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Voyages en Guinée dans les îles Caraïbes en Amérique PDF

292 Pages·1989·13.044 MB·French
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Paul Erdman ISERT Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes en Amérique Avant-propos de Claude Hélène Perrot Introduction de Nicoué Gayibor VOYAGES EN GUINÉE ET DANS LES ÎLES CARAÏBES Ouvrage publié avec le concours du Centre national des lettres Couverture ; Vue du navire La « Marie-Séraphique », navire négrier nantais, 1771 - Cliché Musée de la Marine Paul Erdman ISERT Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes en Amérique Introduction et notes de Nicoué GAYIBOR Avant-propos de Claude Hélène Perrot Professeur à TUniversité de Paris I Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago - 75013 PARIS © Éditions Karthala, 1989 ISBN : 2-86537-247-2 Cet ouvrage a bénéficié pour sa publication d’un concours du ministère français de la Coopération et du Développement AVANT-PROPOS Ainsi, deux cents ans après la publication de la version française (1793) qui suivit de près leur première pamtion en langue allemande (1789), les Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes» devien¬ nent enfin accessibles. Saluons 1 heureuse initiative des Éditions Karthala qui nous don¬ nent ce grand texte, commenté et mis à portée du lecteur par l’his¬ torien togolais Nicoué Gayibor, dans une présentation à la fois éru¬ dite et sensible. Aller à la rencontre, à travers le temps, de Paul Erdman Isert n 'est plus désormais le privilège de quelques chercheurs, historiens pour la plupart, qui fréquentent les réserves des bibliothèques les plus renommées. Quel homme étonnant que cet Européen du Nord, imprégné de l’esprit des Lumières, qui fait le voyage de Guinée, et y passe trois années (1783-1786), puis se rend aux Antilles. Ses convictions anti¬ esclavagistes, que nul sans doute autour de lui ne partageait, ne flé¬ chissent pas, même après les dramatiques incidents qui marquèrent sa traversée vers l’Amérique. Tout l’intéresse : « A mon arrivée dans ces contrées, je trouvai mille objets nouveaux qui, sans appartenir proprement à l’histoire naturelle (qui est sa passion), méritaient des recherches. Tout ce qui m’environnait me paraissait beau, admirable. » Poussé par son inlassable curiosité, il est prêt à toutes les aventu¬ res, d’autant que la vie dans les forts de la Côte de T Or et des Escla¬ ves ne tarde pas à lui peser par sa monotonie. Il accepte sans hésiter de partir au Gabon, mais l’embarquement n’a pas lieu. Il supporte mal d’être cantonné, comme Tétaient à l’époque les Européens aux¬ quels l’intérieur du continent était inaccessible, sur une étroite bande littorale : « J’avais sans cesse devant mes yeux une grande chaîne de montagnes qui ne pouvait être éloignée que d’environ cinq milles... Il était naturel que mon désir de visiter une fois cette charmante con¬ trée, s’accrût chaque jour « Ces montagnes » étaient les collines de TAkwapim, au-delà desquelles s’étendait, le pays des puissants Ashanti. Il saisit au vol une occasion inespérée — et combien roma¬ nesque : une princesse ashanti qu’il avait soignée et guérie l’invite 6 VOYAGES EN GUINÉE à visiter son pâys, au nom du roi son frère : «Je ne me possédais plus de joie ; je fis dès l’heure même les préparatifs de mon voyage. » Et en toute quiétude, accompagné seulement de quelques serviteurs noirs, il part. Quelle ne fut pas sa déception lorsque après quelques jours de voyage, alors qu’il arrivait en Akwapim, il fut rappelé à la côte par ses supérieurs : « Mon retour me paraissait comme une con¬ damnation d’errer dans les sables de la Libye ; cent fois je me retour¬ nais chemin faisant vers le nord : où sont Akim et Assianthe ! » Botaniste avant tout, Isert cherche, en toutes circonstances, à iden¬ tifier les espèces rencontrées : en pleine guerre par exemple, ou pen¬ dant la chasse à l’éléphant, sorte de rite festif qui périodiquement rassemble les Européens de toutes les nations représentées à Fida (Whydah) et leur fait oublier leurs âpres rivalités : « Nous ne retour¬ nâmes que sur le soir à Fida, où personne n’arriva plus content que moi, qui avait rempli mon herbier de plantes qui ne s étaient pas jusque-là offertes à ma vue. » L’apport d’Isert à la connaissance des espèces végétales tropicales est d’ailleurs considérable (voir annexe, p. ???). Il est aussi un pionnier en matière de médecine tropicale. Il s’excuse presque de la place qu’il donne à l’étude des maladies (dif¬ férentes lièvres, ver de Guinée, etc.). « Où me laissais-je entraîner ? J’oublie que j’écris une lettre et non un traité de médecine... » Les anthropologues et historiens de la santé et des maladies y trouve¬ ront, sans aucun doute leur compte. Quant à ses observations sur les peuples côtiers, elles s’étendent aux différentes étapes de la vie : la grossesse, la naissance, la circon¬ cision (inconnue des Akan, mais pratiquée par les Ga d’Accra, la « compensation matrimoniale », la polygamie, les funérailles. Autant de matériaux pour l’histoire anthropologique. En outre, ce fils de tisserand porte un regard singulièrement atten¬ tif sur tout ce qui relève de la « civilisation matérielle » : fabrication du sel, tissage, instruments de musique, armes... Sa formation de naturaliste n’est peut-être pas étrangère à la qualité de ses descrip¬ tions. La place donnée aux techniques comme à la botanique et à la médecine distingue le livre d’Isert de ceux de ses devanciers. Comme ses devanciers, il consacre de nombreuses pages à l’his¬ toire (histoire des forts et de l’expansion européenne, histoire des peu¬ ples côtiers et des royaumes de l’intérieur, comme l’Akwamu, Abo- mey, Oyo). En bon lecteur de l’Abbé Raynal, il s’interroge sur la succession d’une phase ascendante et d’une phase déclinante qui carac¬ térise la vie des Etats et des sociétés et montre bien peu d’intérêt pour les religions africaines qui, ici comme ailleurs, sont un agrégat de « superstitions ». AVANT-PROPOS 7 ^ Sa. condamnation de l’esclavage « ce crime indélébile des Euro¬ péens » est sans appel. «... Massacrer les faibles habitants naturels du pays (1 Amérique) et les remplacer par des nègres achetés ou volés, c’était un moyen tout simple de s’en assurer la tranquille possession ! Et la^ nature et la conscience ne se sont pas soulevées à l’idée d’un si détestable projet ! Et son execution n ’a pas trouvé de vengeurs ! » Il nourrit déjà 1 idée d établir sur la côte une ferme avec des travail¬ leurs salariés, dessein novateur (1) dont Nicoue Gavibor relate à par¬ tir d’une documentation originale, l’extraordinaire réalisation. A cette position de principe fait écho une bienveillance naturelle envers les gens et les choses d’Afrique, qui fait un singulier contraste avec l’attitude de dénigrement adoptée (presque systématiquement par les marchands d’esclaves de son temps, comme le danois Rômer (2). Il trouve le miel «délicieux», le vin de palme «rafraî¬ chissant et sain » ; il admire en Akwapim la propreté des maisons et le sens de l’hospitalité des villageois. Et il fait des parallèles entre Europe et Afrique, rapprochant par exemple les règles de l’étiquette à la cour royale de Grand-Popo de celles qu’observent les Grands Electeurs et Princes ecclésiastiques dans son pays natal... ou encore la façon de dater dans ces sociétés « orales » de celle « de nos pay¬ sans éloignés des villes »... Bien plus, face à ces sociétés, il se sent vocation d’historien : «Encore un siècle et (telle) Nation n’existera plus, ou elle aura éprouvé un changement total... tout historien devrait se faire une loi sacrée de conserver les mœurs et les coutumes des peuples sauva¬ ges... puisqu’ils ne peuvent les préserver eux-mêmes, n’ayant pas la faculté d’écrire qu’ont les peuples civilisés. » Il exprime ainsi un sens aigu du mouvement de l’histoire, en Afrique même. Mais laissons le lecteur découvrir l’étonnante modernité de Paul Erdman Isert... Claude Hélène Perrot Professeur d’histoire de l’Afrique (Université Paris I) Centre de recherches africaines - CNRS U A 363 (1) I. et J.-L. Vissière, qui ont publié un extrait des « Voyages en Guinée », {La Traite des Noirs au siècle des Lumières », Métailié, Paris, 1982) donnent au projet dTsen de substituer le travail salarié à l’enlèvement et à la déportation de la main- d’œuvre un commentaire surprenant : « Le philanthrope, le négrophile invite inno¬ cemment les Européens au partage de l’Afrique ! », comme si Isert, qu’ils n’hési¬ tent pas à comparer à Las Casas, avait un instant songé à la conquête territoriale de l’Afrique... (p. 115). (2) L’ouvrage de Rômer ; Tilforladelig Efterretning om Kysten Guinea (« Rela¬ tion fidèle de la Côte de Guinée ») paru en 1760 en danois, a été récemment tra¬ duit en français par Mette Diege-Hesse, sous le titre : Le Golfe de Guinée, 1700-1750, récit de L.F. Rômer, marchand d’esclaves sur la côte ouest-africaine, Paris, L’Har¬ mattan, 1989- , ' • .' >“ ». 1.*^*. I -.' • v' • * ■•’ :• • * / * - i f . ^ ^ ' !***-■. • ’.mû. * *^X4\ V . y'*iiâp' t4^.-(A., s ■».r,J»‘^«>h>î tU.'^.'*ii<M l '^ ' il»i -ir --r^m.i-i. v,». ., * • i*-.îi'.>iiî'‘ » '•» -‘J^’ r'"i.tu .. . .X ■•‘if* _^,J »’< CHJÎ V tîfc. ■ aflî€kUî'imil)**^Vf g. *4..i>Vb '^<\r ’ ' ^■'V -y.’tA'.-' v'iïR' v■' V'F’Vlif '‘»«i' f VT; .\V ' ‘ -• ;,\-'l^ Vf*<fï^'^î[Éaf«4 ‘ \ VV»W#S¥>?S •v îi'>.. ,> ' _ . , ' s. XV \ 1-.; .f»>-.»»y3i«\ ÎÎI •* l(î-.•'■■K!**.* .,--vvi^A.»^ '\. -.UjT'rt Tmif^-sUA l- ^ -. r .-' 5';ffli|r;ï-x ti«.v jttvth.-01*1^1/vw*'ri*;• •*, ‘ C\ \n «lu'iirAH .•/I ««T. , A'>. r'..ari>>«. 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