Henri Dumolié ts Septembre 1964, Henri Dumolié, 24 ans, quitte Marseille é ci li é pour Paris. Il va s’occuper de la publicité pour La o R m / es GMaarrgseesi-lllèasis-eG,o nlee sjoseu,r nuanl ec oumrbmanuinsaisttioe nd un osuuvde-llees to. ùI l cvoiut làe Du ol le béton, les pieds sont dans la boue. Il y mène une vie i c r É de militant marxiste mais culturel. Tout peut s’inventer n s e e et il invente, parfois à contre-courant du Parti. Mai 68, H d Un joli Mai e son monde bascule. Il vit l’événement en immersion dans u R un Paris transformé. Puis ce sont les chars soviétiques à Prague. Il quitte le Parti et passe de l’errance à l’amour- passion. Témoin de l’Histoire, il entre de plain-pied dans Récit d’un militant marxiste et... culturel les nouveaux modes de vie des années 70. Son jazz devient free et la pop remplit ses étagères. Il découvre les stylistes Olivier Mourgues et ses chauff euses, Denise Fayolle pour Prisu, Michel Schreiber, adepte du col Mao et bien d’autres encore. Son récit n’est pas une nouvelle histoire de Mai 68, il est le cheminement d’un homme de tous les engagements i dans l’espace-temps d’une décennie où s’entremêlent les a personnages, les évènements, les ruptures, mais aussi la M découverte du bonheur. i l o Henri Dumolié a été délégué régional de j l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) puis directeur de Canal Marseille, la télévision n locale du réseau câblé et enfi n directeur du U Centre Méditerranéen de la communication audiovisuelle. Il est aujourd’hui président de l’association multimédias « Les 7 Portes- s Sisygambis » à la Friche de la Belle de mai. t i c é R / s e l Préface de Philippe Joutard o c É s e d e ISBN : 978-2-343-14901-1 u 22,50 € R Rue des Écoles La collection « Rue des Écoles » est dédiée à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Elle accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques. Déjà parus Tchélébidès (Richard), Chronique bellevilloise, roman, 2018. Wekape (Lottin), Les miroirs déformants, roman, 2018. Langouët (Gabriel), Groux (Dominique), Réveillons-nous !, essai, 2018. Idrissi (Colette-Madeleine), Les jardins et les ombres, récit, 2018. Cerchiari (Philippe), Une île magnifique dans le Pacifique, roman, 2018. Rech (Henri), Été indien sur le chemin des étoiles, récit, 2018. Larchier (Alain), Terroriste, roman, 2018. Lajeunesse (Thierry), Clair de Chine, récit, 2018. Mothes (Patrick), La part du destin, roman, 2018. Latreille (Jean) Merci les pauvres !, essai, 2018. Maurel (Olivier), Dernières confessions d’un agent clandestin de la DGSE, roman, 2018. Scrive (Stéphane), L’assassinat du gouverneur, roman, 2018. Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr UN JOLI MAI © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-14901-1 EAN : 9782343149011 Henri Dumolié Un joli Mai Récit d’un militant marxiste et... culturel PRÉFACE DE PHILIPPE JOUTARD DU MÊME AUTEUR Mes années 60 à Marseille, Chroniques en noir et blanc Editions Gaussen 2015 Le Câble aux USA, le big blue sky Collection Ecomédia Editions Milan 1988 Vos droits au congé-formation CNIPE 1972 Dimensions socialistes de l'œuvre d'Andrzej Munk in Etudes Cinématographiques N°45 1965 Le cinéma français face au problème algérien in Action Poétique N°12 1960 Au commencement, il y avait les villes, les jeunes, les ouvriers. Oui, c'était il y a très longtemps. Il y avait une classe ouvrière, représentée par des partis et des syndicats, une jeunesse estudiantine, ouvrière, paysanne qui se pensait elle-même comme « génération » à l'avenir ouvert, et que les mêmes musiques enflammaient. Il y avait la ville, les facs, les cafés enfumés, les places, les rues où tout le monde parlait avec tout le monde, et où chacun tous les jours, à toute heure, dans le rire, la passion, les fleuves de paroles, l'enthousiasme pour une idée, un film, un livre, un disque, faisait sa révolution, dans la façon de s'habiller, de se coiffer, de parler, de se comporter, d'aimer, de jouir... Sous les pavés il y avait la plage. A cette époque si éloignée qu'on la voit en noir et blanc, il semblait qu'il était réaliste de demander l'impossible, que toutes les utopies pouvaient se réaliser... Robert Maggiori in Libération 16/2/2017 J'ai eu la chance d'avoir une formation marxiste. J'ai appris à penser ce dans quoi je vis même si ça ne me plût pas. Luis Sepulveda PRÉFACE « Encore un livre sur Mai 68, et qui vient après la bataille » diront les malveillants en découvrant le titre de ce récit. Mais la réalité est beaucoup plus complexe et le titre mérite explication en le confrontant avec le parcours de l’auteur. Certes, l’ouvrage s’ouvre sur le zoom d’une journée du célèbre mois, le 24 mai, moment où Henri Dumolié prend conscience de l’échec du mouvement, bien avant la date du reflux habituellement retenue. Commence ensuite, vraiment, le récit lorsque l’auteur arrive de Marseille à Paris, en 1964. Militant communiste convaincu, il combine sa vie professionnelle et son engagement politique, puisqu’il travaille d’abord à la publicité de La Marseillaise, le grand quotidien communiste du Sud de la France. Rapidement les deux voies se séparent, mais Henri Dumolié continue sa carrière de publicitaire d’abord dans une petite entreprise puis dans un groupe phytosanitaire plus important, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son activité militante, particulièrement dans le domaine culturel. Le 14 mai 1968, il quitte brutalement son travail et rejoint le mouvement. Le 4 juin, il regagne son entreprise… L’auteur raconte, ensuite, ses six dernières années à Paris, sa rupture avec le parti communiste lors de l’invasion des troupes soviétiques à Prague, ses différentes aventures professionnelles et surtout son grand amour avec Marie-Claude. Au total, les événements de Mai 68 ne dépassent pas le cinquième du livre, 20 % ! C’est dire si l’ouvrage offre bien d’autres intérêts pour le lecteur. Tout d’abord la vie à l’intérieur du parti communiste lorsque celui-ci était encore puissant : Henri Dumolié décrit très bien les activités du militant et les relations internes : on comprend mieux les raisons de l’attachement au parti, au-delà de sa rigidité, du poids du stalinisme et des contradictions avec l’idéal. Il met en avant la qualité humaine des rapports entre les personnes, sans 9 parler de véritables projets culturels ; même après la rupture, il en conserve la nostalgie et comme « un manque ». Plus largement, c’est un document précieux sur cette société française des années 1960-1970, en toute contradiction, coincée encore dans un conformisme pesant mais par ailleurs engagée dans une créativité économique et culturelle dont le Pavillon Baltard à Paris, le festival d’Avignon et la cinéphilie sont les meilleurs symboles. Henri Dumolié dans la description de ses activités qu’elles soient ou non professionnelles en est un témoin attentif et un acteur résolu. Comment enfin oublier la grande histoire d’amour qui illumine toute la deuxième partie du récit ? Si le poids quantitatif du joli mai reste limité, il n’en est pas moins significatif et important dans la vie de l’auteur et l’architecture du livre. Il offre, de ce point de vue, une autre manière originale de revisiter Mai 68. On savait déjà que ces événements ne se résumaient pas à une génération ni à un lieu. L’auteur en est le premier exemple : né en 1939, il a près de 30 ans, marié et père de famille, il est déjà bien engagé dans la vie professionnelle, cadre au cœur d’une entreprise liée au capitalisme international, ce qui ne l’empêche pas de continuer à militer au parti communiste : deux caractères qui devraient l’éloigner du mouvement. Engagé dans celui-ci, il fait encore preuve de non-conformisme. On le voit bien à la Sorbonne et à l’Odéon mais il est plus souvent à la Plaine- Saint-Denis et à la Gare du Nord près du monde ouvrier ou tout simplement dans les rues de Paris à la recherche du simple passant. Et même si, par ailleurs, il ne s’y est jamais senti aussi seul, loin de l’engagement collectif ! Nul manichéisme, non plus, chez un homme qui ne cache jamais son attachement, ferme et constant, au mouvement : il avoue qu’il a repris « avec plaisir » son travail de cadre dans une « entreprise capitaliste ». Tout se déroule normalement 10 dans le non-dit, comme si rien ne s’était passé. La description de ce milieu professionnel est pleine de sympathie. L’un des meilleurs passages n’est-il pas celui où il parle de sa secrétaire Éliane ? Il évite même des jugements moraux sur les pratiques les plus contestables du groupe. On retrouve cette même sympathie dans la description d’activités publicitaires bien éloignées de ses engagements politiques et de l’idéologie de Mai 68. Paradoxalement, enfin, l’origine de ses retrouvailles décisives avec Marie-Claude provient d’un malentendu autour de 68 : ces événements l’ont éloigné du parti communiste, ils ont conduit Marie-Claude à y adhérer… Belle leçon de complexité qui fait tout l’intérêt de ce récit. Philippe Joutard Historien 11