LI KUNWU P. ÔTIÉ 1 E n LI KUNWU P. ÔTIÉ 3· Le temps de l'Argent 1 E n J'ai passé mille jours et mille nuits pétris de joies et de difficultés. Fusion de plaisir et de souffrance, de dessins et de textes, qui aura constitué une partie importante de ma carrière artistique. if:wf"IW Je remercie mes amis (Cao Sibo), 5JLt~ (Shen Yue), 5-KNRîfrffij (Zhang Lijuan) et Guo Honglian pour l'aide qu'ils m'ont apportée sur ce projet. Je remercie aussi, encore une fois, Daisy Lee et l'équipe de Kana ... et surtout mon partenaire P. Ôtié. LI KUNWU À l'instant où tombe le point final, je ne peux m'empêcher de songer aux cinq longues années qui se sont écoulées depuis le premier synopsis. Longue expérience vorace, qui a englouti dans les nuages du Yunnan tant de soirées, de week-ends et de congés. Entre-temps, la Chine et le monde ont profondément changé. Ma vie aussi. Li Kunw u, encore merci de m'avoir embarqué à tes côtés dans cette aventure, pourtant si personnelle, et d'avoir accepté, en ami, de m'ouvrir tous tes recoins de vie dont cette œuvre s'est nourrie. Merci à tous mes proches pour avoir accepté que mon temps soit absorbé par cette œuvre. Merci à vous tous qui nous avez relus, critiqués, traduits, aidés, en Chine comme en France. Vous nous avez progressivement guidés vers une direction restée inconnue jusqu'aux derniers jours. P. ÔTIÉ PRÉFACE JE NE SUIS PAS LAO LI (cela je suis Dupont, Durand, Schmidt, veut dire «Vieux Li», la façon Popov, Martin et Smith à la fois. respectueuse et amicale dont je désigne Li Kunwu). Je suis l'Étranger. Je n'ai pas son âge. Pas ses con Celui qui a tout à apprendre. Qui victions. Pas son talent. Pas son énerve parfois par son incom passé. Pas le Parti. Pas sa place préhension des évidences chinoises. dans la société. Rien de tout ça. Qui n'aime pas la Chine tout à fait autant que les Chinois. Celui qui Je ne suis pas Lao Li, mais je dois tire les vers du nez, qui voudrait penser comme lui. bien lui faire dire, à Lao Li, ce qu'il n'éprouve pas l'envie de dire. Je ne suis pas chinois, non plus, mais je dois penser que je le suis. Me plonger dans sa vie. L'aider à la reconstituer. Négocier avec lui - le Je dois devenir chinois, devenir Lao vrai Lao Li -les inflexions à donner Li. Je dois être sur sa langue, dans aux dialogues, à l'histoire. son cerveau, son cœur, son âme. Je Mon histoire ... non, son histoire. dois être plus que Lao Li. Un Lao Li qui cristallise en lui tous les Li, les Naïvement, Lao Li et moi pen Zhang et les Chen de Chine. sions au tout début que le plus Un Lao Li qui s'exhibe, se met à grand défi de ce projet serait de portée de tous ces non-Chinois qui, coller au genre même auquel il ap partout sur la planète, comprennent partient: l'autobiographie. Et que, décidément si peu la Chine. Alors donc, compterait avant tour notre qu'elle est pourtant au milieu de capacité à relater au plus près la tout le reste. Alors qu'elle est telle vie réelle du personnage principal ment évidente, la Chine, pour les - Lao Li lui-même-, sans dévoyer Li, les Zhang et les Chen. la réalité et sans lasser le lecteur par les détails d'une existence trop Aux yeux de Lao Li, je ne suis pas paisible d'un homme qui n'a eu ni que l'ami « Lao Ou» (cela veut l'étoffe ni l'existence d'un héros ... dire «Vieux Üu», la façon respec C'était n'y rien connaître. tueuse et amicale dont Li Kunwu me désigne), ni «l'associé Ôtié»: