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Université Montpellier II PDF

76 Pages·2012·39.04 MB·French
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INSTITUT DE RECHERCHE SUR L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES Université Montpellier II Place Eugène Bataillon cc 040 34095 MONTPELLIER Cedex 05 Tél : 04.67.14.33.83 - 04.67.14.33.84 Fax: 04.67.14.39.09 e.mail: [email protected] La philosophie est écrite dans ce livre immense perpétuellement ouvert devant nos yeux (je veux dire l'Univers), mais on ne peut le comprendre si l'on n'apprend pas d'abord à connaître la langue et les caractères dans lesquels ilest écrit: il est écrit en langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et d'autres figures géométriques sans l'intermédiaire desquelles il est humainement impossible d'en comprendre un seul mot. Galiléo Galiléi L\ESMATHEMATIQUES : COMPTER MESURER DEDUIRE~ RESOUDRE TRANSF/0RMER< ALAIN BERNARD IRE.M. DE MONTPELLIER HISTOIRE DESMATHS 1997 2 Un enseignement de la science qui n'apprend pas à penser, n'est pas un enseignement de la science, ilest un enseignement de la soumission. Evry Schatzmann Science et société, 1971 Ce polycopié a pour objet l'initiation à l'histoire des mathématiques. Il a été écrit pour servir de support lors d'un stage organisé par l'IREM de Montpellier en liaison avec la MAFPEN(Mission Académique de Formation des Personnels de l'Education Nationale) : « Une introduction historique pour les chapitres de mathématiques» . Il propose une première approche de l'aventure d'êtres humains dénommés « géomètres» jusqu'au 19è siècle. Il propose ainsi de relier les idées mathématiques aux civilisations qui les créèrent et de dégager une progression dans la formation des connaissances mathématiques. Ce polycopié n'a cependant pas pour objet d'être une brève histoire des maths. Bien que parcourant la totalité des 5000 ans de cette histoire, il laisse de côté des parties importantes de cette histoire, les probabilités par exemple. Il est vrai qu'elles ont l'habitude . «Je ne fais pas de l'histoire des sciences, je fais de la science ». Henri Lebesgue. 3 SOMMAIRE Avant de compter page: 5 Petite chronologie 9 COMPTER 12 l\1ESURER les terrains, MESURER lesgrandeurs 14 DEDUIRE 16 Euclide: les Eléments d'.... 19 L'école indienne 25 RESOUDRE 26 Les algébristes italiens 29 Chronologie de l'école européenne. 31 Le 17èsiècle 32 Les logarithmes: Neper 33 Fermat 34 Descartes 37 Le calcul infinitésimal: Newton et Leibniz 42 Les infiniment petits: un article de Lltard en 1950 45 Extrait d'un traité de calcul différentiel: Bossut, 1802 49 Le 18è siècle 61 Les nombres négatifs 63 TRANSFORMER, le 19è siècle 64 Résoudre, transformer: Galois, 1830 67 Conclusion :le 20è siècle 70 Annexe: un autre découpage possible de l'histoire 74 Bibliographie 77 ELAM .~US€ ARABIE .Dt:: CIVIt../ Sfn-ioNS 4 Avant de compter L'histoire connue des mathématiques commence vers -3200 en Elam (Golfe Persique) et couvre ainsi environ 5000 ans. L'approche utilisée ici découpe cette histoire en 5 périodes correspondant à 5 concepts classiques en mathématiques. Approximativement, ces concepts se succèdent dans la CONSTRUCTION des idées mathématiques. Ce découpage est bien sûr discutable. D'autres approches sont possibles. Çependant, en biologie, une loi relie l'ontogenèse (formation de l'individu) et la phylogenèse (formation de l'espèce). Cette loi dit : « l'ontogenèse résume la phylogenèse ». Dès lors, si cette loi en est bien une -voir le texte d'Einstein à la page suivante- l'histoire des maths devient importante. Ilserait en effet contraire à cette loi biologique d'enseigner les mathématiques aux individus (ontogenèse) d'une manière trop ditTérente de la chronologie historique de la construction des dites notions (phylogenèse ). Le cursus proposé par programmes d'enseignement reprend bien : compter, L':3 mesurer, déduire, résoudre. Un gros problème subsiste avec les transformations. La version expérimentée dans les maths dites modernes et fondées sur les structures, n'ayant pas donné satisfaction, les transformations sont aujourd 'hui, sous une forme radicalement différente, à partir d'activités, une des bases de l'enseignement des maths au collège. Notons simplement que les transformations sont historiquement l'un des « derniers » concepts créés par les cerveaux humains et que les transformations ont bien du mal à trouver leur place et leur forme dans l'enseignement. Le propos est ici de donner un aperçu de 5000 ans de créations et de découvertes mathématiques en essayant d'ouvrir des pistes, laissant à chacun le soin d'explorer celles qui l'intéressent. LE PLAN , 1°) Trois très courts textes d'Einstein, de Kant et du montpelliérain A.Comte pour mettre en place une conception des maths quelque peu épistémologique puisque c'est avant tout l'acquisition des connaissances qui nous intéressera. 2°) Une brève chronologie de ces 5000 ans situera le lien entre les mathématiques et les civilisations créatrices. Rappelons l'importance biologique de l'ordre de ces créations et donc de la chronologie. 3°) Nous parcourrons ensuite en 5 chapitres les grands concepts mathématiques retenus: compter, à partir de -3200 ( ,)) civilisation sumérienne ou chaldéenne mesurer, même époque mêmes civilisations déduire, vers -600 civilisation grecque résoudre, vers +800 civilisation arabe transformer, vers 1800 civilisation européenne ATTENTION au caractère indicatif de ces dates, lin concept n'apparaissant pas du jour au lendemain Nos ancêtres comptaient peut-être déjà à Lascaux vers -20 000. 1 Les Chinois résolvaient des « équations » il Ya plus de 2000 ans. Euler, au 18è siècle, avait étudié et classé certaines transformations. Le principe en histoire de donner un accès direct aux textes historiques court- circuite toute la transposition historique menant d'une découverte ou d'une création à sa version enseignée Il permet de comprendre où. quand, comment et pourquoi les notions mathématiques. furent créées par les « géomètres ». 5 Donner du sens aux mathématiques: l'espace. LE PROBLEl\IE DE L'ESPACE, DE L'ETHER ET DU CHAMP PHYSIQUE La pensée scientifique perfectionne la pensée préscientifique. Puisque dans cette dernière, le concept d'espace a déjà une fonction fondamentale, établissons et étudions ce concept. Deux façons d'appréhender les concepts sont l'une et l'autre essentielles pour en saisir les mécanismes. La première méthode s'appelle l'analytique logique. Elle veut résoudre le problème: comment les concepts et les jugements dépendent-ils les uns des autres? Notre réponse nous place d'emblée sur un terrain relativement assuré ! Cette sécurité, nous la trouvons et la respectons dans la mathématique. Mais cette sécurité s'obtient au prix d'un contenant sans contenu. Car les concepts ne correspondent à un contenu que s'ils sont liés, même le plus indirectement aux expériences sensibles. Cependant aucune recherche logique ne peut affirmer cette liaison. Elle ne peut être que vécue. Et c'est justement cette liaison qui détermine la valeur épistémologique des systèmes de concepts. Exemple : un archéologue d'une future civilisation découvre un traité de géométrie d'Euclide, mais sans figure. Par la lecture des théorèmes, il reconstituera bien l'emploi des mots point, droite, plan. Il reconstituera aussi la chaine des théorèmes et même, d'après les règles connues, il pourra en inventer de nouveaux. Mais cette élaboration de théorèmes restera pour lui un vraijeu avec des mots, tant qu'il ne pourra pas « se figurer quelque chose » avec les expressions point, droite, plan, etc .... Mais s'il le peut et seulement s'il le peut, la géométrie deviendra pour lui un réel contenu. Le même raisonnement s'applique à la mécanique analytique et en général à toutes les sciences logico-déductives, Albert Einstein Etudes scientifiques. 6 Intuition, espace et temps. Platon s'était attaché à introduire une plus grande précision dans la géométrie par des définitions logiques du point, de la ligne, du plan et des solides. Et s'il Yest parvenu par voie d'intuition sensorielle, ila eu soin de passer ce moyen sous silence. Hoefer, Histoire des mathématiques, 1874 De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rapporte immédiatement à eux et que toute pensée prend comme moyen pour les atteindre est l'intuition. Mais cette intuition n'a lieu qu'autant que l'objet nous est donné, et, à son tour, l'objet ne peut nous être donné (du moins à nous autres hommes) qu'à la condition d'affecter l'esprit d'une certaine manière. La capacité de recevoir (la receptivité) des représentations des objets grâce à la manière dont ils nous affectent, s'appelle sensibilité. C'est donc au moyen de la sensibilité que les objets nous sont donnés, et seule elle nous fournit des intuitions, mais c'est par l'entendement qu'ils sont pensés, et c'est de lui que sortent les concepts. Toute pensée doit, en dernière analyse, soit tout droit (directe), soit par des détours (indirecte, au moyen de certains caractères), se rapporter à des intuitions, et par conséquent, chez nous, à la sensibilité,. puisqu'aucun objet ne peut nous être donné autrement. J'appelle esthétique transcendantale la science de tous les principes apriori de la sensibilité. C'est donc cette science qui doit former la première partie de la théorie transcendantale des éléments, par opposition à celle qui contient les principes d: la pensée pure et qui se nommera logique transcendantale. Dans l'esthétique transcendantale, nous commencerons par isoler la sensibilité, en faisant abstraction de tout ce que l'entendement [y ajoute et] y pense par ses concepts, de telle sorte qu'il ne reste rien que l'intuition empirique. Nous écarterons ensuite tout ce qui appartient à la sensation, afin de n'avoir plus que l'intuition pure et la simple forme des phénomènes, seule chose que la sensibilité puisse fournir apriori. Il résultera de cette recherche quil y a deux formes pures de l'intuition sensible, comme principes de la connaissance apriori, savoir l'espace et le temps. 1724 - 1804 Emmanuel Kant 1781, Lacritique de la raison pure. Début de la première partie. ESTHETIQUE TRANSCENDANTALE. 7 Mathématiques et simplicité L'échelle des sciences selon Auguste Comte «Si la nature ne suivait pas des lois simples, alors je cesserai de m'y intéresser ». Albert Einstein Le montpelliérain Auguste Comte a proposé au 19è siècle une classification des sciences selon l'échelle suivante. En montant l'échelle, on va de la science la plus simple à la science la plus compliquée. En descendant l'échelle, on va de la science la plus « particulière» à la science la plus générale. Psychologie Biologie Biochimie Chimie Physique Astronomie Mathématiques Les mathématiques sont la plus générale et la plus simple de toutes les sciences! Facile d'admettre qu'il s'agit bien de la plus générale des sciences, langue commune à tous les savoirs. Plus difficile d'admettre que les mathématiques sont la plus simple des sciences. Et pourtant.. ..... Peut-être une citation du sétois Paul Valéry, qui a beaucoup réfléchi sur les mathématiques, nous éclairera-t-elle un peu? « Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui est compliqué est inutilisable ». Nous avons là une clé des mathématiques dont le propos est bien de simplifier les phénomènes naturels pour commencer à les comprendre. Pour cela, on construit des objets simples dont on étudie les propriétés. Se pose alors le problème du rapport entre les objets simples des mathématiques et les objets de la nature beaucoup plus compliqués. Mais c'est une autre histoire.... 8 PETITE CHRONOLOGIE Deux remarques: 1°) il Ya toujours une seule école et une seule langue (le grec, l'arabe, le latin, l'anglais ...)dominantes. 2°) chaque école récupère et traduit les connaissances antérieures. Aucune école n'a recréé les mathématiques depuis leurs débuts. -3200 Nombres entiers: compter les objets. Figures planes usuelles, solides simples. Mesure des surfaces et des solides. (Tablettes mésopotamiennes) -2000 Papyrus de Rhind. Inverses des nombres entiers. GEOJVIETRIE GRECQUE -600 Thalès: création de la critique rationnelle. -500 Pythagore -400 Eudoxe: théorie des proportions -350 Aristote: la logique (syllogismes) -300 Euclide: création de l'école d'Alexandrie Rédaction des Eléments en 13 livres Archimède: quadrature de la parabole -200 Apollonius: les Sections coniques +100 Ptolémée: le système cosmogonique de .... ECOLE INDIENNE +500 Brahmagupta :système de position, zéro, nombres négatifs. ECOLE ARABE +850 AI-Khwarizmi: l'algèbre, les équations du second degré. Al-Khayyam :étude du troisième degré (non résolu) +1300 Al-Kashi :les nombres décimaux ECOLE EUROPEENNE Le XVIè siècle: 1500 Les algébristes italiens: Del Ferro, Tartaglia, Ferrari, Bombelli Equations des 3è et 4è degrés résolues par radicaux. 1545 Cardan: les nombres complexes Le XVIIè siècle: 1637 La «Géométrie» de Descartes Viète et Descartes: création de l'écriture algébrique Fermat: mise en équations des courbes du 1er et du 2è degré Pascal et Fermat :création du calcul des Probabilités 1660-1680 Newton: les fluxions Leibniz: calcul intégral et calcul différentiel 9 Le XVIIIè siècle: 1654-1705 Jacques Bernoulli 1667-1748 Jean Bernoulli 1707-1783 Euler 1717-1783 D'Alembert 1739-1783 Bezout 1736-1813 Lagrange 1752-1833 Legendre 1749-1827 Laplace 1743-1794 Condorcet 1746-1818 Monge Le XIXè siècle : 1802~1829 Abel 1811-1832 Galois 1789-1857 Cauchy: le rédacteur de l'analyse 1793- 1880 Chasles 1781-1848 Bolzano 1838-1922 Jordan Ecole allemande: 1777-1855 Gauss 1804-1851 Jacobi 1805- 1859 Dirichlet 1826-1866 Riemann: l'intégrale de ..... 1815- 1897 Weierstrass 1809-1877 Grassmann 1831-1916 Dedekind et Cantor (1845- 1918) :la théorie des ensembles 1849-1925 Klein Le XXè siècle : 1900-1950 1862-1943 Hilbert: les fondements de la géométrie 1854-1912 Poincaré 1875-1941 Lebesgue: l'intégrale de ... 1871-1956 Borel: théorie de la mesure 1878- 1973 Fréchet: les espaces métriques 1858-1932 Péano 1892-1945 Banach 1871-1953 Zermelo 1950-2000 1930- Groupe Bourbaki: les Eléments de mathématiques 1905-1989 Dieudonné 1906-1982 Godel Schwartz. les distributions (1950) Mandelbrot: géométrie fractale (1970) Thom: théorie des catastrophes Wiles :théorème de Fermat (1994) Et pour une liste plus étendue, consulter l' «Abrégé d'histoire des mathématiques» de Jean Dieudonné chez Hermann, pages 485 à 512. Environ 300 mathématiciens modernes. 10

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Ce polycopié a pour objet l'initiation à l'histoire des mathématiques. Il a été écrit pour servir de support lors d'un stage organisé par l'IREM de Montpellier en liaison avec la 1°) Trois très courts textes d'Einstein, de Kant et du montpelliérain A.Comte pour mettre . Archimède: quadr
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