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Transitions et subordinations au capitalisme PDF

358 Pages·2017·3.767 MB·French
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Transitions et subordinations au capitalisme Maurice Godelier DOI : 10.4000/books.editionsmsh.6229 Éditeur : Éditions de la Maison des sciences de l’homme Année d'édition : 1991 Date de mise en ligne : 28 juin 2017 Collection : Hors collection ISBN électronique : 9782735119738 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782735104284 Nombre de pages : 428 Référence électronique GODELIER, Maurice. Transitions et subordinations au capitalisme. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1991 (généré le 10 juillet 2017). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/editionsmsh/6229>. ISBN : 9782735119738. DOI : 10.4000/books.editionsmsh.6229. Ce document a été généré automatiquement le 10 juillet 2017. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1991 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 Aujourd'hui que le capitalisme va connaître une nouvelle expansion mondiale sur les débris du système « socialiste » qui se présentait comme son alternative, une dizaine d'anthropologues analysent des mécanismes et des formes de subordination et même de transition au capitalisme au sein de diverses sociétés locales d'Europe, d'Amérique latine, d'Asie et d'Océanie. Ils montrent comment le développement de la production marchande et de l'usage de la monnaie décompose d'anciennes formes d'organisation sociale qui peuvent disparaître entièrement, végéter pendant des siècles dans un faux archaïsme, ou se réorganiser sur d'autres bases fournies par le capitalisme lui-même. Un processus mondial commencé il y a plusieurs siècles mais plus que jamais d'actualité. Note de l’éditeur Nous remercions l'UNESCO ainsi que Sage Publications d'avoir autorisé la reproduction d'articles publiés dans le numéro 114 (1987) de la Revue internationale des sciences sociales et dans les volumes 26 (n° 2 1987) et 27 (n° 4, 1988) de la revue Information sur les sciences sociales. Nous informons par ailleurs les lecteurs que la revue catalane d'ethnographie, Arxiu, a publié en 1988 un numéro spécial le n° 6 rassemblant une douzaine d'autres textes de chercheurs du groupe « Transition ». Les travaux présentés dans cet ouvrage ont été réalisés dans le cadre des programmes Transition et Europe du Sud du Centre Coopératif de Recherche et de Diffusion en Anthropologie de la Maison des Sciences de l'Homme. Ils ont bénéficié du concours du Ministère des Affaires Etrangères et de l'UNESCO. Sommaire 1. L’objet et les enjeux Maurice Godelier 1. L’ŒUVRE DE MARX 2. QUELQUES CAS DE TRANSITION OU DE SUBORDINATION AU CAPITALISME 2. L’étau idéologique : casa, famille et coopération dans le processus de transition Susana Narotzky 1. UNE ÉTUDE DE CAS 2. L’IDÉOLOGIE DE LA CASA ET CELLE DE LA FAMILLE 3. HOMMES, FEMMES ET TRAVAIL 4. IDÉOLOGIE ET TRANSITION 5. ÉCONOMIE « SOUTERRAINE » ET COOPÉRATIVES OUVRIÈRES 6. L’IDÉOLOGIE DE LA COOPÉRATION ET LE NOUVEAU CAPITALISME 7. REPRODUCTION SOCIALE ET TRANSITION 8. CONCLUSION 3. Formes de subsistance et reproduction sociale du prolétariat urbain de Tarragone Juan J. Pujadas 1. L’INDUSTRIALISATION DE TARRAGONE 2. LA MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA SITUATION SOCIALE DE LA CLASSE OUVRIÈRE À TARRAGONE 3. LE RÔLE DU GROUPE DOMESTIQUE ET DE LA PARENTÈLE FACE À LA PRÉCARITÉ ÉCONOMIQUE 4. CONCLUSION 4. Changement et continuité : la paysannerie en transition dans une paroisse galicienne Raúl Iturra 1. LE PROBLÈME 2. L’HYPOTHÈSE DE TRAVAIL 3. LE CONTEXTE VILATUXE, LE MILIEU LOCAL ET LE RESTE DE LA SOCIÉTÉ 4. LE CHANGEMENT UNE GRANDE ENTREPRISE PÉNÈTRE UNE SOCIÉTÉ LOCALE 5. LA SOCIÉTÉ NESTLÉ ET LES ATTITUDES DES PAYSANS 6. LA CONTINUITÉ LE RECENTRAGE DES RESSOURCES, DES LIENS DE PARENTÉ ET DU TRAVAIL AUTOUR DES TECHNIQUES NOUVELLES 7. LES STRATÉGIES D’ADAPTATION AUX MOYENS DE PRODUCTION 8. LE CHANGEMENT ET LA CONTINUITÉ DANS LA LOGIQUE DE LA TRANSITION 5. Structures agraires et migrations pendulaires : une région du nord-ouest du Portugal João Ferreira de Almeida 1. QUELQUES RÉFÉRENCES HISTORIQUES 2. LA COMMUNE DE FONTE ARCADA 3. CONCLUSION 6. Pluri-activité et stratégies paysannes d’abandon de l’agriculture : deux exemples Manuel Villaverde Cabral 1. LES MÉTAYERS DU NORD-OUEST : FERMIERS OU LOCATAIRES ? 2. LES PAYSANS AISÉS DE L’OUEST : AGRICULTEURS OU MARCHANDS ? 7. Scénarios de la transition dans les Pyrénées catalanes françaises Louis Assier-Andrieu 1. TRANSFORMATIONS DE LA PROPRIÉTÉ ET REPRODUCTION DES COMMUNAUTÉS 2. VERS UN NOUVEAU SYSTÈME SOCIAL 3. CONCLUSION. CONTRADICTIONS ET PERSPECTIVES ACTUELLES 8. La transformation des formes d’organisation sociale de la production dans un ejido mexicain (1924-1981) Gail Mummert 1. LE CADRE GÉNÉRAL DE L’EJIDO DE NARANJA 2. LE TRAVAIL SUR LE TERRAIN 3. L’ÉVENTAIL DES FORMES D’ORGANISATION SOCIALE DE LA PRODUCTION DANS L’EJIDO DE NARANJA EN 1981 4. ESSAI DE RECONSTITUTION DU PROCESSUS DE TRANSFORMATION DES FORMES D’ORGANISATION SOCIALE DE LA PRODUCTION DANS L’EJIDO DE NARANJA (1924-1981) 9. La communauté indienne une survivance ? Une municipalité mexicaine du xixe siècle à nos jours Danièle Dehouve 1. LA COMMUNAUTÉ INDIENNE AU SIÈCLE DERNIER 2. LA COMMUNAUTÉ INDIENNE AUJOURD’HUI 3. CONCLUSION 4. ARCHIVES 10. La terre et les hommes au Pérou : la vallée du Chancay du xvie au xxe siècle Olinda Celestino 1. TERRITOIRE ET IDENTITÉ LE RAPPORT SYMBIOTIQUE DE L’HOMME À LA TERRE AVANT LA CONQUÊTE ESPAGNOLE 2. LE CHOC COLONIAL (XVIe SIÈCLE) e 3. LE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME COLONIAL (XVIe-XVIII SIÈCLE) 4. LA TRANSITION : LA FIN DU COLONIALISME ESPAGNOL ET L’APPARITION DU CAPITALISME PÉRIPHÉRIQUE 1780-1920 5. VERS LA DOMINATION D’UN CAPITALISME AGRAIRE (1920-1972) 6. L’APPARITION PRÉCOCE ( ?) DU MODE DE PRODUCTION DES TRAVAILLEURS ASSOCIÉS 11. Capitalisme et travail à domicile : le cas de l’industrie du vêtement au Brésil Alice de Paiva Abreu 1. L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT LA MISE EN PLACE DU PRÊT-À-PORTER FÉMININ AU BRÉSIL 2. LA PRODUCTION « AU DEHORS » L’ALTERNATIVE DES ENTREPRISES 3. TRAVAIL ET CONDITIONS DE TRAVAIL DES EXTERNES 4. CONCLUSION 12. Transitions à Sumatra : capitalisme colonial et théories de la subsomption Ann Stoler 1. LES DIVERSES CONCEPTIONS DE LA SUBSOMPTION 2. LA CONQUÊTE COLONIALE ET L’ASPECT « REPRODUCTION » DE LA SUBSOMPTION 3. LA PÉRIPHÉRIE DES PLANTATIONS DE SUMATRA À L’ÉPOQUE ACTUELLE 4. LA DYNAMIQUE DE LA SUBSOMPTION 13. Les Baruya de Nouvelle-Guinée : un exemple récent de subordination économique, politique et culturelle d’une société « primitive » à l’Occident Maurice Godelier 14. Les contextes illusoires de la transition au socialisme Maurice Godelier 15. Erratum 1 L’objet et les enjeux Maurice Godelier Par l’expression « période de transition », on désigne une phase particulière de l’évolution d’une société, la phase où celle-ci rencontre de plus en plus de difficultés, internes ou externes, à reproduire les rapports économiques et sociaux sur lesquels elle repose et qui lui donnent une logique de fonctionnement et des formes d’évolution spécifiques et où, en même temps, apparaissent de nouveaux rapports économiques et sociaux qui vont, plus ou moins vite, plus ou moins violemment, se généraliser et devenir les conditions de fonctionnement d’une nouvelle société. Il ressort immédiatement de cette définition approximative, que les phases de transition constituent des époques d’une exceptionnelle importance dans la vie concrète des sociétés. C’est le moment où des manières de produire, des manières de penser, d’agir individuellement ou collectivement se trouvent confrontées à des limites soit internes, soit externes et commençent à se décomposer, à se fissurer, à perdre de leur importance sociale quitte à végéter pendant des siècles à des places mineures et subordonnées avant parfois de s’éteindre d’elles-mêmes. Mais le plus souvent leur subordination et leur disparition sont accélérées par l’action de groupes sociaux qui veulent le développement d’autres manières de penser, d’agir, de produire. Analyser donc des processus et des époques de transition, c’est se confronter à des moments charnières de l’histoire, des moments qui, plus que d’autres, font ou résument l’histoire. Sur le plan théorique, cette analyse exige la mobilisation de toutes les disciplines des sciences sociales, qui se trouvent ainsi confrontées aux limites de leurs capacités d’interpréter l’histoire. Bien entendu quand il s’agit de processus terminés ou commencés il y a des siècles, les historiens et leur discipline se retrouvent au premier rang. A l’inverse, quand il s’agit de sociétés et d’hommes de notre temps, les autres sciences sociales, l’économie, l’ethnologie, la sociologie, la démographie, etc., se portent à la tâche chacune à sa manière. Mais aucune – dès qu’il faut tenter une synthèse – ne peut se contenter d’elle-même. Chacune emprunte à d’autres, hypothèses et résultats. De toutes, l’histoire est peut-être à l’épreuve la plus rude puisque son but avoué est de proposer des synthèses de ce que l’on sait des sociétés qui se sont succédé dans le passé et une explication de cette succession. Analyser des processus de transition c’est chercher à mesurer les parts de hasards et de nécessités qui rendraient compte de l’apparition et de la disparition des diverses formes de société qui se sont succédé dans le temps. C’est supposer que tout n’est pas contingent dans la nature des rapports sociaux qui coexistent au sein d’une société à une époque donnée et lui impriment une logique originale de fonctionnement, présente aussi bien dans les conduites des individus et des groupes qui composent cette société que dans les effets, locaux ou globaux, à court terme ou durables qu’entraînent ces actions sur sa reproduction. C’est supposer que pour une large part le fonctionnement des sociétés forme des « systèmes ». C’est supposer également que tout n’est pas nécessaire, prédéterminé dans l’évolution d’une société ce qui implique qu’il existe plusieurs manières d’interpréter les événements qui y surviennent, les problèmes qui se posent. Ce qui signifie aussi que la compatibilité qui existe entre les rapports sociaux qui composent une société n’est que partielle et provisoire, qu’elle n’exclut pas l’existence de contradictions entre ces rapports ni les oppositions d’intérêts entre les groupes et les individus qui les personnifient. Bref, en se confrontant à l’analyse de processus de transition entre des sociétés aux logiques distinctes, les sciences sociales affrontent des problèmes d’une certaine manière analogues à ceux que rencontrent les sciences de la nature lorsqu’elles cherchent à rendre compte de l’apparition de nouvelles structures et de nouvelles formes d’organisation de la manière vivante ou inanimée. On comprend que le travail scientifique soit alors confronté non seulement aux limites objectives de ses instruments d’analyse mais aussi aux effets subjectifs du surinvestissement idéologique que ce type de problème provoque en chacun de nous. L’évolution des formes de vie, la succession des formes de société ont-elles un sens, ou plusieurs, ou aucun ? A quel niveau sont elles intelligibles ? Et si elles le sont, par référence à quels mécanismes, contingents ou récurrents, le sont-elles ? Et pourtant, malgré des difficultés, sans cesse des chercheurs s’embarquent dans ce genre d’entreprise. Depuis le début du XIXe siècle, on s’interroge sur les origines du mode capitaliste de production et d’échange et sur les conditions qui ont mené à l’accumulation primitive du capital. De Marx à Weber, le débat s’est poursuivi, relancé en 1946 par la publication de l’ouvrage de Maurice Dobb Studies in the Development of Capitalism qui fut à l’origine d’une vaste discussion internationale dont les pièces essentielles ont été rassemblées par les soins de Rodney Hilton dans The Transition from Feudalism to Capitalism (1976). Et depuis 1979 se sont ajoutés les trois épais volumes de Civilisation matérielle, économie, capitalisme, XVe-XVIIIe siècle de Fernand Braudel. Des problèmes analogues étaient depuis longtemps posés en ce qui concerne la longue période de transition de l’Antiquité gréco-romaine au Moyen Age. Là encore les interprétations divergent et les œuvres s’accumulent. De l’History of the Decline and Fall of the Roman Empire de Gibbon (1776-1788) au Passages from Antiquity to Feudalism de Perry Anderson (1974), en passant par Dopsch (1918-1924), Weber (1924), Rostovtseff (1926, 1941), Jones (1964) et bien entendu Marc Bloch, Duby ou Finley (1963, 1973), etc. Mais ici les difficultés semblent redoublées, puisque la transition vers la société féodale apparaît aussi comme le produit de la rencontre de deux mondes, germanique et romain, et qu’il faut, à partir de sources qui restent rares, pouvoir évaluer le rôle réel des invasions germaniques dans ce processus. Un troisième exemple qui n’est pas le dernier nous renvoie à des époques et à des difficultés toutes différentes. Ce sont les recherches entreprises depuis quelques décennies par les archéologues pour reconstituer les conditions du passage des sociétés sans classe du néolithique aux premières formes de sociétés de classes ou de castes qui semblent être associées dans le Proche-Orient antique, en Chine ou en Amérique à certaines formes de développement de l’agriculture et de l’élevage. Créé en 1984, dans le cadre de la Maison des sciences de l’homme, le groupe de recherche sur les « Formes et processus de transition entre systèmes socio-économiques » est un réseau international de chercheurs de France, d’Espagne, du Portugal et de Grèce, ouvert bien entendu à des chercheurs et à des équipes d’autres pays. Tout en s’efforçant de se tenir informé des recherches et des débats concernant les processus et périodes de transitions que nous venons d’évoquer, ses objectifs sont beaucoup plus limités. Il se propose d’analyser à l’époque d’aujourd’hui ou dans un passé proche ne remontant pas au-delà du XIXe siècle deux types de phénomènes d’ailleurs intimement associés : d’une part, la disparition de certaines formes précapitalistes de production et d’échange et leur remplacement par des formes capitalistes ; d’autre part, la subordination et le remodelage de formes non capitalistes de production et d’échange sous les effets de l’expansion de l’économie marchande et monétaire induite par le développement puis la domination du mode de production capitaliste sur une part de plus en plus grande des économies et des sociétés du monde. Sur le plan méthodologique le groupe avait choisi de prendre une série de points d’appui dans un inventaire critique des analyses de quelques penseurs majeurs, Marx, Weber etc., des processus de passage du féodalisme au capitalisme. Je fus volontaire pour examiner de près l’œuvre de Marx sur ce thème. Ce sont les résultats de cet examen que je présenterai dans la première partie de cette introduction. Le bilan est complexe. Beaucoup d’hypothèses ou de schémas d’explication avancés par Marx constituent, semble-t-il, des suggestions toujours fécondes mais beaucoup d’autres font problème. Voilà à grands traits notre bilan en espérant pouvoir faire un jour la même chose à propos de Max Weber.

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