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Traité de stylistique latine PDF

383 Pages·1946·25.916 MB·French
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COLLECTION D’ÉTUDES LATINES rCBLILK rAB LA SOCIÉTÉ OES ÉTUDES LATINES sous la oiBgcTjorr oc J. Mabouzp.au Sl'ltl£ SciK.Vi'IfIffLK XII — — ‘ TRAITÉ Dit - STYLISTIQUE LATINE PAK J. ΜΛΗΟυΖΚΛί; UV.Uhy.U. ÎjK L'irtSTITUT ruorytiHKiiH a la ttOKhoartn. I liiMKLTruH uérvMih a i.'ixot.v. ukh haut?.* btulcm' * (2e édition) SOCIÉTÉ IVÉIMTION ■< LES HELLES UïTTMBS » 95» IlOm.KVAllII ΙΙΛ8Ι*ΛΜ., ΙΆΙΙΙΗ, Vf" 10Λ0 ONIC A M P i II I M ·«*·*■ - OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Leipzig Teubncr, 1913. La crise des études classiques en France. Paris, Geudîner, deuxième La linguistique ou science du langage. edition, 19V». Paris, Geuthncr, deuxième lexique de terminologie linguistique. édition, 19^ 3. - Paris, Le« Relies Lettres, 1942. Introduction au latin. Paris, Les RelJes Lettres, La linguistique et V enseignement du latin. deuxième édition, 1929. Paris, Les Belles Lettres, troisième édi­ La prononciation du latin. tion, 1.943. , Paris, Lee Belles Leltres, troisième édition, La traduction du latin 1943. Paris, Didier, 1941. 'JlécréatioriM latines. Pari», Cliarnpion, 1907. Place du pronom personnel sujet en latin. , t. I ; L'ordre den mots dans la phrase latine Les groupes nominaux. Paris, Champion, 1922 ; L. ίί ; Les Belles Lettres, 1935. i.e verbe. Paris, Geut.liner, 1910. La phrase à verbe u être n en latin. . Paris, Champion, I*e participe, présent latin à l'époque républicaine 1910. Paris, Les Belles Traité de stylistique latine appliquée au latin. Lettres, 1935. , édition G. Bndé, texte et traduction. Paris, Les Belles Térnnce Lettres, 1943 et suiv. Puris, Masson, 1941; Précis de stylistique française. bix années de bibliographie classique, bibliographie critique et ana­ Pa­ lytique de l'antiquité gréco-latine pour les années WJ4-W24. ris, Le « Belles LcUres, 1927. , suile du précédent, publiée /innée par année L'Année philologique depuis 1924. Paris, Les Belle« LeUres. if. ^ TO ! l± Ex. BC/ iü d A iïJ -ί^&23 b°l xbKrl CONIVGl D. D. BIBLIOGRAPHIE I. — Le Style en général * ET LE PROIILÉMB DE LA STYLISTIQUE Ch. Bally, Précis de stylistique : Genève, Eggimann, 1905. Id., Traité de stylistique française ,2e cd. : Heidelberg, Winter, 1919-1921, Id., L'élude systématique des moyens d’expression : Genève, Eggimann, . 1910. — . Id., Stylistique et linguistique générale : Arch. f. d. Stud. n. ., CXXVIII, 1912. Id., Le langage et la oie, 2° éd. : Paris, Payot, 1926. B. Croce, Estetica corne scienza dell' espressione e linguislica generale, 4e éd. : Bari, 1912. . H. Gaertner, O zadaniach stylislyki[Sur l’objet de la stylistique] : Prace komisji jezyl., X [en tchèque] : Cracovie, Gebethner, 1922. G. Gerber, Die Sprache als Kunst ,2e éd. : Berlin, Gaertner, 1885. Hemy de Gourmont, Le problème du style : Paris, 1902. W. Havers, Handbuch der erklärenden Syntax, ein Versuch zur Erfor­ schung der Bedingungen und Triebkräfte in Syntax und Stilistik : Heidelberg, Winter, 1931. J. 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Le terme „ semble ainsi devoir désigner 1’ « art du style », c’est-à-dire une manière d’esthétique du langage. On donne, en effet, le nom de a Stylistiques » à des manuels scolaires où sont catalogués à l’usage des élèves les formes, les emplois, les significations, les constructions qui donnent au style sa qualité ; cette stylistique « normative » consiste à. édicter des règles : « évitez telle tour- * nure, employez telle autre ; imitez tel auteur de telle époque, de telle école, etc. ». Ce n’est pas d'une telle stylistique que je veux parler ici. La stylistique ne doit pas être conçue comme un art, encore moins comme un code de règles scolaires. S’ensuit-il qu’il suffise de la baptiser science pour voir appa­ raître sa raison d’être et son domaine propre? Un linguiste, préoc­ cupé de la faire entrer dans le système des disciplines linguis­ tiques, J. Rozwadowski, croit pouvoir constater que « la sty­ M. listique est parfaitement indécise-quant à son"objet1 ». Un philo­ logue, M. C. Bione, renchérit en affirmant qu’on ne saurait cons­ truire ni une stylistique cohérente ni même une théorie du style8. Dire que la stylistique est l’étude méthodique et objective de Γ ce qu’on est convenu d’appeler les procédés de style. conduit ) à proposer préalablement une définition du style, et c’est là qu’est 1 la véritable difficulté. Suivant la conception qu’on se fera du style, on verra le champ de la stylistique se restreindre ou s’étendre à l’infini. Tandis que M. Rozwadowski déclare, dans la suite du passage cité : « Si l’on serre de près les faits, il n’en reste presque plus rien », un autre linguiste, celui qui a le plus fait peut-être 1 2 1. J. Rozwndowski, Les tâches de la linguistique, dans le Bulletin de la Société de linguis· tique, nQ 78, p* 111. 2. G. Diouo, Stilistica o mclrica latine, lfoloj'iifi, l!)3u. XII INTRODUCTION pour constituer une stylistique scientifique, M. CH. Bally, est dis­ posé à faire de la stylistique « l’étude du langage tout entier1 ». Un examen méthodique des faits montrera que la contradiction n’est que dans les termes1 2. « Qu’entend-on par style »? Tel est le titre d’une étude dont l’auteur, E. Otto, prend à tâche de concilier les principales dé­ finitions scientifiques qui ont été proposées3. La première distinction à laquelle on s’attache d’ordinaire est celle de la langue et du style, qu’on ramène à une distinction de la matière et de la forme : « Tandis que la grammaire considère le matériel de la langue, l’objet de la stylistique est la forme qu’on donne à la langue pour représenter sous un aspect défini un con­ tenu défini4. » Cette distinction entre matière et forme se justifie mal : la forme est-elle autre chose que l’ensemble des procédés d’expression, qui sont eux-mêmes partie essentielle du matériel du langage? En quoi une règle de syntaxe, qui n’est que l’expres­ sion immatérielle d’un rapport, est-elle moins une réalité consti­ tutive de la langue qu’une flexion, ou qu’un suffixe, ou qu’un mot? Il est plus juste peut-être de distinguer entre le matériel de la langue et l’usage qu’on en fait « le terme de style, dit E. Hcr- i zog5, nous sert à désigner l’attitude que prend l’écrivain vîs-à- \ vis de la matière que la vie lui apporte ». Cette matière imperson- nellev inorganique, demande à l’écrivain une élaboration ; « par le mot style, dit en ce sens L. Spitzer6, nous entendons la mise en œuvre méthodique des éléments fournis par la langue ». Cette mise en œuvre comporte « une préférence donnée certains h moyens d’expression 7 », et donc suppose un choix ; en effet tout Jj art est choix, et l’art du style est l’art de choisir entre les possi- 1. Ch. Daily, Archiv für das Studium der neueren Sprachen, CXXVIII, 1912, p. 97. 2. Ori trouvera uit essai da conciliation de ces deux points de vuo dans J. Marouzoau, Les tâches de la alytistique ; Mélanges Bozwadoivski, p. 47-51. . 3. E. Otto, Was versteht man unter Stil? Was ist Stilistik? Prog. 13erHn-Reinickendorf, 1914. 4. H. Stvinlhal, Zur Stilistik, p. 474 et suiv. . · 5. K. Tlercog, Deutsche Literaturzeitung, 1912,"pΓ 1448. 6. L Spitzer, Die Wortbildung als stilistisches AI il tel : Beiheft zur Zeitschrift für romar ni sehe Philologie, XXIX, 1910. 7. G. von der Gabclcnlz, Sprachwissenschaft, 1891, p. 109. INTRODUCTION XIII bilites d’expression qui s’oiTrent dans chaque cas donné à l’usager de la langue. Définir le style, c’est reconnaître l’attitude du sujet parlant ou écrivant vis-à-vis des ressources de la langue qu’il em­ ploie. , . · En effet, quand on a reconnu et catalogué tous les éléments et procédés Constitutifs d’une langue donnée à une. époque donnée, on n’a fait qu’une grammaire des possibilités, on n’a pas défini une langue réelle. Ce qui est réalité, c’est la langue employée par tel usager dans telle circonstance, c’est la langue qui -pris forme 3 . en entrant dans le moule de la parole1, la langue soumise au choix de l’usager; La langue apparaît ainsi comme un total, le style comme le résultat d’un choix1 2. Ceci revient à dire qu’il y a matière à jugement de style chaque fois qu’une forme de langue se présente comme pourvue d’une qua­ lité et non pas seulement comme propre à exprimer un sens donné. Quant à ce qu’il faut cnLendre par qualité, cela ne peut ressortir que d’une étude de détail sur les procédés de style. , . . . . . '5. * La faculté de choisir est soumise à des restrictions^-··» -■ Elle a pour limito d’abord la faute. La faute,, interdite par la grammaire normative, infraction à l’usage reçu, marque le point où le choix cesse d’être libre, où c’est la correction, et non plus la qualité de l’expression, qui est en jeu. Une autre limitation est celle du sens : au moment où le choix entre diverses expressions conduirait l’auteur de l’énoncé à trahir •sa pensée ou ses intentions, il va de soi que le style n’est plus en 1. Airfsi apparaît uu certain parallélisme entre la distinction de languo et stylo d’uno part et cello do langue ut parole qui a cto établie par F. de Saussure. 2. Lo terme de choix appelle un commentaire. Qui dit choix suppose une pluralité de ^termes entre lesquels s’exerce une préférence. Or, il se présente des cas où une forme de langagé à laquelle on prête uno valeur stylistique ne comporte pas de forme équivalent«) Λ laquelle on puisse lii comparer. Quand nous disons : je puis, la forme puis appelle immé­ diatement la comparaison avec la forme peux. Mais quand un auteur écrit ; une beauté liliale, l’adjectif Uliale n'a pas de substitut auquel il paraisse avoir été préféré. Le mot a certes une qualité : il est rare, il sent l'affectation, il a une sonorité expressive ; mais Ja langue ne comporte pas de synonyme approximatif qui serait dépourvu de ces qualités. 11 n’y en a pas moins choix, parce que l’écrivain est libre de ne pas employer le mot ; mais il y a choix pour ainsi dire entre un terme donné et zéro. - La noLionilc terme zéro peut même intervenir là où il y a pluralité de termes existants. Nous^isons en français : ça va mieux ou cela va mieux. La forme ça est familièro et propro ά la langue parlée ; la forme cela est littéraire et réservée à la langue écrite ; chacune des deux a une qualité bien déterminée, non pas seulement par rapport à l’autre, mais par rapport à une forme intermédiaire qui serait dépourvue de qualité, et qui, quoique n’c.vis- tant pas, sert, A litre de terme zéro, de point do départ théorique à la comparaison. 1 XIV INTRODUCTION cause·; c’est la pensée, la logique, la raison qui réclament leurs 1 ♦ ,t droits. ' Mais ces deux restrictions sont moins importantes qu’on ne pourrait croire. D’abord la limite en deçà de laquelle il y a faute est assez imprécise ; il y a dans toutes les langues et pour toutes les formes de langage une zone d’hésitation dans laquelle l’usage n’est pas rigoureusement fixé ; il y a un domaine du facultatif, qui est celui du changement, du renouvellement de la langue, champ clos où entrent en lutte les influences de toutes sortes, jusqu’à ce que, l’une d’elles ayant triomphé, les différents modes d’expression concurrents s’en aillent rejoindre l’un le domaine de la grammaire normative, les autres le domaine de l’incorrection. • D’autre part, la tyrannie de la pensée est moindre aussi qu’il ne paraît. Il va sans dire que, si le langage était la transcription par­ faite, le décalque de la pensée, comme une formule d’algèbre l’est d’un raisonnement mathématique, l’étude du style n’aurait guère de raison d’être. . Mais d’abord la langue, même la mieux faite, est un instrument imparfait, un système insuffisant et parfois incohérent de signes et de procédés, incapable de fournir une traduction adéquate ipême de la pensée la plus claire et la mieux analysée, de sorte qu’il y a un effort incessant du sujet parlant pour tirer parti d’un instru­ ment défectueux. - ' Ensuite, la pensée est chose mal définie, hésitante, illogique, qui tantôt touche au domaine de l’inconscient, tantôt s’analyse finement et se révèle si riche, si complexe, si nuancée, que la trans­ cription n’en peut être réalisée qu’avec des hésitations, des va­ riantes, des à-peu-près. . ' Le résultat, c’est que l’expression linguistique n*est jamais qu’une traduction approximative de la pensée, et qu’elle suppose sans cesse de la part de celui qui l’accueille une interprétation et un commentaire, de la part de celui qui l’emploie une sorte de consentement tacite à n’être qu’imparfaitement compris. Entré ce qu’on dit et ce qu’on veut dire il y a toujours comme un désaccord, qui fait que le sujet parlant ou écrivant, peu sûr de son expression, ne se fait pas scrupule de la modifier sous l’effet de facteurs divers. De plus, il s’en faut que la seule préoccupation du sujet parlant soit de traduire sa pensée stricte. Le langage n’exprime pas plus notre pensée qu’une pièce de théâtre ne représente la vie ou un

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