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Une vie pour l'Afrique: Mémoires d'un ingénieur africain engagé 1970–2021 PDF

320 Pages·2021·2.937 MB·French
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a Mansour Kaba b UNE VIE POUR L’AFRIQUE a K Mémoires d’un ingénieur africain engagé r u UNE VIE 1970-2021 o s n a POUR L’AFRIQUE M S i la vie est un roman, celle de Mansour Kaba est un roman exceptionnel, un parcours comme il en existe peu. Une vie entière consacrée à l’Afrique avec force, intégrité et acharnement. E Mémoires d’un ingénieur africain engagé U Maître d’ouvrage sur des grands chantiers de construction et 1970-2021 Q d’aménagement en Afrique, Mansour Kaba est un des grands I noms de l’urbanisme africain. R Ce livre permet de mieux comprendre l’histoire contemporaine F de l’Afrique. A ’ L R U Ingénieur en génie civil formé à l’Université Technique de Munich et ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat en O 2010 pendant la Transition en Guinée, Mansour Kaba est aussi le P fondateur du PAG, le Parti panafricain de Guinée. E I V E N U Illustration de couverture de l’auteur. ISBN : 978-2-343-23184-6 9 782343 231846 34 € Une vie pour l’Afrique Mémoires d’un ingénieur africain engagé : 1970-2021 Mansour Kaba Une vie pour l’Afrique Mémoires d’un ingénieur africain engagé : 1970-2021 © L’Harmattan, 2021 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr/ ISBN : 978-2-343-23184-6 EAN : 9782343231846 SOMMAIRE AVANT-PROPOS .......................................................................................... 9 LA VILLE DE KANKAN OÙ SONT NÉS MON PÈRE ET MA MÈRE ........................................................................................................... 13 MON PÈRE ET LE « BLANC DE MON PÈRE » À GUECKEDOU ........... 27 HADJA N’KYA – HAWAGBE KABA ET HADJA TATA – HAWAGBE KABA, DEUX FEMMES DE TÊTE ...................................... 41 LE CHOC DES CULTURES : CODE NAPOLÉON (1800-1804) CONTRE LA CHARTE DE KRUKANFUA DE SUNDYATA KEITA (1236) ............................................................................................... 55 ENFANCE, ÉTUDES CORANIQUES ET PRIMAIRES À KANKAN ET ÉTUDES SECONDAIRES À CONAKRY ............................................ 77 L’ÉCOLE FÉDÉRALE DES TRAVAUX PUBLICS DE BAMAKO – ETP ET ÉCLOSION DE TALENTS MULTIPLES (1957-1960) .............. 101 L’INDÉPENDANCE DE LA GUINÉE ET LE RÈGNE DU PRÉSIDENT SÉKOU TOURÉ (1958-1984) .............................................. 115 L’AVENTURE DU SAVOIR CONTINUE EN RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D’ALLEMAGNE (1960-1973) ET MILITANTISME DANS L’OPPOSITION AU RÉGIME DU PDG ....................................... 117 RETOUR EN AFRIQUE : ENGAGEMENT PROFESSIONNEL ET POLITIQUE À PARTIR DE LA CÔTE D’IVOIRE (1973-1984) ............. 145 MISSIONS POUR LE SYSTÈME DES NATIONS UNIES ET PARTICIPATION À UN APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL DE LA BAD................................................................................................ 167 7 MORT DU PRÉSIDENT SÉKOU TOURÉ EN MARS 1984 ; COUP D’ÉTAT MILITAIRE ; CRÉATION DE LA FECA EN MAI 1984 À TUNIS ET RETOUR EN GUINÉE APRÈS 21 ANS D’EXIL .................. 181 ÉVOLUTION DE LA SITUATION POLITIQUE AU NIVEAU DU RGE ............................................................................................................. 183 PROJET DE RÉHABILITATION DES INFRASTRUCTURES EN GUINÉE ...................................................................................................... 187 OBSERVATIONS SUITE À MON RETOUR EN GUINÉE APRÈS 21 ANS D’EXIL VOLONTAIRE ............................................................... 189 LE FAUX « COUP D’ÉTAT » DU 4 JUILLET 1985 À CONAKRY ........ 197 RETOUR D’EXIL ET DÉCOUVERTE DE L’HOMME NOUVEAU DU PDG ...................................................................................................... 209 CONTINUATION DE MES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES À TRAVERS LE CONTINENT ET À PARTIR DE LA CÔTE D’IVOIRE ................................................................................................... 217 ADOPTION DU MULTIPARTISME INTÉGRAL, ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 1998 ET EMPRISONNEMENT D’ALPHA CONDÉ ....................................................................................................... 241 FIN DE MANDAT DU PRÉSIDENT DE LA BAD, BABACAR N’DIAYE ET RÈGLEMENTS DE COMPTES SORDIDES ..................... 263 MON DEUXIÈME EXIL EN EUROPE APRÈS LE MOT D’ORDRE « ALPHA, C’EST MANSOUR ! MANSOUR C’EST ALPHA ! » (1999-2008) ................................................................................................. 271 ÉVOLUTION DE LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE DE 1999 À 2010 ............................................................................................................. 285 ALPHA CONDÉ ENFIN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE ...................................................................................................... 301 MA DÉMISSION DU RPG-ARC-EN-CIEL OU RPG-ALPHA- CONDÉ ET LA CRÉATION DU PAG ....................................................... 315 ALPHA CONDÉ ET LA TENTATION DU POUVOIR À VIE ................ 319 EN GUISE DE CONCLUSION.................................................................. 321 POST-SCRIPTUM ...................................................................................... 327 8 AVANT-PROPOS « Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut pas savoir où il va ». Proverbe Maninka. Après mille et une hésitations, d’une part, et des encouragements de nombreux amis et de jeunes auditeurs à l’occasion de ma participation à des débats et des contributions lors de conférences sur la République de Guinée et sur les problèmes africains, d’autre part, j’ai décidé d’écrire le présent ouvrage. À l’aube de mes soixante-dix ans, j’ai compris qu’il fallait me mettre au travail sans plus tarder. Car dans un pays où l’espérance de vie n’atteint guère les 55 ans, je devrais me considérer comme un privilégié qui a le devoir de laisser à la postérité sa modeste contribution à l’analyse des problèmes de l’Afrique et de son pays, pour y avoir consacré une quarantaine d’années d’activités professionnelles dans le secteur de l’ingénierie et du développement, tout en menant parallèlement une vie de militant politique actif et intègre. Je suis un praticien de la religion musulmane tel qu’on la pratique chez moi, dans la ville sainte de Kankan en République de Guinée. Au cours de mon adolescence en situation coloniale à Kankan, à Conakry et à Bamako, j’ai découvert le matérialisme dialectique et le matérialisme historique. Les outils intellectuels que fournit cette conception de la vie sociale et du monde ont eu une influence certaine sur ma personnalité et mon engagement politique. Mais avant la découverte du marxisme, j’ai été choqué par un article qui a été publié au milieu des années 1950 dans ce que je suppose être à l’époque, sans en être certain, la revue Marchés coloniaux. Dans cet article, il était écrit le passage suivant, que je cite de mémoire : « Par un pieux conformisme, les Européens bien-pensants ont admis une fois pour toutes que l’Afrique Noire, terre de sauvages, de réfugiés et d’adorateurs de fétiches, n’a jamais rien connu qui ressemble à une civilisation ». Le mépris et l’arrogance que suggère ce propos, qu’il soit ironique ou correspondant à une conviction réelle, n’ont d’égale que la profondeur de l’ignorance manifestée par les colonisateurs européens de la culture, de 9 l’histoire et des civilisations des peuples colonisés d’Afrique Noire. Dans un contexte semblable, on ne devrait pas oublier que la civilisation gréco- romaine dont les Européens sont si fiers a été l’œuvre d’Européens animistes et adorateurs de fétiches. Ceux-ci ont eu le mérite de puiser à volonté dans la civilisation égyptienne, qui est une civilisation d’origine africaine, de plusieurs millénaires plus ancienne que toutes les civilisations européennes. L’œuvre de Cheikh Anta Diop et de ses disciples est là pour confirmer ces faits historiques. En venant semer en Afrique, et dans toutes les régions du continent, guerres et rapines, nos généreux théoriciens de la domination coloniale savaient-ils par exemple que les Marakas du Mali qui sont majoritaires parmi les techniciens de surface qui balayent aujourd’hui les rues de Paris ont été islamisés entre le 7e et le 8e siècle dans l’Empire du Ghana, avant la christianisation des Saxons d’Allemagne par Charlemagne en 785 ? Mais dans le contexte colonial, tout était bon pour ôter aux peuples dominés toutes références culturelles et civilisatrices. Qu’il s’agisse des grands penseurs de la Grèce antique comme Aristote, Socrate, Epicure, Esope, des historiens comme Hérédote ou des scientifiques comme Pythagore et bien d’autres, nous avons des personnalités marquantes d’une époque qui a précédé la christianisation de l’Europe. Ceux-ci ne sont pas pour autant des sous-hommes, parce qu’ils adoraient des dieux de la beauté, des dieux de la guerre, des dieux du feu et plusieurs autres divinités tirées de la cosmogonie locale et du moment. Se souvenaient-ils de l’acte d’Agamemnon, ce roi grec qui sacrifia sa propre fille Iphigénie sur recommandation de son marabout, afin de gagner la guerre de Troie ? Il en est de même pour la Rome antique. Jules César, le conquérant de la Gaulle de nos ancêtres les Gaulois, adorait, lui aussi, de nombreuses divinités de son époque. Pour les besoins de la cause esclavagiste d’abord et colonialiste par la suite, tous les arguments étaient bons pour disqualifier les peuples vaincus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Il fallait masquer la voracité des vainqueurs qui était à la base de l’esclavage et de la conquête coloniale. Il ne serait pas nécessaire de s’attarder sur cet aspect de l’histoire, si des tentatives récentes n’avaient pas été engagées par l’Assemblée nationale en France pour magnifier la colonisation. Le président français Nicolas Sarkozy y a ajouté son grain de sel dans son discours de Dakar sur la question coloniale. À l’école primaire et au collège sous la colonisation française, nous avons reçu des leçons sur tous les événements de l’histoire de France. Pourquoi devons-nous hésiter à parler et à écrire sur nous-mêmes, sur notre histoire et sur nos grandes figures du passé ? À ce titre, j’ai fréquenté de nombreux aînés qui étaient des bibliothèques vivantes. En voici une liste non exhaustive pour la Guinée : la grande-sœur Fanta Cissé, enseignante, mon grand-frère Mamady Kaba, syndicaliste et ministre dans les gouvernements du président Sékou Touré, Ibrahima Baba Kaké, historien et journaliste, 10 Siradiou Diallo, journaliste et homme politique, Bâ Mamadou, économiste et homme politique, Sy Savané Saïkou Oumar, homme politique, Dr. Charles Diané, médecin-chirurgien et homme politique, Julien Condé, ancien fonctionnaire international, Alpha Sow, linguiste et homme politique, Damou Sako, haut cadre de l’administration guinéenne, N’Faly Sangaré, banquier / ancien fonctionnaire international et Kabassan Keïta, ancien officier supérieur dans l’Armée guinéenne qui fut exécuté sans jugement par la soldatesque au pouvoir du président Lansana Conté en juillet 1985. J’ai énormément appris au contact avec ces frères et sœurs. Par malheur, aucun n’a laissé le moindre mémoire pour la postérité. Je leur dédie la présente et modeste contribution, afin d’informer les générations actuelles et futures sur ce que fut ma contribution pour le développement de la Guinée et de l’Afrique. Un proverbe de chez nous dit : « On ne peut pas, en même temps, plaire à tout le monde et à son père ». Ce livre n’est pas une fiction, ce n’est pas un roman non plus. Il parle de faits réels, ou d’événements vécus par moi-même et de faits considérés comme tels par mes interlocuteurs et divers informateurs. Il s’agit de retracer les différentes péripéties de la vie et de l’action d’un jeune ressortissant d’Afrique Noire, qui, pour sa formation scolaire et universitaire, est passé successivement de sa modeste école primaire de Kabada à Kankan, au collège technique d’industrie à Conakry-Donka, puis à l’École des Travaux publics de l’AOF à Bamako jusqu’à l’Université Technique de Munich, en Allemagne. Mais il s’agit aussi de rendre compte des actions politiques et de développement réalisées en Guinée et dans le reste de ce monde cosmopolite africain, et même au-delà de l’Afrique. Dans le Mandén, on dit que c’est l’enfant qui sait écouter les vieux, qui deviendra un jour à son tour, s’il a longue vie, une vieille personne utile à sa société. C’est l’ambition que je poursuis en osant m’exposer à la critique des autres. Car on ne peut pas écrire sans soulever des réactions positives et/ou négatives. Certains sujets abordés dans ce livre susciteront, je l’espère, des débats houleux et des prises de position pas toujours commodes. Pour ma part, c’est le prix à payer et j’assume d’avance toutes mes responsabilités. Pour cela, je déclare devant le tribunal de la société : « Je jure de dire la Vérité, rien que la Vérité, mais pas toutes les vérités ». Le 29 juin 2009 11 LA VILLE DE KANKAN OÙ SONT NÉS MON PÈRE ET MA MÈRE La ville de Kankan fut créée par Daouda Kaba, l’un des quatre fils de Fodé-Tôman Kaba qui est le petit-fils de Abdourahmane Kaba, émigré du pays Marka dans le Dyafunun au Mali, au 16e siècle. L’histoire des Kaba de Kankan nous apprend qu’Abdourahmane Kaba, dit Mouramani, serait né dans le Diafounoun, en pays Maraka, dans l’actuelle République du Mali. Dotés d’une grande intelligence, ses frères, par pure jalousie, auraient décidé de l’éliminer au cours d’une chasse organisée par les membres de sa famille. Sa sœur aînée, M’ma Mariamagbè Kaba, qui l’aimait beaucoup et le protégeait aussi, lui dit un jour : – « Si nos autres parents te demandent de venir à la prochaine chasse, il faudra refuser d’y participer. Car c’est toi qui es prévu comme gibier. Ils ne peuvent pas supporter ton intelligence. Ils veulent pour cela se débarrasser de toi par pure jalousie. Lorsque tu refuseras d’y participer, tu verras que la chasse sera annulée. ». Le jour annoncé arriva. Abdourahmane Kaba, pour ne pas aller à la chasse, alluma des buches pour se chauffer, afin de justifier sa fièvre. Ses frères vinrent le chercher et furent déçus de constater que son état de santé ne lui permettait pas de les suivre dans la brousse. La chasse fut annulée comme l’avait prévu sa sœur. Sa prévision s’étant révélée exacte, elle recommanda à son frère de s’en aller loin du Diafounoun. Elle mit sa bague devant un œil de son frère, tout en lui montrant une région qui serait la région du Batè, avec un site placé entre sept mares qui se révélèrent être les mares de : Konkolinkörö, Manakörö, Koulamba, Boudigbè, Bankoutoda, Dembanyma et Manfénda. Ce site était placé entre deux grands cours d’eau, probablement le Niger et le Milo. C’est ainsi que l’ancêtre des Kaba de Kankan quitta son pays natal pour aller en exil dans la région que nous appelons aujourd’hui le Batê, en Haute Guinée, et qui a pour capitale la ville de Kankan. Tout en formulant ses recommandations à son jeune frère, M’ma Mariamagbè lui dira aussi que son propre époux n’aurait plus longtemps à vivre. Après le décès de celui-ci, elle promit d’aller le rejoindre là où il se sera installé. 13

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