REFORME POLITIQUE SEMAINE 4: JOUR 1 METHODES D'EVALUATION: UN EXERCICE SUR LA MCS Par Nico Heerink et Tony Daal, Université Agricole de Wageningen TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION 2. STRUCTURE DE L'ECONOMIE 3. MULTIPLICATEURS DE LA MCS 4. SIMULATION DE POLITIQUES 4.1. Comment simuler les politiques dans un modèle de multiplicateur de la MCS 4.2. Les politiques à simuler BIBLIOGRAPHIE LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Matrice de comptabilité sociale au Maroc, 1980 Tableau 2. Multiplicateur M de la MCS Tableau 3. Multiplicateurs de la matrice de comptabilité sociale au Maroc: simulations politiques ANNEXE 1. EXERCICE SUR LA MCS: GUIDE A L'ATTENTION DE L'ENSEIGNANT 1. INTRODUCTION Cet exercice est une application de la théorie présentée dans le chapitre 5 du module 2, semaine 3, jours 1 à 3: Analyse multisectorielle avec des matrices de comptabilité sociale. Les étudiants devraient être familiarisés à la théorie présentée dans ce chapitre. Dans le Tableau 1 plus bas (et le fichier MCS-EXE.WK sur la disquette), une matrice de comptabilité sociale (MCS) pour le Maroc en 1980 est présentée. Elle contient 26 comptes: 11 secteurs productifs, 5 facteurs de production (3 catégories de travail et 2 comptes en capital) et 10 secteurs institutionnels (6 types de ménage, et des comptes pour toutes les firmes, le gouvernement, le reste du monde, et le capital). Notez que pour réduire la taille de la matrice, les comptes pour les biens et activités productives ont été combinés; de là, le total de la rangée des comptes du secteur productif est égal à l'offre totale, qui inclut la production domestique et les importations. 2. STRUCTURE DE L'ECONOMIE Un des principaux bénéfices d'une MCS est qu'elle fournit une image complète de l'économie, et peut être utilisée pour obtenir plus de compréhension de sa structure. A partir de la MCS, une information peut être obtenue par exemple sur la taille du PNB, les contributions de différents secteurs au PNB, la structure sectorielle des importations et exportations, les contributions de différents secteurs aux revenus du travail et du capital, ou la structure des revenus et dépenses du gouvernement. La valeur ajoutée (au prix au producteur) peut être calculée comme la somme des paiements du secteur productif aux facteurs de production, ménages et firmes. Notez que les rendements des facteurs fixes dans les secteurs agricoles sont directement attribués aux ménages dans la MCS marocaine. En d'autres mots, les paiements par l'agriculture aux facteurs autres que le travail vont directement aux comptes de ménage, plutôt qu'indirectement à travers les comptes de facteurs de production. La production nationale brute (PNB) peut donc être calculée comme la somme des éléments de la matrice dans les rangées 19 à 30 et les colonnes C à M. En 1980, le PNB de l'économie marocaine s'élevait à 63 779 millions de Dirhams (DH). En analysant la contribution de différents secteurs au PNB, nous pouvons examiner l'importance relative de différents secteurs pour l'économie marocaine. Le secteur tertiaire (services et administration) compte pour plus de la moitié des activités domestiques (54.4%), avec 40.1% de la valeur ajoutée produite par le secteur des services et 14.3% par le secteur du gouvernement (càd administratif). Ces chiffres sont calculés en divisant la valeur ajoutée du secteur (éléments L19 à L30 et M19 à M30) par la valeur ajoutée totale (càd le PNB). Par un calcul similaire, nous trouvons que l'industrie compte pour 24.2% du PNB et l'agriculture pour 21.4% du PNB. Notez l'importance du secteur du phosphate, qui produit 3.9% de la valeur ajoutée totale. L'économie marocaine est plutôt ouverte au commerce étranger, avec les exportations et les importations représentant 20.7% (13 183 millions DH, éléments AA8 à AA18 dans la matrice) et 31.2% (19 875 millions DH, éléments C32 à M32 dans la matrice) du PNB, respectivement. Les importations sont fortement concentrées dans le secteur de la production de biens, avec 46.5% (cellule K32) des importations utilisées par ce secteur. D'autres secteurs d'importation majeurs sont le secteur des biens à la consommation et le secteur des huiles raffinées. La structure des exportations montre que le Maroc est fortement dépendant de l'exportation de phosphates pour sa devise étrangère, avec 27.4% de ses exportations produites par ce secteur. L'agriculture et l'industrie comptent pour 14.5% et 40.8% des exportations, respectivement. Le secteur du phosphate distribue très peu de revenu au travail, contrairement aux autres secteurs industriels. De plus, la MCS révèle que le secteur des textile et du cuir et le secteur des services de construction ont des parts plus élevées de revenu du travail pour les travailleurs non qualifiés dans leurs paiements de facteurs que les autres secteurs industriels. Il faut noter que la valeur ajoutée pour le secteur des huiles raffinées peut être trompeuse, comme c'est un secteur public qui contribue aux revenus du gouvernement, et est ici confondu avec les taxes dans la rangée gouvernement de la MCS. Les ménages ruraux et urbains sont divisés en groupes selon les tailles de leurs revenus (bas, moyen, élevé). Parce que les rendements des facteurs fixes sont directement attribués aux groupes de ménages pour les ménages ruraux, nous pouvons comparer la structure de production des différents groupes de ménages ruraux. Ceci révèle un contraste intéressant. Il y a une concentration plus forte de la production des exportations agricoles dans les plus grandes fermes (càd les ménages ruraux à revenu élevé), tandis qu'une concentration élevée "d'autres" activités de production agricole (principalement la production de bétail) peut être trouvés parmi les plus petites fermes (càd les ménages ruraux à bas revenu). Le secteur du gouvernement est important, le budget du gouvernement étant de 23.4% (14 941 millions DH, élément AC31 dans la matrice) du PNB. Notez que le secteur des minoteries et boulangeries est directement subventionné par le gouvernement (voir cellule H31 de la MCS pour trouver un subside du gouvernement vers ce secteur de 1.096 millions DH). Le déficit de la balance des paiements est égal à 5 484 millions de DH (cellule AA33) ou 8.6% du PNB. Les transferts étrangers aux ménages domestiques s'élèvent à 4 470 millions DH (cellules AA24 à AA29) ou 24.5% des gains totaux de devises étrangères (23 757 millions DH; cellule AA34 moins le déficit de la balance des paiements). 3. LE MULTIPLICATEUR DE LA MCS Les matrices de comptabilité sociale (MCS) fournissent une base de données importante pour la construction de modèles à la taille de l'économie qui peuvent être utilisés pour les simulations politiques. Les deux types les plus importants de tels modèles sont les modèles de multiplicateurs de la MCS et les modèles d'équilibre général. Dans l'exercice d'aujourd'hui, la MCS marocaine pour 1980 va être utilisée pour construire un modèle de multiplicateur de la MCS et faire des simulations politiques. Dans l'exercice de demain, des simulations politiques vont être faites avec un modèle d'équilibre général qui est basé sur la même MCS. Dans cette section nous allons, à travers des manipulation de matrice, obtenir la matrice de multiplicateurs MCS (I-A)-1 avec laquelle nous allons simuler deux politiques d'ajustement dans la section suivante. Cependant, avant de pouvoir faire cela nous devons spécifier lesquels des comptes institutionnels sont supposés exogènes. Un compte est exogène si ses valeurs ne sont pas déterminées par le modèle mais sont fixées à l'avance. Dans ce modèle, nous supposons que le gouvernement, le reste du monde, et les comptes de capital sont exogènes. La MCS marocaine est donnée dans le fichier Lotus MCS-EXE.WK1. Pour calculer la matrice de multiplicateurs MCS, les étudiants doivent suivre les étapes suivantes. Premièrement, la matrice A des coefficients techniques et la matrice (I-A) doivent être calculées. Chaque coefficient a de la matrice A peut être calculé comme le rapport de la ij cellule correspondante de la matrice MCS sur le total de la colonne (référez-vous au descriptif des commandes Lotus, si nécessaire, pour faire ces calculs). Les coefficients qui en résultent doivent être inscrits dans l'espace approprié dans le tableur (cellules C44 à AB69). Pour calculer la matrice (I-A), il est évident que seuls les comptes endogènes doivent être considérés. Premièrement, remplissez l'espace réservé dans le tableur (cellules C79 à Y101) avec la matrice –A (càd les coefficients a ). Ensuite, sélectionnez chaque ij élément diagonal (cellules C79, D80, E81, …) et, avec la clé d'édition F2, ajoutez +1. La matrice qui en résulte est la matrice (I-A). La matrice de multiplicateurs MCS, M = (I-A)-1 est obtenue en inversant la matrice (I-A). Ceci se fait dans Lotus en utilisant / Data Matrix Inverse, en mettant en évidence la matrice que l'on veut inverser (cellules C44 à Y66), et en indiquant où la matrice inversée qui en résulte doit être copiée (cellule C111, Tableau 2 dans le tableur). Le résultat est une matrice M de multiplicateurs, qui indique les effets de changements dans un ou plus des comptes exogènes sur chacun des 23 comptes endogènes, prenant en compte les interrelations qui existent entre les différents secteurs de productions, les facteurs et institutions dans l'économie. Cela montre les effets de production dans les rangées correspondant aux secteurs et effets de revenu dans les rangées correspondant aux facteurs, ménages et firmes. En regardant les colonnes des activités productives, les effets d'une "injection exogène" dans un secteur (par exemple, une hausse de la demande d'export pour ce secteur) sur la production dans chacun des secteurs productifs et sur les revenus de différents facteurs et institutions peuvent être examinés. Dans le bas du tableau, les effets totaux qui résultent d'une telle injection exogène sur la production totale, la production du secteur propre, la production de tous les autres secteurs, et sur le revenu total du ménage peuvent être calculés. Calculez ce totaux et répondez aux exercices suivants. Exercice 1: a. Quel est l'effet d'une hausse des exportations d'agrumes et de légumes (Exp. Agr.) d'un million DH sur leur production sectorielle, sur la production des autres secteurs, et sur le revenu de différents ménages? b. Pourquoi les ménages urbains bénéficient-ils de cette hausse des exportations agricoles? c. Quels secteurs ont les multiplicateurs de production les plus élevés? Quels secteurs ont l'impact le plus élevé sur le revenu (somme de tous les revenus du ménage)? Les colonnes correspondant aux ménages donnent l'impact d'une injection exogène dans un groupe de ménage (par exemple, un transfert de revenu par le gouvernement vers ce groupe de ménage) sur l'économie. Exercice 2: Supposez que le gouvernement marocain transfère 1 million DH aux ménages marocains. a. Vers quel(s) groupe(s) de ménage ce transfert devrait-il être fait pour générer la réponse de production la plus élevée? b. Comparez aussi les multiplicateurs de revenu. Si le gouvernement avait à l'origine donné le million DH aux pauvres ménages ruraux, de combien leur revenu aurait-il augmenté? c. De combien aurait augmenté le revenu des autres groupes? d. Comparez les effets de revenu entre groupes. Essayez d'expliquer ces résultats par les relations socio-économiques qui sont comprises dans la MCS. 4. SIMULATION DE POLITIQUES La matrice de multiplicateurs dérivée dans la section précédente peut être utilisée, comme montré, pour analyser les effets d'injections exogènes dans un compte spécifique sur l'économie dans son ensemble. Quand les injections sont faites dans plus d'un compte, l'impact sur l'économie peut être simulé par la pré-multiplication du vecteur de changement exogène (ou du transfert initial) par la matrice de multiplicateurs M. De cette manière, les effets à l'échelle de l'économie de différentes options politiques peuvent être simulés. 4.1. Comment simuler les politiques dans un modèle d'une MCS de multiplicateurs Chaque simulation politique est caractérisée par un vecteur d'un choc initial ∆F et son impact est dérivé en calculant le vecteur ∆X [NB: notez que ∆ est décrit dans les fichiers Lotus comme "1/4"]: ∆X = M * ∆F Pour réaliser cette opération dans le tableur Lotus, un vecteur colonne ∆F représentant le choc politique initial doit être introduit dans le Tableau 3 du tableur. Les zéros doivent être entrés explicitement dans Lotus, comme l'opération ne va pas marcher avec des espaces blancs. La multiplication de la matrice peut être effectuée avec la séquence / Data Matrix Multiply (similaire à la séquence d'inversion plus haut). Le vecteur ∆X qui en résulte doit être entré dans la colonne adéquate du Tableau 3 du tableur. Les "fuites" introduites à partir des comptes endogènes vers les comptes exogènes peuvent simplement être calculées en pré-multipliant le vecteur de changement s dans les comptes endogènes ∆X (qui incluent les changements de production ainsi que de revenu) par le vecteur de coefficients pour ce compte exogène (calculé en A plus haut). Par exemple, quand le vecteur de coefficients d'importation est dénoté comme A', le changement des importations i résultant des variations des comptes endogènes est égal à: ∆I = A' * ∆X i L'épargne induite ∆S = s' ∆X et les revenus du gouvernement ∆G = g' ∆X peuvent être calculés de manière similaire. 4.2. Les politiques à simuler Un élément commun des programmes d'ajustement structurel est la réduction drastique des déficits fiscaux. Ceci peut être fait à travers la diminution des dépenses du gouvernement et/ ou l'augmentation du revenu du gouvernement (taxes). Expérimentation politique A: L'élimination des subsides alimentaires Un instrument commun pour réduire les dépenses du gouvernement dans les pays africains a été l'élimination ou la réduction des subsides alimentaires. Dans notre simulation, nous voulons analyser les effets d'une telle politique sur la production, le revenu, l'épargne (càd la croissance future) et la balance des paiements, et comparer les résultats avec ceux d'options politiques alternatives (dans ce cas simulation B). Au début des années 1980, "un système coûteux de subsides alimentaires non ciblés […] a absorbé plus de 10% du budget du gouvernement. […] Les subsides sur la viande, le beurre et d'autres produits laitiers ont été retirés depuis le début des années 1970, mais les tentatives pour augmenter les prix du blé mou, des huiles comestibles, et du sucre ont rencontré une vive opposition, menant à des émeutes mortelles." (Sadoulet et de Janvry, 1995: p.52). Une manière de représenter les subsides alimentaires dans une MCS est en tant que transfert direct du gouvernement aux ménages. Pour la simplicité, nous supposons que les transferts directs du gouvernement aux ménages dans la MCS (éléments Z24 à Z29) consistent en subsides alimentaires seulement. De là, la taille totale du subside alimentaire s'élève à 824 millions DH. Le retrait de ces subside signifie un choc exogène négatif. Par conséquent, pour le groupe de ménages ruraux à bas revenu, la valeur du choc initial ∆F s'élève à –231. Les cinq autres comptes de ménage sont traités de manière similaire. Expérimentation politique B: Financement alternatif du subside alimentaire Dans la seconde simulation politique, on suppose que les subsides alimentaires restent en place mais que le gouvernement utilise une méthode alternative de financement du subside. C'est réalisé en augmentant les taxes sur les "riches" (càd les ménages ruraux à revenu élevé, les ménages urbains à revenu moyen, et les ménages urbains à haut revenu) de telle manière que la dépense directe pour le subside alimentaire par le gouvernement soit couverte. Ceci est simulé en réduisant le revenu total de ces trois groupes de ménage du montant total du subside (824 millions DH). On suppose que les paiements de taxes de chaque groupe augmentent proportionnellement par rapport à la part dans les paiements totaux de taxe au gouvernement des groupes de revenu "riches" (notez que le paiement total de taxe au gouvernement par les groupes riches est égal à 1 760 millions DH). Evidemment, l'injection externe (négative) est égale à zéro pour les trois autres groupes de ménage dans cette simulation. Exercice 3: Analysez les résultats des deux options politiques avec une référence spéciale aux effets de production et de revenu, aux effets sur le budget du gouvernement (l'objectif initial de la politique), aux effets d'équité, aux effets de balance des paiement et à l'existence possible d'un arbitrage à long terme/ court terme dans la croissance. Bibliographie Sadoulet, E. and de Janvry, A. (1995). Quantitative Development Policy Analysis. Baltimore: The John Hopkins University Press. ANNEXE 1. EXERCICE SUR LA MCS: GUIDE A L'ATTENTION DE L'ENSEIGNANT TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION 2. APPROCHE SUGGEREE 2.1. Préparation 2.2. Matériel du cours 2.3. Exercice 3. LES REPONSES ET LES RESULTAT DES SIMULATIONS 3.1. Les réponses 3.2. Les résultats des simulations LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Matrice de comptabilité sociale au Maroc, 1980 Tableau 2. Multiplicateur M de la MCS Tableau 3. Multiplicateurs de la matrice de comptabilité sociale au Maroc: simulations politiques 1. INTRODUCTION Cet exercice est une version adaptée de l'exercice 10 dans E. Sadoulet et A. de Janvry (1995), Quantitative Development Policy Analysis, Baltimore: John Hopkins University Press. Pour plus d'information de base sur l'exercice et sur les modèles de MCS de multiplicateurs, le chapitre 10 de ce livre peut être consulté. Pour être capable de faire les exercices, les étudiants doivent se familiariser avec le chapitre 5 du module 2, semaine 3, jours 1 à 3: L'analyse multisectorielle avec des matrices de comptabilité sociale. De plus, une connaissance élémentaire de Lotus ou d'autres programmes de tableurs est requise. Pour les étudiants qui ne sont pas familiarisés à Lotus, il y a un bref guide sur Lotus parmi la matière d'aujourd'hui pour les aider à commencer. Le guide de Lotus couvre presque toutes les opérations de tableur nécessaires pour faire cet exercice. Il est basé sur la version 2.1 du Lotus 1-2-3. 2. APPROCHE SUGGEREE 2.1. Préparation Il est fortement recommandé aux professeurs préparant le cours de faire l'exercice. La préparation de cet exercice sur MCS montre clairement quelles sont les forces et faiblesses des modèles de MCS de multiplicateurs en général ainsi que de cet exercice en particulier. De plus, effectuer les manipulations de tableur vous donne une idée des endroits où vos étudiants pourraient avoir besoin d'aide. Il peut être utile de sélectionner une politique alternative d'ajustement structurel qui pourrait aussi être simulée par le modèle. Les étudiants qui sont plus rapides que la moyenne pourraient simuler les effets d'une telle option politique alternative. 2.2. Matériel du cours En plus de l'exercice, le matériel du cours consiste en: • Une disquette contenant un fichier Lotus avec la MCS • Un guide Lotus • Une disquette contenant un fichier Lotus avec les tableaux plus bas (pour les enseignants seulement) Les fichiers Lotus disponibles pour les étudiants consistent en la MCS marocaine de 1980 et des espaces additionnels (nommés et réservés) pour réaliser les manipulations de matrices et les simulations. 2.3. Exercice Nous conseillons aux participants de prendre le temps de se familiariser avec la MCS et la manière dont elle est présentée. Une manière de la faire et de laisser les étudiants travailler la section 2, Structure de l'économie. Réservez du temps pour cela, de sorte qu'ils puissent trouver et recalculer les chiffres présentés dans cette section. Ceci va encourager une meilleure compréhension de la MCS, et cela va donner également une meilleure vision de la nature de l'économie marocaine qui sera utile pour interpréter les résultats des simulations du modèle. Pour stimuler la discussion parmi les participants, il est profitable de créer des groupes. L'expérience suggère que ces groupes ne doivent pas dépasser trois participants. La taille idéale du groupe est deux (bien que nous réalisions que la disponibilité des ordinateurs puissent limiter cette possibilité). Un avantage important du travail de groupe est que la connaissance collective des programmes de tableurs est plus grande, et que les réponses à la plupart des questions vont habituellement résulter des consultations de groupe. On suggère que les membres d'un groupe se consultent d'abord, et ne consultent le professeur que quand le groupe est réellement coincé. L'enseignant doit vérifier les réponses à l'exercice une fois qu'un groupe l'a terminé, et donne des instructions pour l'améliorer quand c'est nécessaire. Cette procédure signifie que des groupes lents et des groupes rapides vont apparaître. Les groupes rapides peuvent, en plus des deux simulations, essayer d'expliquer les résultats des simulations sur base des relations économiques comprises dans la MCS ou (et ceci est à la discrétion de l'enseignant) réaliser une simulation politique alternative. 3. LES REPONSES ET LES RESULTATS DES SIMULATIONS 3.1. Les réponses Dans cette section, les réponses aux questions d'exercice sont données. Les questions sont d'abord répétées en italique. Exercice 1: a. Quel est l'effet d'une hausse des exportations d'agrumes et de légumes (Exp. Agr.) d'un million DH sur leur production sectorielle, sur la production des autres secteurs, et sur le revenu de différents ménages? b. Pourquoi les ménages urbains bénéficient de cette hausse des exportations agricoles? c. Quels secteurs ont les multiplicateurs de production les plus élevés? Quels secteurs ont l'impact le plus élevé sur le revenu (somme de tous les revenus du ménage)? Référez-vous à la matrice M (dans le fichier Lotus) pour la réponse à cet exercice. Une hausse de la demande exogène des exportations agricoles d'un million DH va induire une hausse de production de 1.11 millions DH dans le même secteur. Elle va induire une hausse de production de 2.72 millions DH dans tous les autres secteurs. Il est intéressant de noter qu'elle va induire une croissance de la production dans le secteur de la construction et des services (commerce) de presque 1 million DH. Les liens entre le secteur des exportations agricoles et le secteur de la construction et des services sont par conséquent tout à fait forts. La demande exogène supplémentaire pour les exportations agricoles va générer une hausse de 1.45 millions DH des revenus du ménage. Ce revenu supplémentaire est distribué de manière relativement égale entre les classes de ménages, excepté pour la classe urbaine à revenu élevé. Ce dernier groupe reçoit seulement 0.05 millions DH supplémentaires. La classe rurale à revenu élevé en bénéficie le plus; elle reçoit un supplément de 0.39 millions DH. Comme mentionné dans la section 2 de l'exercice, la production d'exportations agricoles est fortement concentrée dans les ménages ruraux à revenu élevé. La hausse de revenu pour les groupes urbains (qui ne produisent pas d'exportations agricoles) est due à la hausse de production induite par la demande dans tous les autres secteurs. Les secteurs qui ont les multiplicateurs de production les plus élevés sont le secteur des minoteries et boulangeries, le secteur du textile et du cuir et (dans une moindre mesure) le secteur agricole. Ceci signifie qu'une hausse exogène de la demande dans ces secteurs va résulter en la croissance globale de production la plus élevée (à court terme). Les secteurs qui ont les multiplicateurs les plus élevés sur les revenus du ménage sont le secteur des exportations agricoles, l'autre secteur de production agricole, le secteur des minoteries et boulangeries, et le secteur administratif. Une hausse exogène de la demande dans ces secteurs va induire la croissance du revenu la plus élevée (à court terme) dans l'économie. Les effets de distribution, cependant, seront tout à fait différents, comme on peut le voir dans les rangées 17 à 22 du tableau. Exercice 2: Supposez que le gouvernement marocain transfère 1 million DH aux ménages marocains. a. Vers quel(s) groupe(s) de ménage ce transfert devrait-il être fait pour générer la réponse de production la plus élevée? b. Comparez aussi les multiplicateurs de revenu. Si le gouvernement avait à l'origine donné le million DH aux pauvres ménages ruraux, de combien leur revenu aurait augmenté? c. De combien aurait augmenté le revenu d'autres groupes? d. Comparez les effets de revenu entre groupes. Essayez d'expliquer ces résultats par les relations socio-économiques qui sont comprises dans la MCS. Si un transfert de revenu va être fait aux ménages et l'intention est d'induire les effets de production les plus élevés, ce transfert doit être donné aux pauvres ruraux et urbains puisqu'ils ont les multiplicateurs de production les plus élevés (3.0 et 3.1 respectivement). C'est également vrai si l'intention du transfert est de créer l'effet de revenu le plus élevé. Les pauvres ruraux et urbains ont également les multiplicateurs de revenu les plus élevés (tous les deux 1.98). Un transfert de 1 million DH aux pauvres ruraux induit une hausse de 1.18 millions DH dans leur propre groupe et de grandes retombées (0.8 millions DH) pour les autres groupes de revenu. Au contraire, un transfert de 1 million DH au groupe des riches urbains induit une hausse de 1.03 millions DH de son revenu propre et une hausse de 0.63 millions DH du revenu de tous les autres groupes. Cet effet de revenu plus petit des riches urbains peut être expliqué à partir du fait que, comparés aux ménages plus pauvres, ces ménages épargnent plus et consomment des biens avec une composante importante d'importations. 3.2. Les résultats des simulations Exercice 3: Analysez les résultats des deux options politiques avec une référence spéciale aux effets de production et de revenu, aux effets sur le budget du gouvernement (l'objectif initial de la politique), les effets d'équité, les effets de balance des paiement et l'existence possible d'un arbitrage à long terme/ court terme dans la croissance. Référez-vous au Tableau 2 (résultats de simulation) qui montre les résultats des simulations, pour toutes les réponses. Notez que les deux simulations consistent en un
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