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Catégories de langue et catégories de pensée: En Inde et en Occident PDF

237 Pages·2005·4.451 MB·French
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site : www.librairieharmattan.com [email protected] e.mail : [email protected] © L’Harmattan, 2005 9782747596213 EAN : 9782747596213 Sommaire Page de Copyright Page de titre Ouverture Philosophique - Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot Déjà parus LISTE DES AUTEURS PRÉFACE CATÉGORIES DE LANGUE ET CATÉGORIES DE PENSÉE EN OCCIDENT ET EN INDE CATÉGORIES DE LANGUE ET CATÉGORIES DE PENSÉE EN INDE LE “PRINCIPE DE CORRESPONDANCE” : LA VERSION DE PRAŚASTAPĀDA LA VERBALITÉ DE LA PERCEPTION SELON LA MῙMĀMSĀ ET LE NYĀYA COMMENT PENSE LE SANSKRIT ? LA DIALECTIQUE DU DÉPASSEMENT ET LE DÉPASSEMENT DE LA DIALECTIQUE EN INDE DESTINS CROISÉS DE L’ONTOLOGIE EN OCCIDENT ET EN INDE Catégories de langue et catégories de pensée Johannes Bronkhorst Ouverture Philosophique Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Déjà parus Fabien TARBY, Matérialismes d’aujourd’hui, de Deleuze à Badiou, 2005. Fabien TARBY, La philosophie d’Alain Badiou, 2005. Emmanuel FALQUE et Agata ZIELINSKI, Philosophie et théologie en dialogue, 2005. Augustin BESNIER, L’épreuve du regard, 2005. Xavier PIETROBON, La nuit de l’insomnie, 2005. Gustavo JUST, Interpréter les théories de l’interprétation, 2005. Jean C. BAUDET, Le signe de l’humain, 2005. Stéphane VINOLO, René Girard : Du mimétisme à l’hominisation. « La violence différarate », 2005. Howard HAIR, Qu’est-ce que la philosophie ?, 2005. Sylvie MULLIE-CHATARD, De Prométhée au mythe du progrès. Mythologie de l’idéal progressiste, 2005. Raymond PERROT, De la narrativité en peinture. Essai sur la Figuration Narrative et sur le figuration en général, 2005. Robert PUJADE, Art et photographie : la critique et la crise, 2005. Jean-Luc PÉRILLIÉ, Symmetria et rationalité harmonique, 2005. Benoît A W AZI MBAMBI KUNGUA, Donation, saturation et compréhension, 2005. LISTE DES AUTEURS Johannes BRONKHORST, Professeur à l’Université de Lausanne. François CHENET, Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Lakshmi KAPANI, Professeur à l’Université de Paris-Nanterre (Paris-X). Victoria LYSSENKO, Directeur de recherche à l’“Institute of Oriental Philosophy” de l’Académie des Sciences de Russie, Moscou. Jean-Marie VERPOORTEN, Indianiste, Université de Liège. Le présent recueil d’études est issu du Colloque international tenu le 18 mai 2002 à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris-IV) sous l’égide de l’École Doctorale V “Concepts et Langages”. PRÉFACE Les contributions que l’on va lire émanent d’auteurs qui sont tous à la fois philosophes (ou linguistes) et sanskritistes, chacun apportant sa petite pierre à la construction d’une philosophie comparée, ou “généralisée” que certains d’entre nous, à vrai dire de plus en plus nombreux, sont portés à inscrire au tableau des tâches intellectuelles prioritaires du siècle commençant. Le thème retenu “Catégories de Langue et Catégories de Pensée en Inde et en Occident” s’est présenté assez naturellement à l’esprit dans la mesure où il est notoire que la civilisation indienne classique s’est interrogée très tôt sur l’origine, la nature et les fonctions du langage (ou de la Parole), tout en proposant des réponses dont le lecteur ne tardera pas à s’apercevoir qu’elles divergent de manière très significative de celles qui ont prévalu en Occident. Remarquons tout d’abord — et cela aura valeur de symptôme — qu’il serait malaisé de traduire en sanskrit l’intitulé même du présent recueil. Non que les termes correspondants fassent défaut dans cet idiome. “Catégorie” peut se rendre par padārtha, “langue” ou “langage” par śabda (ou par vāe), “pensée” par une variété de termes tels que mati, manana, vijñāna, etc. Et pourtant des combinaisons de mots telles que śabda-padārtha ou mati- padārtha sonncraicnt fort étrangement, et davantage encore leur conjonction. Pourquoi ? C’est que rien dans la culture sanskrite ne correspond exactement à cette relation ambiguë entre le mot et l’idée — ambiguë car faite d’affinité mutuelle et de tension entre significativité pure et matérialité sonore — qui s’est établie initialement chez les Grecs et dont nous avons hérité. Si nous ne cessons d’associer mot et idée — et en même temps de les opposer — , c’est que l’un et l’autre s’enracinent dans un vocable grec — pour le coup intraduisible en sanskrit (bien qu’à l’inverse on le rencontre parfois comme traduction de śabda) — , à savoir le logos. Désignant à l’origine un rapport ou une proportion arithmétique exacte, le terme renvoie classiquement à une parole toute pénétrée de réflexion qui s’efforce d’“articuler” le réel, à un discours contribuant à démêler l’enchevêtrement confus du monde tel que dévoilé à l’intuition sensible brute, et s’efforçant d’y lire en filigrane un ordre rationnel. À son niveau, la pensée ne se réalise qu’à travers l’énonciation d’un jugement, lequel, réciproquement, se voit sans cesse reconvoqué devant la pensée aux fins d’y être examiné quant à sa justesse ou son adéquation au réel. Mais pourquoi, justement, n’y a-t-il aucun équivalent indien de cette notion ? La raison profonde — rappelée ici par plusieurs contributeurs — en est que le sanskrit, langue de la Révélation védique et langue des dieux, n’a jamais été considéré comme un idiome parmi d’autres (d’où l’absence de toute problématique opposant langue (-s) et langage), ni même comme un “moyen d’expression” — fût-il idéal — , mais comme une structure cosmique, un élément constitutif de la réalité éternelle. En tant que langue parfaite, d’origine divine et non humaine, il ne comporte pas en soi cette déhiscence et en même temps cette tension féconde entre sens et formulation verbale qui caractérise le logos grec. Sans doute reste-t-il légitime de distinguer la matérialité sonore d’un vocable de son contenu de signification ou artha, mais cela uniquement par référence à l’éventuelle incapacité de tel ou tel locuteur (ou auditeur) à rejoindre tel sens à travers tel mot, lequel demeure alors pour lui, et seulement pour lui, flatus vocis. De ce point de vue, bien parler le sanskrit, c’est-à-dire en avoir assimilé le vocabulaire, la morphologie et la syntaxe, revient automatiquement à avoir accès à l’intelligence du réel. Dans ces conditions, il n’y pas place — comme le souligne avec force J. Bronkhorst — pour une quelconque interrogation philosophique sur les rapports de la pensée et du langage, et notamment sur une éventuelle incapacité structurelle du langage à traduire ou “épuiser” totalement le contenu de la pensée. De la même manière, rien ne correspond en Inde à notre notion d’un “relativisme” linguistique, c’est-à-dire au soupçon (formulé, par exemple, par É. Benveniste à propos des Catégories d’Aristote) que les structures de la langue particulière maniée par tel ou tel penseur pourraient inconsciemment déterminer ses positions doctrinales, notamment dans le domaine de l’ontologie. Ici, au contraire, le langage fonctionnant comme une sorte de miroir de la réalité, il devrait suffire de le manier correctement pour penser selnn la vérité. Cependant, un autre facteur, lui aussi de caractère religieux, est à prendre en considération. À très haute époque, aussi bien à travers l’enseignement des Upaniṣad qu’à travers la prédication du Bouddha, l’Inde spirituelle, rompue aux pratiques ascétiques, yoguiques et méditatives, a appris à ne voir dans le déploiement du monde sensible, comme dans le développement des rapports sociaux — , bref, dans ce que nous appellerions la Nature et l’Histoire — qu’un immense tissu d’apparences et d’illusions. Au fil des siècles, d’innombrables penseurs du brahmanisme, bouddhisme et du jaïnisme ont ainsi adopté l’attitude du Renoncement (saṃnyāsa) et cherché leur salut dans la communion avec un Absolu (brahman, nirvāṇa... au-delà des apparences sensibles ; or ceci ne pouvait demeurer sans conséquences sur le plan de la philosophie du langage. À partir du moment où l’on aspirait à rejoindre le simple, le non-duel (advaita), le non-composé (asaṃskṛta), l’isomorphisme du langage et du monde sensible dans son déploiement multiforme et trompeur ne pouvait pas ne pas sauter aux yeux. D’ailleurs, un même terme (prapañca, litt. « expansion,») sort souvent à désigner l’un et l’autre. Ainsi, le langage, reflet complice des apparences mondaines, paraissait-il voué à disparaître avec elles aux approches du salut. D’où une dialectique “autoabolitive”, caractéristique de ce type de discours religieux (voir la contribution de L. Kapanī) qui ne se déploie, éventuellement avec abondance, que pour se résorber in extremis dans le silence. Il en découle finalement une tendance marquée des philosophies indiennes du langage à se répartir sur deux pôles opposés, encadrant en quelque sorte le champ couvert par la pensée occidentale homologue. D’un côté, un réalisme extrême, appliquant à la lettre le “principe de correspondance” entre les choses et les mots, réalisme incarné au mieux par le Nyāya et le Vaiśeṣika (voir les contributions de J.-M Verpoorten et de V. Lyssenko). De l’autre, une propension marquée dans les différentes écoles bouddhiques ainsi que dans le Vedānta à associer une conception nominaliste- pragmatique du langage à un scepticisme radical sur sa capaclté à exprimer la réalité absolue. D’où un apophatisme généralisé dont l’Occident n’a pas connu d’équivalent (à part peut-être dans le courant marginal issu de Denys l’Aréopagite). Mais, justement, l’un des principaux intérêts de ce recueil sera d’aider à mieux situer le spectre des solutions occidentales, toutes marquée à un degré ou à un autre par le “logocentrisme”, entre l’infra-rouge du réalisme intégral et l’ultra-violet de l’apophatisme. C’est ce à quoi s’attache notamment F. Chenet dans sa seconde contribution, consacrée aux destins divergents de l’ontologie en Inde et en Occident. L’idée, typiquement grecque, que l’être est déjà présent au sein du logos, mais de manière latente et voilée, n’a pas été totalement ignorée de l’Inde. Elle ne pouvait cependant pas y recevoir le même développement — ni n’était vouée là-bas à s’enloncer dans les mêmes impasses — du fait que l’être y était vu tantôt comme le “cela” sensible, tantôt comme la transparence absolue d’une conscience

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