’eau contre la faim ? 160 pages. Nicole Eizner, Les paradoxes de l’agriculture française, 160 pages. Lloyd Timberlake, L’Afrique en crise. La banqueroute de l’environnement, 300 pages. Anne Cadoret (sous la direction de), Protection de la nature ; histoire et idéo­ logie. De la nature à l’environnement, 246 pages. Etienne Beaudoux, Marc Nieuwkerk, Groupements paysans d’Afrique. Dos­ sier pour l’action, 244 pages. P. Maclouf (textes réunis par), La pauvreté dans le monde rural, 332 pagês. Jean Clément et Sylvain Strasfogel, Disparition de la forêt. Quelles solu­ tions à la crise du bois de feu ? 192 pages. R. Verdier et A. Rochegude (sous la direction de), Systèmes fonciers à la ville et au village. Afrique noire francophone, 300 pages. D. Descendre, L’autodéterminatoin paysanne en Afrique. Solidarité ou tutelle des O.N.G. partenaires ? 320 pages. B. Hervieu, Les agriculteurs français aux urnes, 416 p. A tous les amoureux de la forêt, qu’ils s’y promènent ou qu’ils en vivent. Illustration de couverture : Une pépinière scolaire : futurs hommes et futurs arbres. Lor­ raine, début XXe siècle. Remerciements L’organisation du colloque : Enseigner et apprendre la forêt, XIX'-XX' siècles (Nancy, 8, 9 et 10 octobre 1990) n’aurait pas été pos­ sible sans les aides, financière et morale, apportées par les membres du Conseil d’administration de la faculté de droit, sciences économiques et gestion (Université de Lorraine) et par la direction de l’Ecole Natio­ nale du Génie rural et des Eaux et Forêts (Centre de Nancy) en la per­ sonne de Monsieur Jacques Militon. Que les uns et les autres en soient très chaleureusement remerciés. Il en va de même pour le Ministère de l’Agriculture et de la Forêt qui, avec l’association française des Eaux et Forêts (A.F.E.F.), a encouragé la parution des actes de ce colloque. Préface par Andrée CORVOL* La forêt française est malade, dit-on. Entretien défectueux, feux répé­ tés, espèces en régression, pollution de l’air, problème de sécheresse et acidification des sols, non, décidément les raisons d’inquiétude ne man­ quent pas. Les menaces jaillissent de partout. Les écarter ou du moins les atténuer s’avère possible. Depuis la dernière guerre, les techniques sylvicoles ont en effet évolué. Depuis une vingtaine d’années, leur emploi progresse très vite. Dans la limite des budgets, bien sûr. Les crédits ne sont pas infinis et paraissent toujours maigres au regard des besoins, immenses. La forêt française, « avec ses 15 millions d’hectares qui couvrent un quart du territoire », — vieille rengaine des années 80 —, constitue, paraît-il, « l’affaire de chacun ». Elle devrait en tout cas. Le directeur de la rédaction de FR3, Norbert Balit, ajoute « 80 000 hectares ont brûlé l’an dernier et dans 80 % des cas, l’inconscience humaine est responsa­ ble. Si on laisse faire, c’est tout l’équilibre écologique qui est menacé. Notre devoir est de dire aux Français qu’ils doivent vivre avec la forêt, pas contre ». Cette interview est publiée le 6 juillet 1990 dans le quotidien Sud- Ouest. Satisfaction générale. Jamais les trois journaux de FR3 (le 12 H 45, le 19-20 et Soir 3), consacrés entièrement à la protection de la forêt française, avec la collaboration de Sud-Ouest et des stations régio­ nales n’ont connu pareil succès. Qu’est-ce à dire très exactement ? Que les médias ont pris en charge l’information, ou plutôt la sensibilisation, du public ? Fort bien. Le mes­ sage qui passe alors sur format papier et petit écran exploite le drame de la forêt qui brûle : les flammes en gros plan, notamment celles qui ont ravagé les 57 000 hectares au Porge (Gironde) et le massif de la Sainte-Victoire près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). On mon­ tre le désastre. On interroge les habitants. On dénonce le manque de * Présidente du Groupe d’Histoire des Forêts Françaises (G.H.F.F.). 9 moyens. On cherche les responsables. C’est le feuilleton de l’été que cette enquête policière. On passionne les foules. On se défend cependant de « jeter de l’huile sur le feu (sic) ». On l’affirme nettement, d’ailleurs : « notre rôle est plus pédagogique que dénonciateur ». Certes, certes... mais le silence tombe d’un coup sur une forêt qui renaît peu à peu et rien n’évoque celle qui vit sa vie de tous les jours, sans flash ni projec­ teur. Est-ce cela faire de la pédagogie forestière ? C’est parce que le Groupe d’Histoire des Forêts Françaises ne le croit pas qu’il a choisi pour thème cette année « Enseigner et Informer sur la forêt, XIXe-XXe siècles ». Il est vain d’espérer modifier le compor­ tement des gens dans un milieu fragile, stressé par la dégradation des sols et un cycle d’éprouvantes sécheresses lorsqu’on n’explique pas la structure et le fonctionnement de ce monde des bois, étonnamment com­ plexe et passionnant. La bonne volonté des médias n’est pas en cause. Le système fonc­ tionne aux normes de la rentabilité audiovisuelle. Le système doit aussi ne pas trop secouer les idées reçues. Malheur à celui qui, dans l’époque actuelle, refuse d’enjoliver les temps anciens, ceux qui étaient révolus avant même que ne débute le premier conflit mondial. On se cramponne aux clichés. On aspire à les voir confortés. On y tient même d’autant plus qu’ils paraissent ne pas en être ! L’accoutumance... Tous ceux qui aiment la forêt, et ils sont nombreux, à en croire les sondages, s’avouent déçus en découvrant que leur projet n’atteint guère les décideurs politiques et ne passionne pas les médias, hormis l’été, saison des grands incendies. Qu’ils soient gestionnaires, propriétaires ou con­ sommateurs d’espaces boisés, tous relèvent peu ou prou cette indiffé­ rence. Aussi, certains se taisent-ils, persuadés qu’à long terme, justice leur sera rendue. D’autres en revanche persistent et signent. Leur plaidoyer en faveur des arbres n’échappe pas toujours aux con­ traintes de la mode qui, tous les trois ou cinq ans, secoue une opinion publique alanguie : hier, c’était la filière-bois ; aujourd’hui, la pollu­ tion atmosphérique ; demain, on y est déjà, la reconquête par l’arbre des friches agro-pastorales. Les deux attitudes, activisme et passivité, n’avancent guère le débat : y a-t-il, oui ou non, crise forestière ? L’étrange mutisme des uns encourage l’inertie de ceux qui possèdent des bois comme de ceux qui n’en profitent qu’au détour d’une prome­ nade. L’agitation éphémère des autres ne produit pas davantage, ren­ forçant l’impression fort répandue que l’efficacité forestière n’appar­ tient qu’aux professionnels du bois et amateurs de chlorophylle. A cha­ que fois le vrai problème demeure escamoté. On ne sort pas du postu­ lat que crise il y a, et que cette crise est sans précédent. Sait-on seulement que les malheurs de la forêt européenne ne sont rien à côté des catastrophes qui s’amoncellent sur la forêt tropicale ? Non. On touche là du doigt l’extrême confusion des esprits en ce qui concerne la forêt en générai et la forêt française en particulier. Y remé­ dier est assurément une excellente intention. La concrétiser paraît rele­ 10 ver de la quadrature du cercle. Les médias cherchent le spectacle. L’ordi­ naire ne fait pas d’audience, la chose est bien connue. Alors ? Il ne reste plus qu’à se tourner vers les professionnels de la forêt, les chercheurs et les enseignants qui s’y consacrent, les associations qui la défendent. Le colloque d’aujourd’hui sera donc tripartite. En écoutant les uns et les autres, on s’apercevra qu’il est fort compliqué de remplir cette fameuse mission pédagogique, qu’on a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’y satisfaire et que, peut-être, on n’a jamais su ni poser correctement l’équation Un arbre — Une forêt, ni obtenir les moyens de promouvoir l’un et l’autre. Espérons, puisqu’il faut toujours intro­ duire une pointe d’optimisme, que demain sera un nouveau jour, celui où la forêt et les forestiers sortiront du ghetto où l’histoire, mère ingrate, les a enfermés.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.