ebook img

Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III PDF

124 Pages·2009·4.615 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III

Une dynastie de jardiniers La famille Richard constitue un cas assez unique oùh uit générations se sont succédées en exerçant le même métier de jardinier oud e botaniste. Leur histoire débute sous le règne de Louis XIV oùils sont jardiniers chezl es membres de la cour installés à Saint-Germain-en-Laye, puis sous Louis XV et Louis XVI, ils occupent le poste de jardinier dur oi à Versailles et à Trianon. Ils deviennent à partir de la Révolution jusqu’audébut duS econdEmpiredes botanistes et des médecins renommés. Parmi les rares sources biographiques dont on dispose sur la dynastie des Richard, la plus ancienne est la notice nécrologique qu’écrivit l’abbé Caron (1) suite aud écès d’Antoine Richard le 27 janvier 1807. L’abbé Caron situe le berceau de la famille à Saint-Germain-en-Laye. D’après lui Antoine Richard serait le descendant d’un certain Richard, noble irlandais qui aurait suivi Jacques II Stuart lorsque ce dernier, fuyant ses sujets révoltés, vint chercher asile en France et accepta l’hospitalité que lui offrait son cousin Louis XIV à Saint-Germain. À partir de ces quelques données biographiques, nous avons entrepris d’établir la généalogie d’Antoine Richard. La consultation des registres paroissiaux nous a permis de remonter jusqu’au16 novembre 1671 (2), date à laquelle est baptisé en la paroisse de Saint-Germain-en-Laye, Claude Richard, né ce jour, fils d’Antoine Richard, jardinier, et de Marie 5 Cacheux qui se sont mariés dans cette même paroisse le 29 octobre 1669 (3). Onvo it que la famille Richard était déjà implantée à Saint-Germain bien avant l’arrivée le 7 janvier 1689 de Jacques II dans cette ville, et que l’origine irlandaise des Richard est plus que douteuse. Il faut signaler ici que l’habitude de donner à l’un des fils le prénom du père est la source de nombreuses erreurs et confusions, notamment entre les Antoine et les Claude, où le fils est souvent confonduav ecle pèreparbonnombred’auteurs. Claude est leur second fils, sept autres enfants suivront. L’aîné, Edmond, eut comme parrain, son grand-père, Antoine Richard (4) qui décéda le 18 décembre 1675 à l’âge de 65 ans (5). Il était donc né en 1610, mais on ne peut affirmer qu’il ait été lui-même jardinier ouqu ’il fût natif de Saint-Germain car on ne trouve nulle trace de son acte de baptême ni de celui de son fils Antoine. On peut penser qu’Antoine, le père de Claude, s’est établi avec sa famille à Saint-Germain quand Louis XIV s’y est installé de façon durable de 1666 à 1682, date à laquelle il migre à Versailles. Antoine Richard exerce ses talents de jardinier chezle s courtisans installés à Saint-Germain et notamment chezle chancelier Étienne II d’Aligre qui lui confie l’entretien de ses jardins. En 1682, quand la cour déménage pour Versailles, la famille Richard connaît des années difficiles, mais en 1689, Jacques II Stuart qui vient d’être dépossédé de son trône par Guillaume d’Orange, s’installe avec ses partisans auch âteau de Saint-Germain. Antoine et son fils Claude peuvent alors se mettre aus ervice de la noblesse anglaiseet irlandaise. 6 Un riche émigré anglais, passionné de fleurs, d’horticulture et de botanique recherchaitu n homme capable d’entretenir et d’embellir ses jardins. Antoine lui présenta son jeune fils Claude qui fut accepté. Le lord lui confia ses jardins qui devinrent grâce à ses talents l’une des merveilles horticoles del’époque(1). Antoine Nicolas Duchesne (6) nous dit, à propos de Claude Richard, dans l’éloge historique qu’il fit de Louis Guillaume Lemonnier: «Si le goût des plantations était en Angleterre la passion des riches, celui des serres chaudes et des primeurs était depuis longtemps une recherche parmi les Hollandais, et les Anglais commençaient à se les procurer. Les amateurs de Saint-Germain ne pouvaient y être indifférents, mais il leur fallait des moyens d’exécution. L’actif et intelligent Richard père les leur fournit. Cet homme extraordinaire avait été, dans Saint-Germain, le jardinier d’un des Anglais réfugiés à la suite du roi Jacques. Il jouissait d’un jardin et d’une serre dûs à la bienveillance de cet étranger; brillant en tulipes, œillets et auricules. Il avait surtout créé le goût des renoncules semi-doubles. Un commerce lié avec les fameux jardiniers de Harlem le mettait dans le cas d’échanger, chaque année, ses graines en semi-doubles avec les merveilleuses jacinthes des Hollandais, et il en fournissait à la courdeVersailles.» Quelques années plus tard, son protecteur repartit pour l’Angleterre et lui fit don de ses jardins en reconnaissance dum agnifiquetravail qu’il avait réalisé. Ce splendide cadeau avait cependant un prixc ar le chauffage des grandes serres se révéla ruineux. Claude Richard sut habilement rentabiliser cet investissement en cultivant et env endant des plants de fleurs et d’arbustes 7 destinés à orner et à décorer les parcs et les jardins de l’aristocratieSaint-Germinoise. Claude Richard se maria le 16 février 1699 avec Marie Moüet (7). Ils eurent cinq enfants dont un fils, né le 13 août 1705,qui fut nomméClaude(8)commesonpère. 8 9 Claude (II) Richard (13/08/1705 – 21/11/1784) Claude (II) Richard fut le premier représentant de la familleàpasser à lapostéritéen devenant jardinierduroi. Il apprit l’horticulture avec son père et notamment la maîtrise de la culture en serre chaude. Sa destinée bascula quand il fut remarqué par Louis Guillaume Lemonnier, premier médecin de Louis XV. Passionné d’horticulture, Lemonnier occupa la chaire de botanique auJa rdin du roi à la mort d’Antoine de Jussieue n 1758. Lemonnier qui résidait à Saint-Germain se lia d’amitié avec Claude Richard ; il lui apprit la botanique et le latin qui était la langueu niverselle utilisée par les savants de l’époque pour communiquer entre eux. Il lerecommandaaud ucd’Ayen, Louis de Noailles,en lui vantant ses mérites et les recherches qu’il avait entreprises pour cultiver dans ses serres chaudes des plantes et des fleurs exotiques jusque-là inconnues en France. Il pouvait aussi produire hors saison, par forçage, sur des arbres taillés en espalier, des pommes, des poires ou des pêches. Le duc d’Ayenfit son éloge à Louis XV. Le roi prit alors l’habitude lorsqu’il chassait en forêt de Saint-Germain de s’arrêter chez Richard pour admirer ses jardins, ses serres, et discuter de botanique, science qu’il appréciait particulièrement et qu’il pratiquait à Versailles en compagnie dudu c d’Ayen. Il ne repartait jamais sans faire provision de fleurs et de fruits qu’il offrait à la reine et aux dames delacour (1). 11

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.