Il est de certains êtres comme de certains pays, longtemps après les avoir quittés leur image vous hante. Valentine est de celles qu'on n'oublie pas, un ange blond qui fend le corps et l'âme. Six ans auparavant elle traversa fugacement la vie du narrateur. Et le marqua durablement. Il eut l'amer sentiment d'avoir raté la femme de sa vie. Lorsqu'il apprend que Valentine s'est reconnue dans un roman où il solde ses amours et amitiés de jeunesse, il décide de la revoir. De ne pas la lâcher, cette fois. Elle est sa dernière chance. Des messages sans réponse aux rendez-vous manqués, Valentine se dérobe. Elle est de celles qu'on n'attrape pas, c'est un animal indomptable. Quand enfin le narrateur la tient contre son coeur, il croit tenir sa vie entre ses mains. Mais, après les premiers rendez-vous, les baisers, la grâce, viennent la lassitude, les silences, les signes de défaite. Une douce fureur. D'humeur changeante, Valentine cache un profond mal-être qu'aucune preuve d'amour ne comble. Comme si tout l'encombrait et qu'il fallait fuir? fuir le bonheur avant qu'il ne s'échappe. L'amour est une fumée aux contours effacés. Une promesse de bonheur non tenue qui laisse au narrateur un goût amer.