ebook img

Théorie algébrique des systèmes à événements discrets PDF

62 Pages·1995·0.518 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Théorie algébrique des systèmes à événements discrets

Cours ´ ´ THEORIE ALGEBRIQUE DES ` ` ´ ´ SYSTEMES A EVENEMENTS DISCRETS Guy Cohen CentreAutomatiqueetSyste`mes E´coledesMinesdeParis,Fontainebleau & INRIA,Rocquencourt 1995 Avertissement Ce cours est issu de recherches commence´es en 1981 au sein d’un groupe de travail a` l’INRIA- Rocquencourt,groupequis’estdonne´plustardlenomdeMaxPlus. Ontparticipe´ouparticipenttoujours a` cegroupeendehorsdel’auteur: Jean-PierreQuadrat,MichelViot,PierreMoller,RamineNikoukhah, Ste´phane Gaubert, Marianne Akian. D’autres chercheurs ont contribue´ ailleurs au de´veloppement de cettethe´orie. Uneassezgrandepartdecestravauxestrelate´edansunlivreparuenseptembre1992(cf. [4]). Onytrouveraunebibliographiepluscomple`tequelalisteci-dessousquiconcerneplutoˆtdessujets connexes au pre´sent cours que le cours lui-meˆme. Les notes ci-apre`s constituent un bref compte-rendu del’essentieldecequipeuteˆtretraite´ danslevolumeducoursoral. Desde´veloppementspluscomplets pourronteˆtretrouve´sdans[4]etd’autresre´fe´rencesplusre´centes. Re¶fe¶rences 1. G.Birkhoff.LatticeTheory.Amer.Math.Soc.Coll.Pub.,Providence,1967(3rdEd.). 2. T.S.BlythandM.F.Janowitz.ResiduationTheory.PergamonPress,Oxford,England,1972. 3. P.Chre´tienne.LesRe´seauxdePe´triTemporise´s.The`sed’e´tat,Universite´ deParis6,Paris,France,1983. 4. F. Baccelli, G. Cohen, G.J. Olsder, J.-P. Quadrat. Synchronization and Linearity — An Algebra for Discrete EventSystems.Wiley,New-York,1992. 5. R.A. Cuninghame-Green. Minimax Algebra. Number 166 in Lecture Notes in Economics and Mathematical Systems.Springer-Verlag,Berlin,Germany,1979. 6. P.DubreiletM.L.Dubreil-Jacotin.Lec¸onsd’Alge`breModerne.Dunod,Paris,France,1964. 7. M.GondranandM.Minoux.Linearalgebraindioids: asurveyofrecentresults.AnnalsofDiscreteMathematics., 19:147–164,1984. 8. M.GondranetM.Minoux.GraphesetAlgorithmes.Eyrolles,Paris,1979. 9. JamesL.Peterson.PetriNetTheoryandtheModelingofSystems.PrenticeHall,EnglewoodCliffs,N.J.07632, USA,1981. ii Table des Matie(cid:181)res Re´fe´rences i 1. Ge´ne´ralite´ssurlessyste`mesa` e´ve´nementsdiscrets(SED) 1 1.1. Classesdesyste`mes 1.2. Caracte´ristiques 1.3. Proble`mes 1.4. Approchesetme´thodes 2. Ne´cessite´ d’unenouvellearithme´tique,dio¨ıdes 5 2.1. Unenouvellefac¸ondecompter 2.2. L’alge`bredesdio¨ıdes 2.3. Autresphe´nome`nesmettantenjeul’alge`bredesdio¨ıdes 3. Introductionauxre´seauxdePetri(RdP) 11 3.1. Ge´ne´ralite´s 3.2. Graphesd’e´ve´nements 3.3. Approchedelamode´lisationbase´esurlesressources 4. Graphesetmatrices 17 4.1. Graphesoriente´s 4.2. Repre´sentationsmatriciellesdesgraphesvalue´s 4.3. Matricedetransition 4.4. Ope´rationssurlesgraphesetmatrices 5. Re´solutiondese´quations x D Ax 'bdansundio¨ıde 21 5.1. Casd’undio¨ıdecomplet 5.2. Casdedio¨ıdesnoncomplets 6. Miseene´quationsdesgraphesd’e´ve´nementstemporise´s 23 6.1. Dateurs,domainee´ve´nementieletalge`breZ max 6.2. Compteurs,domainetemporeletalge`breZ min 6.3. Syste`mescontinusmin-oumax-line´aires,analogieavecdesgraphesd’e´ve´nements 7. Transforme´esen(cid:176) et– etmatricedetransfert 30 7.1. Transforme´esen(cid:176) et– 7.2. Matricedetransfert 7.3. Conditionsinitialesnoncanoniques 7.4. Exempled’utilisationdelamatricedetransfert 8. Valeurspropresetvecteurspropresdessyste`mesautonomes 33 8.1. Fermeturedelaboucleetsyste`meautonome 8.2. Interpre´tationduproble`medevaleurpropreetquestions 8.3. Existencedevaleurpropre/vecteurpropre 8.4. Structuredel’ensembledesvecteurspropres 8.5. Ite´re´es Ak d’unematriceirre´ductible. Pe´riodicite´ delare´ponseimpulsionnelle. 8.6. A` proposdesalgorithmesdecalculdevaleurspropres 8.7. Valeurspropresge´ne´ralise´es 9. Stabilisationparfeedbacketoptimisationderessources 42 9.1. Stabilisationparfeedback 9.2. Pre´servationdelavitesseintrinse`quedusyste`me 9.3. Optimisationderessources 9.4. Exemples iii 10. Repre´sentationdesgraphesd’e´ve´nementstemporise´sdansundomaine2D 46 10.1. Unecomparaisondesrepre´sentationsdateursetcompteurs 10.2. “Filtrage”destrajectoiresmonotones 10.3. Passagea` larepre´sentation2D 11. Rationalite´,re´alisabilite´,pe´riodicite´ 56 11.1. Rationalite´,causalite´ 11.2. Re´alisabilite´,polynoˆmialite´ 11.3. Pe´riodicite´ 11.4. The´ore`mefondamental 12. Datesauplustard 58 1 1. Ge¶ne¶ralite¶s sur les syste(cid:181)mes a(cid:181) e¶ve¶nements discrets (SED) Le vocable “syste`mes (dynamiques) a` e´ve´nements discrets”1 est relativement re´cent (moins de dix ans)etrecouvreunchampderecherchesencoreassezdiverses,maisquicherchenta` sefe´de´rersousce drapeau. Cedomaineestactuellementtre`sactif,faitl’objetdenombreusesmanifestationsscientifiques, etade´ja` sonproprejournalspe´cialise´2. 1.1. Classesdesyste`mes. Alorsquelathe´orieclassiquedessyste`mes“continus”(ycomprisentemps discret) et de l’Automatique s’inte´resse a` des syste`mes “naturels” obe´issant essentiellement aux lois de la Physique, et descriptibles par des e´quations diffe´rentielles ou aux de´rive´es partielles (ou leur discre´tisationapproche´eentemps),levocableSEDrecouvredessyste`mese´galementdynamiques,mais dontladynamiquee´chappetotalementa`cegenrededescription. Enre´alite´,c’estplutoˆtleniveaudescriptif auquelonseplacequiesta`lasourcedecetteimpossibilite´: aulieudes’inte´resseraude´roulementcontinu des phe´nome`nes, on ne se soucie que des “de´buts” et des “fins” de ces phe´nome`nes (les “e´ve´nements discrets”)eta` leurenchaˆınementdynamique,logiqueoutemporel. Cessyste`mes,ge´ne´ralementfabrique´sparl’homme,ontunepartcroissante,voirepre´ponde´rante,dans l’e´conomiemoderne. Pourtant,surleplandelathe´orie,ilnebe´ne´ficiaientpasjusqu’a` re´cemmentd’un “statut”etd’uneconceptualisationcomparablesaceuxdessyste`mescontinus. Deplus,ilse´taientplutoˆt e´tudie´sparlaRechercheOpe´rationnellequeparl’Automatique. Envoiciquelquesexemples. 1.1.1. Syste`mesdeproduction,ateliersflexibles. Lesme´thodesdeproductionmanufacturie`remodernes sesontoriente´esversdesateliersorganise´senre´seauxdemachinesmulti-taˆchesa`laplacedesanciennes “lignes de transfert” rigides de machines mono-taˆche. Cette organisation, qui permet la production simultane´edepetitesoumoyennesse´riesenrespectantdesratiosdeproduction,conduita` dessyste`mes plussouplesmaisbeaucoupplusdifficilesa` ge´rer. 1.1.2. Syste`mes informatiques. On vise la` tout type de syste`me, des plus microscopiques comme une “puce”spe´cialise´eentraitementdesignal,jusqu’auxplusmacroscopiquescommeunre´seauinternational d’ordinateurscommuniquantparsatellites. 1.1.3. Re´seaux de communication, de transport. Te´le´phone ou re´seau SNCF sont des exemples de situationou` desmessagesoudestrainsdoiventemprunterlesmeˆmesvoiessanssete´lescoper. 1.1.4. Planification de taˆches. La gestion d’un chantier de construction ou d’un projet quelconque ne´cessitel’articulationdetaˆchesdontcertainespeuventsede´roulerenparalle`le,c’est-a`-diresansordre pre´e´tabli,alorsqued’autressupportentdescontraintesdepre´ce´dence3. Cestaˆchespeuventfaireappela` desressourcescommunes(hommes,machines). 1.2. Caracte´ristiques. La plupart des syste`mes e´nume´re´s ci-dessus pre´sente les caracte´ristiques com- munessuivantes. 1.2.1. Paralle´lisme. Denombreuxe´ve´nementspeuventsede´roulersimultane´mentetinde´pendamment dansdiversespartiesdusyste`me. 1.2.2. Synchronisation. L’accomplissementdecertainse´ve´nementsne´cessiteladisponibilite´simultane´e deplusieursressourcesoulave´rificationsimultane´edeplusieursconditions. Lafind’une´ve´nementen- traˆıne l’apparition simultane´e de plusieurs autres e´ve´nements. Par exemple, pour qu’une conversation te´le´phonique ait lieu, il faut qu’une ligne soit disponible pour acheminer l’appel et que les deux inter- locuteursaientde´croche´. Lafindelaconversationmarquelalibe´rationdelaligne,etlefaitquelesdeux interlocuteurs peuvent de´sormais vaquer a` d’autres occupations. De telles conside´rations peuvent eˆtre reprisesparexemplea` proposd’unatelierflexible. 1enAnglais,“DiscreteEvent(Dynamic)Systems”—DEDS 2JournalofDiscreteEventDynamicSystems: TheoryandApplications,KluwerAcademicPublishers 3danslaconstructiond’unimmeuble,ilvautmieuxconstruireledeuxie`mee´tageapre`slepremier! 2 1.2.3. Concurrence. Certains e´ve´nements excluent l’apparition simultane´e d’autres e´ve´nements. Par exemple, une machine ne peut travailler que sur une seule pie`ce a` la fois. A` la SNCF, les voies sont divise´es en tronc¸ons appele´s “cantons”. Le “cantonnement” consiste a` exclure par un syste`me de feux rougeslapre´sencesimultane´ededeuxtrainssurlemeˆmecanton. Surunbusd’ordinateurnonmultiplexe´, unseulmessagepeuttransitera` lafois. 1.3. Proble`mes. Ce qui suit est une liste de proble`mes-type souleve´s par la conception, la re´alisation, laconduiteoulagestion,l’optimisationdecessyste`mes. 1.3.1. Spe´cification. Avant de concevoir un syste`me, il faut dire ce qu’on veut lui faire faire, quel doit eˆtre sa “re´ponse” dans un certain nombre de situations-type, etc. Il se pose donc de´ja` un proble`me de langagedanslequelcesdesideratatrouverontuneexpressionpre´cise(etdoncve´rifiableaposteriori). 1.3.2. Conception, architecture. Une fois spe´cifie´ le comportement fonctionnel du syste`me, il faut le concevoir, notamment du point de vue de son architecture : composants, agencement et articulations, me´canismesdesynchronisationetd’exclusion. 1.3.3. Validationlogique. Ilfautensuiteve´rifierquelesyste`meainsiconc¸ure´pondbienauxspe´cifications de´sire´es,etqu’iln’engendrepasd’autrescomportementsinde´sirables. Lacastypiqueestle“deadlock”: pourcommencer,PierreattendquePaulcommence,celui-ciattendqueJacquescommence,maisJacques attendquePierrecommence. Unbelexemplededeadlockestdonne´ a` laSNCFparle“fameuxtriangle de Gagny” repre´sente´ sche´matiquement par la Figure 1. Si on laisse trois trains s’engager dans la Figure 1. LetriangledeGagny configuration indique´e, c’est le blocage. Le me´canisme de feux rouges devra e´viter d’atteindre cet e´tat dusyste`me. 1.3.4. E´valuationdeperformance. A` cettee´tape, lanotiondetemps, jusquela`, absenteintervient. On cherchealorsa` re´pondrea` desquestionsdutype: combiend’e´ve´nementsd’untypedonne´ seproduisent en une heure, a` quelle date se produira le n-ie`me e´ve´nement, etc.? Par exemple, pour un syste`me informatique spe´cialise´ en annulation d’e´cho sur le signal de parole transmis a` partir d’une salle de te´le´confe´rence,ilfautve´rifiersilavitessedetraitementdusignalestcompatibleaveclavitessenormale d’e´locution. 3 1.3.5. Ordonnancement. L’ordonnancement a pour but d’e´tablir des politiques de priorite´, de routage, etc., destine´es a` re´soudre les proble`mes pose´s par les phe´nome`nes de concurrence. Il est clair que la performanceglobaled’unsyste`mepeutde´pendredelafac¸ondontcesphe´nome`nesauronte´te´arbitre´s. A` la limite,lapolitiqued’ordonnancementelle-meˆmepeuteˆtrelacausededeadlocks(etdoncdeperformances “infiniment”mauvaises). 1.3.6. Optimisation, dimensionnement. L’ordonnancement peuteˆtre un premier “levier” d’une optimi- sation de performance. Mais de`s le choix de l’architecture, on risque d’avoir e´ventuellement engage´ de fac¸on assez de´terminante la performance du syste`me. A posteriori, on peut essayer d’ame´liorer les performances en dupliquant (ou en n-pliquant) certaines ressources (machines, serveurs, buffers, etc.), mais ceci n’a ge´ne´ralement de sens que sous une contrainte de budget donne´, ou de couˆt a` minimiser. Autre exemple : pour un “chip” spe´cialise´, une certaine surface de silicium est disponible ; comment l’utiliseraumieuxpouravoirlaperformanceoptimale? Doit-onrajouterdesbuffers(effet“pipe-line”), unbus,undeuxie`memultiplieur,etc.? Commeladiscussionvientdelesugge´rer,lasuitedequestionsci-dessusn’estpasenge´ne´ralre´solue se´quentiellementenuneseulepasse,maisbienparunede´marcheite´rative. 1.4. Approchesetme´thodes. Onciteiciquelquesunesdesapprocheslesplususuellesdansl’e´tudedes SEDsenpre´cisantleurchampd’application. 1.4.1. Simulation“pare´ve´nements”surordinateur. Ils’agitdereproduiresurunordinateur,e´ventuelle- ment avec l’aide de langages de programmation spe´cialise´s pour la simulation, le de´roulement de l’“histoire” du syste`me : le temps courant est e´grene´ et les e´ve´nements a` venir sont stocke´s dans une pilejusqu’a` cequelesconditionssoientre´uniespourqu’ils“seproduisent”etsortentdelapile. Toutes sortes de compteurs et d’outils statistiques peuvent eˆtre “branche´s” sur une telle simulation. Ce genre d’approchen’aaprioridelimitesqueparlacomplexite´ duprogrammea` e´crireetletempsd’exe´cution. Cependant, c’est une me´thode “aveugle” ou “boˆıte noire” en ce sens qu’il n’y a pas de compre´hension analytique de la relation entre les entre´es (les choix faits a priori) et les sorties (les re´sultats observe´s), saufa` de´pouillerdestonnesdelistingpermettantdesuivrelede´roulementdese´ve´nementspasa` pas,ce quiestrarementpraticable. 1.4.2. Approche “Pertubation Analysis” (PA). Cette approche tourne´e vers l’optimisation n’est pas a` proprementparlerunedescriptionnouvelledesSEDsmaisplutoˆtunetechniquedecalculdesensibilite´ de certaines grandeurs par rapport a` certains parame`tres. On doit s’appuyer sur une premie`re trajec- toire nominale obtenue par simulation ou par tout autre moyen. Sans re´pe´ter la simulation pour une valeurle´ge`rementdiffe´rented’unparame`tre,oncherchea` e´valuerlesmodificationsdelatrajectoirequi re´sulteraient d’une petite modification de ce parame`tre. On obtient ainsi par diffe´rence finie une sorte de“gradientstochastique”susceptibled’eˆtreutilise´ enoptimisationdansl’algorithmeite´ratifdumeˆme nom. 1.4.3. Re´seauxdefilesd’attente. Lesyste`meestmode´lise´ entermesdeserveursetdeclientsenattente danslesfilesdevantlesserveurs. Lesclientscirculentd’unefilea` uneautreapre`savoirrec¸uunservice. Les temps de service sont ale´atoires et obe´issent a` des lois de probabilite´ donne´es. Il existe un certain nombre de re´sultats analytiques montrant que, sous certaines conditions, la loi conjointe p.x ;:::;x / 1 n deslongueursfx g denfilesenre´gimestationnairepeuts’e´criresous“formeproduit”,c’est-a`-dire i iD1;:::;n Y n p.x ;:::;x / D p .x / ; 1 n i i iD1 ce qui est a priori surprenant puisque les variables ale´atoires x sont loin d’eˆtre inde´pendantes. On i parle alors de “re´seaux jacksoniens”. Cependant, ce type de re´sultat ne´cessite des hypothe`ses souvent 4 irre´alistes(e.g. tempsdeservicepoissoniens4,pasdeblocageduserviceamontparsaturationdelafile d’attenteaval,etc.). Ilexisteaussidestentativesd’extensionsdecettethe´oriepardesre´sultatsapproche´s. Cependant,ilfautconside´rercesapprochescommedesoutilsd’e´valuation“enmoyenne”etsurlelong terme,plutoˆtquecommedeve´ritablesoutilsd’e´tudedephe´nome`nesdynamiques. 1.4.4. Automates. On fait ici allusion a` des extensions de la the´orie des automates par le point de vue “commande”desautomaticiens. Unautomatereconnaˆıt,ouengendre,unlangagequiestl’ensembledes “mots”(trajectoires)forme´sdesuitesordonne´esde“lettres”(associe´esauxe´tatsdel’automate)qu’ilest susceptibledeproduireenconside´ranttouteslestransitionspossiblesentree´tats. Lacommandeconsistea` limiterlelangageauplusgrandsous-langagecontenudansunvocabulairedonne´(concre`tement,celuiqui e´viteles“grosmots”,c’est-a`-direlessuitesd’e´ve´nementsoulese´tatsinde´sirables)enayantlapossibilite´ d’inhibercertainestransitions. Cette the´orie est actuellement bien adapte´e a` l’e´tude de l’aspect logique du fonctionnement, des questionsdevalidation,etc. Parcontre,elleaplusdemala`incorporerl’aspectquantitatifdel’e´valuation deperformance. 1.4.5. Re´seaux de Petri (RdP). Les RdP sont un langage graphique de description des phe´nome`nes de synchronisation et de concurrence. Les RdP temporise´s permettent de plus de prendre en compte les aspects “e´valuation de performance”. Un certain nombre de proprie´te´s des syste`mes ainsi de´crits (invariantsaucoursdufonctionnement,pre´sencededeadlocks,etc.) peuventeˆtree´tudie´esdanscecadre. En temps que langage graphique, les RdP ont sur le plan pratique les avantages et les inconve´nients decetypederepre´sentation: concisionetclarte´ pourdessyste`messimples,difficulte´ d’utilisationpour dessyste`mesatteignantuncertainniveaudecomplexite´. Danscecas,a` l’instardes“blocs-diagramme” utilise´sparlesautomaticienspourde´criregraphiquementlessyste`mescontinus,uneapprochehie´rarchise´e (proce´dant par zooms successifs sur des parties du syste`me de plus en plus de´taille´es) est hautement recommandable. Dans ce cours, nous nous servirons des RdP comme outil de repre´sentation agre´able a` utiliser pour de´crire rapidement des sche´mas simples. De meˆme que l’alge`bre des fonctions rationnelles permet de plaquersurlesblocs-diagramme,etdanslecasdesyste`mesline´airesstationnairesdedimensionfinie,une structuredecalculdealge´brique(calculsurlesfonctionsdetransfert)permettantdeprendrelerelaisde l’outilgraphique,demeˆmeonpeutvoirl’objetdececourscommeunede´marchevisanta`plaquersurune sous-classe de RdP temporise´s (ceux qui apparaˆıtront comme line´aires stationnaires dans une certaine alge`bre)unestructuredecalculalge´briqueentouspointsanaloguea` celledesfonctionsdetransfert. 1.4.6. Langages de programmation paralle`le/temps re´el. Un certain nombre de ces langages informa- tiques(Occam,Este´rel,Signal,Lustre,::: )peuventaussieˆtrevuscommedeslangagesdespe´cification, voire de validation logique, des SEDs. Cependant la notion d’e´valuation de performance est pour l’essentielabsentedecetyped’approche. 1.4.7. Mode`les dynamiques alge´briques. C’est l’objet de ce cours de proposer une description de cer- tainesclassesdeSEDs,prenantencomptel’aspectquantitatif(e´valuationdeperformance),ets’appuyant surdesmode`lesmathe´matiquestouta` faitanaloguesauxmode`lesutilise´senAutomatique. Cependant, ondevrapourcelae´carterlesphe´nome`nesdeconcurrence(suppose´sde´ja` arbitre´spardespolitiquesde priorite´,d’ordonnancement,etc.) pourselimitera`lapriseencomptedesphe´nome`nesdesynchronisation. 4Ilfautuntempsquasimentde´terministepourperceruntroudansunetoˆleoupoureffectueruneadditiondans uncalculateur. Certesunemachinepeuttomberenpanne,maiscese´ve´nementssont,onl’espe`re,assezrares,et entre deux pannes, la description stochastique semble inapproprie´e dans ce cas. Elle le sera d’autant moins que l’on s’inte´ressera a` des phe´nome`nes moins microscopiques et plus globaux comme la dure´e d’une conversation te´le´phonique. 5 2. Ne¶cessite¶ d’une nouvelle arithme¶tique, dio˜‡des 2.1. Unenouvellefac¸ondecompter. 2.1.1. Phe´nome`nes cumulatifs et alge`bre usuelle. Le calcul diffe´rentiel ou plutoˆt inte´gral de´crit des phe´nome`nescumulatifs(unre´servoirquiseremplitouquisevide): lanotiond’“addition”correspond a` l’ope´rateur C habituel. Si on s’inte´resse a` la production de bicyclettes, on dira : 6 kg pour le cadre C 600 g pour les roues D 6,6 kg pour la bicyclette. On remarque qu’il ne faut additionner que des grandeursdemeˆmenature(dimensionphysique)etlesexprimerdanslameˆmeunite´avantdepouvoirles additionner. 2.1.2. Phe´nome`nes de rendez-vous, de synchronisation, d’assemblage, de me´lange ::: et alge`bre des dio¨ıdes. Si on s’inte´resse a` nouveau a` la production de bicyclettes, on peut dire qu’une bicyclette est la “somme” d’une paire de roues et d’un cadre Cette nouvelle “somme”, note´e ' pour la distinguer Figure 2. Assemblagedebicyclettes du C habituel, correspond a` l’ope´ration d’assemblage. On notera que l’on se permet alors d’“ajouter” des “torchons et des serviettes”, des chevaux et des cavaliers, des paires de roues et des cadres, etc., c’est-a`-diredesgrandeursnes’exprimantpasdanslesmeˆmesunite´s. Siona2pairesderoueset1cadre, onnepeutfabriquerqu’uneseulebicyclette,donc 1'2 D 1 etplusge´ne´ralement a'b D min.a;b/ : Si on s’inte´resse maintenant a` la date t de fabrication de la n-ie`me bicyclette, celle-ci sera calcule´e n commemax.(cid:181) ;¿ /ou` (cid:181) estladatededisponibilite´ delan-ie`mepairederouestandisque¿ repre´sente n n n n ladatededisponibilite´ dun-ie`mecadre. Sionestquatrepourfaireunbridge,c’estl’heured’arrive´edu quatrie`mepartenairequide´terminel’heuredede´butdelapartie. On le voit, les ope´rateurs tels que min ou max interviendront5 a` chaque fois que l’on conside`re des phe´nome`nes d’assemblage, de rendez-vous, ou plus ge´ne´ralement de synchronisation de plusieurs conditions. Deplus,cettesituationn’estpaspropreaucasdiscretetlesphe´nome`nesdeme´langeencontinu de fluides par exemple donnent lieu aux meˆmes ope´rateurs (combien produit-on l’instant t de litres de peinture rose si celle-ci est obtenue par me´lange dans la proportion un pour un de peintures blanche et rouge,etquel’ondisposel’instantt de x.t/etde y.t/demi-litresdecescouleursrespectivement?). En dehors de l’ope´rateur min ou max, on aura aussi besoin de l’ope´rateur C habituel (phe´nome`nes cumulatifsusuels)danslamesureoulaquantite´produitea`l’instantt estlasommedesquantite´sproduites auxinstantsante´rieurs,ouqueladatedefineste´galea` ladatedede´butCunedure´e. 5minlorsqu’ils’agiradequantite´s,maxlorsqu’ils’agiradedates 6 2.2. L’alge`bredesdio¨ıdes. 2.2.1. Axiomatique. Un dio¨ıde est un ensemble muni de deux ope´rations internes note´es ' et › et D appele´es“addition”et“multiplication”respectivement,tellesque l’additionestassociative: .a›b/'c D a'.b'c/; l’additionestcommutative: a'b D b'a ; l’additionadmetune´le´mentneutre: note´ " etappele´ “ze´ro”: a'" D a ; lamultiplicationestassociative: .a›b/›c D a›.b›c/; lamultiplicationadmetune´le´mentneutre: note´ eetappele´ “identite´”: a›e D e›a D a ; lamultiplicationestdistributiveparrapporta` l’addition: a›.b'c/ D .a›b/'.a›c/ etidempourlamultiplicationa` gauche; leze´roestabsorbantpourlamultiplication: "›a D a›" D " ; l’additionestidempotente: a'a D a. Comme en alge`bre usuelle, le signe multiplicatif sera parfois omis. Le dio¨ıde est dit commutatif si la multiplicationestcommutative. Onparleradesous-dio¨ıded’undio¨ıdepourunsous-ensemblestablepar 'et›(6)etcontenant" ete. 2.2.2. Quelquesexemples. (1) N ;Z ;Q ;R : il s’agit des ensembles N;Z;Q;R; augmente´s de l’e´le´ment ¡1 (qui max max max max joueleroˆlede")avec' D maxet› D C. Exercice1. Ve´rifiertouslesaxiomes. A` quoieste´gale? Pourquoinepasprendreplutoˆt' D C et› D max? Pourquoinepassecontenterde" D 0danslecasdeN ?. max (2) Z : onremplace' D maxpar' D mindansZ et¡1parC1. min max (3) Dio¨ıdes de parties de Rn : on conside`re la collection des parties de Rn (y compris ? et Rn lui-meˆme)quel’onnotSe2Rn, etonpose' D [et› D C(sommevectorielledeparties: ona parexemple AC B D fx C Bgou` x C B estletranslate´ de B parlevecteur x). x2A Exercice2. Ve´rifier les axiomes. Montrer que R est isomorphe au sous-dio¨ıde des demies- max droites]¡1;x]deRmunide' D [et› D Cenpre´cisantcetisomorphisme. (4) Alge`bredeBoole: ve´rifierquec’estundio¨ıde(leplussimpledesdio¨ıdes,hormisledio¨ıdetrivial re´duita`‡f"g). · (5) Dio¨ıde R;max;min : onapose´ R D R[f¡1g[fC1get' D max,› D min. Ve´rifierles ¡ ¢ axiomes. Conside´rerdemeˆme 2Rn;[;\ . 2.2.3. Dio¨ıdes matriciels. A` partir d’un dio¨ıde “scalaire” (mais n’importe lequel des exemples ci- D dessus peut eˆtre conside´re´ comme le dio¨ıde scalaire de de´part), on peut obtenir un dio¨ıde “matriciel” en conside´rant les matrices carre´es de taille n a` coefficients dans et en munissant cet ensemble de la D sommeetduproduitmatricielsusuels: ¡ ¢ ¡ ¢ Mn A D A ; B D B ; .A' B/ D A ' B ; .A› B/ D A › B : ij ij ij ij ij ij ik kj kD1 Exercice3. Montrer que cette structure obe´it bien aux axiomes des dio¨ıdes. Donner l’expression de " et celle de e dans ce nouveau dio¨ıde7 Donner l’expression du produit matriciel avec les notations de l’alge`breusuellelorsque D R . D max Observerqueledio¨ıdematricielassocie´a`undio¨ıdescalairecommutatif n’estpasenge´ne´rallui-meˆme commutatif. Onreviendrasurl’interpre´tationducalculmatricielenliaisonaveclesgraphesvalue´s. 6i.e.lasommeetleproduitdedeuxe´le´mentsdusous-ensembleappartiennentaussiausous-ensemble 7Danscecours,onnoteratoujours"etelese´le´mentsneutresde'et›,quelquesoitledio¨ıdeconside´re´.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.