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Var et Alpes-Maritimes PDF

64 Pages·2009·2.96 MB·French
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e c n e l ! S N°342 Janvier 2007 4 € 6 FS SSaannttéé LL’’aaffffaaiirree ddee ll’’aammiiaannttee eenn BBDD NNoonn--vviioolleennccee SSee ffoorrmmeerr ppoouurr rrééuussssiirr ddeess aaccttiioonnss AAlltteerrnnaattiivveess :: VVaarr eett AAllppeess--MMaarriittiimmeess Sommaire Aux lectrices et lecteurs du Var Alternatives Var et des Alpes-Maritimes Depuis 1982, la revue S!lenceanime le débat et Alpes-Maritimes sur les valeurs de l’écologie, des alternatives de terrain et de la non-violence. Elle essaie de donner la parole à celles et ceux qui pensent que la société actuelle n’est pas une fatalité. Dossier coordonné par Michel Bernard Agriculture C’est en 1997 que nous avons lancé le concept de numéros régionaux. Nous avons ainsi publié : La première AMAP de France 4 (cid:4)Alsace (n°218), Vivre autrement (cid:4)Bretagne (n°259-260), dossier : (cid:4)Limousin (n°265-266), La ferme du Collet 8 (cid:4)Rhône (n°272-273), La coopérative Cravirola 12 Brèves (cid:4)Normandie (n°278-279), d’Aymeric Mercier (cid:4)Isère (n°285-286), (cid:4)Aquitaine (n°291-292) Habitat (cid:4)Franche-Comté (n°298-299) Guy Rottier, anarchitecte 14 7 Agriculture (cid:4)Bouches-du-Rhône/Vaucluse (n°305-306) (cid:4)Poitou-Charentes (n°312-313) Ouvert et durable 17 7 magasins bio (cid:4)Drôme-Ardèche (n°318-319) Culture 19 Habitat (cid:4)Nord-Pas-de-Calais (n°325-326) (cid:4)Ariège-Hautes-Pyrénées (n°331) L’usine de la Redonne 20 25 Culture (cid:4)Paris (n°337) Les Diables bleus 22 29 Politique Var-Alpes-Maritimes fait donc l’objet Politique 31 Santé du 15e dossier régional. Si vous découvrez S!lenceavec ce numéro, préci- Correns, premier village bio 28 36 Paix sons que la revue ressemble habituellement Un maire écolo depuis 30 ans 30 38 Education à la deuxième partie de ce numéro, avec un dos- sier thématique en première partie (voir les Santé 41 Solidarités numéros disponibles en avant-dernière page). Hélichryse 32 internationales Sachez aussi que nous ne sommes pas habituelle- ment en kiosque, que l’on nous trouve dans La Villa Eveil 35 les magasins bio et quelques librairies, et que Education le plus simple pour poursuivre la route avec nous est encore l’abonnement. Choisir de s’ouvrir à la vie 37 de Georges Brémond Aux autres lectrices Commerce équitable Brèves et lecteurs Ecco-Mondo,voici le monde 39 Le dossier de ce mois est “transversal” dans 42 Alternatives la mesure où nous avons essayé de faire une liste 45 Femmes la plus complète possible de ce qui se passe dans 45 Nord-Sud le Var et les Alpes-Maritimes. Devant l’abondance Non-violence du sujet, le dossier se poursuivra dans les pro- 46 Paix Se former pour réussir des actions chains numéros. 48 Politique Beaucoup d’adresses où chacun peut y choisir non-violentes 47 50 Environnement ce qui lui semble correspondre à sa définition de Serge Perrin des alternatives. Du fait du temps de collecte 51 Energies Israël-Palestine de ces adresses et de la fluctuation du milieu des 51 Société alternatives, il est certain que certaines sont Check-point 49 52 Nucléaire déjà dépassées. de Christophe Goby 53 Santé Des adresses personnelles figurent dans ce numé- ro. Par politesse, il faut toujours prendre rendez- L’affaire de l’amiante en BD 58 Annonces vous avant de vous rendre à l’une de celles-ci. Dessins et destins d’amiante 54 59 Courrier Nous devrions en principe poursuivre notre tour de Camille Clochon 61 Livres de France par la région Centre(été 07), puis la Haute-Garonneet le Gers(décembre 07), puis la Seine-Saint-Denis(avril 08), Savoie- Haute-Savoie(été 08)… La préparation de ces numéros demande un gros Pour les lecteurs et lectrices qui veulent participer : travail pour la collecte des adresses. Si vous êtes 1) Vous pouvez venir 2) Vous pouvez envoyer intéressés pour aider à un tel projet dans votre région, prenez contact avec nous pour en dis- au comité de lecture des brèves jusqu’au : cuter les modalités. réunion dans les locaux deS!lence. En collaboration avec nous, les éditions Février n° 343 samedi 16 décembre à 14 h mercredi 3 janvier à 12h du P’tit Gavrochedevraient lancer une collection Mars n° 344 samedi 27 janvier à 14 h mercredi 31 janvier à 12h de guides régionaux à partir de 2007, réactua- Avril n° 345 samedi 3 mars à 14 h mercredi 7 mars à 12h lisant et complétant les numéros de Silence parus. Premiers guides annoncés : Les infos contenues dans ce numéro ont été arrêtées au 22 novembre 2006. la Bretagneet le Rhône. Bulletin d’abonnement page 63 SILENCEN°342 2 Janvier 2007 LE MOIS DE LASSERPE Editorial Des reflets d’argent La mer qu’on voit danser le long des golfes pas toujours clairs du Var et des Alpes-Maritimes, a des reflets d’ar- gent. Et cet argent (1) rend difficile l’implantation d’al- ternatives concrètes avec “vue sur la mer”. L’accumulation de “richesses” sur la côte arrive à nuire à celles qui nous intéres- sent ici : les terres sont convoitées de plus en plus loin de la côte, le mitage des résidences en bord de mer se complète du mitage en montagne de ceux qui préfèrent y passer l’été dans la fraîcheur. Toutefois, si l’on quitte les grands axes pour s’enfoncer sur les petites routes de montagne, un peu partout comme ailleurs en France, on trouve très vite des gens qui expérimentent dans toutes sortes de domaines, avec un engagement plus ou moins écologique, plus ou moins alternatif, plus ou moins radical, le tout dans une heureuse (bio)diversité. On trouve aussi des alternatives dans les grands centres urbains où cohabitent les différentes couches sociales. Le lien entre la ville et la campagne étant particulièrement fort dans ces deux départements par le rapide développement qu’y ont connu les AMAP, Associations pour le maintien de l’agriculture pay- sanne dont la première s’est créée il y a seulement cinq ans dans le Var (2). Les paniers de fruits et légumes et le pain com- plet sont à l’origine de réseaux multiples où les démarches se confrontent. Que ce levain fasse lever encore plus haut ces expériences positives. (cid:4) Michel Bernard (1) Parfois lié à des pratiques délictueuses. (2) Voir page suivante. Remerciements à : Caroline Albert,Françoise et Diégo Arias, Nathalie Banchet, Gérard Bertault, Joanna et Georges Brémond, Christian Escriva, Anne Joly, Bertrand et Katia Ollivier, René Lagadou, Aymeric Mercier, Sophie Puljer, Ghislain Nicaise, Françoise et Thierry Pecqueux et à l’APEIS. SILENCEN°342 3 Janvier 2007 Agriculture La première AMAP de France m’s Cle Marie En 2001, pour faire face à des difficultés, Denise et Daniel Vuillon créent la première AMAP, Association pour le maintien de l’agriculture paysanne. Depuis, le mouvement a fait tache d’huile et l’on compte des centaines d’AMAP. d’information et de sensibilisation à cette économie alternative, Denise et Daniel se sont lancés dans cette première expérien- ce d’Amap aux Olivades. Leur ferme produit des légumes et des fruits tout au long de l’année grâce à un climat particulièrement agréable : la mer, à quelques kilomètres, évite les risques de gel. Ils disposent de quatre hectares de légumes de plein champ, de quatre hec- tares de vergers diversifiés et de près de deux hectares de serres. Depuis longtemps, la ferme est en bio. On y applique des méthodes de lutte inté- grée et des auxiliaires pour lutter contre les parasites. Les engrais sont organiques. Le travail du sol respecte les équilibres biologiques et contribue à l’enrichisse- ment de la terre et de l’environnement. Un lien solidaire, un bénéfice réciproque Le coup de génie dans l’AMAP est le lien très fort qui relie le producteur aux consommateurs. En s’engageant financiè- rement, en début d’année, à prendre un certain nombre de paniers, le consomma- teur assure une régularité dans les débou- chés pour le producteur, qui peut ainsi gérer sa production au plus juste et éviter les invendus et les gaspillages. En retour, comme il n’y a plus de pertes ou presque, l’agriculteur peut vendre moins cher et le m’s consommateur dispose de produits bio Cle aux meilleurs prix. Le bénéfice est réci- Marie proque et c’est pour cela que ça marche si bien. Préparation des semis. Le panier de base est calculé pour une famille de deux adultes et deux enfants, Daniel et Denise Vuillon vivent dans lors d’une visite chez leur fille, qu’ils ont mais il est possible de se mettre à plusieurs une ferme située à cheval sur trois connu un système de soutien à l’agricul- sur le même panier si l’on est célibataire communes : Toulon, Ollioules et la ture « CSA ». Ils ont attendu que des mili- ou si l’on n’a pas deux enfants. Dans une Seyne-sur-Mer. En 1994, la seule commu- tants d’Aubagne, soucieux du contenu de Lettre diffusée régulièrement, le produc- ne d’Ollioules compte encore 140 exploi- leur assiette, leur permettent de proposer teur indique son calendrier de production, tants agricoles, la plupart disposant d’im- le partenariat « Amap ». Le principe : le rappelle les jours où l’on peut retirer son portantes surfaces de serres. Un orage de consommateur paye à l’avance la produc- panier et donne des informations complé- grêle dévaste les serres. De très nom- tion qui est partagée une fois par semaine mentaires : recettes, rendez-vous… breuses exploitations s’arrêtent à ce sous forme de « paniers ». Pour Daniel et Denise, aujourd’hui, il moment-là. Aujourd’hui, il ne reste plus Le producteur, dégagé des soucis com- y a trois distributions par semaine : deux que cinq exploitants agricoles sur la com- merciaux, s’engage à fournir un panier de se font sur leur ferme pour les personnes mune. sa production, saine, dans le respect de la de l’agglomération de Toulon, la troisième Daniel et Denise ont eux aussi subi les biodiversité de l’environnement, selon la est livrée à Aubagne. Lors des distribu- foudres du ciel et se trouvent en difficulté Charte des Amap (déposée en 2003 par tions, la quantité est indiquée pour financière. Décidés à ne pas s’arrêter, ils Alliance Provence, qui coordonne les chaque fruit et légume et les adhérents cherchent une solution. C’est à New York, Amap en PACA). Après trois réunions pèsent ce qu’ils doivent prendre en fonc- SILENCEN°342 5 Janvier 2007 Agriculture tion de la quantité précisée. Cela repré- d’AMAP dans toute la région, puis un peu est coincée d’un côté par une autoroute, sente des quantités imposantes : en pleine partout en France. Le couple a vite été de l’autre par une villa classée par les saison, pour emmener une livraison à débordé par les demandes de présentation monuments historiques. Elle ne peut Aubagne, Daniel et Denise doivent louer de leur initiative. Ils ont concrètement donc que viser les bonnes terres maraî- une grosse camionnette. Tout au long de aidé à mettre en place une cinquantaine chères bio de Daniel et Denise Guillon. l’année, les producteurs s’engagent à four- d’AMAP. Toujours très actifs localement et Les élus sont venus les voir plusieurs nir au moins dix fruits et légumes diffé- dans le réseau internationnal « Urgenci », fois pour leur assurer que s’ils vendaient, rents par panier. Le prix du panier est ils défendent le concept contre les tenta- leur fortune était faite. Devant leur refus, proposé par le producteur. Il est calculé tives de récupérations de diverses struc- la mairie de Toulon a prétexté un temps la en fonction des coûts de production des tures qui les remettraient dans des nécessité de les exproprier pour pouvoir salaires et des charges. C’est, en tout cas normes institutionnelles et des règles créer à leur place le terminus du futur ainsi que le prix du panier est calculé aux dont l’agriculture paysanne a beaucoup tramway et une gare routière. L’AMAP Olivades où 100 % de la production est trop payé les frais. s’est alors révélée une formidable caisse distribuée en AMAP. L’administratif formel leur semble de résonance pour dénoncer les ma- La contrainte pour le consommateur, nuire à la convivialité. Ils sont pour l’au- nœuvres diverses pour pousser les pay- c’est de partager les risques du métier tonomisation des initiatives et si certaines sans dehors. Aujourd’hui, les projets sem- avec l’agriculteur : culture abondante ou ne copient pas leur fonctionnement, ils blent arrêtés (1) et Daniel en conclut défaillante, avance ou retard de produc- n’y voient, eux, aucun inconvénient. qu’une AMAP n’est pas seulement une tion dû à la météo de l’année… Le arme sociale pour le maintien de l’agri- consommateur non seulement réapprend Convoitises culture paysanne, mais peut être aussi un à manger de saison, mais il est en lien excellent outil contre la spéculation avec la nature par les aléas de production. Localement, la situation de la ferme immobilière. Pour mieux se connaître, différentes est explosive. La ville de Toulon conti- Michel Bernard (cid:4) rencontres sont organisées. Au début de nuant à s’agrandir, ils ont été rattrapés par Daniel et Denise Vuillon, Les Olivades, la saison, à l’automne, un pique-nique a les zones commerciales et, juste derrière 257, chemin de la Petite-Garenne, quartier Quiez, lieu à la ferme avec chacun des groupes, leur ferme, se trouve un des plus grands 83190 Ollioules, tél : 04 94 30 03 13. ce qui permet de faire connaissance avec parkings de l’agglomération, avec une les nouveaux arrivants. Lorsqu’il y a une zone commerciale hideuse qui souhaite- (1) Pour rappel, la mairie de Toulon, après sept ans de grosse production en vue, des animations rait encore s’agrandir. Mais cette dernière gestion Front national, est repassée à gauche en 2001. sont mises en place pour ramasser collec- tivement les excédents et les transformer Autres AMAP locales (ateliers sauces et confitures). Il est tou- jours possible, pour les plus passionnés, Alpes-Maritimes de venir aider aux récoltes et même plus ; (cid:4) Auribeau-sur-Siagne: AMAP, Johanne Blanc, tél : 04 93 42 36 31. Denise et Daniel n’hésitent pas à lancer (cid:4)Grasse: Nature et saveurs dans l’assiette, Josiane Jorcin, tél : 04 93 09 03 26. des appels à “coups de mains” lorsque (cid:4)Le Cannet: AMAP de l’Espace, Olivier Campana, tél : 04 92 19 01 81. c’est nécessaire. Amap mise en place par le personnel d’Alcatel, distribution uniquement au sein de l’entreprise. (cid:4)Le Cannet: AMAP Les paniers de la Siagne, Anne Marie Eymery, tél : 04 92 18 18 28. (cid:4)Mouans-Sartoux: AMAP Les paniers de nos campagnes, Pascale Renot, tél : 04 93 60 19 02. (cid:4)Nice: AMAP Mondo Nice Gambetta, Gabrielle Boulay, tél : 08 70 74 43 63. (cid:4) Nice: AMAP des Colllines - Nice ouest, Béatrice Piston, tél : 06 63 57 24 53. (cid:4)Opio: AMAP’Opio, Philippe Le Bars, tél : 04 93 77 70 35. (cid:4)Valbonne: AMAP de la Ferme Saint-Jean, Anne-Marie Borrits, tél : 04 93 40 25 58. (cid:4)Villeneuve-Loubet: AMAP du Loup, Frédéric Stoll, tél : 04 93 22 82 75. Var (cid:4)Aups: Amap d’Aups, Brindille Soubrane, tél : 04 94 84 22 78. (cid:4)Cogolin: Association des amapiens du Golfe, Georgette Kohrel - 06 16 55 02 83. (cid:4)Cogolin: AMAP Cogolin, Joëlle Taillefer, tél : 06 03 10 76 40. (cid:4)Draguignan: AMAP en Dracénie, Michèle Perez, tél : 04 94 68 06 19 (voir article page 20). (cid:4)Draguignan: AMAP Draguignan, Elvire Segovia - 04 94 47 19 59. (cid:4)Fayence: AMAP pays de Fayence, Claire Aubert, tél : 04 94 76 29 63. (cid:4)Figanières: AMAP Figanières, Véronique Gérard, tél : 04 94 67 81 59. (cid:4)Fréjus: AMAP Fréjus, Marianne Hauteville, tél : 04 94 52 95 83. R (cid:4)Hyères: AMAP Costa Hyères, Brigitte Bayrou, tél : 04 94 35 09 30. D (cid:4)Hyères: AMAP Sauvebonne, Christelle Gros, tél : 04 94 35 71 40. Denise et Daniel Vuillon. (cid:4)Hyères: AMAP Isabelle, Isabelle Besse, tél : 06 03 10 01 83. (cid:4)La Crau: AMAP La Marseillaise, Bernard Ferran, tél : 04 94 20 09 19. Retour à la terre (cid:4)La Moutonne: AMAP Le Jardin de Bernard, Alain Helft, tél : 04 94 46 42 91. (cid:4)La Seyne-sur-Mer: AMAP de Clairval, Nathalie Tonnelier, tél : 04 94 34 59 33. Au début, Daniel et Denise sont extrê- (cid:4)Le Beausset: AMAP Le Beausset, Patricia Bœllinger, tél : 04 94 90 59 39. (cid:4)Les Arcs: AMAP Les Arcs, Jean-Claude Roget, tél : 04 94 47 52 43. mement actifs. Ils ont mis au point une (cid:4)Ollioules: Les Paniers de la Farigoulette, Nadine Lee-a-hing, tél : 04 94 30 71 01. méthode d’essaimage des Amap basée sur (cid:4)Le Cannet-des-Maures: AMAP Cannet-des-Maures, Geneviève Pessel, tél : 04 94 73 40 00. la transmission de l’expérience d’une agri- (cid:4)Roquebrune: AMAP, Aurélie Dumont, tél : 04 94 95 91 09. (cid:4)Sainte-Maxime: AMAP, Christian Mousset, tél : 04 94 49 12 52. culture en Amap.Ils ont contribué à (cid:4)Saint-Maximin-Brignoles: AMAP’tite planète, Philippe Raignault, tél : 04 94 59 41 35. mettre en place Alliance Provence, qui a (cid:4)Saint-Maximin-Barjols: AMAP de la Sainte-Baume, François Bonnet, tél : 04 94 72 18 45. commencé à aider la mise en place (cid:4) Sollies-Pont: AMAP Le Grand Jardin, Jean-Claude Bodino, tél : 04 94 13 00 07. (cid:4)Trans-en-Provence: AMAP, Alexis blanc, tél : 06 25 39 10 22. SILENCEN°342 6 Janvier 2007 Agriculture bio Confédération paysanne Nature et progrès Le renouveau du syndicalisme passe sans doute Autres magasins bio par la pratique de ce syndicat novateur dans Alors que l’agriculture biologique est désormais bien des domaines. Fortement implanté dans Alpes-Maritimes accessible au plus grand nombre, la fédération la société civile, ce syndicat agricole a su épas- (cid:4)La maison des plantes, 20, rue Gubernatis, Nature et progrès propose une charte entre pro- ser le corporatisme pour s’intéresser à de nom- 06000 Nice, tél : 04 93 62 19 54. Plantes aromatiques, ducteurs et consommateurs qui vise à avoir une breuses questions politiques : agriculture h(cid:4)ygAièunbeé,p icnoes,m 1é9t,i qruuee sd.e Lépante, 06000 Nice, véritable démarché écologique. Pour Nature et durable, rapports Nord-Sud, questions de déve- tél : 04 93 62 21 75. progrès l’agriculture biologique doit intégrer les loppement, commerce équitable, agriculture (cid:4)Sud éco jardins, 21, chemin Victorine, 06130 Grasse, questions d’environnement et les questions biologique, lutte contre les OGM ou la mal- tél : 04 92 60 94 80. sociales. bouffe, la décroissance, etc. Prône le maintien (cid:4)Satoriz, 2791, chemin Saint-Bernard, 06220 Vallauris, (cid:4)Nature et progrès Var, Les Magnolias, 108, chemin des petites exploitations, une agriculture moins t(cid:4)él J:e 0 s4a i9s 7d ’2o1ù , 321, a1v8e.nue Albert-1er, 06230 Villefranche- de la Chartreuse, 83000 Toulon, tél : 04 94 42 54 38. intensive, le développement de l’agriculture bio- sur-Mer, tél : 04 93 53 19 81. logique, etc. (cid:4)Champ soleil, 2, chemin Sembola, 06340 La Trinité, Agriculture (cid:4)Jean-Marie Rinasse, 246, chemin de l’Adrech, tél : 04 93 54 02 98 06530 Saint-Cézaire-sur-Siange, (cid:4)Les Jardins de la vallée Siagne, 2530, route Pégomas, biodynamique tél : 04 93 60 28 98. 06370 Mouans-Sartoux, tél : 04 92 28 09 39. (cid:4)Les Jardins du regain, chemin de Saurin, 06370 L’agriculture biodynamique est une forme Mouans-Sartoux, tél : 06 88 46 82 25. Var (cid:4)Amplitude bio, 3, rue Léopold-Bucquet, 06400 Canes, d’agriculture biologique qui y ajoute d’autres (cid:4)Alliance Provence paysans écologistes consommateurs, tél : 04 92 59 11 54. dimensions : technique, économique et sociale. 17, rue Daniel-Melchior, 83000 Toulon, (cid:4)Le Fournil d’Angèle, chemin Dit-Mas, 06640 Saint- L’agriculture biodynamique est une agriculture tél : 04 94 98 80 00. Jeanet, tél : 04 93 24 83 43. assurant la santé du sol et des plantes pour pro- (cid:4)ADEAR Var, Association pour le développement de l’em- (cid:4)La ferme bio, moulin de Saint-Blaise, 06670 Saint- curer une alimentation saine aux animaux et ploi agricole et rural, place des Trois-Moulins, 83170 Blaise, tél : 04 93 08 76 34. aux hommes. Elle se base sur une profonde Brignoles, tél : 04 94 59 92 89, Amélie Pelletier. Assure (cid:4)La ferme de Montmeuille, chemin des Marguerites, diverses formations : gestion d’une exploitation agricole, 06800 Cagnes-sur-Mer, tél : 04 93 22 69 60. compréhension des lois du “vivant” acquise par conduite d’engins agricoles, connaissance de la loi solidari- une vision qualitative-globale de la nature. Elle té et renouvellement urbain, etc. Aide à la mise en place Biocoops considère que la nature est actuellement telle- d’Amap. ment dégradée qu’elle n’est plus capable de se (cid:4)GFA Cocoribio, Nathalie Marchal, 670, chemin du Col- guérir elle-même et qu’il est nécessaire de de-Serre, 83400 Hyères, tél : 04 94 33 34 89. Les Biocoops sont des coopératives de produits biolo- giques ayant adopté une charte prévoyant le respect non redonner au sol sa vitalité féconde indispensable Bio et végétarisme seulement de la qualité des aliments, mais également le à la santé des plantes, des animaux et des respect des producteurs et des consommateurs. hommes grâce à des procédés thérapeutiques. (cid:4)Biocoop Azur, 59, boulevard Delfino, 06300 Nice, (cid:4)Le Gattilier, La Commanderie, 06750 Valderoure, Alpes-Maritimes t(cid:4)él B: i0o4co 9o3p, 5167 ,6 r9u e4 B2.ricka, 06162 Juan-les-Pins, tél : 04 93 60 39 88. Plantes médicinales, voir article (cid:4)Le Speakeasy, 7, rue Lamartine, 06000 Nice, tél : 04 93 63 64 73. page 32. tél : 04 93 85 59 50. Restaurant bio-végétalien non- (cid:4)Solis bio, 21, rue Louis-Aurélia, 98000 Monaco, (cid:4)Robette Marie-Christine et Lucien, Le Jardin des fumeur où se donnent des cours de langues d’où le nom. tél : 0 377 97 98 11 11. Myrtes, route de Vidauban, 83120 Sainte-Maxime, (cid:4)Cantine bio, Hôtel Hi, 3, avenue des Fleurs, 06000 Nice, (cid:4)Le Relais bio, 4, chemin de Raton, RN7, 83170 tél : 04 97 07 26 26. Restaurant bio dans un hôtel de luxe tél : 04 94 43 70 35. Maraîchage et distribution Brignoles, tél : 04 98 05 00 65. par panier dans une Amap. c(cid:4)onBtieom epto Craiein, .12, rue Alberti, 06000 Nice, (cid:4)Sertoibio, 102, avenue Clémenceau, 83310 Cogolin, r(cid:4)ouGtero dse Ys vBeso rerte lMs, i8ch3è4l0e,0 d Homyèariense, tdéels :F 0o4uq 9u4es 6, 51 46085, (cid:4)tél L: o0u4 P 9e3b r0e1 d 9’A4é 7, 603. R, aevsetanuurea dnet blaio Lloibgéiqruaeti.on, 06130 t(cid:4)él S: o0le4i l9 b4i o5, 47 1b2o u9le7v.ard Jean-Jaurès, 83300 Draguignan, 19. Polyculture et viticulture. Ferme de démonstration Grasse, tél : 04 93 70 25 43. Café proposant une cuisine t(cid:4)él H: o0r4iz 9on4 b6i8o , 4720 ,9 r3u.e Robert-Schuman, 83130 La du réseau bio. du monde avec des produits bios et des boissons bios. (cid:4)Plauchut Vincent, campagne Brovès, 83570 Carces, Menu végétarien possible. G(cid:4)aCrdôet,é tbéilo :, 0te4c h9n4o p1ô4l e3 V5 M33, .L a Capellane, quartier tél : 04 94 59 56 20. Viticulture. (cid:4)La Zucca Magica, 4, quai Papacino, 06300 Nice, tél : Pierdartant, 83190 Ollioules, tél : 04 94 87 40 53. 04 93 56 25 27. Restaurant végétarien sur le port. En ita- (cid:4)La Ferme bio, quartier de la Plaine Fréjus, 83370 Et également lien, cela signifie “la courge magique”. (cid:4)Azur et joie, c/o J.-J. Monier, 18, allée Henri-Matisse, Saint-Aygulf, tél : 04 94 51 25 15. (cid:4)Cobionat, montée des Moulins, Le Verger, 83690 Alpes-Maritimes 06530 Peymeinade, tél : 06 08 62 56 14. Association de Salernes, tél : 04 94 70 68 46. (cid:4)François Aulmont, La Ferme de Saint-Jean, 74, chemin végétariens. Saint-Jean, 06130 Grasse. Coordinateur des Amap du (cid:4)Le Blé enchanté, 349, chemin des Roures, 06530 Le département. Tignet, tél : 06 87 33 51 11. Crèpes et cidre bio. Var (cid:4) Alan Carter, Saint-Jean, route d’Utelle, Cidex 47, (cid:4)Madame Nature, Atoll Beach, 167, promenade des (cid:4)Natur’halles, place du Marché, 83300 Draguignan, 06420 La Tour-sur-Tinée, tél : 04 93 59 06 08 ou 06 10 Flots-Bleus, 06700 Saint-Laurent-du-Var, tél : 04 92 27 tél : 04 94 68 80 16. 42 05 25. Producteur de semences bio, fournisseur de 15 45. Restaurant bio, choix végétarien et végétalien, en (cid:4)Bio market, Les Vitrines du soleil, RN98, 83310 Port- Kokopelli, animateur du Civam bio. bord de mer… mais aussi face à l’aéroport de Nice. Grimaud, tél : 04 94 56 48 03. (cid:4)Civam Apicole, 826, chemin des Collines, 06570 Saint- Var (cid:4)Boulangerie des Maures, quartier Taurelle, RN7, 83340 (cid:4)PaCuli,v atéml :A 0g4r i9bi3o ,2 q2u a5r6t i9er1 .de la Madeleine, 169, chemin (cid:4)Véganimaux 83, Alice Rallier, tél : 06 61 85 94 02. L(cid:4)e DCoamnnaeint-ed dees- MRianuaroeus,, qtuéla r: t0ie4r 9R4in 7a3o u4, 68 34324.0 Le Cannet- de Bonson, 06830 Gilette, tél : 04 92 08 07 95. A(cid:4)ssLoac iVaiteio dn’ avnétgaént,a 2ri,e rnunee .des Sarrasins, 83120 Sainte- des-Maures, tél : 04 94 47 95 30. (cid:4)Plénitude, route départementale 562, 83440 Callian, Maxime, tél : 04 94 96 16 25. Magasin et traiteur bio. (cid:4)Le Relais bio, 4, chemin de Raton, route de Pré-de- tél : 04 94 70 82 97. (cid:4)Comptoir du bio, quartier Terrassonnes,, 83440 Pâques, 83170 Brignoles, tél : 04 98 05 00 65. Syndicats de Tourrettes, tél : 04 94 84 16 54. Restaurant bio-végétarien non-fumeur à côté d’un magasin Biocoop. (cid:4)Tout bio, 8, avenue du 15e-Corps, 83470 Saint-Maximin, l’agriculture biologique (cid:4)Ilôt saveurs, 13, rue Hoche, 83310 Cogolin, tél : 04 94 tél : 04 94 59 95 53. 54 78 63. Restaurant bio, produits locaux autant que pos- (cid:4)Activ’bio, 7, rue Gay-Lussac, 83500 La Seyne-sur-Mer, Dans la plupart des départements, il existe sible. tél : 04 94 30 77 21. (cid:4)L’Aliment naturel, 41, cours Louis-Blanc, 83500 La des structures syndicales professionnelles pour Marchés bio Seyne-sur-Mer, tél : 04 94 94 27 93. la défense des intérêts de l’agriculture biolo- (cid:4)L’Arbre de vie, 3, rue Evenos, 83500 La Seyne-sur-Mer, gique. Ces syndicats peuvent vous communiquer tél : 04 94 06 41 41. la liste à jour des producteurs bio de leur (cid:4)(cid:4)SCaainnnte-Lt-aRuorcehnetv-dilule-,V qaur,a erntiterré el’ ACuabpa 3rè0d0e0, ,m mearcrdrei di matin. (cid:4)Coop Reviscoulado, route Bozon, quai Saint-Pons, département. et vendredi matin. 8(cid:4)3A60ir0e Fbiroé jVuas,r ,t 1él0 :7 044, a9v4en 5u3e 2de7- L9a5t.tre-de-Tassigny, N54, (cid:4)Agribio Var, 11, rue Pierre-Clément, (cid:4)Fréjus plage, place de la Poste, samedi matin. galerie “La Ligure”, 83600 Fréjus, tél : 04 94 95 69 19. 83300 Draguignan, tél : 04 94 50 54 74. (cid:4)Toulon, place du Puy-de-Dôme, le vendredi matin. (cid:4)La Passerelle, 38, rue Saint-Jacques, 83680 La Garde- (cid:4)Agribio Alpes-Maritimes, quartier de la Madeleine, (cid:4)Hyères, place Vicomtesse-de-Noaille, mardi, jeudi, Freinet, tél : 04 94 43 17 42. samedi matin. 169, chemin de Bonson, 06830 Gilette, tél : 06 07 23 29 61. SILENCEN°342 7 Janvier 2007 Vivre autrement La ferme du Collet, un lieu d’expérimentation vers la décroissance Dans l’arrière-pays niçois, la ferme du Collet multiplie les alternatives en vue d’une plus grande autonomie. Une expérience qui cherche à accueillir d’autres familles pour améliorer les synergies. Ala fin des années 80, Bertrand et simplicité de vie, l’agriculture synergé- engagés dès le printemps et l’installation Katia se rencontrent et vivent tique, la permaculture. Le lieu est ouvert sur place a lieu à l’automne 2001. ensemble à Paris, lors de leurs en priorité à des familles avec enfants Les bâtiments étant à peu près habi- études, lui en économie, elle en architec- pour permettre à ceux-ci de vivre sur tables, l’urgence est alors de commencer à ture. Au bout de cinq ans, ils souhaitent place une expérience forte en groupe. produire sa nourriture. Cela ne se fait pas quitter la ville et partent à la recherche Comme les discussions n’avancent sans mal. La source qui alimente les mai- d’un écovillage, notamment pour assurer pas au sein de ceux et celles qui rêvent de sons se tarit en été. Le groupe met alors à leurs enfants l’éducation la plus écolo- rejoindre un écovillage, les deux couples en place un forage avec un bassin de gique possible. Ils font un tour des lieux engagent eux-mêmes des discussions rétention simple avec seulement une existants et découvrent le hameau de avec la SAFER (3) pour se porter acqué- couche d’argile pour assurer l’étanchéité. Boussac, dans le Lot-et-Garonne, où reurs de la ferme. C’est assez long, parce Ils commencent à faire un grand potager vivent huit familles et de nombreux qu’ils ne sont pas agriculteurs et donc sur 1000 m2, un peu à l’écart des maisons, enfants (1). Ils s’y installent un moment, non prioritaires. Les expériences présen- mais il est ravagé par les animaux (san- le temps de constater que la dynamique tées dans le réseau des écovillages mon- gliers, criquets…). Ils sont obligés de collective est en baisse, les familles pré- trent que les choses ne sont pas toujours mettre en place un système de clôture sentes n’ayant plus tellement d’activités claires sur le plan de la propriété et que pour se protéger des plus grosses bêtes. ensemble, même si pour les enfants, c’est c’est souvent une cause de conflit et De même, n’étant pas assez nombreux l’idéal. Ils trouvent également que le pay- d’échec. Après avoir bien débattu, ils pour mener le projet pensé au départ, ils sage n’est pas assez sauvage. Ils conti- créent une société civile immobilière sont obligés de limiter l’exploitation des nuent à visiter des lieux. Lors d’une visite (SCI) pour faciliter une cogestion du lieu. terres, de nombreux champs étant laissés à Eau vivante (2), ils rencontrent Fran- Le prix de vente étant de 120 000 €, ils en prairie pour les chevaux. C’est là une çoise et Diégo, également en recherche. espèrent au départ trouver six familles qui réserve foncière pour faciliter l’arrivée Françoise, Parisienne d’origine, a fait des prennent chacune pour 20 000 € de d’autres projets. études de russe, Diégo, Espagnol, né en parts. Devant le manque de candidats, ils banlieue, a vécu en communauté dès l’âge font des emprunts dans leurs familles res- Un lieu ouvert de 17 ans. Il est autodidacte et s’est formé pectives et réunissent les fonds. En jan- avec des agriculteurs, des pépiniéristes, vier 2001, ils deviennent propriétaires des Ils décident que le lieu doit être des charpentiers et des boulangers. lieux. Ils espèrent toujours voir l’installa- ouvert, avec un rôle pédagogique, mais A eux quatre, ils envisagent de créer tion d’autres familles à qui ils reven- qu’il ne faut pas tomber dans la marchan- un lieu. Des amis leur signale une ferme draient alors une partie de leurs parts de disation (gîtes, stages…) ce qui serait en vente à La Penne, un village perché sur SCI pour que les différentes familles aient contraire à leur volonté de mode de vie un plateau, au-dessus de la vallée du Var, toujours le même nombre de parts (4). à 750 m d’altitude. La ferme est présentée La ferme comporte une ancienne mai- lors d’une réunion du réseau des écovil- son d’habitation, une bergerie, une étable, (1) Hameau de Boussac, voir Silencen°291-292, p.55. lages pour voir si d’autres personnes sont des granges. Après avoir bien observé les (2) Eau vivante était à l’époque dans le Gers, mainte- nant en Lot-et-Garonne, tél : 05 53 95 44 56. intéressées pour y faire une installation lieux, les familles décident de rénover en (3) La SAFER (Société d’aménagement foncier et collective. Il y a 24 hectares, moitié en appartement l’une la bergerie, l’autre d’établissement rural) est un organisme d’état qui forêts, moitié en prairies, et plusieurs l’étable. L’ancienne maison d’habitation contrôle les ventes de terre pour donner la priorité bâtiments. Ils proposent d’y installer un est pour l’instant laissée libre, avec seule- aux agriculteurs. (4) Concrètement, une troisième famille qui voudrait lieu d’expérimentation d’autonomie ment un dortoir pour les personnes de s’installer devrait acheter 30 000 €de parts qu’elle maximale autour de l’écologie pratique, la passage. Les travaux minimums sont récupérerait en partie à l’installation de la suivante. SILENCEN°342 8 Janvier 2007 R D Journée portes ouvertes. simple. Il est alors préféré l’organisation blème, ce qui est source d’enrichissement privilégié des plantes pérennes. Cela de journées portes ouvertes avec présen- pour eux et les visiteurs. semble une très bonne manière de bénéfi- tation des alternatives mises en œuvre sur Au niveau de la rénovation des bâti- cier de l’énergie des plantes. Françoise et le site et l’accueil de visiteurs sous forme ments, tout est fait pour privilégier un Diégo ont, eux, après dix ans de végéta- d’entraide, avec un fonctionnement habitat sain et économe, rénové à partir lisme, choisi maintenant une alimenta- proche de celui des Wwoof (5). Ils sont de matériaux de récupération ou produits tion riche en plantes sauvages à dominan- très vite débordés par un “tourisme d’éco- localement (6). Une approche facilitée te végétarienne. De fait, chaque famille a villages” avec des curieux qui viennent par la formation d’architecte de Katia. son potager, mais de nombreux échanges sans aucune intention de s’installer ou Dans les maisons, on trouve ainsi une iso- sont faits pour comparer les résultats d’autres en manque affectif. Pour une lation à base de fibres naturelles, des obtenus par chacun. En revanche, les annonce de chantier, sur une moyenne de poutres rondes provenant des pins de leur activités de plein champ sont plus collec- trente réponses, il y en a environ 28 de forêt (débardage avec les chevaux), du tives. Pratiquement aucun outil à pétrole personnes seules ! Des limites ont été torchis, une épuration d’eau par filtres n’est utilisé. Deux chevaux de trait per- mises à ce genre de visiteurs : ceux qui plantés, de l’eau chaude solaire, des cui- mettent de faire les gros travaux. De nom- veulent rester plus d’une journée doivent seurs solaires… Ils ne disposent pratique- breux travaux sont effectués soit en repre- mettre la main à la pâte. ment pas d’électricité et ont supprimé pas nant des techniques anciennes (comme mal d’outils électriques, la machine à les palans pour hisser les charges dans le Des expériences laver a été adaptée pour fonctionner avec bâtiment) soit en expérimentant des tech- une personne qui pédale. niques nouvelles dont ils prennent alternatives Au niveau de la nourriture, Bertrand et Katia, après des années de végétarisme, (5) Wwoof (World workers on organic farms): systè- Des expériences alternatives sont ont opté depuis peu pour le crudivorisme, me d’entraide dans les fermes biologiques où les sta- menées dans plusieurs domaines. Les ce qui libère énormément de temps au giaires font un mi-temps en échange du logement et de la nourriture. deux familles ne choisissent pas toujours niveau de la préparation des repas, mais (6) Le local inclut des relations avec les Alpes ita- les mêmes solutions pour un même pro- également au niveau du potager où ils ont liennes toutes proches. SILENCEN°342 9 Janvier 2007 Vivre autrement connaissance par les différents réseaux de par le CNED. Bertrand et Katia ont, eux, la mouvance alternative. Un verger pré- complété par de longs voyages : ils sont existant d’une cinquantaine de pommiers, partis notamment dans des écovillages à poiriers et cerisiers, est géré collective- l’étranger : six mois à Auroville, en Inde ment. D’autres fruitiers ont été plantés (9), l’année suivante six mois à Crystal par eux : pommiers, pêchers, cerisiers, Waters en Australie (10). amandiers, poiriers, azéroliers, amélan- Si ces deux voyages ont été des chiers, oliviers, jujubiers, grenadiers, pis- moments intenses d’exploration d’autres tachiers, plaqueminiers… (7). Ils greffent modes de vie, ils ont posé des problèmes aussi des arbres fruitiers directement sur pour le fonctionnement collectif du lieu des portes greffes sauvages (aubépines, en provoquant une coupure trop longue à poiriers sauvages, merisiers…). L’eau, les la ferme du Collet. Ils ont décidé d’arrêter chemins et les gros chantiers sont égale- et, dorénavant, Bertrand et Katia passent ment gérés collectivement. Dans la mai- leurs hivers sur place. son principale, une pièce a été isolée pour Ils testent différentes techniques avec devenir “pièce fraîche”, ce qui permet de un objectif : que la solution alternative stocker fruits et légumes sans avoir donne de meilleurs résultats pour l’utili- recours à un frigo. Quelques panneaux de sateur (soit en qualité, soit en effort), afin photopiles assurent un minimum d’élec- que cela puisse inspirer ceux qui décou- tricité. vrent ces techniques alternatives. Il faut Au niveau de l’éducation des enfants, également que cette technique soit repro- chaque famille a un garçon et une fille. ductible par le plus grand nombre et donc Les deux garçons ont 11 ans, les deux qu’elle ne soit pas trop complexe à mettre filles 9 ans. Ils ont opté depuis deux ans en œuvre. pour un enseignement à distance avec le CNED (8). Celui-ci corrige toutes les De l’argent trois semaines un grand devoir qui porte sur les différentes matières, de niveau 6e quand même pour les garçons, CM1 pour les deux filles. Les parents assurent en alternance La recherche d’autonomie n’est pas environ trois heures de cours par jour. l’autarcie et, outre une activité collective L’enseignement est parfois confié à des centrée surtout sur l’agriculture, chacun personnes de passage. Beaucoup de livres mène d’autres activités. Ils précisent que R D sont empruntés à la bibliothèque. Les le fait qu’ils n’aient pas fait d’emprunt enfants suivent ainsi le minimum exigé bancaire pour démarrer ou pour acheter des outils coûteux leur permet d’avoir une grande souplesse financière et donc purins animaux, de purins de plantes ou une grande liberté d’esprit. d’urine, cela pourrait être un excellent (7) Les plants ont été achetés en biodynamie auprès des pépinières Burry, 11500 Brénac, tél : 04 68 20 94 Bertrand, qui a fait des études d’éco- moyen de recyclage. Pour assurer une 16. nomie, est très actif au sein des réseaux production optimale, il convient de main- (8) Le CNED (Centre national d’enseignement à dis- d’écovillages où il essaie d’aider à la créa- tenir l’eau du bassin à la bonne tempéra- tance) est un service de l’Education nationale permet- tant d’assurer un suivi scolaire aux enfants qui ne peu- tion de nouveaux lieux, en particulier en ture, d’où aussi des expérimentations vent aller à l’école : itinérants, malades, en site isolé… expliquant l’intérêt de mettre les ques- pour bénéficier de l’énergie solaire. (9) Auroville, voir article dans Silencen°332, p.43. tions financières au clair avant de démar- Jusqu’en 2004, Katia a exercé comme (10) Crystal Waters se trouve à une centaine de kilo- rer. Il mène également une réflexion avec architecte en libéral, accompagnant loca- mètres au nord de Brisbane, dans le Queensland, en Australie. Cet écovillage s’étend sur 260 hectares dans d’autres pour mettre en place une structu- lement surtout des projets d’autocons- un climat subtropical et a développé la permaculture re qui permettrait de faciliter l’achat col- truction ou de rénovation en habitat sain. – ou culture permanente – qui privilégie les plantes lectif de terrains permettant l’installation Deux ou trois chaque année. Elle a arrêté pérennes. Sa structure juridique est une coopérative née en 1981. Y vivent environ 130 adultes et une de gens socialement différents. Il a tra- au niveau professionnel, se contentant de soixantaine d’enfants. vaillé à l’extérieur à Vie et Action (11) donner des conseils dans le milieu asso- (11) Vie et action, le Roc fleuri, 380, route de pour améliorer les connaissances en per- ciatif local. Coursegoules, 06620 Gréolières, tél : 04 93 59 98 99. (12) La spiruline est une algue microscopique, très maculture ou culture permanente. Il a Ils ont tous deux donné des confé- riche en protéines, qui peut constituer un complé- également suivi une formation en char- rences dans des lieux alternatifs sur leurs ment alimentaire intéressant pour les végétariens et pente pour assurer les gros chantiers de expériences dans les écovillages visités ici les végétaliens. Elle peut aussi être cultivée dans les pays du Sud comme source de protéines. Le bassin de rénovation. Il a récemment suivi une for- ou à l’étranger. 24 m2installé ici permet une production maximale de mation dans le domaine de la spiruline et A terme, des formations et la vente de 200 g par jour. a mis en place sur place un bassin de pro- spiruline devraient leur permettre de cou- (13) Notamment par celui des Diables bleus à Nice duction, d’abord pour leur consommation vrir leurs faibles besoins financiers. (voir page 22) qu’il fournit en envoyant le pain par le train de la ligne Nice-Digne, une gare se trouvant à 11 personnelle, et progressivement pour la Du côté de Françoise et Diégo, ce der- km de la ferme, par l’association Je sais d’où à Nice vente (12). Il mène dans d’autres bassins nier s’est lancé dans la production de pain (tél : 04 93 53 19 81) ; ou encore par la MCE, des expérimentations diverses, la spiruli- biologique qu’il vend par différents Mouansoise de commerce équitable,à Mouans-Sartoux (tél : 04 93 75 14 05). ne pouvant se nourrir notamment de réseaux associatifs locaux (13) : un tiers SILENCEN°342 10 Janvier 2007

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Depuis 1982, la revue S!lence anime le débat sur les valeurs de l'écologie, des alternatives de terrain et de la non-violence. Elle essaie de donner la parole à celles et ceux qui pensent que la société actuelle n'est pas une fatalité. C'est en 1997 que nous avons lancé le concept de numéro
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