Vade-mecum des aides d’État Édition 2016 ISBN : 978-2-11-151825-4 Imprimé en France Paris 2016 Un grand merci à tous les services qui ont participé, depuis sa première édition, à la relec- ture de l’ouvrage, tout particulièrement au Secrétariat général aux affaires européennes, à la Direction générale des entreprises, et à la Sous-direction du droit de l’administration, de la concurrence et des procédures juridiques européennes du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. La huitième édition de cet ouvrage a été réalisée sous la direction de Catherine Houdant, adjointe au chef du bureau du droit européen et international, Mohammed Bouzar, chef de bureau et Nathalie Bert adjointe au chef de bureau. Il est le fruit du travail d’une équipe de consultantes : Gaël Arnold, Aurélie Cerqueira, Alexandra Cuisiniez, Aimée Jeanne et Anne Le Roux. 5 S O M M A I R E PRÉFACE 9 PARTIE 1 PRINCIPES GÉNÉRAUX RÉGISSANT LA QUALIFICATION ET LA COMPATIBILITÉ DES AIDES D'ÉTAT 13 CHAPITRE 1 QUALIFICATION D’AIDE D’ÉTAT 15 Fiche 1 La notion d’aide d’État 17 Fiche 2 L’intervention de l’État comme opérateur privé en économie de marché 43 CHAPITRE 2 COMPATIBILITÉ DES AIDES D'ÉTAT 59 Fiche 3 La compatibilité des aides d’État : les dérogations prévues par le traité (art. 107 §§ 2-3 et 106 § 2 TFUE) 61 Fiche 4 Economie générale du règlement général d'exemption par catégorie (RGEC) 79 Fiche 5 Règles de cumul et articulation avec les autres règles du traité 91 PARTIE 2 QUELQUES EXEMPLES DE LA COMPATIBILITÉ DES FINANCEMENTS PUBLICS 99 CHAPITRE 1 FINALITÉS HORIZONTALES ET SECTORIELLES DES FINANCEMENTS PUBLICS 101 Fiche 6 Service public et aides d’État : l’articulation des articles 107 et 106 TFUE 103 Fiche 7 Les aides d’État à la recherche, au développement et à l’innovation (RDI) 131 Fiche 8 Les aides à l’emploi et à la formation professionnelle 145 Fiche 9 Les aides aux petites et moyennes entreprises 151 Fiche 10 Les aides à finalité régionale 159 Fiche 11 Les aides d’État à la protection de l’environnement et de l’énergie 173 Fiche 12 Les aides au sauvetage et à la restructuration des entreprises en difficulté 197 Fiche 13 Les aides à l’agriculture et à la pêche 209 Fiche 14 Les aides au secteur bancaire dans le contexte de la crise financière depuis 2008 219 7 CHAPITRE 2 ÉLÉMENTS D’AIDES DANS LES INSTRUMENTS DE FINANCEMENT SPÉCIFIQUES 229 Fiche 15 Les garanties publiques 231 Fiche 16 Privatisations et aides d’État 243 Fiche 17 Fiscalité et aides d’État 251 PARTIE 3 RÈGLES DE PROCÉDURE 265 Fiche 18 La notification des aides nouvelles 267 Fiche 19 La procédure de contrôle des aides nouvelles 277 Fiche 20 La récupération des aides illégales 293 Fiche 21 Le contrôle des aides existantes 313 Fiche 22 Les droits des tiers 323 Fiche 23 L’autorisation avec ou sans conditions 345 ANNEXE Liste récapitulative des différents encadrements, lignes directrices et règlements relatifs aux aides d’état 351 LISTE DES ABRÉVIATIONS 379 INDEX 381 8 P R É F A C E Voici la huitième édition du Vade mecum des aides d’Etat publiée par la direction des affaires juridiques du ministère de l’économie et des finances, actualisée pour tenir compte des dernières évolutions textuelles et jurisprudentielles en ce domaine. Après la profonde réforme des années précédentes, le temps est venu d’une forme de stabilité des textes relatifs aux aides d’Etat. Publiée le 19 juillet 2016, la communication sur la notion d’aide d’Etat constitue le dernier adopté par la Commission européenne dans le cadre de la réforme lancée en 2012 pour moderniser le cadre juridique des aides d’Etat. Parachevée au terme de deux années et demi de consultation, cette communication opère une synthèse bienvenue de la jurisprudence et de la pratique décisionnelle de la Commission concernant les différents éléments constitutifs de la notion d’aide d’Etat mentionnée à l’article 107§ 1 du traité : l’existence d’une entreprise, le financement de la mesure au moyen de ressources d’Etat, l’octroi d’un avantage, la sélectivité de la mesure et ses effets sur la concurrence et les échanges intra-européens. Elle précise notamment les hypothèses dans lesquelles les investissements destinés à la construction ou à la modernisation d’infrastructures ne constituent pas une aide d’Etat. S’agissant des rescrits fiscaux (« tax rulings »), elle met en lumière les situations dans lesquelles les pratiques des autorités publiques, en procurant un avantage sélectif à leurs bénéficiaires, remplissent les critères d’une aide d’Etat (par exemple, lorsque les prix de transfert entre sociétés d’un groupe ne sont pas conformes aux conditions du marché). Si, à bien des égards, elle paraît ainsi susceptible de contribuer à une application plus cohérente de cette notion dans toute l’Union, elle n’ira pas sans donner lieu à débats, à raison par exemple de la position de la Commission sur la mise en œuvre du critère de l’opérateur privé en économie de marché en matière de cession d’actifs. Il est possible également de regretter son manque de précisions sur l’évaluation de l’impact d’une mesure sur la concurrence et les échanges entre Etats membres, analyse que la Commission ne conduit souvent, en pratique, qu’au stade de l’appréciation de la compatibilité de l’aide. La pratique des aides d’Etat a, quant à elle, connu plusieurs évolutions notables au cours de l’année écoulée. Au nombre des nouvelles contraintes introduites par la réforme de 2012, l’obligation de rendre accessibles au public la liste des régimes d’aides et des aides individuelles notifiés et informés, ainsi que diverses informations sur les aides individuelles d’un montant supérieur à 500.000€, a pris effet le 1er juillet 2016. Le guide sur la mise en œuvre de ces nouvelles obligations de transparence est accessible sur le site Europe en France. Poursuivant son travail d’investigation, entrepris en 2013, sur les pratiques des États membres en matière de « tax rulings », la Commission a conclu, dans une décision du 30 août 2016, que l’Irlande avait accordé à Apple des avantages fiscaux indus pour un montant de 13 milliards d’euros, somme, augmentée des intérêts, que l’Irlande devra récupérer auprès de l’entreprise. L’Irlande a formé un recours contre cette décision. Enfin, de l’activité du juge européen et du juge national, on retiendra notamment deux affaires aux enjeux juridiques et financiers majeurs. Le Tribunal de l’Union européenne vient d’apporter un éclairage important sur la question de la compatibilité du statut des établissements publics industriels et commerciaux (EPIC) avec le droit des aides d’Etat. Dans son arrêt La Poste du 3 avril 2014 (C-559/12 P), la Cour avait jugé que l’octroi d’une garantie implicite et illimitée de l’Etat, du fait du statut ce a d’EPIC, permettait de présumer que cet établissement, en l’espèce La Poste avant sa Préf 9 transformation en société anonyme, avait bénéficié d’un avantage. Par son arrêt rendu le 26 mai 2016 (T-479/11 et T-157/12) relatif à l’Institut français du pétrole-Energies nouvelles, le Tribunal juge que le statut d’EPIC ne crée pas automatiquement un avantage constitutif d’une aide d’Etat et qu’il est ainsi possible de renverser la présomption d’avantage. En tout état de cause, cette présomption ne vaut que pour les relations de l’EPIC avec les institutions bancaires et financières. La Commission a formé un pourvoi contre l’arrêt du Tribunal. Par une décision du 15 avril 2016 (n° 393721), le Conseil d’Etat, sur requête de l’association Vent de Colère !, a précisé les conséquences du défaut de notification préalable des aides d’Etat à la Commission. En substance, lorsque le juge national annule un acte réglementaire instituant une aide en méconnaissance de l’obligation de notification, en l’espèce l’arrêté du 17 novembre 2008 fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant l’énergie mécanique du vent, il incombe à l’Etat de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le recouvrement auprès des bénéficiaires, selon le cas, des aides versées sur le fondement de ce régime illégal ou des intérêts calculés sur la période d’illégalité, si l’aide a été entre temps déclarée compatible par la Commission. C’est un Vade mecum des aides d’Etat intégrant ces différents éléments qui vous est aujourd’hui accessible en ligne et gratuitement, avec l’objectif d’apporter à l’ensemble des praticiens des aides d’Etat les éclairages les plus utiles possible à la préparation de leurs décisions et aux échanges avec les autorités européennes. Le parti pris l’an dernier de la diffusion gratuite de cet ouvrage s’est avéré probant, à le mesurer à l’aune des milliers de téléchargements et de consultations en ligne dont il fait l’objet chaque mois. Poursuivant dans cette voie, la présente édition s’enrichit de plusieurs logigrammes et de liens vers les arrêts et décisions cités en référence, afin d’en faciliter la consultation en ligne. Jean Maïa Directeur des affaires juridiques du ministère de l'économie et des finances Jean MAÏA 10 S C H É M A R É C A P I T U L A T I F Qualification, compatibilité et légalité des aides d’État Seules sont soumises au droit des aides d’Etat les entreprises (entités exerçant une activité économique) Aide d’ÉtatPas d’aide d’État Les 4 critères cumulatifs posés à l’article 107§1 TFUE sont remplis L’un au moins des 4 critères posés à l’article 107§1 TFUE n’est pas rempli • Compensations d’un montant inférieur aux seuils « » de minimis1. L’aide est accordée au moyen de ressources publiques Les critères d’affectation de la concurrence et des échanges sont réputés non remplisFiche 1Fiches 1 et 62. Elle procure un avantage sélectif à une entreprise • Le critère de sélectivité n’est pas rempliMesure générale :3. Elle affecte la concurrence Fiche 14. Elle affecte les échanges entre États-membres• L’autorité publique agit comme un opérateur privé en économie de marché Le critère d’avantage sélectif est réputé non rempliCompatibilitéFiche 2• Compensations de SIEG : les 4 critères de l’arrêt « » sont remplisAltmarkLe critère d’avantage sélectif est réputé non rempli Bases juridiques des dérogations possibles et précisées par des règlements • Exceptions prévues à l’article 107§2 et §3 TFUE 1. Existence d’un mandat chargeant l’entreprise de l’exécution d’obligations de service public clairement définies d’exemptions, encadrements etc., sectoriels et horizontaux 2. Paramètres de calcul de la compensation préalablement établis objectivement 3. Pas de surcompensation • Dérogation spécifique pour les SIEG :Fiches 3 à 174. Choix de l’entreprise effectué dans le cadre d’une procédure de marché public ou critère de « l’entreprise moyenne bien gérée » – Article 106§2 TFUEFiche 6– Article 93 TFUE pour le secteur des transports Cas particulier des SIEG :LégalitéLes compensations de SIEG sont des aides d’État présumées compatibles si les 3 premiers critères « » sont remplis AltmarkExemption de notification :Droit commun : Principalement, les aides remplissant les conditions du règle-Existence d’un mandat d’exécution des obligations de service public Notification ment général d’exemption par catégorieà la CommissionParamètres de calcul de la compensation établis préalablement Pas de surcompensation RGEC : Fiche 4 Fiche 6 Règles de procédure : Exemption de notification à la Commission pour les compensations Notification à la Commission pour de SIEG entrant dans le champ de la décision les compensations de SIEG n’entrant Fiches 18 à 23notamment :du 20 décembre 2011, pas dans le champ de la décision mais dans celui de l’encadrement – Petits SIEG (seuil de compensation)du 20 décembre 2011– Services répondant à des besoins sociaux 11
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