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Traité des hallucination tome 1 PDF

736 Pages·1973·24.808 MB·French
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TRAITÉ DES HALLUCINATIONS OUVRAGES DE L’AUTEUR Chez le même éditeur : Manuel de psychiatrie, avec P. Bernard et Ch. Brisset. 4e édition revue et complétée (sous presse). ÉTAT actuel de l’étude des réflexes. Traduction de Zum gegenwärtigen Stand der Lehre von den Reflexen in entwicklungschichtlicher und anato­ mischphysiologisch Beziehung de Mikael Minkowski, Zürich (1924) 1927, 75 pages. Autres ouvrages : Hallucinations et délires. Paris, Alcan, 1934, 192 pages. Essai d’application des principes de Jackson a une conception dynamique de la Neuro-Psychiatrie, avec Rouart, Préface de H. Claude (Mono­ graphie de l’Encéphale, Paris, Doin, 1938). L’Encéphale, 1936, 31e année, t. 1, n° 5, p. 313-356; t. 2, n° 1, p. 30-60, n° 2, p. 96-123. Neurologie et psychiatrie (Colloque de Bonneval, 1943, avec J. de Ajuria- guerra et Hécaen). C. R. Paris, Hermann, 1947, 126 pages. Le problème de la psychogenèse des névroses et des psychoses (Colloque de Bonneval, 1946, avec L. Bonnafé, S. Follin, J. Lacan, J. Rouard). C. R. Paris, Desclée de Brouwer, 1950, 219 pages. Estudios sobre los delirios. Madrid, Editorial Paz Montalvo, 1950,115 pages. Psychiatrie (Encyclopédie médico-chirurgicale), ouvrage collectif et mis à jour avec 142 collaborateurs, 3 vol. depuis 1955. Études psychiatriques. Paris, Desclée de Brouwer. Tome 1. — Historique, méthodologie, psychopathologie générale. 1952, édi­ tion revue et augmentée, 261 pages. Tome 2. — Aspects séméiologiques. 1950, 546 pages. Tome 3. — Structure des psychoses aiguës et déstructuration de la conscience• 1954, 787 pages. La conscience. 1963 (lie édition). 1968 (2e édition), 500 pages. Paris, P. U. F. La psychiatrie animale, avec A. Brion et coll. Paris, Desclée de Brouwer, 1964, 500 pages. L’inconscient (Colloque de Bonneval, 1960). C. R. sous la direction de Henri Ey. Paris, Desclée de Brouwer, 1966, 424 pages. TRAITÉ DES HALLUCINATIONS PAR , Henri EY TOME PREMIER MASSON ET O , ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, PARIS (6e) = = = = = i973 = Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays, La loi du lt mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et. d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction inté­ grale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. ç) Masson et Cie, Paris> 1973 Library of congress catalog card number : 72-76633 ISBN : 2-225 36 531 8. Imprimé en France A MA FEMME Le travail scientifique étant une chaîne, je dédie cet ouvrage à la mémoire de ses véritables auteurs : Johannes Muller J. SÉGLAS J. E. Esquirol S. Freud W. Griesinger P. Janet J. P. Falret K. Jaspers F. Lelut G. Gatian de Clérambault C. F. Michea W. Mayer-Gross J. Baillarger H. Claude A. Brierre de Boismont P. Quercy Hughlings Jackson R. Mourgue J. Moreau (de Tours) J. Lhermitte V. K. Kandinsky M. Merleau-Ponty H. E. REMERCIEMENTS Je dois mes plus chaleureux remerciements à ma Secrétaire, Mlle Renée Boulay. Seule sa collaboration si dévouée et si efficace m’a permis de mener à bien la rédaction de cet ouvrage, comme de tous ceux qu’elle a écrits avec moi depuis près de vingt ans. Je lui dois l’affectueuse reconnaissance qu’un écrivain maladroit doit à son premier, patient et perspicace lecteur. Je remercie particulièrement aussi Mme Michelle Girard. A « notre » Bibliothèque de Sainte-Anne elle n’a pas ménagé son fidèle et laborieux dévoue­ ment pour vérifier mes fiches bibliographiques et dresser l’index alphabétique des auteurs. Plusieurs de mes collègues ou amis ont bien voulu m’aider à corriger les épreuves de ce livre ou à me donner des conseils qui m’ont été très utiles. Je les en remercie très chaleureusement. PREFACE Dès mon premier CONTACT avec la Psychiatrie fai été fasciné par l’Hallu­ cination, ce mystère par lequel transparaît le miracle de la perception. C’est elle qui constitue la clé de voûte de la psychopathologie, car c'est par rapport à elle que s’ordonnent toutes les interrogations auxquelles doit répondre le savoir psychiatrique. Celui-ci ne peut se fonder comme science qu'à l'expresse condition de se saisir de la réalité de son objet : la maladie mentale. Celle-ci ne peut être reconnue et traitée comme telle que si elle est « maladie » et « maladie de la réalité », en tant ^'impossibilité d'être-au-monde régi par le principe de réalité. Certes, en plaçant d’emblée le problème de l’Hallucination sur le plan métaphysique de la « réalité », nous ne faisons que reprendre à l’envers le sens même du concept d’Hallucination. Mais qui peut s’étonner que nous visions ici la réalité, non pas comme le concept abstrait ou scientifique de la mondanité soumise aux lois de l'objectivité mais comme la réalité en tant qu'elle est l'objet même de l’apparition des phénomènes de la vie psychique de tous les hommes quelles que soient leurs conceptions mystiques, magiques ou esthétiques du monde. En écrivant à la fin de ma carrière et comme pour rejoindre ses prémisses ce Traité des Hallucinations, j'entends précisément valider la science psychiatrique trop souvent trahie par ceux-là qui, prétendant la faire progresser, empruntent eux-mêmes les chemins de la folie. La cohérence des observations cliniques et des propositions théoriques, en s'appliquant à une des principales parties (le phéno­ mène du faux objet perçu), doit montrer du même coup la consistance du fait psychopathologique dans sa généralité. J'entends ainsi par le dernier effort de mon travail démontrer que loin de s'évaporer comme une bulle de savon — fût-elle merveilleusement irisée — ou de crever lamentablement comme la grenouille de la fable par l'inflation qui gonfle démesurément son objet, ou encore de se perdre dans l'infinité d'une sémantique universelle qui la fait tomber dans le néant d'une soi-disant anti-psychiatrie, la Psychiatrie existe. Une science en effet dépend dans sa validité même de l'objet auquel s'applique une connaissance rigoureuse, et l'objet de la Psychiatrie contrairement aux exégèses ou hermé­ neutiques qui tendent à la dissoudre est bien là devant nous avec ses exigences spécifiquement humaines et médicales. Ce livre entend vigoureusement cerner les contours du fait psychiatrique — ici l'Hallucination — en Vexorcisant tout à la fois de la mythologie mécaniste cérébrale et des mythes du processus primaire de rInconscient également impuissants à en rendre compte. Pour atteindre jusqu'à sa racine le phénomène psychopathologique, le VIII PRÉFACE Psychiatre ne peut pas s'accorder la facilité des rêveries verbales, des idées improvisées ou des connaissances punctiformes. Il doit s'astreindre à une étude laborieuse et multidimensionnelle du problème. C'est ce que dans la limite de mes possibilités fa i tenté de faire. D'où le caractère massif, compact et souvent indigeste de ce « pavé » lancé dans la mare des anti-psychiatres pour affirmer mon anti-anti-psychiatrie. Le lecteur de cet ouvrage voudra bien le lire, je l'espère, comme je l'ai écrit sans cesser jamais de s'accorder à la mesure de la densité même du fait psychiatrique primordial qui en constitue la matière. Quatre idées directrices sont développées et incessamment reprises dans ce Traité des Hallucinations qui est comme une « Recherche de la perception perdue... » Elles concourent à la connaissance du phénomène hallucinatoire en le situant dans la perspective d'une théorie générale de la Psychiatrie. La première est que l'Hallucination est un phénomène pathologique, c'est- à-dire d'une structure « hétérogène » et, comme nous le dirons, « anomique » à l'égard de l'infinité des illusions qui entrent dans l'exercice normal (contrôlé et commun) de l'imagination. Ceci nous conduira tout au long de ce Traité à expur­ ger du problème psychopathologique de l'Hallucination une quantité de phéno­ mènes « psychonomes » (comme disait P. Quercy) qui, malgré l'aberration occasionnelle qu'elles comportent, ne cessent pas d'obéir aux lois de la percep­ tion et plus généralement à la législation de la réalité. La seconde idée est tout aussi simple : elle consiste à considérer le phéno­ mène hallucinatoire à tous ses niveaux comme irréductible à la théorie élémen- tariste et mécaniste traditionnelle qui la tient pour l’effet d'une excitation neuro­ sensorielle. La troisième idée se formule comme une thèse « antipsychogénique » de l'apparition hallucinatoire. Celle-ci, en effet, n'est pas et ne peut pas être seule­ ment la projection d'un affect, fût-il inconscient. Sa structure négative, c'est- à-dire les caractères formels de l’apparition même du phénomène hallucinatoire, est incompatible avec la seule force du désir et requiert une autre dimension, celle d’un déficit ou d'une brèche du système de la réalité. La quatrième idée, enfin, est que l’Hallucination exige pour sa compréhension et son explication le recours à un modèle hiérarchisé d'un plan d'organisation de l'organisme psychique. L'Hallucination n'apparaît, en effet, qu'à la faveur d'une désorganisation psychique ou des systèmes psycho-sensoriels. De telle sorte que les Hallucinations se partagent « tout naturellement » selon l'un ou l’autre niveau de cette désorganisation, en Hallucinations délirantes (comprenant toutes les variétés d’illusions, interprétations, intuitions et « Pseudo-hallucinations » qu’une interprétation trop rigoureusement « sensorielle » du délire hallucinatoire rejetait) et en Hallucinations compatibles avec la raison (ce que nous appellerons les Éidolies hallucinosiques ). De telle sorte aussi que la pathogénie des phéno­ mènes hallucinatoires, relevant toujours d’une désorganisation de l’organisme psy­ chique, se réfère non seulement aux mouvements de l’inconscient qu’il implique mais à la désintégration de l’être conscient qui normalement les contient. Ce n’est pas l’Inconscient, c’est la désorganisation de l’être conscient qui est pathogène. PRÉFACE ix Soit en partant de l'articulation de ces propositions tirées de la pathologie des Hallucinations pour en généraliser l'application à l'ensemble de la Psychiatrie, soit en tirant, à rebours, d'une théorie générale de la Psychiatrie ses corollaires nécessaires à la compréhension et à l'explication du phénomène hallucinatoire, il est facile de comprendre que les quatre propositions qui constituent l'appareil conceptuel de cet ouvrage sont les principes mêmes d'une conception organo- dynamique de la Psychiatrie. Autrement dit, le modèle théorique que nous avons tiré de l'étude des Hallucinations ou le modèle théorique que nous avons appliqué à l'ensemble de la Psychiatrie, coïncident exactement. Et ils coïncident à leur base pour définir la « maladie mentale non pas comme une fausse maladie » qui ne serait qu'un artefact éthico-politico-social, c'est-à-dire un phénomène de pure contingence culturelle, mais comme un phénomène naturel dépendant de l’organi­ sation spécifique du « CORPS psychique » humain. De telle sorte que dans leur généralisation les quatre thèses qui forment l'articulation doctrinale de ce Traité peuvent se présenter en quatre propositions fondatrices du champ de la Psychiatrie. La maladie mentale se distingue essentiellement des variations communes ou des effets de groupe qui sont effectivement dans leur variété même les phénomènes « psychonomes » (normaux) de la vie de relation. La maladie mentale ne saurait cependant être considérée malgré son « hétéro­ généité », ou son cc hétoronomie », ou son « anomie », comme réductible à une juxtaposition fortuite d'accidents mécaniques dont les manifestations formeraient une mosaïque sans intentionnalité. Tout processus psychopathologique doit se concevoir dans la perspective d'une causalité proprement biologique, c'est-à-dire comme une malformation ou une déformation de l'organisme qui demeure ou revient à une forme d'organisa­ tion plus primitive ou plus précaire sans jamais exclure l'intentionnalité de l'espèce ou le sens des pulsions individuelles. La maladie mentale ne constitue pas une création, elle n'ajoute pas la positivité de sa force propre (comme le font l'effort créateur ou le génie ) aux possibilités de l'homme. Elle n'est pas une plus-value pour être au contraire une désorganisation qui « libère » seulement les instances inférieures impliquées et subordonnées. Car cette « libération » des couches primitives de l'être (inconscient, pulsions) est le contraire d'un progrès vers la liberté pour être l'aliénation même de l'homme rendu esclave des choses, des autres et de cet « autre » qu'il est au fond de lui- même et dont il ne peut se libérer que dans et par le dynamisme de son être conscient. Dans cette Préface qui doit préparer le lecteur au travail que l'auteur attend de lui, celui-ci doit bien indiquer à celui-là, comme je le fais ici, le sens de la Psy­ chiatrie : elle est non pas un instrument de la répression par la Raison, la Civilisation, la Morale ou la Société, mais le savoir et l'action nécessaires pour affranchir l'homme aliéné dans sa maladie mentale, de la répression qu'exerce sur sa liberté son Inconscient. L'exploitation politique faite à cet égard des concepts (et des asiles) psychiatriques est intolérable. X PRÉFACE _ \ Ayant eu ainsi le souci d'aller jusqu'au plus profond des problèmes qui s'entrecroisent et se multiplient à propos de l’Hallucination, le lecteur voudra bien me pardonner si Je n’ai pu aller jusqu'au bout de mes expositions. Car tant en ce qui concerne les illusions jde la condition humaine en général, la nature de la connaissance subjective, éidétique et irrationnelle (mystique ou psychédéli­ que), la fonction des organes des sens dans la direction de la, vie psychique et tant d'autres problèmes passionnants et vertigineux, j’ai la conscience de n’avoir pu ni su aller jusqu’au fond des choses. Mais d’autres que moi, peut-être parce qu’ils auront bien voulu lire et méditer cet ouvrage, pourront y aller. Il le faut, car il ne suffit pas de faire la politique de l’autruche en déclarant qu’il n’y a ni maladie mentale, ni pathologie, ni psychiatrie, ni Hallucination. On ne résout pas les problèmes en refusant de les poser. Je convie tout Psychiatre digne de ce nom et aussi de la plus noble des sciences médicales, à ne pas s’abandonner à ces sophismes et à saisir les réalités cliniques telles qu'elles s’imposent à nous méde­ cins, même si ceux qui, des horizons lointains ou nébuleux de la philosophie, de la sociologie ou de la politique, ne les connaissant pas, affirment qu’ils n’existent pas. C’est bien, en effet, le tribut que, même à son insu, doit payer aux illusions idéologiques le romantisme anti-psychiatrique qui voudrait nous faire croire que tous les hommes sont également hallucinés, qu’il n’y a pas d’Hallucinations, que tous les hommes étant fous, seuls peut-être peuvent être désignés comme particulièrement fous ceux qui croient à la réalité de la folie... et des Hallu­ cinations... : somme toute, que la réalité n’existe past Or, T Hallucination est là précisément pour nous démontrer ab absurdo qu’on ne saurait mer la réalité sans tomber soi-même dans cette Hallucination négative dont Freud disait qu’elle est l'essence même de l’Hallucination. H. E.

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