Université de Khartoum Faculté des Lettres Département de Français Les femmes dans les sociétés africaines, à travers : ( une si longue lettre ) de Mariama Bâ et ( Le printemps désespéré) de Fettouma Touati Mémoire présenté en vue de l'obtention de maîtrise en langue Française Dirigé par : Dr. Vivienne- Amina Yaji Préparé par : Inass Ahmed Alteib 2005 Dédicace Je dédie mon travail á mon cher mari et á ma petite fille 2 Remerciements Mes remerciements les plus chaleureux , les plus vifs vont á Mme Yaji qui m'a tellement aidée et supportée , elle m'a donné de son temps et de son effort , elle n'a rien epargné pour rendre notre apprentissage de littérature utile et intéressant á la fois . J'aime et je respecte cette Dame de tout mon cœur. Mes remerciements vont également á M . Younis El-Amin le Chef du Département de Français dont les conseils m'étaient toujours utiles. Je remercie encore tous les professeurs du département qui nous ont donné de leur connaissances . 3 ﺔﺼﻼﺨ لﻼﺨ ﻥﻤ (ﺔﻴﻘﻴﺭﻓﻷﺍ ﺕﺎﻌﻤﺘﺠﻤﻟﺍ ﻲﻓ ﺓﺃﺭﻤﻟﺍ) ﻉﻭﻀﻭﻤ ﺙﺤﺒﻟﺍ لﻭﺎﻨﺘﻴ :ﻲﻫ ﺔﻴﻨﺎﺜﻟﺍﻭ ﺎﺒ ﺎﻤﺎﻴﺭﻤ ﺔﻴﻟﺎﻐﻨﺴﻟﺍ ﺔﺒﺘﺎﻜﻠﻟ (ﺍﹰﺩﺠ ﺔﻠﻴﻭﻁ ﺔﻟﺎﺴﺭ) :ﻲﻫ ﻰﻟﻭﻷﺍ ،ﻥﻴﺘﻴﺍﻭﺭ .ﻲﺘﺍﻭﺘ ﺔﻤﻭﻁﻓ ﺔﻴﺭﺌﺍﺯﺠﻟﺍ ﺔﺒﺘﺎﻜﻠﻟ (ﺱﺌﺎﻴﻟﺍ ﻊﻴﺒﺭﻟﺍ) ﻙﻠﺘ ﻲﻓ ﺓﺃﺭﻤﻟﺍ ﺎﻫﺩﺠﺘ ﻲﺘﻟﺍ ﺓﺎﻨﺎﻌﻤﻟﺍﻭ لﻜﺎﺸﻤﻟﺍ لﻴﻠﺤﺘﻟﺍﻭ ﺡﺭﺸﻟﺎﺒ ﺙﺤﺒﻟﺍ لﻭﺎﻨﺘﻴ .ﺕﺎﻌﻤﺘﺠﻤﻟﺍ ﺏﺩﻷﺎﺒ ﻑﻴﺭﻌﺘ ﻥﻋ ﺓﺭﺎﺒﻋ لﻭﻷﺍ لﺼﻔﻟﺍ :لﻭﺼﻓ ﺔﻌﺒﺭﺃ ﻰﻟﺇ ﺙﺤﺒﻟﺍ ﻡﺴﻘﻨﻴ .ﺔﺼﺎﺨ ﺔﻔﺼﺒ ﺭﺌﺍﺯﺠﻟﺍﻭ لﺎﻐﻨﺴﻟﺍ ﻲﻓ ﺏﺩﻷﺍﻭ ﺔﻤﺎﻋ ﺓﺭﻭﺼﺒ ﻲﻘﻴﺭﻓﻷﺍ ﻥﻋ ﻼﹰ ﻀﻓ (ﺍﹰﺩﺠ ﺔﻠﻴﻭﻁ ﺔﻟﺎﺴﺭ) ﺔﻴﺍﻭﺭﻟ لﻴﻠﺤﺘ ﻥﻋ ﺓﺭﺎﺒﻋ ﻲﻨﺎﺜﻟﺍ لﺼﻔﻟﺍ .ﺔﺒﺘﺎﻜﻠﻟ ﺔﻴﺘﺍﺫﻟﺍ ﺓﺭﻴﺴﻟﺍﻭ ﺔﻴﺍﻭﺭﻟﺍ ﺹﺨﻠﻤ ﺎﻬﺼﺨﻠﻤ ﻥﻋ ﻼﹰ ﻀﻓ (ﺱﺌﺎﻴﻟﺍ ﻊﻴﺒﺭﻟﺍ) ﺔﻴﺍﻭﺭ لﻴﻠﺤﺘﻟﺎﺒ لﻭﺎﻨﺘﻴ ﺙﻟﺎﺜﻟﺍ لﺼﻔﻟﺍ .ﺔﺒﺘﺎﻜﻠﻟ ﺔﻴﺘﺍﺫﻟﺍ ﺓﺭﻴﺴﻟﺍﻭ ﺔﻨﺭﺎﻘﻤ ﻲﻟﺎﺘﻟﺎﺒﻭ ﻥﻴﺘﻴﺍﻭﺭﻟﺍ ﻥﻴﺒ ﺔﻨﺭﺎﻘﻤ ﻭﻬﻓ ﺭﻴﺨﻷﺍﻭ ﻊﺒﺍﺭﻟﺍ لﺼﻔﻟﺍ ﺎﻤﺃ ﺔﻤﺩﻘﻤﻟﺍ ﻰﻟﺇ ﺔﻓﺎﻀﻹﺎﺒ .ﻱﺭﺌﺍﺯﺠﻟﺍﻭ ﻲﻟﺎﻐﻨﺴﻟﺍ ﻊﻤﺘﺠﻤﻟﺍ ﻥﻤ لٍ ﻜ ﻲﻓ ﺓﺃﺭﻤﻟﺍ ﻉﺎﻀﻭﻷ .ﺙﺤﺎﺒﻠﻟ ﻲﺼﺨﺸﻟﺍ ﻱﺃﺭﻟﺍ ﺢﻀﻭﺘ ﻲﺘﻟﺍ ﺔﻤﺘﺎﺨﻟﺍﻭ ﺙﺤﺒﻟﺎﺒ ﻑﺭﻌﺘ ﻲﺘﻟﺍ 4 Introduction générale Personne ne peut nier le rôle très important que joue la femme dans chaque société comme mère, femme, sœur; amie etc. Depuis sa création elle ne s'est pas ennuyée de donner son amour à tout son entourage sans cesse et sans attendre même le mot merci parce que c'est Dieu qui l’a crée ainsi, elle est l'exemple du sacrifice. Elle sacrifie sa jeunesse, sa santé et même sa vie pour sa famille. L'homme lui aussi a un rôle équivalent à celui de la femme, chacun d’eux ne peut à lui seul faire une famille, ils doivent s'aimer, s'entreaider pour donner à leur société des éléments qui participent à son développement. Malheureusement dans beaucoup de sociétés la femme souffre tant des traditions et coutumes qui diminuent son rôle car aux yeux des hommes dans ces sociétés- là, la femme n'est faite que pour les déstraire, les servir, et leur donner des enfants. Dans ce mémoire je vais présenter la position de la femme dans les sociétés africaines à travers deux romans: Une si longue lettre de la sénégalaise Mariama Bâ. Ce roman peut servir d’exemple des problèmes et déceptions de la femme dans les sociétés d’ Afrique de l’ouest. L'autre roman c’est Le printemps désespéré de l'algérienne Fettouma Touati. Elle raconte des histoires sur la souffrance de la femme algérienne qui dégoutte l'amertume chaque jour sous les mains de son père, son frère, et son mari. Nous ne pouvons pas assurer que les problème et les souffrances abordés dans ce mémoire sont les seuls à faire souffrir les femmes africaines mais ces deux exemples peuvent au moins nous donner des images de la vie désespérée qui est celle des millions de malheureuses. La raison majeure qui m'a poussée à faire le choix de ce sujet c'est parce que 5 je suis une femme qui doit toute la compassion possible (avec tout ce qui touche de bien ou de mal à son sexe. Ce mémoire comprend quatre chapitres. Le premier est un chapitre introductif où je parle de la littérature africaine en général et puis je donne une image de la littérature au Sénégal et en Algérie. Le deuxieme chapitre comprend tout le travail qui concerne le roman (une si longue lettre). Une biographie de l'auteur, un résumé du roman et une analyse complète du roman. Le troisième comprend une biographie, un résumé et une analyse complète du deuxieme roman (le printemps désespéré). Le quatriem chapitre est une comparaison entre la position et les problèmes des femmes dans les deux romans. Finalement j’ai fait une conclusion dans la quelle je parle de mes impressions sur les deux romans ainsi que mon avis personnel. 6 Premier Chapitre Introduction générale sur la littérature africaine1 L'Afrique a connu en quelques décennies une mutation culturelle considérable: elle est passée d’une situation de domination quasi exclusive de l'oralité au règne généralisé de l'écrit. Même si tous les africains ne maîtrisent pas encore l'écriture celle-ci jouit désormais d'un prestige considérable alors que l'Afrique s’en était méfiée pendant des siècles, la réservant à des usages limités religieux ou magiques. Cette transformation en profondeur n'a pas été sans susciter des inquiétudes diverses. On a pu craindre, par exemple que l'Afrique perde quelque chose de son âme si la tradition orale devait brutalement s'interrompre. La phrase, devenue proverbiale du Malien Amadou Hampâté Bâ – « En Afrique chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » – a encouragé d'innombrables entreprises de sauvetage du patrimoine oral, qui a été collecté, transcrit, traduit, interprété glosé … l'écrit a donc permis de constituer les archives littéraires de l'Afrique orale. Il reste cependant beaucoup à faire et on est loin d'avoir fait le tour de l'immense domaine de l'oralité africaine. Cette oralité est en effet toujours vivante : elle s'est adaptée aux transformations de la modernité et si certaines formes anciennes ont plus ou moins disparu des formes nouvelles bénéficiant des moyens audiovisuels modernes, sont apparues. On peut donc remarquer que les littératures écrites tendent souvent à souligner leur riche enracinement dans l'oralité. Les littératures de l'Afrique de l'Ouest 1 . JUBERT Jean - louis, littérature francophone(Anthologie) Nathan, Paris 1992. 7 Le vivace sentiment de l'unité africaine coexiste avec la conscience d’une grande diversité linguistique. L'Afrique se sait multiple. La littérature prend acte de cette pluralité en présentant des visage très contrastés. Il existe potentiellement autant de littératures africaines que de langues pratiquées. Dans les faits la méfiance de la colonisation française envers les langues vernaculaires, la volonté d'imposer le français comme langue de promotion et d'unification ont freiné le développement des littératures écrites dans les langues nationales de l'Afrique de l'ouest. Celles – ci existent cependant, en ewé, en haoussa, en ouolof, en peul, comme dans beaucoup d'autres langues. Le théâtre et le cinéma font nécessairement une place de choix aux langues nationales. Les pionniers de la littérature africaine: Quelques institutions ont marqué l'évolution de la première moitié du xxe siècle. L'école normale William-Ponty de Gorée, recrutent les meilleurs élèves de toutes la fédération de l'A-O.F, a été une pépinière de talents:de nombreux écrivains et hommes politiques s'y sont formés: les premières représentations d'un théâtre africain moderne y ont été données. Quelques œuvres importantes sont publiées: les ouvrages ethnologiques de Dim Delobson (Haute – Volta) le roman de Bakary Diallo (Force Bonté) (1926) le roman historique de Paul Hazoumé (Doguicinie) sans oublier le premier roman de Félix Couchoro (l'Esclave) (1930). La génération de la négritude: La publication en 1948 de l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française rassemblée par Léopold Sédar Senghor marque une date capitale. L'ouvrage constitue l'acte de naissance de la littérature de la négritude: (Orphée noir) la préface donnée par Jean-Paul 8 Sartre, fait la théorie de la notion lancée à la fin des années 30 par l'Antillais Aimé Césaire, le sénégalais Léopold Sédar Senghor et leurs amis. La littérature de la négritude se caractérise par la volonté de restaurer l’image de l'homme noir, de célébrer les valeurs ancestrales de l’africanité et de refuser la domination coloniale. Le roman connaît à son tour un bel épanouissement. Paraissent dans les années 50 les œuvres de (Camara laye: (l'Enfant noir 1953) Abdou laye Sadji (Nini 1953) David Ananou (le fils du fétiche 1955) Sembene Ousmane ( le Docker noir 1956) Bernard Dadié ( un nègre à Paris 1958) Cheikh Hamidou Kane (l'aventure ambigue 1961) etc. Cette floraison romanesque qui accompagne le retour à l'indépendance des anciennes colonies françaises témoigne de l'émergence d'une nouvelle Afrique. L'africanisation de la littérature: Les premières générations d'écrivains africains de langue française édités le plus souvent en France s'adressaient autant – sinon plus – aux lecteurs européens qu’à leurs compatriotes. Il s'agissait pour eux de présenter une Afrique moins frélatée que celle souvent caricaturée par la littérature coloniale. Leurs textes après les indépendances ont été popularisés par les collections de poche inscrits aux programmes scolaires ils sont devenus les classiques de la nouvelle culture africaine. Des maisons d'édition africaines se sont créées. Il est arrivé que les livres réalisés et diffusés en Afrique deviennent de grand succès: cela fut le cas par exemple d'une si longue lettre (1979) de Mariama Bâ (que nous allons étudier) ce livre a sans doute répondu à l'attente d'un large public d'Africaines. L'africanisation de ces littératures se manifeste par de nombreux traits: la naissance d'un roman critique, s'interrogeant sur des formes du despotisme africain plaçant des héros désaccordés dans un cadre romanesque flottant, c'est aussi le développement d'une littérature 9 de prise de conscience sociale, invitant les lecteurs à réfléchir aux conditions de la vie de tous les jours. Parallèlement l'audience rencontrée féminine (Mariama Bâ, Aminata sow Fall, Ken Bugul etc) montre l'évolution des mentalités. 10
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