Læ présent recueil aété réalisésousla direction deGérard GenetteetTzvetan Todorov Présentation Ce volume rassemblesix étudesconsacréesà la question des genres littéraires, qui fut pendant des siècles — d’Aristote à — Hegel l’objet central de la poétique et qui n’a, temporaire- ment et partiellement, déserté le champ des études littéraires que pendant un siècle d’effacement relatif de la poétique elle- même au profit d’une approche historiciste et positiviste, pour laquelle rien nedevaitêtreconsidéréau-delàdesind—ividus,des œuvres singulières et des circonstances empiriques oubliant apparemment que rien n’est plus profondément historique, en ( arteten littératurecomme peut-êtreailleurs,quel’émergence, lesuccès, la permanence ou le dépérissement d’une tradition. Le renouveaude la théorie littéraire ne pouvait manquerde passer, entre autres, par une redécouverte de cette question, EN COUVERTURE Aristotecontemplantlebusted'Homère puisquetoutedémarchethéoriqueimpliqueundépassementdes Metropolitan Museum of Art. faitssinguliersvers la recherche de traitsgénéraux. Les « gen- NewYork. ArchivesEdimedia res»traditionnelsn’épuisentcertespasla listedecescatégories transcendantes, mais ils y figurent, à la place bien particulière ISBN 2-02-009047-3. que leur assigne une définition presque toujours à la fois thématique,modaleetformelle.Cetteconvergencede traitsde naturesaussidifférentesqu’un aspectdel’existence,un typede © ÉDITIONS DU SEUIL, JANVIER 1986. représentation,unchoixdemètre,destyle,voirededialecteou de langue, fait du phénomène générique, malgré’toutes les dénégations, unconstantobjetdefascinationetd’interrogation cUollleocitidvue UToumtaersre1p9r5é7seinnttaetridointoleusrceopproiedsuocutiornepinrotédgurcatlieonosudpeasrttiineélleeslàaituenepaurtqiluisealtqioune pour qui s’attache à la signification anthropologique et à la cporoncsétidtuéequuenececsoonittr,esfaançsonlescaonncsteinotnenméeenptadrelle’asuatretuicrloesu4d2e5seestasyuai\natsnctsaudsueCeostdiellipceitneaelt portéeesthétiquedu fait littéraire. s f « * \ A * 8 Présentation Les études qui suivent témoignent à la fois de cette perma- nenceetdecerenouveau. Ellesenvisagentlathéoriedesgenres Karl Viëtor sous des aspects fort divers : typologique, historique, dynami- que, du point de vue de la création, de la réception, et du commentaire. Leursdatesdepremièrepublications’étagentsur U histoire des genres un demi-siècle, mais un jeu serré de rappels et de références établit entre elles, fût-ceparfoissur le modede lacontroverse, littéraires * uneévidentecontinuitéde pensée,dont leurprésent regroupe- ment accroîtrasansnul doute la résonance et l’efficacité. Il faut toutd’abords’entendre,d’unmot,surlaterminologie. Dans le débat scientifique qui s’est instauré, au cours de la dernière décennie, sur les rapports desgenres littéraires entre * Cet essaia d'abord paruen 1931dansle volume IXdu Deutscher Vierteljahrsschrift fur Literaturwissenschaft und Geistesgeschichte,sous le titre « Problèmes de l’histoire des genres littéraires». Il conduit jusqu’à leur terme les réflexions qui étaient nées de mon travail sur l’histoire de l’ode allemande, Geschichte der deutschen Ode (Munich, 1923). Lesremarquespréliminairesdecelivreformentcommelepoint de départ théorique de mon étude qui cherche à pénétrer plus avant dans unesériedequestionsdifficilesetcomplexes. Durant ladernière décennie, le problème du genre littéraire a du reste été débattu avec passion.Quel’on compare,parexemple,cequiestdit à cesujetdans < l’œuvredeJuliusPetersen, DieWissenschaftvonder Dichtung.Celle-ci fournitaussi une bibliographiedestravauxconsacrésàcesujet (2eéd., Berlin, 1944, p. 602). Jecite en guisedecomplément quelquesautres titres: F. Brunetière, « La doctrine évolutive et l’histoire de la littérature », Etudes critiques sur l’histoire de la littérature française, 6lsérie,Paris,1899;L.JohnErskine,TheKindsof Poetry,Indianapo- lpis.,2179s2q0.;;ER..CPaesstsircehr,,«GGoeothetehuenudnddiedgieesNchaitcuhrtfloicrhmeeWnedlte,rBDerilcihnt,u1n9g3»2,, Dichtung und Forschung, Festschrift für E. Ermatinger, Frauenfeld, 1933,p.45sq.;R.Koskimies,ThéoriedesRomans,AnnalesAcademiae Scientiarum Fennicae, B, XXXV, I, Helsinki, 1935; les Genres litté- raires, résumésdescommunic.ationsfaitesau3eCongrèsinternational d’Histoire littéraire moderne Helicon, 1939; Irene Behrens, «Die Lehre von derEinteilungder Dichtkunst », Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, n° 92, Halle, 1940; George N. Shuster, The 10 KarlViëtor L'histoire desgenreslittéraires 11 eux,leconceptde« genre »n’apasunemploiaussiunifiéqu’il pée, la poésie lyrique et le drame des « formes naturelles le faudrait pour qu’on progresse enfin sur ce terrain difficile. (Naturformen) de la poésie » : Ainsi, l’on parle de l’épopée, de la poésie lyrique et du drame commedestroisgrandsgenres;et,enmêmetemps,lanouvelle, II n’yaque troisvéritablesformesnaturellesde poésie : la comédie et l’ode sont aussi appelés des genres. Un seul l'une qui raconte clairement, une autre qui s’exalte et concept doitdoncembrasserdeuxsortesdechosesdifférentes. s’enthousiasme, une troisième qui agit personnellement. Mlaadiésn, osiml’ionnatvioenutàêlt’ruenceladiresetdecuonxs.éPqauresnuti,teilsfiaul’dornadboieitnalpimpeitleerr Cséepsartérmoiesntm(o«dTesropisoséotriqteusedseppeouévseinet»,aJg(irubeilnàsuemm)b-lAe(uosu- « genre » la poésie lyrique prise comme un tout, on devrait gabe), 5, p. 223)\ nesopmècmese,rld’éelémgiêem,'le’hyqmuen,e,dleepsuoinsnelet,xlavcmheanssioèncl,el’,odlees,estccie.,ndceess Celameparaîtêtrelavueetladénominationcorrectes.Étant naturellesdistinguententre le genuspriscomme l’unité la plus les trois grands domaines de la même et unique poésie, ils se largeet laspeciesprisecommeunsous-groupe.Jesuispourtant fondent sur trois attitudes fondamentales du poète, attitudes d’avis (et j’ai procédéencesenspourorganisermaGeschichte naturelleset ultimes, attitudesnon à l’égard de l’objet esthéti- derdeutschen LiteraturnachGattungen)qu’ilestpluscorrectet que ni du public, mais, de façon plus élémentaire, attitudes plusclairdelimiterleconceptde« genre »àces« espèces »;du fondamentalesdel'humainàl’égarddelaréalité,attitudespour reste, Linné a, lui aussi, danslessystématisationsscientifiques sc’haesmsuirnerqlua’amapîrtrisiseRdoebelartréHalaitrétldpanousrl’ascatiisoinr ecteslapréhaécntoiomnè.nLees qu’il a faites, baptisé les espèces du nom de « genres ». (Versucheiner psychologischen Grundlegung der Dichtungsgat- œL’uévproepsésep,olnatpanoééesise,lnyiridqeuseœetuvleredsrcaomnestnreuistoesn,tnpioduretsamntisneisdeens ctuonngdeunc,trVicieennceo,n1s9is2t4e)màerpeacroanînteanîtrseoiqviuaebled.eCatrelilceisaupssoisil’tiidoénes forme :cesontlesattitudesfondamentalesdemiseenforme,les fondamentalesdel’êtrehumainvis-à-visdumondesontprécisé- dernières auxquelles on puisse aboutir. C’est ainsi que je comprendslesphrasesdeGoethedanssesNoteset Dissertations ment les racines des trois « formes naturelles » de la poésie. pour servir à Vintelligence du « Divan occidental-oriental », Hartl parle bien sûr de « formes de l’expérience » et reste délibérément dansle domaine desconceptset desvuesspécifi- rpb«éaaecsleslapmladèmcede,éesnnlpto’éomrpéeiimtngiqarisauteimeossnme»nde(el,uD«mliecgihèetrrnaéerrc.teeiGtn»,o),(elGte’ohtade,ttepnu,o’nyuglrea)m,cemsptatlatoeiiirsereaial,ibsnoesontomcl,u.lm,m’éedpeneolats- d«qraiufspaetpiscnoucrldtttiéeeondlleeafacdipotresnaynmpcaaheîrotràlKoegal»ainete.«tdfPleaasocuputrrolttoéaéissnidet«,elfyoldroniérqdssuqieremue’ràeiln»lta,ss’i«l»n’éssdpepeonirpselaé’âteimdoeàne e»llaat, ses propos recèlent une vue correcte des choses. C’est une English Ode from Milton to Keats, New York, 1940; F. Beissner, réactionchaquefoisdifférentedel’hommevis-à-visdelaréalité Geschichte der deutschen Elegie, Berlin, 1941; J. Schwan., « Vom que lui livre l’expérience qui fonde en effet ces troisdomaines Lebenssinn der Dichtungsgattungen », Dichtung und Volkstum, 42, 1942, p. 93 sq.; E. Staiger, Grundbegriffe der Poetik, Zurich, 1946, L Quel’oncompareaussiàcequeditGoethedanssoncommentaire pth.e93Itsaqli.a;nER.eWnaililsisaamnscoen,O«deFo»r,mPaMndLAC,on6t5e,nt19in50t,hep.D5e5v0elospqm. e(Nntootef deLseAdtrealcdhuicdteeuMr uantizliosneii,càiplarovpeorssiodnecdeonpanséseagpeadruHDenivrainL,iJcAht,e3n8b,eprg.e6r6.: de l’auteur, pour la reprise decet article dansGeist und Form, Fran- cf. Goethe, Divan occidental-oriental, Paris, Aubier, 1940, p. 377,en cke,Berne,1952,p.292-309;traduiticiavecl’autorisationdel’éditeur.) traduisant toutefois Dichtweisen par « modes poétiques» et non par Traductionpubliéedans Poétique,32,1977. «genres»(Gattungen). 12 KarlViëtor L’histoire des genreslittéraires 13 — des formes poétiques: réactions ultimes, réponses créatrices, dernierssiècles dansla mesureoùl’on partaitdel’impression quicorrespondent à l’organisationélémentairede l’homme.Le et de l’influence exercées par le chef-d’œuvre ou,—en sens dramecorrespondà l’hommeentantqu’ilest unêtrededésiret opposé,dela« facultéesthétiquedecréer »(Dilthey) ,même d’action, il lui correspond en tant qu’à 1’ « être qui veut » ces questionnements ne peuvent, rapportés aux trois grandes (Schiller);l’épopée lui correspond en tant qu’il est un être qui formes naturellesdu comportement humain face à la réalitéet connaît et quicontemple,le lyrismeen tantqu’ilest unêtrede aux « formes naturelles de la poésie » qui leur correspondent, sentiment,voué às’exprimer. Danscestroissortesdecompor- subsister qu’à condition de supposer d’abord l’existence de tement à l’égard de la réalité s’enracinent les trois «formes pareilles déterminations, de déterminations anthropologiques, naturelles »delapoésie.Aquoiilfautajoutertoutdesuiteque pourrait-on dire. cestroisnaturessonten rapportentreellesdansleurvieetque, Nous ne développerons pas davantage cesconsidérations. II tout comme les sortes de comportement humain à l’égard du s’agissait seulement de poser ce que nousentendons par genre monde peuvent «agir » de concert dans un seul des actes danslesdéveloppementsquivontsuivreetquiveulents’occuper accomplis dans la vie, les trois modes poétiques peuvent agir des pioblèmes de Yhistoire des genres littéraires; et de dire ensemble dans uneseuleet même œuvre: pourquoi ce concept doit être utiliséseulement pour lesformes individuelles en lesquelles se subdivisent les trois grands Dans la plus petite poésieon les trouve souvent uniset, domaines poétiques. par cette réunion dans le plus étroit espace, ilsdonnent naissance à des ouvrages magnifiques comme nous lt’ooubsselervsopnesudpilsetsin(cibteidm.e).nt danslesmeilleuresballadesde Les genres littéraires sont des produits artistiques dont l’origine historique est des plusobscures. On pourrait dire que dans cette sorte de produitsgénériquess’est opérée,entre des Cette distinction des trois domaines poétiques ou des trois contenus déterminés et des éléments formels déterminés, une formesnaturelles,selon lesdispositionsfondamentalesdel’être humainetlecoursqu’ellessuiventdanslerapportvivantquiles liaison qui représente une solution optimale aux problèmes, lie à la réalité,est desplus utilescomme point de départ parce sanscesse renaissants, de la mise en forme;aussi cette liaison aurait-elleacquislaforcedelatradition.Cequi neveutpasdire qu’elleestvraimentélémentaireet,decefait,libredetoutpoint que toutes les difficultés techniques de la mise en forme devuespécialisé,systématiqueouempruntantsesclassifications à telle ou telle conception du monde.Cette distinction précède poétiquesont régléesunefoispourtoutes.L’impulsionà mettre aussi lesclassificationsplusfinesd’une poétiqueausensstrict2. en formese renouvellesanscesse,et se vit toujourscomme un acte originaire et unique; mais elle trouve dans la tradition Même les principaux procédés de l’esthétique de ces deux littéraire des ouvrages formelsqui ont été crééset développés 2. Ladistinctiondestechniquesparticulièresdeprésentationquisert de point dedépart au livred’Ernst Hirt, Das Formgesetz derepischen, dramatischen und lyrischen Dichtung (Leipzig, 1923), ouvrage riche à l’aide de notions comme naïf, sentimental, ironique, pathétique, d'idéesetd’observationsmais,quantausystème,trèsconfus,meparaît factuel,etc., nesont utilisablesque pourclassersystématiquementdes suenueledmisetinntctidounsreacpopnodratireq.uC’ilarycesateecnhtnreiquceesdqeuperéjs’eanptpaetilolen raéttsiutult/deenst gluein-mreês^metenqounecpeosurtrodiésfsinoirrtedsesna«tufroerlmleessdneaptuoréeslileesne».soDnutpreasstsee,uHleimrtednitt fondamentales et la situation historique de la littérature à l’époque destechniquesmaisqu’ellescorrespondentà« troisattitudesspirituelles considérée.Etles« formesd'expérience »typiques,queHirtveutsaisir fondamentalement différentes»(p.6). 14 KarlViëtor L'histoiredesgenreslittéraires 15 paruneimpulsionàla miseenforme,parentedelaprécédente, d’études, éminemment caractéristiques de l’histoire littéraire et qui guidait d’autres artistes aux prises avec des problèmes allemande.Je necroispasentoutcasqu’on puissedirequ’elles analogues dans d’autres situations historiques. La parenté des visent unobjetinexistantouqu’elless’occupentd’uninconnais- problèmes et de la volonté de mise en forme a cet effet que sable.Maiscesessais pourcomposer une histoiredesgenresse l’influx nouveau débouchesur cette tradition desformes; mais sonttoutnaturellementheurtésàdesproblèmesdeméthodequi la singularité individuelle et historique a en même temps cet ne sont devenus visibles qu’unefois touchés par le pinceau du effetquel’auteurnepeutlaissercesouvragesformelsdansl’état projecteur des nouvelles questions. C’est d’eux qu’il sera où ils lui sont transmis. Pénétrés du nouvel influx, ils sont question ici. transformés, maissansperdreleurparticularité :c’est pourquoi La première question doit forcémentconcerner le problème ilexisteunehistoiredesgenres.L’ampleurdecettetransforma- defond:dequoiestfaitungenrelittéraire,dequelsélémentsil tion est, àson tour, historiquement conditionnée.On sait quel tire son fondement et aussi sa particularité par rapport à pouvoirexerçaient,dansleslittératuresantiques,latraditionet l’ensemble des phénomènesesthétiques. Il paraît aussitôt dou- la forme canonique, trans-individuelle, des ouvrages que la teux qu’on puisse découvrir, dans cette catégorie, un élément tradition préservait (voir, à ce sujet, Franz Dornseiff, Pindars unique. Ce sont des marques formelles, devrait-on penser du Stil, Berlin, 1921, p. 2) et combien, par ailleurs, depuis le teste, qui caractérisent nécessairement et principalement le romantisme,l’élémentformelquiserattacheaugenren’acessé, genre.Dansses« BemerkungenzurGattungspoetik »(Philoso- dansla poésieallemande, de perdreen importance. Ici comme phischer Anzeiger,3eannée,1929, p.129),quiontfait avancer ailleurs, une poésiede l’expérience pleinement subjective s’est le plus loin la discussion de ces problèmes, Günther Müller de plus en plusécartéede la tradition formelle. Des analogies semble partagerce point de vue: s’imposent avec des phénomènes pris dans d’autres domaines culturels. Mais ce déclin des genres littéraires à l’époque Mais qu’est-ce qui détermine alors l’appartenance à un moderne ne constitue pas l’état normal de l’histoire de la genredesdifférentesstructuresqui relèvent d’ungenre? littérature occidentale, il n’est qu’un de ses chapitres parmi Ilsemble bienquece nesoit pasautrechosequelaforme d’autres. A ne considérer que les conditions du dernier demi- [...]. Risquons donc, à titre d’hypothèse, la supposition siècle, on peut bien avoir l’impression que les genres ne sont que les genres désignent un cercle de possibilités for- plus une réalité vivante pour la poésie allemande contempo- melles (p.147). raine. Mais ce processus de dissolution n’a guère commencé qu’il y a un siècle.Celuiquiécrit l’histoiredesâgesprécédents Maisqu’appelle-t-on forme dansce cas? Lesélémentsformels doit en tout casabsolument compter avec lesgenresenvisagés extérieurs,parexempledesversetunestrophedéterminés?Ou comme des réalités esthétiques. Du reste, la poésie actuelle bien aussi la forme interne, une construction caractéristique, montre à plus d’un symptôme que l’intérêt pour les données une façon déterminée d’organiser l’œuvre poétique? Lesdeux objectivesdesgenresest en train dese réveiller. formes, doit-on croire, sont à prendre en compte comme La question de savoir si, pour les littératures de l’Occident éléments fondateurs du genre. Shaftesbury affirme quelque part : moderne,des présentationsselon l’histoire desgenres peuvent avoir un intérêt ou s’il ne s’agit, comme le pense Benedetto Croce, que de faux problèmes peut être considérée comme L’on sait qu’àchaquegenrede poésiesont assignéesdes tranchée, quand ce ne serait que par l’existence de ce type conditionset des limites naturelles. Et, defait, ceserait 16 KarlViëtor L'histoire des genreslittéraires 17 donner dans une absurdité grossière si l’on se figurait particulièreàl’élégie,l’obéissanceàuneloiformelled’uneautre qu’iln’est riendansun poème,lesversmisàpart,quise espèce. puisse nommer mesure ou numerus. Une élégie et une Pourautant,laformeprosodiqueengénéralest-elledevenue - épigrammeonttoutesdeuxleurpropremesureetpropor un facteur inessentiel dansla caractérisation du genre? Forme tion,toutautantqu’unetragédieouunechansondegeste (The Judgement of Hercules, cité d’après l’édition alle- de vers significative de l’élégie, le distique est certes tout mande des Philos.WerkedeShaftesbury, Leipzig,1776- d’abord une composante de la tradition et de l’accoutumance 1779, vol. III, p. 482). historiques. Maiscomment cetteformeeût-elle pus’imposeret durersi longtemps,ycomprisdansleslittératuresoccidentales, si d’une manière ou d’une autre elle ne convenait pas à IlimporteàShaftesburydefaire passersonconceptde« forme 1’ « élément spirituel de base » et à la forme interne? De tels interne », « son idée fondamentale selon laquelle une stricte phénomènes ne s’expliquent pas par l’arbitraire des goûts. Il légalitéformelle, déterminée par un élément spirituel de base, dvooiutdrréagdnéefrin»ir3.laCteraqguéideiestoauffl’irémpoéppéaerelnà,focn’ecsttioqnudeepsecrasroancntéernise- fcahuotseb.ienCeqpueenldaa«ntc,onilveensatn,cdea»nssulsedsiteliattiétruantulrieesnaevuercopqéueenlqnuees modernes, bien des élégiesen strophes rimées et, parmi elles, tiques de leur forme prosodique. A l’époque de la tragédie despoèmesqui,loindeporteràtortcetteantiquedénomination bourgeoise tout au moins, on ne peut plus demander à une de genre,ontsansnul doute le « ton »élégiaque véritable. La tragédie,quand bien mêmeelle prétendraitàla premièreplace Grèce, élégiede jeunesse d’Holderlin, en est un exemple. Par dans ce genre, d’être écrite en vers. Mais si la tragédie ne se conséquent, même si la forme prosodique des distiques est la reconnaîtplusàcequ’elleestundrameenvers,ilestnécessaire plusfréquentedansl’histoirede l’élégie,elle peut ne pasfaire quecedontelletiresamiseenformeartistiqueengénéraletson d’un poème une élégie. D’ailleurs, il existe aussi d’autres caractère de genre particulier soit autre chose que la forme gcmcs, l’épigramme par exemple, qui sont d’ordinaire en prosodique. Une tragédie peut être en vers, mais ce n’est pas distiques et qui pourtant n’ont rien à voir avecle « ton »et le d’abord par là qu’elleest uneconstructionartistiqueetce n’est pas d’abord en cela qu’elle possède forme. Et puisqu’une- cpoonètmeneus edne ld’éisltéigqiuee.sA»ussseiralait-deéllfeinhitiisotnor:iq«uelemseénlétgfiaeussssoen,tbdieens tragédiedétient toutdemêmeunecertaineespècedeparticula rité poétiqueet qu’elle doit bien sedistinguer,comme « tragé- éqlué’giliessositonhtisetnordiqisuteiqmueens.t Mjuasitsel’de’xépnéorniceenrcequheistloariqpulueplaaritssdeeàs die », desautres piècesgrâce à un certain élément, sa qualité tout le moins entendre que la forme prosodique de l’élégie distinctivenepeut résiderqu’en uneformenonexpriméeparle matériau verbal, une «forme interne ». Et réciproquement. faonrtmiqeueinctoerrnreespporonpdreenàql’uéelélgqiuee,qsour’etellepalurtiiccuolnivèireenmtepnatrtbicieunlièàrela- Des genres qu’on a coutume de reconnaître à une prosodie caractéristique, telle l’élégie ou l’épigramme antiques, ne peu- ment. C’est là tout ce qu’on peut affirmer; on ne peut en revanchedéfinir l’élégieen partant du mètre. Danslechoixde vent, selon Shaftesbury,être faitsde ce seul élément. L’élégie la forme prosodique,ils’agit d’une question de miseen forme antiqueestendistiques,maiscetteformedeversn’organisepas parmi d’autres, question à coupsûrd’une importanceextrême à elle seule la physionomie du genre. Il y faut de surcroît, pourl’artiste,maisilnes’agitpasencoreduproblèmedugenre. comme élément constitutif, la présence d’une « proportion » Carlegenren’est nisimplementcelédanslaformeprosodique, vo3l..3O6,.pW.axlxzexli;i,ildceitel’écdeitpiaosnsadgueJduebSilhéadfteessbœuurvyrdeasndsel’Ginotreothdeu.ctionau aniinsdii.rectement constitué par elle; les choses n’en vont point 18 KarlViëtor L’histoire des genres littéraires 19 Il existe toutefois, je l’ai dit, un rapportentre la caractéristi- une succession stricte de formes strophiques strictes y est-elle quedugenre,lesélémentsquilafondentetcesformes.Goethe v prescrite; un poème où les strophes ne se suivent pas dans constate: l’ordrededeuxquatrainsetdedeuxtercetsn’est pas unsonnet. Deplus,lesonnetsecaractériseparunemploiparticulièrement Les différentes formes poétiques détiennent de mysté- ingénieux des rimes. Pourtant, à l’intérieur des strophes, la rieusesetconsidérablescapacitésd’action.Sil’on voulait dispositiondesrimeset leur liaisonsont libres, bien qu’ilexiste transposerlecontenudemesÉlégiesromainesdansleton sur ce point des solutions classiques. Il en va de même pour et le mètredu DonJuandeByron,ceque j’yaiditaurait d’autresgenrespoétiquesenlanguesromanes.Toutefois,même forcément l’air tout à fait impie (Eckermann, Conversa- tions avec Goethe, H. H. Houben (éd.), Leipzig, 1909, danscecas,laforme prosodiquenefaitpaslegenreàelletoute P- 71); seule. Une « forme interne » doit s’y ajouter et répondre au groupement externe : c’est une structure liée au sonnet et qui et: consiste dans la réunion, destinée à former un tout, de deux composantesformellesdissemblablesetdansl’exigence,propre Nous avons eu l’occasion ces jours-ci également de à ce type de construction, d’un rapport de contenu bien débattrebeaucoupdecequivaetdecequinevapasdans déterminé entre les deux groupes, du moins dans le cas du uneforme prosodique donnée. C’est presque un tourde sonnet classique. L’indéniable tension dialectique qui réside magie, vraiment, qu’une choseexcellenteet caractéristi- dans cet agencement des strophes, dans la « forme pure » du quedansunmètredonnéparaissecreuseetinsupportable sonnet,il faut que l’auteurdesonnetsla résolveaussi quant au quand elle est dans un autre (Voyage en Suisse, 1797, contenu. Les grands poètes l’ont fait. C’est que le caractère E.J., t. 29, p.9). propre du sonnet semble se réaliser d’abord dans le fait qu’il Dans uneforme prosodiquedéterminée,tout ne « va » pas: donne à la fois le sentiment et la maîtrise intellectuelle sur le du fait qu’elle est un des éléments porteurs de forme, elle sentiment ; et c’est à partir de là qu’on peut aussi comprendre possède une caractéristique d’expression, une valeur d’expres- que tant de sonnets prêtent à la fois une expression et une sion déterminée, un « ton » déterminé qui doivent obligatoire- conscienceauxsentiments.Dansun Appendiceàla Philosophie ment répondreàcequidoitêtreexprimé,àcequiestlecontenu du sonnet d’A. W. Schlegel, j’ai tenté de définir ainsi cette del’œuvre4.Maistoutcelan’aderapportaveclacaractéristique liaison particulière de la forme externe, de la forme interne et du genre, auquel l’œuvre appartient, que sur un point: cer- du contenu approprié au sonnet : taines formes prosodiques conviennent justement mieux que d’autres. Maisce n’est pascela,on l’a dit,qui fait le genre. Cette stricte articulation interdit d’exprimer des senti- Le sonnet paraît en quelquesorte uneexception. Au moins ments vagues, alorsqu’une pensée résolue paraît tout à fait appropriée. C’est une plénitude enfermée dans des 4. II s’agit ici de questions générales sur le style, du changement historique des moyens d’expression et des causes qui le provoquent. Intéressantessont les remarquesfaitesà ce sujet parSchiller danssa l’enfance[...]»,un autrecontenu historique réclame uneformeautre, lpertetrnedràaiKtopronuerrhdéuro1s0Fmréadrsér1i7c8l9e.GIlravnedu.tQécureirleleufnoerméepoppréoesomdxiovqdmueecrndeoiqt-uiil Tfoorumsedeinutxerdnoeiveetnftotrrmoueveprroàssoedi«quceo,nvqeuneirc»el.leC’deestlpaoturarqduitoioinScahniltlieqrusee. choisirpourcette«Frédériciade »?« Unpoèmeépiqueau siècle décidepourlesstances.Maiscechoixn’affectepasl’élémentgénérique, doit être tout à fait différent d’uneépopéequand le mondeétait dans l’épicitédel’épopée. I 20 Karl Viëtor L'histoire des genres littéraires 21 contraintes qui produit la signification la plus noble du partirduchantsurun uniqueobjetetdansl’unitédu poème,ce sonnet, celle de l’expression concise d'une sensation n’est justement pas ce point commun qui peut être le trait puissante et d’un esprit profond adonné à la réflexion. constitutif de chacun des trois genres. En tentant de définir le D’autres genres lyriques ont aussi pour trait essentiel genreàpartirducontenu,nousavonsatteint unélément ultime cetteunificationdel'espritetdelasensation,delapensée etgénéral;lesparticularitésquidistinguentlesgenresentreeux et dusentiment: parexemplel’ode;maisdanslesonnet semblents’yeffacertotalement.« Carlesconnaissancesperdent cette plénitude est plus ramassée, plus serrée et plus toujours en précision du contenu ce qu’elles gagnent en prononcéedanssesconditionsparticulièresdetensionet dteendraénscoelutdiuons,onqnue’etllàefinneirl’seusrt upnaertomuatximailelesu’resx.pl«iqLuae ecxhtaeqnuseiopnoè»m(eScphairltliecru)l.ierM,aleisscdhaonsesslsaepraésaslietnétbiniednivaiudutreelmleendte. aisément aussi à partir desa nature »5. C’est le fait d’opérer cette liaison entre une conscience qui réfléchitetdessentimentsélevésqui réunitlesonnet,l’élégieet l’ode et qui, en regard de la totalité des genres lyriques, fait Cettetension dialectiqueestdonc,du pointdevuedugenre, d’eux un groupe d’un caractère artistique trèsaffirmé.Maisce constitutivedusonnet.Onseraitendroitdecroirequ’un« geste qui les distingue les uns des autres au sein de cette dernière formel » interne de cette sorte a été le créateur de cette communauté, c’est la combinaison structurale à chaque cas succession particulière de strophes, avec ses deux moitiés particulière,lesrapportsdetensionetd’influenceoùsetrouvent dissemblables composées chaque fois de deux strophes et sa placés, dans chacun de ces troisgenres, lescomplexesfaits de tension unifiante pour embrasser le tout; on serait en droit de forces intellectuelles, d’éléments pulsionnels et de sentiments. présumerquelesonnetestnéd’unevolontésemblabled’expres- ( ettestructureestdifférenteselonlescas.Etc’estpourquoil’on sion et de mise en forme. Alors ce serait justement cette ne peut saisir ce qui, dans l’ode, le sonnet ou l’élégie, relève . unification et cette tension de la réflexion ramassée et du (cid:127)pciifiqiicment du genre que si l’on parvient d’abord à définir sentiment contraint qui auraient développé la forme et qui la quelque chose comme unestructure individuelle. rempliraientsanscesse.Etcequifaitlegenre,ceseraitdoncen Si je peux me risquer ù définir, de façon provisoire et tout définitive,danslecasdecegenrelyrique,leplusciairetleplus hypothétique,ces particularitésdegenre, jediraien grosceci: strictquisoitàce jour,etaussiailleurs,uncontenud’uneespèce lesonnet résout la tensionentrelasphèredel’espritetcelledu déterminée? sentiment en visant à une synthèse et à une solution au terme Seulement, le même contenu est propre aussi à l’ode6; elle d’un parcours des positions dialectiques. L’ode résout cette aussi nefait qu’undelasensationetdela réflexion.Et n’en va- tensionenessayantdelasurmonterdu pointdevuedel’esprit; t-ilpasdemêmeavecl’élégie?Iln’yaqueleliedetl’hymneoù d’oùson ton plein desérieuxetdedignité. L’élégieenfin (dans l’expression du sentiment paraisse l’emporter alorsque tout ce sa variété moderne, sentimentale, seulement, bien entendu, qui est idéeou pensée y paraît moinsadapté. Maisquand bien puisque la dénomination antique du genre, qui recouvre des même lesonnet, l’odeet l’élégie neconcordent quesur unseul poèmeshétérogènesquant aucontenu,est liée,commeonsait, point: être en même temps poésie de l’idée et poésie du à la seule forme prosodique) maintient cette tension sans la sentiment, et développer ensemble la pensée et lesentiment à résoudre;elle balance,comme leditSchiller,entreleconflitet l’harmonie, la tranquillitéet le mouvement, maissur le rythme 5. Extraitdelapostfacedemonanthologie DeutscheSonetteausvier modéré et adouci qui correspond aux proportions du mètre. Jahrhunderten, Berlin,1926,p.157. 6. Cf.maGeschichtederdeutschenOde, op.cit., p.175. Sans vouloir affirmer quecesdéfinitionssont d’une exactitude 22 KarlViëtor L'histoire des genreslittéraires 23 absolue, il m’est permis de croire que j’ai ainsi clairement dansunsonnetet nondansuneodesaformeappropriée?Bien montré la direction que devrait prendre, à mon avis, l’essai de sûr,l’instinctdupoèteseraàmêmed’endéciderplusfacilement fonder une nouvelle poétique des genres. L’élément propre- quelesavoirdu théoricien nesauradiscernerleproblème.Mais mentgénérique, j’yinsiste,nepeutdoncconsisterquedansune prenonsunexemple plussommaire:ilsautetout de mêmeaux forme interne; maisd’unefaçon telle que lescontenusles plus yeux que le contenu du poème «Sur tous les sommets, le significatifs pour un genre, comme par ailleurs sa forme repos8» ne pourraitsansune modification profondeépouserla prosodique caractéristique, sont liés à cette structure particu- formedusonnet;ouencore :voudrait-onsereprésentercomme lière d’une façon qu’il faut étudier plus avant. Et ce sont ces une ode le lied « D’éclat vaporeux tu baignes/encor bois, troischoses:lecontenuspécifique,laformeinterneetlaforme vallon9 » que son contenu serait complètement transformé (et externe, toutes deux spécifiques, qui, seulement quand on les passeulementsonton,dufaitdesa transpositiondansunmètre prend ensemble, dans leur unité spécifique, font « le » genre. différent). R. Petsch est bien decet avis : Lorsque Günther Müller déclare que les genres dessinent un cercledepossibilitésformelles(op.cit., p.147),celanevautque Parce mélangespécifiquedecontrainteetdeliberté,qui si l’on entend: un cercle de possibilités formelles à l’intérieur vaut pour toute figuration poétique, lesformesexternes d’un contenu doté d’une structure particulière. Le cercle est de la poésie s’accordent aux formes de mentalité et au aloinrssqiuli’milivtéeuptasr'euxnpcroimnteernduadnostéund’puonèemster,uscetudréecpidaertipcruélciièsréemqeunit, amuossdievdoelocnotnienrasis(sqaunociequene,gbéineénraslû,rm, daeisfealçleosns’naocncoerxdcelun-t sive) à certains domaines thématiques et à certains pourtelou telgenresanslaissercechoixau hasard.Envertude ensembles de problèmes (Philosophie der Literaturwis- leur disposition structurale, des contenus déterminés ont déjà senschaft, Berlin,1930, p.270). uneaptitude naturellepourlegenredusonnet,del’élégieoude gl’eondree.sLmesonetxreenmtplqeuselecs’esptluesnsifgonnifcitciaotnifsdedanteslsl’hraisptpooirretsd—es lIo*<n>IgIItTeMmITp,slaosissiqgun’éilàenladtroangnéedipeoluesr hexauemtspfaleitsleetfalietsqsuo’uofnfraanitcessi rapports objectifs, qui demandent à être découverts et ne îlesloiset à la comédie lesfoliesdelacondition bourgeoise,et peuvent arbitrairement se substituer les uns—aux autres, si quece ne soit pas là un hasard, il s’agit alorsd’autrechose. A toutefoisle poèmedoit atteindre la perfection quesedécide l’évidence,ce n’est pasun hasard « nil’effetdelaseule histoire l’instinctcréateurdupoète.Cesontcesproblèmesquel’esthéti- littéraire », mais bien celui de la sociologie. Seule la couche que du genre devrait éclaircir. Jusqu’à présent, on trouve sociale qui détermine le goût des textes de théâtre peut aussi davantage,et mieux,àcesujetdanslesdéclarationsdesauteurs établir la nature des personnages représentés par le genre eux-mêmes que dans les écrits des esthéticiens. Surtout aux théâtral qui est la forme la plus haute du jeu sur l’existence époquesde l’histoirede la littérature,où l’on tenait à la pureté humaine:la tragédie. Mêmela notiondes« hauteursd’où l’on du genre7. Mais même au théoricien ces questions sont d’un choit » (chez Schopenhauer) serait à ranger ici comme un cas accèsfacile. Pourquoi une expérience déterminée trouve-t-elle 8. DeuxpremiersversducélèbrepoèmedeGoethe,intitulé« Autre chant du voyageur la nuit » («Wandrers Nachtlied. EinGleiches»)et me7n.tS(ecthiplleeurt,-êletrtteren’àa-Kt-oonrnpearsdtuor1t)0jumsaqrus’à17c8o9nt:es«teOrnàuponuesœseuvl’reendtê’atert- cAoumbpieors,é19l5e1,6p.se1p1t9e,mtrbarde,1d7e8R0o;gcefr.AGyoreatuhlte,(NPdoTés)i.es, vol. II, Paris, qu’ellesoitclassique,sisongenren’estpasdéterminédelafaçonlaplus 9. Deux premiersversdupoèmedeGoethe« Alalune»(« Anden précise» Mond »)danssaversiondéfinitive(parueen1789);ibid.,p.143(NdT).