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Théorie du capitalisme mondial PDF

281 Pages·1997·8.195 MB·French
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THÉORIES DU CAPITALISME MONDIAL @ L'Harmattan, 1997 ISBN: 2-7384-5152-7 Fouad NORRA THÉORIES DU CAPITALISME MONDIAL Préface de Samir AMIN Éditions L'Harmattan L'Harmattan Inc. 5-7,rue de l'École-Polytechnique 55,rue Saint-Jacques 75005 Paris Montréal (Qc)- CANADA H2Y Collection FORUM DU TIERS MONDE - AIT AMARA H., FOUNOU-TCHUIGOUA B.: (sous la direc- tion de): Agriculture africaine en crise dans ses rapports avec l'Etat, l'industrialisation et la paysannerie, L'Harmattan, 1989, préface de S. Amin. - AIT AMARA H.: L'Agriculture méditerranéenne dans les rap- ports Nord-Sud, L'Harmattan, 1992. - AMIN S., FAIRE A., MALKIN D.: Avenir industriel de l'Afri- que, L'Harmattan, 1981. - AMIN S.: La Faillite du développement en Afrique et dans le Tiers Monde, une analyse politique, L'Harmattan, 1989. - AMIN S.: Les Enjeux stratégiques en Méditerranée, L'Harmat- tan, 1992. - AMIN S.: Mondialisation et accumulation, 1993. -CASANOVA P. G.: Etat et politique dans le tiers-monde, 1994. -CAPRON M.: L'Europe face au Sud, les relations avec lemonde arabe et africain, L'Harmattan, 1991. - FOUNOU-TCHUIGOUA B.: Fondements de l'économie de traite au Sénégal, Silex, 1981, préface de S. Amin. -KHENASS I.: Le Défi énergétique en Méditerranée, L'Harmat- tan, 1992. - LAMINE GAKOU M.: Crise de l'agriculture africaine, Silex, 1984. -YACHIR F.: Crise des théories et des idéologies de développe- ment. - YACHIR F.: Crise et redéploiement dans la sidérurgie, Silex, 1984, préface de S. Amin. -YACHIR F.: L'Europe duSud etleMonde arabe, audéfi des tech- nologies nouvelles, L'Harmattan, 1992. -YACHIR F.: La méditerranée dans larévolution technologique, 1992. -ZAROUR c.: LaCoopération arabo-africaine, biland'unedécen- nie 1975-1985, L'Harmattan, 1989,préface de S.Amin. -ZAROUR C.: La Coopération arabo-sénégalaise, L'Harmattan, 1989,préface S.Amin. - Sous la direction de S.AMIN : Le Maghreb: enlisement ou nouveau départ?, L'Harmattan, 1996 - S.AMIN: Les défis de la mondialisation, 1996. PRÉFACE PAR SAMIR AMIN Fouad Nohra nous propose, dans cet ouvrage, une relecture des débats concernant la nature et le fonctionnement du système mondial. Cette re-lecture - fort bien conduite -est intéressante à bien des égards. D'abord parce que dans un nombre de pages limité l'auteur est parvenu à brosser un tableau de l'essentiel des arguments qui ont été avancés par les uns et les autres au cours de ces débats, un tableau dont on admirera certainement l'objectivité et la précision. Ensuite parce qu'il a su éviter le défaut majeur du "marxisme occidental" - lequel ignore superbement tout ce qui n'est pas produit dans le cadre de sa vision déformante d'un "monde vu du Nord" - et fait ressortir au contraire les contributions majeures de ceux des marxistes qui regardent le monde tel qu'il est dans sa totalité. Enfin, parce qu'il ouvre des perspectives d'enrichissement du marxisme et de reprise du débat concernant l'avenir du capitalisme et son éventuel dépassement. J'insisterai dans cette préface sur ce troisième aspect des questions posées par l'auteur. L'exposé des arguments du débat largement repris à la brillante thèse de doctorat de philosophie de l'auteur (Le Capitalisme Mondial Polarisé, Paris X-Nanterre, 1993), présente l'avantage rare d'être le produit de la réflexion d'un philosophe qui sait lire l'économie mais ne s'en tient pas à ses propositions. Centré sur le capitalisme analysé comme système mondial, cet exposé se place d'emblée dans l'ensemble des travaux portant surce qu'on qualifie parfois de "système-monde". L'essentiel des contrastes qui opposent les différents partenaires des débats se situant dans cette optique est parfaitement saisi par l'auteur. Les questions majeures posées ici peuvent être regroupées, me semble-t-il, dans les deux rubriques suivantes: 9 (i) Le capitalisme comme système mondial examiné principalement dans sesdimensions économiques est-il le lieu où s'impose une logique qui lui est propre, ou celui de la confrontation des logiques spécifiques aux différents systèmes nationaux qui le composent? . Il existe sans doute desréponses unilatérales extrêmes à cette question, les unes allant presque jusqu'à voir dans le système mondial une force qui prédétermine toutes les structures au sein des systèmes étatiques, les autres affirmant que ce dernier système n'est guère que le produit de la confrontation des systèmes nationaux. Ma réponse personnelle a toujours refusé cette alternative, qui me parait fort peu dialectique. J'écrivais par exemple que Bandoung (les forces de la libération nationale qui se sont déployées en Asie et en Afrique dans l'après deuxième guerre mondiale) n'était pas le produit de la logique du capitalisme mondialisé de l'époque, mais l'expression de sa mise en cause par des forces de nature antisystémique ; il reste que son projet a été absorbé dans la logique d'un capitalisme mondialisé qui, de son fait, a lui- même évolué. (ii) Le système mondial capitaliste peut-il être valablement analysé comme étant principalement un système économique? Ses dimensions politiques et culturelles sont-elles réductibles ouirréductibles àla logique économique? Ici également il existe bien une tradition marxiste dont la réponse suggère une interprétation économiciste, comme l'ont illustré les débats concernant l'échange inégal, ou la baisse tendancielle du taux de profit et la lecture apocalyptique de l'effondrement du capitalisme que cette dernière a inspirée, dont Fouad Nohra a retracé les péripéties. Débats clos? Ou dépassés? Je signale seulement au passage qu'il y a déjà longtemps que non seulement j'ai pris des distances à l'égard de ces débats en proposant d'en élargir les cadres précisément pour sortir des formulations économiques étroites qui les ont souvent caractérisés, mais également que j'ai renoncé à la baisse tendancielle du tauxde profit. Posées dans ces termes, ces questions inspirent Ies réponses qui sont celles de Fouad Nohra, comme les miennes. Je ne crois pas que ces réponses sortent du cadre du 10 marxisme. C'est la raison pour laquelle je ne suis pas convaincu que la qualification de néomarxiste pour désigner ceux qui, comme moi, ont avancé certaines thèses discutées dans ce livre soitjustifiée. A moins de considérer le marxisme comme une religion révélée, auquel cas il y aurait bien une orthodoxie (mais aussi alors toujours des hérésies, pour rester dans la logique des théologies). A mon humble avis sont marxistes tous ceux qui veulent poursuivre l'oeuvre amorcée seulement par Marx, c'est-à-dire acceptent que les propositions générales de méthode qu'il a avancées restent indépassées. Ceux-ci sont peut-être même plus marxistes que ceux-là qui limitent leurs efforts à la lecture des textes de Marx pour y découvrir les réponses à des problèmes qui n'y sont pas posés! C'est pourquoi aussi la proposition principale de Fouad Nohra, qui est de développer une vision non économiciste du capitalisme n'appelle pas nécessairement à aller au-delà du marxisme comme semble le dire l'auteur (en se qualifiant de méta-marxiste), elle relève peut-être seulement du marxisme vivant. Dans cette perspective ouverte, l'ouvrage soulève explicitement ou implicitement une série de questions qui méritent d'être davantage développées. Je saisis donc cette occasion pour en proposer des fonnulations queje regrouperai dans trois rubriques: (i) la question de la surdétennination et celle de la sous- détermination; (ii) la question du rapport entre révolution sociale etrévolution culturelle ; (iii) la question des métamorphoses de la loi de la valeur. Fouad Nohra a abordé dans son ouvrage les deux premières de ces questions. Je crois utile d'y ajouter la troisième. Prises ensemble, mes propositions dans ces domaines aideront peut-être à mieux reformuler la question fondamentale qui nous hante tous: quel avenir pour le capitalisme? Comment aller au-delà? 11 I Surdétermination ou sous-détermination? Le concept de surdétermination, avancé par Althusser comme on le sait, procède directement de sa conception structuraliste des systèmes sociaux. Il suggère, au moins implicitement sinon explicitement, que les déterminismes qui opèrent parallèlement dans lesdifférentes instances de la réalité sociale, sont convergents, parce qu'ils contribuent tous et simultanément à la fois à la reproduction du système, à son adaptation aux exigences de l'évolution et à la crise qui oblige à son dépassement. Le déterminisme économique, et ceux qui régissent le politique, l'idéologique, le culturel, vont dans le même sens et par conséquent "surdéterminent" le mouvement. Si donc une transformation est devenue nécessaire économiquement, elle l'est aussi poli tiq uement, idéologiquement, culturellement, et vice versa. Et si l'on accepte que l'économique soit déterminant en dernière instance, la surdétermination peut aisément inspirer une lecture économiciste de l'histoire dans laquelle les autres instances s'ajustent aux exigences de l'économique. C'est certainement une intetprétation possible du marxisme, et je n'aurai pas l'outrecuidance de lui refuser cette qualité, pour la juger "déviationniste" ou pire "hérétique", par exemple. Mais ce n'est pas la mienne, pour deux raisons au moms. La première est que je ne crois pas correct de poser la question des rapports entre différentes instances dans des termes analogues pour toutes les étapes de l'histoire. Je l'ai dit et répété souvent: l'autonomie de l'économique est propre au capitalisme, tandis que dans les systèmes tributaires il est subordonné au politique. Cette observation n'est peut-être pas incompatible avec la théorie althussérienne, et certains de ses élèves l'ont intégrée dans la construction de leur maître, en proposant de distinguer la détermination en dernière instance de la dominance. Je crois cette proposition utile, je l'ai retenue moi-même précisément pour formuler la différence qui sépare les systèmes tributaires (où le politique est dominant) du 12 capitalisme (ou l'économique est dominant). Tout cela est certainement bien connu de ceux qui auraient lu ce que j'ai écrit à ce sujet. Je ne m'y attarde pas. La seconde raison est, par contre, totalement incompatible avec le structuralisme althussérien et partant avec son concept de surdétermination. Dans la thèse que je défends, chacune des instances est commandée par une logique qui lui est propre, que son statut soit celle de déterminante en dernière instance (l'économique) ou de dominante, (le politique dans les systèmes tributaires, l'économique dans le capitalisme, le culturel à mon sens dans l'avenir communiste). Ces logiques propres sont autonomes et pas nécessairement, encore moins spontanément, complémentaires. Elles entrent donc dans des conflits fréquents et a priori on ne peut prévoir laquelle l'emportera. Marx a, à mon avis, parfaitement analysé la logique économique du capitalisme (l'accumulation) en la percevant comme son caractère dominant, c'est-à-dire les canaux par lesquels cette dernière parvient généralement à s'imposer aux logiques du politique, de l'idéologique et du culturel. J'ai dit par contre que ni Marx, ni les marxismes historiques n'ont proposé des analyses aussi puissantes concernant les logiques des autres instances etje ne crois pas non plus qu'on ait fait des progrès importants dans ces domaines hors du champ du marxisme. Le conflit des déterminismes par lesquels s'expriment les logiques propres des différentes instances donne à l'histoire un degré d'incertitude qui lui est propre, et la distingue donc des domaines régis par les lois de la nature. Ni l'histoire des sociétés ni celle des individus ne sont "programmées". La liberté se définit précisément par ce conflit des logiques qui permet le choix entre différentes alternatives possibles. Au concept de surdétermination j'oppose donc celui de sous- détermination. Est-ce à dire que les sociétés soient incohérentes? Pas du tout; elles sont toujours cohérentes dans ce sens que le conflit des logiques (la sous-détermination) trouve toujours une solution (par la soumission de certaines logiques à d'autres), mais une solution parmi plusieurs possibles. Les luttes sociales, politiques, idéologiques, culturelles façonnent donc 13

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