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Une ténébreuse affaire PDF

197 Pages·2016·1.15 MB·French
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HONORÉ DE BALZAC UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE HONORÉ DE BALZAC UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE Untextedudomainepublic. Uneéditionlibre. ISBN—978-2-8247-1043-3 BIBEBOOK www.bibebook.com À propos de Bibebook : Vousavezlacertitude,entéléchargeantunlivresurBibebook.comde lireunlivredequalité: Nous apportons un soin particulier à la qualité des textes, à la mise en page, à la typographie, à la navigation à l’intérieur du livre, et à la cohérenceàtraverstoutelacollection. Les ebooks distribués par Bibebook sont réalisés par des bénévoles del’AssociationdePromotiondel’EcritureetdelaLecture,quiacomme objectif:lapromotiondel’écritureetdelalecture,ladiffusion,laprotection, laconservationetlarestaurationdel’écrit. Aidez nous : Vouspouveznousrejoindreetnousaider,surlesitedeBibebook. http://www.bibebook.com/joinus Votreaideestlabienvenue. Erreurs : Sivoustrouvezdeserreursdanscetteédition,mercidelessignalerà: [email protected] Télécharger cet ebook : http://www.bibebook.com/search/978-2-8247-1043-3 Credits Sources: — BibliothèqueÉlectroniqueduQuébec Ontcontribuéàcetteédition: — Association de Promotion de l’Ecriture et de la Lecture Fontes: — PhilippH.Poll — ChristianSpremberg — ManfredKlein Licence Letextesuivantestuneœuvredudomainepublicédité souslalicenceCreativesCommonsBY-SA Except where otherwise noted, this work is licensed under http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/ Lirelalicence CetteœuvreestpubliéesouslalicenceCC-BY-SA,cequi signifie que vous pouvez légalement la copier, la redis- tribuer,l’envoyeràvosamis.Vousêtesd’ailleursencou- ragéàlefaire. Vous devez attribuer l’œuvre aux différents auteurs, y comprisàBibebook. UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE 1 I CHAPITRE LES CHAGRINS DE LA POLICE AMONSIEURDEMARGONE SonhôteduchâteaudeSachéreconnaissant, DEBALZAC. L ’’1803futundesplusbeauxdelapremière période de ce siècle que nous nommons l’Empire. En octobre, quelquespluiesavaientrafraîchilesprés,lesarbresétaienten- core verts et feuillés au milieu du mois de novembre. Aussi le peuple commençait-ilàétablirentrelecieletBonaparte,alorsdéclaréconsulà vie,uneententeàlaquellecethommeadûl’undesesprestiges ;et,chose étrange !lejouroù,en1812,lesoleilluimanqua,sesprospéritéscessèrent. Lequinzenovembredecetteannée,versquatreheuresdusoir,lesoleil jetaitcommeunepoussièrerougesurlescimescentenairesdequatreran- géesd’ormesd’unelongueavenueseigneuriale ;ilfaisaitbrillerlesable etlestouffesd’herbesd’undecesimmensesronds-pointsquisetrouvent 2 Uneténébreuseaffaire ChapitreI danslescampagnesoùlaterrefutjadisassezpeucoûteusepourêtresa- crifiéeàl’ornement.L’airétaitsipur,l’atmosphèreétaitsidouce,qu’une famille prenait alors le frais comme en été Un homme vêtu d’une veste dechasseencoutilvert,àboutonsvertsetd’uneculottedemêmeétoffe, chaussédesouliersàsemellesminces,etquiavaitdesguêtresdecoutil moulantjusqu’augenou,nettoyaitunecarabineaveclesoinquemettent àcetteoccupationleschasseursadroits,dansleursmomentsdeloisir.Cet hommen’avaitnicarnier,nigibier,enfinaucundesagrèsquiannoncent ouledépartouleretourdelachasse,etdeuxfemmes,assisesauprèsde lui, le regardaient et paraissaient en proie à une terreur mal déguisée. Quiconqueeûtpucontemplercettescène,cachédansunbuisson,aurait sans doute frémi comme frémissaient la vieille belle-mère et la femme decethomme.Évidemmentunchasseurneprendpasdesiminutieuses précautionspourtuerlegibieretn’emploiepas,dansledépartementde l’Aube,unelourdecarabinerayée. ― Tu veux tuer des chevreuils, Michu ? lui dit sa belle jeune femme entâchantdeprendreunairriant. Avant de répondre, Michu examina son chien qui, couché au soleil, lespatesenavant,lemuseausurlespates,danslacharmanteattitudedes chiensdechasse,venaitdeleverlatêteetflairaitalternativementenavant deluidansl’avenued’unquartdelieuedelongueuretversuncheminde traversequidébouchaitàgauchedanslerond-point. ― Non, répondit Michu, mais un monstre que je ne veux pas man- quer,unloupcervier.Lechien,unmagnifiqueépagneul,àrobeblanche tachetéedebrun,grogna.― Bon,ditMichuenseparlantàlui-même,des espions !lepaysenfourmille. MadameMichulevadouloureusementlesyeuxauciel.Belleblonde auxyeuxbleus,faitecommeunestatueantique,pensiveetrecueillie,elle paraissaitêtredévoréeparunchagrinnoiretamer.L’aspectdumaripou- vait expliquer jusqu’à un certain point la terreur des deux femmes. Les loisdelaphysionomiesontexactes,non-seulementdansleurapplication au caractère, mais encore relativement à la fatalité de l’existence. Il y a desphysionomiesprophétiques.S’ilétaitpossible,etcettestatistiquevi- vanteimporteàlaSociété,d’avoirundessinexactdeceuxquipérissent surl’échafaud,lasciencedeLavateretcelledeGallprouveraientinvin- 3 Uneténébreuseaffaire ChapitreI ciblement qu’il y avait dans la tête de tous ces gens, même chez les in- nocents,dessignesétranges.Oui,laFatalitémetsamarqueauvisagede ceux qui doivent mourir d’une mort violente quelconque ! Or, ce sceau, visibleauxyeuxdel’observateur,étaitempreintsurlafigureexpressive del’hommeàlacarabine.Petitetgros,brusqueetlestecommeunsinge quoiqued’uncaractèrecalme,Michuavaitunefaceblanche,injectéede sang, ramassée comme celle d’un Calmouque et à laquelle des cheveux rouges, crépus donnaient une expression sinistre. Ses yeux jaunâtres et clairs offraient, commeceux des tigres,uneprofondeurintérieureoùle regard de qui l’examinait allait se perdre, sans y rencontrer de mouve- ment ni de chaleur. Fixes, lumineux et rigides, ces yeux finissaient par épouvanter. L’opposition constante de l’immobilité des yeux avec la vi- vacitéducorpsajoutaitencoreàl’impressionglacialequeMichucausait aupremierabord.Promptechezcethomme,l’actiondevaitdesservirune penséeunique ;demêmeque,chezlesanimaux,lavieestsansréflexion auservicedel’instinct.Depuis1793,ilavaitaménagésabarberousseen éventail. Quand même il n’aurait pas été, pendant la Terreur, président d’un club de Jacobins, cette particularité de sa figure l’eût, à elle seule, renduterribleàvoir.Cettefiguresocratiqueànezcamusétaitsocratique paruntrès-beaufront,maissibombéqu’ilparaissaitêtreensurplombsur le visage. Les oreilles bien détachées possédaient une sorte de mobilité commecellesdesbêtessauvages,toujourssurlequi-vive.Labouche,en- tr’ouverteparunehabitudeassezordinairechezlescampagnards,laissait voirdesdentsfortesetblanchescommedesamandes,maismalrangées. Desfavorisépaisetluisantsencadraientcettefaceblancheetviolacéepar places.Lescheveuxcoupésrassurledevant,longssurlesjouesetder- rièrelatête,faisaient,parleurrougeurfauve,parfaitementressortirtout cequecettephysionomieavaitd’étrangeetdefatal.Lecou,courtetgros, tentaitlecouperetdelaLoi.Encemoment,lesoleil,prenantcegroupe enécharpe,illuminaitenpleincestroistêtesquelechienregardaitpar moments.Cettescènesepassaitd’ailleurssurunmagnifiquethéâtre.Ce rond-pointestàl’extrémitéduparcdeGondreville,unedesplusriches terresdeFrance,et,sanscontredit,laplusbelledudépartementdel’Aube : magnifiquesavenuesd’ormes,châteauconstruitsurlesdessinsdeMan- sard,parcdequinzecentsarpentsenclosdemurs,neufgrandesfermes, 4 Uneténébreuseaffaire ChapitreI une forêt, des moulins et des prairies. Cette terre quasi royale apparte- naitavantlaRévolutionàlafamilledeSimeuse.Ximeuseestunfiefsitué enLorraine.LenomseprononçaitSimeuse,etl’onavaitfiniparl’écrire commeilseprononçait. LagrandefortunedesSimeuse,gentilshommesattachésàlamaison de Bourgogne, remonte au temps où les Guise menacèrent les Valois. Richelieu d’abord, puis Louis XIV se souvinrent du dévoûment des Si- meuseàlafactieusemaisondeLorraine,etlesrebutèrent.Lemarquisde Simeused’alors,vieuxBourguignon,vieuxguisard,vieuxligueur,vieux frondeur(ilavaithéritédesquatregrandesrancunesdelanoblessecontre laroyauté),vintvivreàCinq-Cygne.Cecourtisan,repousséduLouvre, avaitépousélaveuveducomtedeCinq-Cygne,labranchecadettedela fameusemaisondeChargebœuf,unedesplusillustresdelavieillecomté de Champagne, mais qui devint aussi célèbre et plus opulente que l’aî- née. Le marquis, un des hommes les plus riches de ce temps, au lieu de seruineràlacour,bâtitGondreville,encomposalesdomaines,etyjoi- gnitdesterres,uniquementpoursefaireunebellechasse.Ilconstruisit également à Troyes l’hôtel de Simeuse, à peu de distance de l’hôtel de Cinq-CygneCesdeuxvieillesmaisonsetl’Évêchéfurentpendantlong- tempsàTroyeslesseulesmaisonsenpierre.LemarquisvenditSimeuse auducdeLorraine.Sonfilsdissipaleséconomiesetquelquepeudecette grande fortune, sous le règne de Louis XV ; mais ce fils devint d’abord chef d’escadre, puis vice-amiral, et répara les folies de sa jeunesse par d’éclatants services. Le marquis de Simeuse, fils de ce marin, avait péri sur l’échafaud, à Troyes, laissant deux enfants jumeaux qui émigrèrent, etquisetrouvaientencemomentàl’étranger,suivantlesortdelamaison deCondé. Cerond-pointétaitjadislerendez-vousdechasseduGrandMarquis. OnnommaitainsidanslafamilleleSimeusequiérigeaGondreville.De- puis 1789, Michu habitait ce rendez-vous, sis à l’intérieur du parc, bâti du temps de Louis XIV, et appelé le pavillon de Cinq-Cygne. Le village deCinq-CygneestauboutdelaforêtdeNodesme(corruptiondeNotre- Dame),àlaquellemènel’avenueàquatrerangsd’ormesoùCourautflai- raitdesespions.DepuislamortduGrandMarquis,cepavillonavaitété toutàfaitnégligé.Levice-amiralhantabeaucouppluslameretlacour 5

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