ebook img

Une propri\'et\'e de transfert en approximation diophantienne PDF

0.11 MB·
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Une propri\'et\'e de transfert en approximation diophantienne

Une propri´et´e de transfert en approximation diophantienne Patrick BERNARD1 janvier 2001, corrig´e ´et´e 2003 6 1 0 2 R´esum´e : E´tant donn´e un vecteur ω Rn, on d´efinit la suite T des p´eriodes de ω i n ∈ comme la suite des temps de meilleur retour pr`es de l’origine de la translation x x+ω a 7−→ J sur le tore Tn. On ´etudie comment les propri´et´es diophantiennes du vecteur ω peuvent ˆetre 6 exprim´ees `a l’aide de la suite des p´eriodes. Plus pr´ecis´ement, on montre que si le vecteur ω ] est non r´esonant, et si ses p´eriodes v´erifient l’in´egalit´e Ti+1 6 CTi1+τ avec τ < (n−1)−1, S alors le vecteur ω est diophantien. D h. Abstract : Given a vector ω Rn, the sequence Ti of periods is defined as the sequence ∈ t of times of best returns near the origin of the translation x x+ω on the torus Tn. In a 7−→ m the present paper, we study how the Diophantine properties of ω can be expressed considering [ the sequence of its periods. More precidely, we prove that, if the vector ω is not resonant, and if the sequence of periods satisfy the inequality T 6 CT1+τ with τ < (n 1)−1, then the 1 i+1 i − v vector ω is Diophantine. 2 9 1 1 Introduction 0 . 1 0.1 Soit ω un vecteur de Rn. On note Tn le tore (R/Z)n, et t : Tn Tn le diff´eomor- 0 ω −→ 6 phisme x x+ω. On s’int´eresse au syst`eme dynamique discret engendr´e par tω. On dit 7−→ 1 que ω est r´esonant si il existe k Zn tel que le produit scalaire ω,k est entier ( Z). Dans : ∈ h i ∈ v ce cas, le tore Tn est fibr´e en tores de plus petite dimension invariants par t . Sinon, on dit ω Xi que ω est non r´esonant, et tω est uniquement ergodique et minimal, c’est `a dire que Tn est r le seul compact non vide invariant par tω, et que la mesure de Haar est la seule mesure de a probabilit´e invariante. Il est tr`es utile en th´eorie de la moyennisation (th´eorie KAM par exemple) de quanti- fier le caract`ere non r´esonant de ω. Le plus simple consiste `a minorer les ”petits diviseurs” d( k,ω ,Z), k Zn. On parle alors de propri´et´es diophantiennes lin´eaires. Cette approche est h i ∈ assez naturelle, car les petits diviseurs apparaissent directement au d´enominateur des coeffi- cients des s´eries de perturbation dans de nombreux probl`emes. Intuitivement, ceci revient a quantifier l’ergodicit´e de t , mais le sens dynamique des petits diviseurs n’est pas tr`es clair. ω Onpeutaussimesurerlaqualit´e del’approximation deω pardesvecteurs rationnels, c’est `a dire estimer d(Tω,Zn), T Z. On parle alors de propri´et´es diophantiennes simultan´ees. ∈ Cette approche n’a´et´e utilis´ee que beaucoup plus r´ecemment dans les probl`emes de moyenni- sation, voir [2], ou` elle permet une simplification remarquable du th´eor`eme de Nekhoroshev. On peut enfin se restreindre `a la suite des meilleures approximations de ω, comme sugg´er´e 1. Patrick Bernard, InstitutFourier, BP 74, 38402 Saint Martin d’Hy`erescedex, FRANCE. [email protected] 1 dans [2]. On d´efinit pour ceci les p´eriodes T (ω) de ω Rn en posant T (ω) = 1 et i 0 ∈ T (ω) = min T N tel que Tω < T (ω)ω . (1) i+1 Z i Z ∈ k k k k (cid:8) (cid:9) Voir 0.2 ci-dessous pour les notations. La croissance des p´eriodes d´etermine de mani`ere tr`es condens´ee les propri´et´es diophantiennes de ω. Un int´erˆet majeur de l’approximation simultan´ee est son caract`ere profond´ement dyna- mique. En effet, si l’on consid`ere un hom´eomorphisme φ d’un espace m´etrique et une orbite r´ecurrente φn(x) decet hom´eomorphisme,on peutd´efinir les´ecarts d(φn(x),x) et les p´eriodes T de cette orbite par T = 1 et i 0 T = min T N tel que d(φT(x),x) < d(φTi(x),x) . i+1 ∈ (cid:8) (cid:9) Ces d´efinition co¨ıncident avec les notions vues au dessus lorsque φ est la translation sur le tore de vecteur ω. La correspondancepr´ecise entre les diff´erents types depropri´et´es diophantiennes n’est pas imm´ediate, bien que ces propri´et´es soient visiblement de mˆeme nature. Nous rappelons ici le tr`esclassiqueth´eor`emedetransfertdeKhintchine,etl’´etendonsauxpropri´et´esdiophantiennes d´efinies en terme de croissance des p´eriodes, qui n’avaient pas ´et´e ´etudi´ees jusqu’ici. Cet article doit beaucoup `a mes conversations avec Pierre Lochak sur le lien entre les m´ethodes de perturbation par approximation simultan´ees d´evelopp´ees dans [2] et la th´eorie KAM. Je tiens aussiaremercier Xavier Buff,quim’asugg´er´e uneam´elioration delaPropri´et´e 1.3, ainsi que le referee pour sa lecture attentive qui a permis de nombreuses am´eliorations du texte. 0.2 Notations : On utilise pour l’essentiel les notations de l’appendice 1 de [2]. Soit ω = (ω ,...,ω ) Rn, on note 1 n ∈ ω = sup ω . i | | | | i Si ω′ = (ω′,...,ω′) Rn, on note 1 n ∈ ω,ω′ = ω ω′ +...+ω ω′ h i 1 1 n n le produit scalaire standard, et ω = ω,ω . k k h i Pour ω Rn, on note p ∈ ω = min ω k , Z k k k∈Zn| − | et de la mˆeme fa¸con, x = min x k pour x r´eel. Z k∈Z k k | − | 1 Th´eor`emes de Dirichlet Il est utile pour fixer les id´ees de rappeler les deux r´esultats les plus simples de l’approxi- mation diophantienne. On pourra consulter [3] pour les preuves. 1.1 Th´eor`eme de Dirichlet : Consid´erons un vecteur ω Rn, pour tout r´eel Q > 0, il ∈ existe un entier positif T < Q tel que Tω Z 6 Q−n1. k k En cons´equence, il existe une infinit´e d’entiers T tels que Tω Z < T−n1. k k 2 1.2 Th´eor`eme : Consid´erons unvecteur ω Rn, pourtout r´eel Q > 0 il existe un vecteur ∈ k Zn v´erifiant k < Q et tel que ∈ | | k,ω 6 Q−n. Z kh ik En cons´equence, il existe une infinit´e de vecteurs entiers k tels que k,ω < k −n. Z kh ik | | 1.3 Propri´et´e : La suite T (ω) des p´eriodes de ω satisfait : i 1 1 6 T (ω)ω 6 . i Z T (ω)+T (ω) k k T (ω)1/n i i+1 i+1 L’in´egalit´e de droite est une cons´equence directe du th´eor`eme de Dirichlet avec Q = T (ω). i+1 En effet, on a alors 1 T (ω)ω = min Tω 6 . k i kZ 16T<Ti+1(ω)k kZ Ti+1(ω)1/n Pour montrer l’in´egalit´e de gauche, consid´erons des vecteurs entiers w tels que i T (ω)ω = T (ω)ω w . i Z i i k k | − | Comme T (ω)w T (ω)w est un vecteur entier non nul, on a i i+1 i+1 i − 1 T (ω)w T (ω)w w w 6 i i+1− i+1 i = i+1 i T (ω)T (ω) (cid:12) T (ω)T (ω) (cid:12) (cid:12)T (ω) − T (ω)(cid:12) i i+1 (cid:12) i i+1 (cid:12) (cid:12) i+1 i (cid:12) (cid:12) w w(cid:12) (cid:12) (cid:12) 6 (cid:12) i+1 ω + ω (cid:12)i (cid:12) (cid:12) (cid:12)T (ω) − (cid:12) (cid:12) − T (ω)(cid:12) (cid:12) i+1 (cid:12) (cid:12) i (cid:12) (cid:12)T (ω)ω (cid:12) (cid:12)T (ω)ω (cid:12) 6 (cid:12)k i+1 kZ(cid:12)+ k(cid:12) i kZ (cid:12) T (ω) T (ω) i+1 i T (ω)+T (ω) i i+1 < T (ω)ω , i Z T (ω)T (ω) k k i i+1 la Propri´et´e en d´ecoule. 2 Propri´et´es de transfert 2.1 Rappelons que la suite T (ω) est la suite des p´eriodes introduite dans l’introduction. i On d´efinit les ensembles Ω (τ) = ω Rn/ C > 0, T N, Tω > CT−(1+τ)/n , n Z ∈ ∃ ∀ ∈ k k n o Ωn(τ) = ω Rn/ C > 0, k Zn 0 , k,ω > C k −(1+τ)n , Z ∈ ∃ ∀ ∈ −{ } kh ik | | n o Ω(τ)= ω Rn/ C > 0, i N, T (ω) 6 CT (ω)1+τ , i+1 i ∈ ∃ ∀ ∈ Ω˜(τ) = (cid:8)ω Ω(τ)/ k Zn 0 , k,ω Z . (cid:9) { ∈ ∀ ∈ −{ } h i 6∈ } Auvudesth´eor`emes deDirichlet delasection 1,lesensemblesΩn(τ)etΩ (τ)sontvidespour n τ < 0, il en va ´evidemment de mˆeme des ensembles Ω(τ) et Ω˜(τ). On dit que les ´el´ements de Ωn(τ) pour τ > 0 satisfont une propri´et´e diophantienne lin´eaire, et que les ´el´ements de Ω (τ) n satisfont une propri´et´e diophantienne simultan´ee. Dans cette note, on montre le 3 2.2 Th´eor`eme de transfert : Pour tout τ >0, τ τ Ω Ω˜ Ωn(τ) Ω (nτ). n n (cid:18)(n 1)τ +n(cid:19) ⊂ (cid:18)(n 1)τ +n(cid:19) ⊂ ⊂ − − On en d´eduit par exemple que toutes les notions de vecteurs mal approchables co¨ıncident : Ω (0) = Ωn(0) = Ω˜(0). n Lorsque n = 1, ces nombres sont dits de type constant. On d´eduit aussi qu’une propri´et´e diophantiennelin´eaireimpliquetoujoursunepropri´et´e diophantiennesimultan´ee. L’apparten- ance `a Ω (τ) n’implique cependant une propri´et´e diophantienne lin´eaire que si τ < (n 1)−1. n − L’existence de ce seuil sera expliqu´ee dans la section 3. 2.3 Mentionnons que les inclusions suivantes, dues `a Khintchine, sont bien connues depuis longtemps (voir [2], [3]) : Pour tout τ > 0, τ Ω Ωn(τ) Ω (nτ). n n (cid:18)(n 1)τ +n(cid:19) ⊂ ⊂ − 2.4 La section suivante est consacr´ee `a quelques discussions sur le th´eor`eme de transfert. On y r´eduit la preuve des deux nouvelles inclusions `a celle la Proposition 3.10. 3 Vecteurs rationnels et r´esonances 3.1 Le module de r´esonance de ω, R(ω), est l’ensemble des vecteurs k Zn pour lesquels ∈ k,ω Z. On appelle ordre de r´esonance de ω le rang de ce sous groupe de Zn, c’est `a dire h i ∈ le cardinal de ses bases. Le vecteur ω est dit r´esonant si son module de r´esonance n’est pas trivial, c’est `a dire si son ordre de r´esonance est non nul. 3.2 Le vecteur ω est dit rationnel si ses composantes sont rationnelles. Le vecteur ω est rationnel si et seulement si toutes les orbites des t sont p´eriodiques. Elles ont alors toutes ω la mˆeme p´eriode, qui est le plus petit d´enominateur commun des composantes de ω. Les vecteurs rationnels sont les vecteurs maximalement r´esonants, c’est `a dire ceux dont l’ordre der´esonanceestn.Eneffet,toutmoduleRderangncontientlemoduleTZn pourunecertain T. Les vecteurs ayant R pour module de r´esonance sont donc n´ecessairement T-p´eriodiques. 3.3 Proposition : Soit ω un vecteur r´esonant d’ordre r. Il existe une matrice A Gl (Z) n ∈ et une famille d , 1 6 i 6r, d’entiers tels que d divise d et tels que i i i+1 (d e ,...,d e ) 1 1 r r forme une base du module de r´esonance de Aω, ou` (e ,...,e ) est la base standard de Rn. 1 n En particulier, Aω = (w/T,ω′) Qr Rn−r, ∈ × ou` ω′ est un vecteur non r´esonant et w/T est un vecteur p´eriodique (rationnel) de p´eriode T = d .Lorsqueω estp´eriodique,onluiassociedoncninvariants d ,ou` d = T estlap´eriode. r i n Il existe alors une matrice A Gl (Z) telle que n ∈ Aω =(a /d ,a /d ,...,a /d ) 1 1 2 2 n n avec des composantes a /d irr´eductibles. i i 4 3.4 D´emonstration : Soit R le module de r´esonance de ω. Consid´erons une base k ,...,k de R, et associons lui la matrice B `a coefficients entiers de l’application lin´eaire 1 r Rn x ( k ,x ) Rr. Par un r´esultat classique, voir [1], th´eor`eme 3.8, il existe une i ∋ −→ h i ∈ matrice A Gl (Z), une matrice C Gl (Z) et une matrice diagonale n r ∈ ∈ d 0 0 1 ··· Λ =  ...  0 d 0 ... r   telle que B = CΛA, ou` les coefficients diagonaux d sont des entiers tels que d divide d . i i i+1 La propostion en d´ecoule puisque k,Aω Z Atk,ω Z Atk Im(Bt)= Im(AtΛt) k Im(Λt). h i ∈ ⇐⇒h i ∈ ⇐⇒ ∈ ⇐⇒ ∈ 3.5 Remarque : Tout sous groupe de Zn n’est pas un module de r´esonance, et les invariants d’unmoduleder´esonance satisfontcertaines contraintes. Enparticulier,ilestfacile dev´erifier queles invariants quinesontpas´egaux `a1sonttousdistincts:d = d d = 1. i i+1 i ⇒ 3.6 Lorsquen = 1, unrationnel ω = w/T (sous formeirr´eductible) degrandd´enominateur T auncomportementtr`esproched’unirrationnelencesensquelespointskω,k Zsontbien ∈ r´epartis sur le cercle (ce sont pr´ecis´ement les points de la forme l/T, l Z). En dimension ∈ sup´erieure, certains vecteurs p´eriodiques de grande p´eriode se comportent essentiellement comme des vecteurs non-r´esonants, et d’autres se comportent plutoˆt comme des vecteurs r´esonants (par exemple le vecteur (0,w/T) R2). En raison de la non compacit´e du groupe ∈ Gl (Z)pourn > 2,iln’estpaspossibledequantifierlapr´esenceeffectiveounonder´esonances n pour un vecteur p´eriodique ω de grande p´eriode par des quantit´es invariantes par l’action de Gl (Z). Par exemple, ´etant donn´e un vecteur ω R2, l’algorithme des fractions continues n ∈ permet de trouver une suite (non born´ee) A de matrices de Gl (Z) et une suite de rationnels n 2 x Q tels que A (0,x ) ω lorsque n tend vers l’infini. n n n ∈ −→ Il est donc utile d’introduire la quantit´e e(ω) = min k . k∈R(ω)−{0}| | Pourillustrersonroˆle,consid´eronsunvecteurr´eelωetunesuited’approximationsrationnelles w /T de ω, ou` la p´eriode T tend vers l’infini. Il n’est pas difficile de voir que la limite ω n n n est r´esonante si et seulement si la suite e(w /T ) est born´ee. Notons que, pour un vecteur n n rationnel w/T de p´eriode T, on a l’estimation 1 6 e(w/T) 6 T1/n. En effet, le th´eor`eme 1.2 donne l’existence d’un vecteur entier k tel que k 6 T1/n et | | k,w/T < 1/T, mais alors k R(w/T). R´eciproquement, pour la plupart des vecteurs Z kh ik ∈ rationnels w/T de d´enominateur T, e(w/T) est au moins de l’ordre de T1/(n+1). Ceci est rendu plus pr´ecis par la Propri´et´e 3.7 ci-dessous. Les vecteurs p´eriodiques pour lesquels la valeur e est grande sont ceux dont l’orbite est constitu´ee de points bien r´epartis sur le tore. 5 3.7 Propri´et´e : Pour tout r´eel strictement positif τ, la proportion de vecteurs entiers w tels que 1−τ e(w/T) 6 Tn+1 tend vers zero lorsque T tend vers l’infini. D´emonstration : Nous allons majorer le nombre de points entiers w de [0,T 1]n tels − qu’il existe un vecteur entier k v´erifiant k 6 A et k,w = Tl, l Z. Pour chaque couple | | h i ∈ (k,l) Zn Z, l’hyperplan k,w = Tl contient au plus Tn−1 points entiers dans [0,T 1]n. ∈ × h i − Parailleurs,pourunvecteurentierk donn´e,lenombred’entiersltelsquel’hyperplan k,w = h i Tlintersecte[0,T 1]n estauplusn(2k +1),puisque k,w 6 n k w .Lenombredecouples − | | |h i| | || | (k,l) Zn Z v´erifiant k 6 A et tels que l’hyperplan d’´equation k,w = Tl intersecte ∈ × | | h i [0,T 1]n est donc inf´erieur `a n(2A+1)n+1. Il y a donc au plus − n(2A+1)n+1Tn−1 points entiers w dans [0,T 1]n tels que e(w/T) 6 A. On termine alors la d´emonstration en − remarquant que n 2Tn1−+τ1 +1 n+1Tn−1 = o(Tn). (cid:16) (cid:17) 3.8 En ne retenant d’un vecteur rationnel que sa p´eriode T, on perd donc une information essentielle. Par exemple, la suite des distances T(ω,0) , T Z, associ´ee au vecteur (ω,0) Z k k ∈ ∈ Rn+1 est la mˆeme que la suite Tω associ´ee `a ω, alors que le vecteur (ω,0) est fortement Z k k r´esonant et engendre des orbites tr`es mal r´eparties dans Tn+1. De la mˆeme fa¸con, la suite des p´eriodes T (ω,0) est la mˆeme que celle de ω. Il est remarquable qu’une simple connaissance i de la suite Tω puisse suffire `a d´eterminer le caract`ere non r´esonant de ω, voir 3.9. Il n’est Z k k pas possible de tirer ce caract`ere non r´esonant d’une connaissance de la suite des p´eriodes. Pourtant, si l’on suppose`a priori le vecteur ω non r´esonant, on montre que certaines estim´ees sur la croissance des p´eriodes permettent de d´eduire des propri´et´es diophantiennes lin´eaires v´erifi´ees par ω. Cette remarque, `a ma connaissance nouvelle, fait l’objet de la proposition 3.10, qui sera d´emontr´ee dans la section suivante. 3.9 Propri´et´e : Pour tout τ < (n 1)−1, les vecteurs de Ω (τ) sont non r´esonants. n − Ce r´esultat est bien sur impliqu´e par les inclusions de Khintchine 2.3. Nous allons cependant en donner une preuve ´el´ementaire. Consid´erons un vecteur r´esonant ω. D’apr`es 3.3, il existe une matrice A SL (Z) telle que Aω = (ω′,w/p) Rn−1 Q, (w,p) Z2. Appliquons le n ∈ ∈ × ∈ th´eor`eme de Dirichlet `a pω′. Il existe une infinit´e d’entiers T tels que Tpω′ < T−1/n−1, et Z k k donc tels que 1 p1/(n−1) T(pω′,w) < TpAω < . Z Z k k T1/(n−1) ⇐⇒ k k (pT)1/(n−1) Il y a donc une infinit´e d’entiers T′ = pT et une constante C tels que C T′ω 6 . Z k k (T′)1/(n−1) Ceci exclut que ω puisse appartenir `a l’ensemble Ω (τ) lorsque n 1+τ 1 1 < τ < . n n ⇐⇒ n 1 − 6 3.10 Proposition : Si ω est non r´esonant et si il existe τ 0, 1 et C > 0 tels que ∈ n−1 h h T (ω) 6 CT (ω)1+τ alors il y a une constante D > 0 telle que, pour tout k Zn, on a i+1 i ∈ k,ω Z > D k −1+nµ, ou` µ = nτ . kh ik | | n (n 1)(1+τ) − − 3.11 D´emonstration du th´eor`eme de transfert : Nous ne prouverons que les deux premi`ereinclusions.Nousrenvoyons`a[3]pourlapreuvedelatroisi`emeinclusion.Ladeuxi`eme inclusion d´ecoule directement de la propri´et´e 3.10. La premi`ere inclusion d´ecoule de la pro- pri´et´e 3.9 et de la remarque suivante : Si ω Ω (τ′), on obtient en appliquant th´eor`eme de n ∈ Dirichlet avec Q = T (ω) que i+1 CT (ω)−(1+τ′)/n 6 T (ω)ω 6 T (ω)−1/n, i i Z i+1 k k et donc que ω Ω(τ′) (voir [2]). ∈ 4 D´emonstration de la proposition 3.10 Le vecteur ω est fix´e une fois pour toutes, on notera donc T les p´eriodes T (ω). On i i consid`ere une suite de meilleures approximations ω , c’est `a dire une suite de vecteurs ra- i tionnels telle que T (ω ω) = T ω et T ω = w Zn. Soit k Zn, comme ω est non i i i Z i i i k − k k k ∈ ∈ r´esonant, les produits scalaires k,ω ne peuvent ˆetre entiers que pour un nombre fini de i h i valeurs de i, et on peut d´efinir i(k) = 1+max i tel que k,ω Z . i h i ∈ (cid:8) (cid:9) 4.1 E´tablissons pour commencer les in´egalit´es T 1 n+(1−n)(1+τ) k > i(k)−1 > T n(1+τ) . k k 2√nT1−1/n 2√nC1+1τ i(k) i(k) On a k,ω Z, i(k)−1 h i∈ et k,ω > 1/T i(k) Z i(k) kh ik donc k,ω ω > 1/T . i(k) i(k)−1 i(k) |h − i| On en d´eduit que 1 k > . k k 2T ω ω i(k) i(k)−1 k − k En appliquant le Th´eor`eme de Dirichlet avec Q = T , on obtient i+1 √n ω ω 6 √nω ω 6 , k i(k)−1− k | i(k)−1− | T T1/n i(k)−1 i(k) ce qui donne la premi`ere ´egalit´e. La seconde in´equalit´e est alors une cons´equence directe de l’hypoth`ese. 7 4.2 Un calcul simple donne alors que Ti(k) 6 2√nC1+1τ k n(1+µ), k k (cid:0) (cid:1) ou` µ est donn´e dans l’´enonc´e. D´efinissons l’indice j(k) = min j > i(k) tels que Tj+1 > 2√nC1+1τ k n(1+µ) . k k (cid:8) (cid:0) (cid:1) (cid:9) D’un cot´e, l’in´egalit´e Tj(k)+1 > 2√nC1+1τ k n(1+µ) k k (cid:0) (cid:1) implique, puisque T 6 CT1+τ, que j(k)+1 j(k) Tj(k) > (cid:0)2√nC1+11τ)n11++µτ kkkn11++µτ. C1+τ D’un autre cot´e, on a la majoration Tj(k) 6 2√nC1+1τ k n(1+µ). k k (cid:0) (cid:1) On a donc, comme j(k) > i(k), k,ωj(k) Z > 1 > 2√nC1+1τ k −n(1+µ). (2) kh ik T k k j(k) (cid:0) (cid:1) En utilisant encore le th´eor`eme de Dirichlet, on obtient 1 ω ω 6 | j(k)− | T1+1/n j(k) et donc |hk,ωj(k)−ωi| 6 T1k+k1k/n 6 Tj1(k)C˜kkkτ1−+τµ, (3) j(k) ou` C˜ ne d´epend pas de k. Il est facile de voir que τ < µ, et donc, par (2) et (3) que k,ω Z > 1 (1 ǫ( k )) > 2√nC1+1τ k −n(1+µ)(1 ǫ( k )), kh ik T − k k k k − k k j(k) (cid:0) (cid:1) ou` ǫ(x) est une fonction qui tend vers 0 lorsque x tend vers l’infini. La proposition annonc´ee en d´ecoule. R´ef´erences [1] Jacobson N. : Basic Algebra I, second edition, W. H. Freeman and Company, New York, (1985). [2] Lochak P. : Canonical perturbation theory via simultaneous approximation, Russ.Math. Surveys 47 (1992) 57-133. [3] Schmidt W. M. : Diophantine Approximation, Lecture Notes in Math. 785 (1980). 8

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.