Apocalypse La mémoire du futur 3 Grâce et gloire Egbert Egberts 2 © Egbert Egberts www.croiretcomprendre.be 2011 3 Vue d’ensemble du livre Introduction (Première partie) Cinq caractéristiques Comment interpréter l‘Apocalypse Quatre grands courants d‘interprétation L‘Apocalypse et le reste de l‘Ecriture Le Millenium L‘enlèvement de l‘Eglise La structure de l‘Apocalypse Le symbolisme dans l‘Apocalypse Notre approche L’Agneau les conduira Le témoignage de Jésus 1.1-20 Sept lettres de Jésus aux églises de tous les temps La terreur et la tendresse 2.1-11 Ephèse : L‘église de l‘amour perdu Smyrne : L‘église de l‘amour éprouvé La lente descente vers la mort 2.12-3.6 Pergame : L‘église de l‘amour compromis Thyatire : L‘église de l‘amour corrompu Sardes : L‘église de l‘amour mort Les deux portes 3.7-22 Philadelphie : L‘église de l‘amour zélé Laodicée : L‘église de l‘amour vaincu Une porte dans le ciel 4.1-11 A l‘Agneau sur son trône 5.1-14 Les cavaliers de l‘Apocalypse 6.1-17 Qui peut subsister ? 7.1-17 4 Le septième sceau (Deuxième partie) Le septième sceau 8.1-5 Un tiers en moins 8.6-9.21 Comment subsister ? 10.1-11.14 La dernière trompette 11.15-19 La femme, l‘enfant et le dragon 12.1-18 Les bêtes qui montent 13.1-18 Le temps des moissons 14.1-20 Louange et terreur 15.1-8 Les raisins de la colère 16.1-21 La prostituée et l‘épouse 17.1-19.10 Grâce et gloire (Troisième partie) L‘Agneau et la bête 19.11-21 Mille ans de paix 20.1-10 La fin et le commencement 20.11-21.8 La nouvelle Jérusalem 21.9-22.5 En attendant 22.6-21 Conclusion La mémoire du futur 5 Références Voici les commentaires auxquels nous nous référons souvent sous le nom de leur auteur. Les autres références figurent dans les notes de bas de page : Alexander John H. ALEXANDER, L’Apocalypse, Genève: Maison de la Bible, 1979 BA Bible Annotée, Louis BONNET, Apocalypse, 1876. BAe La Bible annotée, version téléchargeable gratuitement sur : http://epelorient.free.fr/ba_page.html. Elle est différente de la version de Louis Bonnet. Barclay William BARCLAY, The Revelation of John, volume 1,2, Edimbourg: St Andrew Press 1959 Beasley-Murray G. R. BEASLEY-MURRAY, Apocalypse, in: le Nouveau Commentaire Biblique, St Légier: Emmaüs, 1978 Fausset A.R. FAUSSET, Revelation, in: JAMIESON, FAUSSET et BROWN, A commentary critical, experimental and practical on the Old and New Testaments, Grand Rapids, Mi: Eerdmans, réédition de 1973 Gardner Paul GARDNER, Revelation, The compassion and protection of Christ, Ross-shire: Christian Focus Publications, 2002. Kuen, Intro Alfred Kuen, L’Apocalypse, Introduction au Nouveau Testament, volume 4, St Légier: Emmaüs, 1997. Kuen, Labyrinthe Alfred KUEN, Le labyrinthe du Millénium, St Légier: Emmaüs, 1997 Ladd George Eldon LADD, A commentary on the Revelation of John, Grand Rapids, Mi: Eerdmans, 1972. Lindsey Hal LINDSEY, There’s a new world coming, Santa Ana, Ca: Vision House, 1973. Morris Leon MORRIS, Revelation, Tyndale NT commentaries, Leicester: IVP, 1987. Wilcock Michael WILCOCK, The message of Revelation, Leicester: IVP 1984. Les références bibliques : Les citations du texte de l‘Apocalypse au début de chaque chapitre du commentaire proviennent de la Bible dite à la Colombe (Société Biblique). Les autres références, sauf mention différente, proviennent essentiellement de la Bible du Semeur, parfois de la Bible dite à la Colombe. 6 Grâce et gloire Apocalypse 19.11-22.21 Les sept visions de l’achèvement 19.11-21.8 Avec la destruction de Babylone et les préparatifs de la dernière bataille, le livre scellé a livré ses secrets. L‘Agneau a ouvert les sept sceaux. Maintenant, c‘est l‘heure de sa venue, et les sept visions qui suivent racontent l‘aboutissement de toutes choses. Dans la structure de la fin du livre, sept fois la formule suivante introduit le texte : ―Et je vis‖.1 Ces sept visions forment 1 En 20.12, la même formule est utilisée, mais sans introduire une nouvelle vision. Nous trouvons une structure semblable entre 13.1 et 15.7, (13.1,11; 14.1,6,14; 15.1,2) où dans l’avant dernière vision, en 15.1,2, le “et je vis” est repris une deuxième fois. La Bible du Semeur fait bien ressortir cette structure ici à la fin du livre. Par contre, les entêtes qu’elle insère dans les chapitres 12 à 15 ne correspondent pas à la formulation de ces “et je vis” dans le Grec, contrairement aux chapitres 19 à 21. Wilcock note aussi cette unité de sept visions. Mais au lieu d’en tirer la leçon évidente, il s’enferme dans son apriori amillénariste pour conclure qu’il n’y a pas d’ordre chronologique dans ses sept visions. Par exemple, la troisième nous amènerait à la fin de l’âge, mais la quatrième nous ramènerait au commencement. Puis, semant encore un peu plus de confusion, il suggère que la deuxième vision, 19.17, cite Ezéchiel 39 ce qui correspond à la cinquième vision. Sa conclusion : Jean est moins préoccupé avec la chronologie que certains de ses commentateurs. Nous croyons que suivre l’ordre logique de Jean remet les choses à leur place dans la confusion de ce commentateur ! 7 une unité logique. Elles racontent comment, au-delà du septième sceau, le plan de Dieu s‘achève, du retour de Christ jusqu‘à la création des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. Vouloir introduire un nouveau cycle à partir de 20.1 correspond à une méconnaissance de cette structure propre au texte. Voici les sept visions : 19.11 : Et je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc 19.17 : Et je vis un ange se tenant dans le soleil 19.19 : Et je vis la bête, et les rois de la terre 20.1 : Et je vis un ange descendant du ciel 20.4 : Et je vis des trônes 20.11 : Et je vis un grand trône blanc / 20.12, Et je vis les morts 21.1 : Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre 8 L'Agneau et la bête 19.11-21 19 11Puis je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc. Celui qui le monte s‘appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice. 12Ses yeux sont une flamme de feu; sur sa tête (se trouvent) plusieurs diadèmes; il porte un nom écrit, que nul ne connaît, sinon lui, 13et il est vêtu d‘un manteau trempé de sang. Son nom est la Parole de Dieu. 14Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur. 15De sa bouche sort une épée tranchante pour frapper les nations. Il les fera paître avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de l‘ardente colère du Dieu Tout-Puissant. 16Il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 17Je vis un ange debout dans le soleil. Il cria d‘une voix forte à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel : Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, 18afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. 19Je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui monte le cheval et à son armée. 20Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui avait opéré devant elle les signes par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de sa bête et qui se prosternaient devant son image. Tous deux furent jetés vivants dans l‘étang de feu où brûle le soufre. 21Et les autres furent tués par l‘épée qui sortait de la bouche de celui qui montait le cheval, et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. LE RETOUR DE CHRIST. Le ciel ouvert n‘est pas ici le signe d‘un Dieu accessible par la grâce. C‘est le Rédempteur, le Vengeur, le go’el de l‘Ancien Testament, qui revient avec puissance. Le retour de Jésus est l‘attente de tout le Nouveau Testament et la perspective donnée par l‘Ancien Testament. C‘est l‘accomplissement de tout un faisceau de prophéties, comparables en importance seulement aux prophéties de sa première venue à Bethléhem. Voici le Messie victorieux qui soumet les nations et les dirige avec un sceptre de fer, qui rétablira le trône de David à Jérusalem lorsqu‘il posera ses pieds sur 9 le mont des Oliviers. Voici celui dont les mains percées provoqueront le deuil d‘Israël. Voici le moment de la grande surprise pour un monde qui s‘est totalement mépris sur lui. Après tant de faux Christs, voici le vrai Jésus qui vient accomplir la promesse de l‘ange en Actes 1.11 : Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, en redescendra un jour de la même manière que vous l’avez vu y monter. Il vient, monté sur un cheval blanc, signe de sa victoire. SON NOM : Fidèle et véritable – lui seul incarne la vérité absolue, rien n‘est aussi réel et authentique que lui. Son retour sonne le glas de toute prétention spirituelle en dehors de lui. Son affirmation ―Je suis le chemin, la vérité et la vie‖ sera prouvée être lumineusement vraie en ce jour glorieux et tous ses ennemis devront plier le genou devant lui. Il est la Parole de Dieu, donnant un sens ô combien actuel au dicton que ―la plume est plus puissante que l‘épée.‖ C‘est la Parole qui vaincra, l‘épée qui sort de sa bouche, cf. v. 21. La Parole qui semait la grâce et qui donnait le repos est maintenant l‘instrument du jugement définitif d‘un monde en rébellion. Sa Parole est comme une épée tranchante, cf. Hébreux 4.12 et qui pourra y résister en ce jour ? Voici la Parole faite chair qui juge le monde selon le critère de la Parole écrite. Mais nul ne connaît son nom, au sens que nul n‘a pouvoir sur lui. Personne ne le connaît au point de le contrôler.2 Il est le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, il détient le vrai pouvoir, obtenu à la croix où il avait dépouillé les puissances (Colossiens 2.15) et reçu officiellement au son de la septième trompette (11.15). Voici l‘aboutissement public d‘Actes 2.34,35, citation du Psaume 110 : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds. Il porte plusieurs diadèmes, signe de l‘étendue de sa domination. L‘Homme de douleurs revient comme le monarque suprême. Son action découle de son nom. Il juge et combat avec justice. Il est l‘espoir de ceux qui souffrent l‘injustice et qui n‘ont personne pour les défendre. Les temps présents indiquent que c‘est ici une action habituelle. Il s‘oppose au mal d‘une manière constante et inflexible. Mais le monde a pu 2 Ce nom n’est ni la Parole de Dieu, mentionné dans le verset suivant, ni le nom écrit sur sa cuisse en 19.16. On a spéculé pas mal sur ce nom inconnu, mais aucune solution n’est satisfaisante. Est-ce le nom sacré de Dieu, Jahweh ? Mais même ce nom n’est pas inconnu dans la Bible et appliqué à Jésus en plusieurs textes (par exemple, Jean-Baptiste prépare la voie du Seigneur, Matthieu 3.3 = la voie de l’Eternel, Esaïe 40.3. Cf. aussi Jean 8.58 où Jésus prend pour lui le nom sacré “Je suis”). Barclay cite un texte du livre apocryphe, L’ascension d’Esaïe, 9.5 : Nul ne peut supporter son nom tant qu’on est encore dans ce corps. 10 l‘oublier parce qu‘il a été patient, tolérant le mal jusqu‘à ce que la mesure du mal soit pleine et que son Eglise soit rassemblée des quatre coins de l‘horizon (l‘entrée de la totalité—le plèrooma—des païens selon Romains 11.25). SA PUISSANCE. Jean est frappé par ses yeux flamboyants devant lesquels rien n‘est caché. Il remarque son manteau trempé dans le sang. Mais du sang de qui ? Son propre sang, versé sur la croix ? Il serait sans doute mieux de penser à Esaïe 63.1-3 : Qui donc est-il, celui qui arrive d’Edom, qui nous vient de Botsra en habits écarlates, drapé avec splendeur, et qui s’avance fièrement dans l’éclat de sa force ? C’est moi, dit l’Eternel, qui parle avec justice et qui ai le pouvoir de vous sauver. Pourquoi tes vêtements sont-ils tachés de rouge et pourquoi tes habits ressemblent-ils à ceux des vendangeurs qui foulent au pressoir ? C’est que j’ai été seul à fouler la cuvée. Et nul parmi les peuples n’a été avec moi, oui, j’ai foulé les peuples dans ma colère, je les ai piétinés dans mon indignation. Leur sang a rejailli sur mes habits, j’ai taché tous mes vêtements. Il est suivi des armées du ciel. S‘il faut surtout penser aux armées célestes,3 le fin lin porté par ses armées rappelle 19.8 (là, il est éclatant et pur, ici il est blanc et pur). La Bible dit par ailleurs que nous reviendrons avec lui.4 Son arme est sa Parole, l‘épée qui sort de sa bouche. Paul parle du souffle de sa bouche par lequel Jésus détruira la bête, 2 Thessaloniciens 2.8. Cette arme est tellement suffisante, que le récit de Jean peut nous donner l‘impression que ses armées 3 … Cela se produira lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du haut du ciel, avec ses anges puissants et dans une flamme. Ce jour-là, il punira comme ils le méritent ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus. (2 Thessaloniciens 1.7,8) Penses-tu donc que je ne pourrais pas faire appel à mon Père ? A l’instant même, il enverrait des dizaines de milliers d’anges à mon secours. (Matthieu 26.53) A eux aussi s’applique la prophétie d’Hénoc, le septième patriarche depuis Adam, qui dit : Voici, le Seigneur va venir avec ses milliers d’anges pour exercer son jugement sur tous, et pour faire rendre compte, à tous ceux qui ne le respectent pas, de tous les actes qu’ils ont commis dans leur révolte et de toutes les insultes que ces pécheurs sacrilèges ont proférées contre lui. (Jude 14,15) 4 L’Eternel, mon Dieu, viendra, et tous ses saints seront avec toi. (Zacharie 14.5) Le jour où le Christ apparaîtra, lui qui est votre vie, alors vous paraîtrez, vous aussi, avec lui, en partageant sa gloire. (Colossiens 3.4) … à l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints. (1Thessaloniciens 3.13) … lorsqu’il viendra pour être en ce jour-là honoré dans la personne de ceux qui lui appartiennent et admiré dans la personne de tous les croyants. Et vous aussi, vous en ferez partie, puisque vous avez cru au message que nous vous avons annoncé. (2 Thessaloniciens 1.10) Plusieurs traductions modernes traduisent le mot ‘saints’ par le mot ‘anges’. Mais cela tient plus de l’interprétation que de la traduction. Ladd conclut : en tant qu’Agneau, Christ est suivi par les saints (17.14); en tant que combattant céleste, il est suivi par les anges. Mais 17.14 et 19.19 semblent indiquer le même combat.
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