STRUCTURE DU DIALECTE BASQUE DE MAYA JANUA LINGUARUM STUDIA MEMORIAE NICOLAI VAN WIJK DEDICATA edenda curai C. H. VAN SCHOONEVELD INDIANA UNIVERSI!"V SERIES PRACTICA 86 1970 MOUTON THE HAGUE • PARIS STRUCTURE DU DIALECTE BASQUE DE MAYA par GENEVIÈVE N'DIAYE 1970 MOUTON THE HAGUE • PARIS © Copyright 1970 in the Netherlands. Mouton & Co. N.V., Publishers, The Hague No part of this book may be translated or reproduced in any form, by print, photoprint, microfilm, or any other means, without written permission from the publishers. LIBRARY OF CONGRESS CATALOG CARD NUMBER: 75-91 209 Printed in The Netherlands by Mouton & Co., Printers, The Hague. TABLE DES MATIÈRES 0. Introduction 7 Première partie : Phonologie 1. Identification des phonèmes 11 1.1. Voyelles 11 1.2. Consonnes 13 2. Définition et classement des phonèmes 20 2.1. Les voyelles 20 2.2. Les consonnes 20 3. Distribution des phonèmes. Structure de la syllabe. Structure syllabique du mot 24 3.1. Tableau des séquences 24 3.2. Distribution des phonèmes 24 3.3. Canon syllabique 26 3.4. Structure syllabique du mot 26 4. Données numériques 29 4.2. Fréquence dans le lexique 33 5. Sandhi 37 5.2. Faits concernant les voyelles 37 5.3. Faits concernant les consonnes 38 6. Phonèmes expressifs 40 Deuxième partie : Morphosyntaxe 7. L'énoncé complet minimum 45 7.2. Les énoncés non-verbaux 46 7.3. Les énoncés verbaux 49 7.4. Classification suivant le contenu 55 8. Les compléments du prédicat 59 8.1. Les partici pants 59 8.2. Les compléments non-intégrés 62 6 TABLE DES MATIÈRES 9. Les nominaux et leurs déterminants 93 9.2. Les nominaux grammaticaux 94 9.3. Les nominaux lexicaux 107 9.4. Les déterminants des nominaux 125 10. Expansion des syntagmes nominaux 132 10.1. Syntagmes homogènes 132 10.2. Syntagmes hétérogènes 136 10.3. La comparaison 144 10.4. Récapitulation des emplois des cas 149 11. Le verbe synthétique 153 11.1. Les catégories verbales 153 11.2. Stiucture formelle de la conjugaison 160 11.3. L'iméiatif 166 11.4. Tableau des verbes synthétiques 167 12. Le verbe périphrastique 192 12.2. Forme du verbe 192 12.3. Contenu et fonctions du radical et des participes 198 12.4. Système des temps périphrastiques 201 12.5. Locutions aspectuelles et locutions modales 208 13. Dérivation du syntagme verbal. La subordination 214 13.1. Suffixes 214 13.2. Préfixes 223 13.3. Subordonnée à verbe non-dérivé 227 13.4. Subordonnées nominales 227 14. Les particules 228 14.1. Bai 228 14.2. Ez 229 14.3. Ote 230 14.4. Omen 231 14.5. Ere 231 15. L'expansion par coordination 234 15.1. Les incises 234 15.2. La juxtaposition 234 15.3. La coordination proprement dite 235 Appendice: Textes 1. Analyse d'un texte 238 2. Autres textes 238 Bibliographie 243 Indes des matières 245 Index des éléments grammaticaux 247 0. INTRODUCTION Le dialecte qui est décrit ici est celui du village de Maya, dans la vallée de Baztan en Espagne. Cependant on a dû compléter les informations recueillies à Paris auprès d'un sujet originaire de ce village par une enquête au village d'Arizcun, très proche de celui de Maya et également situé dans la partie supérieure de la vallée de Baztan. C'est un dialecte labourdin. Le sujet originaire de Maya est une femme, P.H., née en 1914, et dont les parents étaient eux-mêmes nés à Maya. Elle a vécu sans interruption dans son village jusqu'à l'âge de 19 ans, entourée de domestiques qui étaient aussi de Maya. En famille, on n'employait que le basque. Cependant, à l'école, P.H. avait appris l'espagnol. A l'âge de 19 ans, elle est venue à Paris où elle est actuellement fixée, ayant épousé un Parisien d'origine basque française, mais qui n'a jamais pratiqué la langue basque. Depuis son installation à Paris, mais avec une interruption qui va du début de la guerre civile espagnole à la fin de la deuxième guerre mondiale, elle fait plusieurs fois par an des séjours de dix à quinze jours dans son village natal. P.H. a évidemment appris le français depuis qu'elle vit en France, elle est donc trilingue. Elle vit à Paris dans un milieu de haute bourgeoisie. Elle a été interrogée surtout de janvier à juin 1959, mais de nombreuses entrevues ont encore eu lieu après cette date. Les habitants d'Arizcun qui ont servi d'informateurs complémentaires étaient tous bilingues. En juin 1959, on a interrogé les deux institutrices, Petra J. (née en 1907) et Gregoria E. (née en 1899), toutes deux nées, comme leurs parents, à Arizcun, mais ayant séjourné assez longuement en dehors de leur village natal en début de carrière. Ont pris part à l'enquête trois de leurs élèves: Asunción M. (née en 1945), Sagrario E. (née en 1946) et Teresa de Jesús M. (née en 1945), toutes trois nées à Arizcun de parents nés au même endroit ou établis dans le village depuis une vingtaine d'années. Les parents de ces jeunes filles étaient tous cultivateurs. Elles terminaient leurs études primaires cette année-là. Enfin, en octobre 1959, on a enregistré des conversations entre les hommes au café. Les interlocuteurs étaient Félix, âgé alors de 35 ans, d'un caserío d'Arizcun, et qui jouissait d'une certaine réputation comme bersolari; un jeune homme de 22 ans, du village jumeau de Bozate (ancien village cagot), nommé Nicasio; enfin 8 INTRODUCTION Tomás, 36 ans, également d'un caserío d'Arizcun. Tous les trois exerçaient la pro- fession de cultivateur. Le matériel étudié se répartit en trois groupes: d'abord des monologues, dans lesquels le sujet P.H. décrit le cadre de son existence ou raconte sa vie et celle de ses proches; il y a également un monologue de Félix, dans lequel il parle de quelques instruments de travail utilisés au village. Le second groupe est constitué par des conversations: une seule, dans le cas de P.H. (son interlocuteur était un Basque Français dont les répliques n'ont pas été retenues); les conversations forment par contre l'essentiel du matériel recueilli à Arizcun. Le troisième groupe contient des phrases isolées qu'on a demandé aux sujets de traduire, soit du français (P.H.), soit de l'espagnol (Petra J. et Gregoria E.). On a également recueilli auprès de P.H. une importante liste de mots qui a été très utile pour l'étude de la dérivation et de la composition. Tous ces textes se caractérisent par un ton simple et familier. La description comprend deux parties: phonologie et morphosyntaxe. Dans la Phonologie, on étudie les unités de deuxième articulation et tous les faits qui se situent sur ce plan : neutralisation, distribution des phonèmes, structure de la syllabe et structure syllabique du mot, sandhi, faits d'expressivité. Il a paru utile de fournir des données sur la fréquence des phonèmes. La Morphosyntaxe traite des unités et des faits de la première articulation. Le point de départ est l'énoncé, étudié dans le premier chapitre sous sa forme minimum. On analyse ensuite les constituants de l'énoncé autres que le prédicat, en allant des compléments les plus intimes (parti- cipants) aux compléments non-intégrés (8.). L'analyse des unités de la première articulation comprend successivement celle des nominaux et de leurs déterminants (9.), celle du verbe: synthétique, c'est-à-dire fléchi (11.) et périphrastique, c'est-à-dire composé (12.), et celle des particules (14.). L'étude des nominaux est suivie de celle de l'expansion des syntagmes nominaux (10.); celle du verbe, d'un chapitre sur la dérivation du syntagme verbal et la subordination (13.). Le dernier chapitre traite de l'expansion par coordination. Ce travail se veut purement descriptif et n'est animé d'aucune intention normative. De plus, toute la terminologie doit être entendue dans un sens synchronique. Lors- qu'on parle de 1'INCOMPATIBILITÉ d'un élément avec un autre ou lorsqu'on dit que la présence d'un trait EXCLUT celle de tel autre, par exemple, on veut dire que, dans les limites du corpus recueilli auprès des informateurs, on constate que tel élément, ou tel trait, ne figure jamais dans le voisinage de tel autre. On a constitué un corpus d'une ampleur suffisante pour qu'il soit possible d'extrapoler sans que le risque d'erreur soit trop considérable, mais il demeure possible que, lorsqu'il s'agit d'élé- ments ou de faits rares, un corpus plus étendu fournisse des données de nature à modifier l'analyse qui en est donnée ici. Méthode et terminologie s'inspirent largement des idées du Professeur André Martinet dans ses Eléments de linguistique générale. PREMIÈRE PARTIE PHONOLOGIE