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CDI, Perception et réalités PDF

90 Pages·2014·7.61 MB·French
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COI, PERCEPTIONS ET RÉALITÉS PERCEPTIONS .--- .--- ET REALITES CLAUDE POISSENOT Auteur Directeur depublication Jean-Marc Merriaux ClaudePoissenotestenseignant-chercheur à l'université deLorraine (Centre de recherche sur les médiations, CREM).Spécialiste des Directrice del'édition transmédia etdelapédagogie bibliothèques et deleurs publics, ilaréfléchi sur lamanière dont Michèle Briziou ces équipemen'ts peuvent s'inscrire dans la réalité sociologique denotre temps (LaNouvelleBibliothèque, 2009).Ilenseigne auprès Directeur artistique d'étudiants de" métiers dulivre" dudépartement info-com del'IUT Samuel Baluret Narlcy-Charlemagne etrencontre régulièrement lesprofessionnels à l'occasion de conférences. Ilvient de terminer un livre sur le Coordination éditoriale métier (Être bibliothécaire, 2014). Ilest également fondateur et Sophie Roué membre du prix Livres-Hebdo des bibliothèques qui récompense les établissements particulièrement en phase avec la populatlOn Secrétariat d'édition qu'ils servent. Depuis quelques années, ilobserve avec intérêt le Sophie Roué monde desprofesseurs-documentalistes etsouhaite lequestionner à partir decette problématique despublics. Miseenpages Isabelle GUlcheteau Conception graphique Remerciements DESSIGNESstudio MuchiretDesclouds Consacré aux professeurs-documentalistes, celivre doit d'abord beaucoup à tous ceux qui ont réussi à suspendre leurs activités quelques minutes pour répondre au questionnaire que je leur ai ISSN:encours soumis. Sans leurs réponses nombreuses et riches, 11n'aurait pu ISBN:978-2-240-03461-8 voirlejour.Leurstémoignages m'ont aidé à cerner lescontours de Réf. :755D02245 leur profession enthousiasmante etmcertaine. ©Canopé-CNDP-2014 L'enquête n'aurait pas davantage pu voir lejour sans l'appui de (établissement public à caractère administratif) l'inspection Établissements et Viescolaire. Merci à Jean-Louis Téléport 1@4-CS80158 Durpaire et aux inspecteurs pédagogiques régionaux des huit 86961Futuroscope Cedex académies retenues qui m'ont permis d'entrer en relation avec lesprofessionnels. Merci à Véronique Verger,professeure-documentaliste à Rennes (collège Montbarrot puislycée Descartes), quianourri macuriosité, m'a encouragé dans cetravail qu'elle arelu avecsoin Merciaussi Tousdroits detraduction, dereproduction etd'adaptation réservés à Jacques Poissenot, ancien professeur-documentaliste, relecteur pour tous pays. vigilant etexigeant. Enfin,je remercie l'IUTNancy-Charlemagne et son département LeCode de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes info-com quimepermet demener destravaux surlesbibliothèques des articles L.122-4et L.122-5, d'une part, que les « copies ou et les CDI.Merci aux étudiants qui m'accompagnent dans les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et enquêtes et merci à mes collègues qui, par la prise en charge non destinées à une utilisation collective ",et, d'autre part, que d'activités administratives, m'ont donné letemps d'écrire. les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation oureproduction intégrale, ou partielle, faite sans leconsentement del'auteur ou desesayants droit ouayants cause, estillicite" Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que cesoit, sans autorisation de l'éditeur ou du Centre français de l'exploitation dudroitdecopie(20,ruedesGrands-Augustins, 75006 Paris)constitueraient donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425etsuivants duCodepénaL Qui veut la fin des CDI? Pas les élèves, eux qui sont familiers de cet équipement qu'ils découvrent dès la sixième et qu'ils fréquentent régulièrement jusqu'au terme de leur scolarité. Pasnon plus les enseignants dediscipline qui ont intégré l'utilité decette ressource et de son personnel compétent et dynamique. De leur côté, les chefs d'établissement se réjouissent de pouvoir proposer à leurs élèves un espace qui n'est ni une salle de classe, ni un foyer mais dans lequel ces derniers trouvent des moyens pour étudier et se construire. L'Inspection générale, quant à elle, soutient la reconnaissance des CDI,« défendant» le nombre de postes, formant les inspecteurs régionaux et inscrivant ces lieux dans les mutations, notamment technologiques, en cours. Pourtant, jusqu'à une période récente, de nombreux échos émanant de sites ou de la presse professionnelle, de syndicats ou d'associations, suggéraient que les CDIet surtout les professeurs-documentalistes étaient menacés dans leur existence. C'est ainsi le cas de F.Chapron dans un texte qui invite les professeurs-documentalistes à « combattre ceprojet mortifère pour les professeurs-documentalistes, qui tiennent à garder leur mission centrale et à contribuer de façon "noble" à la formation des élèves qui leur sont confiés. Lacirculaire de 1986est effectivement notre dernier rempart et nous n'avons pas à accepter de voir la profession définie par des textes sans valeur réglementaire' ».Un discours professionnel défensif, revendicatif et parfois plaintif s'est installé. Larécente parution du« Référentiel de compétences des enseignants' »est venue apaiser lasituation en offrant une reconnaissance depuis longtemps demandée. Mais ce texte ne fera pas disparaître l'impression d'écart ressentie par lesprofessionnels entre laréalité dans laquelle ilssetrouvent etlesorientations larges des textes officiels et des discours professionnels. Etc'est logiquement qu'une partie d'entre eux se sent un peu perdue à l'instar de D.Elkaim qui, au terme d'une réflexion riche et denombreuses questions, en vient à poser une interrogation fondamentale sur lemétier: « Qu'attend-on de nous3 ? » Maisrevenons un peu en arrière. LeCDIfaitdonc désormais partie des équipements évidents des établissements scolaires. Cette absence de doute sur son bien-fondé est leproduit d'un longprocessus d'institutionnalisation auquel prend part l'écriture d'une histoire par ceux-là même quiytravaillent'. L'histoire des CDIdevient alors une histoire commune, une modalité de fabrication de l'unité d'une profession par ailleurs assez éclatée. Ilest alors question de la lente prise de conscience collective de l'importance d'un lieu susceptible de fournir de la documentation aux élèves (et aux professeurs). L'institutionnalisation est indissociable aussi d'un processus de professionnalisation du personnel en charge de ces services. C'est bien sûr la raison qui fait de la date de création du CAPESde documentation (1989)un moment décisif de l'histoire des CDI.Un personnel est enfin spécifiquement recruté pour prendre en charge cette fonction documentaire aucœur même des établissements scolaires 1 1 Françoise Chapron, "Bas les masques ou comment on tente de reprofiIer une profession sans décision réglementaire ",18novembre 2011. Enligne lestroiscouronnes.esmeree.fr. entrer le titre de l'article dans lemoteur de recherche .. 2 Bulletin officiel du 25juillet 2013. 3 Dahlia Elkaim,« Questions de positionnements' ",InterCDI, n° 238,juillet-août 2012. p.27. 4 Ycompris dans la dernière version de son livre (LesCOIdeslycées etcollèges, Paris, Puf. 2012). Françoise Chapron présente les CD!en consacrant lepremier chapitre à leur histoire. Lechoix d)un concours derecrutement de professeur plutôt que depersonnel administratif ou technique a ancré le CDIdu côté de la pédagogie. Cechoix alimente le trouble présent chez certains professionnels qui demandent que le métier réel corresponde au statut. Parcomparaison avecles BCD(bibliothèque centre dedocumentation oubibliothèque centre documentaire), l'institutionnalisation des CD!se révèle un succès. Les BCDont connu un début de processus analogue avec des discours visant à pointer l'importance de tels lieux de lecture au sein même des écoles primaires, c'est-à-dire aumoment où lesélèves sont en train de faire l'apprentissage de lalecture. Mais ceprocessus abuté sur l'absence d'un personnel professionnel spécifiquement formé et recruté en vue deprendre en charge celieuS.Cepoint de divergence ades conséquences importantes puisque les BCDqui demeurent sont lefait debonnes volontés locales et nombre d)écoles lesont fermées oun'en ont plus l'usage. Cette comparaison montre que la constitution d'un personnel spécifique se révèle déterminante dans l'institutionnalisation d'un service documentaire6• C'est luiqui,individuellement dans chaque établissement et collectivement à travers les discours (associatifs, ministériels, universitaires), fait exister l'institution documentaire qu'est devenu le CDI. Notre réflexion nevient pas denulle part. Elleest largement alimentée denotre connaissance du monde des bibliothèques publiques. Celles-ci ont beaucoup à voir avec les CD!en cela que ces deux institutions font se rencontrer des collections avec des publics libres de les fréquenter (ounon) dans un espace dédié. Or,ilsetrouve que dans les dernières années,les bibliothèques ont changé comme changent les discours desbibliothécaires. Alorsquejusque dans les années quatre-vingt-dix, les professionnels de la lecture publique cherchaient à maintenir une définition de cette institution par l'offre (particulièrement'documentaire) en essayant d'obtenir, en vain, un soutien politique notamment viaune loisur lesbibliothèques, ils y ont désormais renoncé dans leurs discours7• Une nouvelle approche se développe rapidement qui place la question des usagers au cœur de la définition de la bibliothèque et qui se repère au succès de la notion de « bibliothèque 3"lieuS».Lecas des bibliothèques publiques montre que la quête d'une loicomme moyen d'imposer une légitimité est vouée à l'échec. Ilmontre aussi que c'est l'adéquation avec la situation dans laquelle se trouvent les usagers du service public qui est en mesure de lui assurer une reconnaissance et une légitimité. Par contraste, on ne peut qu'être frappé par la focalisation de la profession de professeur-documentaliste qui, selon V.Delarue, est « toujours en attente d'une nouvelle lettre de mission qui, clairement, appuierait notre rôle essentiel de pédagogue dans la formation à la culture informationnelle et légitimerait notre identité professionnelle sur le terrain9 ».Ellepoursuit ensuite dans lemême esprit: « Merci aussi denous "faire exister" en qualité deprofesseur-documentaliste dans les différents textes etréférentiels, et non pas de nous réduire au lieu CDI...»Cette vision n'est pas la seule'°, mais elle apparaît dominante dans les discours professionnels. Riche del'expérience des bibliothèques publiques, ils'agit de la mettre en débat et de proposer une autre approche du métier. 5 Cf.Odile Lambert-Chesnot, « Bibliothèque-centre documentaire »,in Philippe Champy et Christiane Etévé (dir.), Dictionnaire encyclopédique del'éducation etdelaformation, Paris, Retz. 3'éd., 2005, p.131-134. 6 Cf.Dominique Arot etThierry Grognet, LesRelations des bibliothèques descollectivités territoriales avec les établissements scalaires, rapport de l'Inspection générale des bibliothèques, Paris, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 2014. 7 Cf.Danielle Oppetit et Matthieu Rochelle, « Une loi sur les bibliothèques »,Bulletin des bibliothèques deFrance, n° 2,2011, p.6-12. 8 Pour une présentation de cette notion, cf.Amandine Jacquet (dir.), LesBibliothèques 3' lieu, Paris, ABF, coll. « Médiathème »,à paraître. 9 Véronique Delarue,« Éditorial »,InterCDI, n° 241,janvier-février 2013, p.3. 10 Cf.Michèle Briziou (dir.), LesProfesseurs· documentalistes, Orléans, CRDPde l'académie d'Orléans-Tours, 2011. UNE ENQUÊTE Quel est lepoint de vue effectif des professeurs-documentalistes sur leur métier? Plutôt que de s'en remettre aux discours des représentants professionnels, syndicaux ou associatifs, l'idée aconsisté à s'adresser directement à eux. Pour cela, nous avons fait lechoix d'interroger, via un formulaire en ligne, tous les professionnels de huit académies: LaRéunion, Lille,Lyon, Nancy-Metz, Rennes, Toulouse, Versailles et Grenoble. Ils'agissait d'avoir une représentation variée de la réalité des établissements scolaires en France. Les IPRont transmis, via leurs listes de diffusion, un message présentant l'enquête et comportant un lien vers leformulaire. En 2011,la population des élèves du second degré de ces huit académies représentait 40% de la population totale des élèves du second degré en France et on dénombrait un total de 4347 professeurs-documentalistes. L'enquête a recueilli 1508 réponses, soit un taux de réponses de 34) %. La qualité d'un échantillon s'apprécie à son volume: la masse de réponses recueillies ici, conjuguée au fait qu'il s'agit d'une population assez homogène, garantit une grande fiabilité des données. Par ailleurs, notre taux de réponses très élevé (plus d'un tiers des personnes interrogées ont répondu 1)offre un gage de grande crédibilité à nos résultats. On peut aussi rapporter le total des réponses au nombre total de professionnels en France et nous arrivons à environ 12%de ceux-ci qui ont pris part à l'enquête. Ceniveau élevé de participation garantit une large représentativité des réponses obtenues. Sila base de population avait été non les professionnels des huit académies mais ceux de toute la France, il aurait fallu en interroger plus de 4000 pour atteindre le même taux de réponse. Notre large échantillon permet de retrouver presque exactement la même répartition des collègues ayant répondu selon letype d'établissement que dans leur population en général: 57%en collège (60%dans la population globale), 10%en lycée professionnel (10%),22% en lycée général ou technologique et 8%en cité scolaire (30%en lycée). Leformulaire" était bien sûr anonyme et comportait uniquement des questions fermées, à l'exception d'une ouverte libellée de la manière suivante :.« En quelques mots et selon votre expérience, pourriez-vous définir votre métier? »Il s'organisait en cinq parties: la pratique du métier qui consistait à mesurer la fréquence de pratiques professionnelles; la perception du métier de professeur-documentaliste; laperception du CDI(comme espace) ; la perception des élèves. Ilse terminait par des questions sur l'établissement (type, statut, taille, académie) ainsi que sur la personne interrogée (genre, âge, ancienneté en tant que professeur-documentaliste, la détention du CAPESde documentation et celle d'un diplôme en sciences de l'information et de la communication). L'essentiel de la passation a eu lieu entre lafin novembre et décembre 2012.Quelques réponses complémentaires sont arrivées début 2013. Sile personnel est un acteur important de l'histoire des CDI,ilparaît logique et utile de s'y intéresser à l'heure où ilest inquiet et en pleine réflexion sur son rôle et son avenir. Quelle place les élèves occupent-ils dans leur activité effective? Comment les professionnels se représentent-ils leur fonction de professeur-documentaliste et celle du CD! en tant que lieu? Comment conçoivent-ils les élèves? Toutes ces questions permettront de repérer l'univers de pensée des enseignants- documentalistes et la manière dont celui-ci s'articule avec leurs pratiques. Nous verrons que les représentations des professionnels ne forment pas une totalité cohérente venant donner un sens évident à leurs multiples pratiques professionnelles. Dès lors, il s'agira d'entrer plus en profondeur dans ce qui concourt à l'hétérogénéité des visions et pratiques 11 Leformulaire est disponible enannexe, à lafinduprésent ouvrage.

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