ebook img

Textes de Lutte 1984-1985 PDF

189 Pages·1988·3.441 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Textes de Lutte 1984-1985

COMBAT COMMUNISTE textes pour le débat dans le mouvement révolutionnaire Comité de Paris « Domingos Teixero » pour le Parti Communiste Révolutionnaire (Marxiste­Léniniste) ____________________   Cellules Communistes Combattantes TEXTES DE LUTTE 1984­1985   __________ Distribué par l’A.P.A.P.C. (Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes) et par les éditions Correspondances Révolutionnaires, le livre Textes de Lutte, édité à Bruxelles en Octobre 1988, réuni les communiqués des C.C.C. de 1984­1985 ainsi que le texte de Frédéric Oriach sur la lutte armée déjà publié sur ce site. __________   TABLE DES MATIÈRES Principales notes et abréviations. Préface LES SOURCES CONSTITUTIVES DES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES _____ PREMIÈRE CAMPAGNE ANTI­IMPÉRIALISTE DE OCTOBRE (2 octobre 1984­15 janvier 1985) Action contre Litton International ­ Litton Business Belgium. Evere, le 2 octobre 1984. Mise en garde. Action contre M.A.N. Truck and Bus. Dilbeek, le 3 octobre 1984. Action contre le Q.G. de Honeywell Europe. Evere, le 8 octobre 1984. Quelques mises au point nécessaires. Les 4, 5 et 6 octobre 1984. Actions contre la Fondation Int. Jean Rey ­ Centre Paul Hymans et un siège du C.V.P. Ixelles et Gent, les 15 et 17 octobre 1984. Réflexions d’actualité : la bourgeoisie et les révisionnistes ont peur de notre politique, ou le G.I.A. justifie ses subsides. Action contre un centre de télécommunications périphérique à la base aérienne de Bierset. Bierset, le 26 novembre 1984. Action contre le réseau des oléoducs de l’O.T.A.N. (C.E.P.S.). Clabecq­Gibecq, Glons, Gastuche, Ensival, le 11 décembre 1984. Une précision. Action contre un centre de l’O.T.A.N. Sint­Stevens Woluwe, le 15 janvier 1985. _____ NOUS DÉTRUISONS LE SIÈGE DU PATRONAT er (1  mai 1985) Action contre la Fédération des Entreprises de Belgique (F.E.B./V.B.O.). er Bruxelles, le 1  mai 1985. « Documents du Premier Mai » : À propos de la lutte armée. Annexe 1 : Lettre ouverte aux militants de base de P.T.B et aux autres. Annexe 2 : Réponses concrètes à des questions concrètes. Action contre la « Direction Supérieure de la Logistique et des Finances de la Gendarmerie ». Woluwé­St­Pierre, le 6 mai 1985. _____ CAMPAGNE KARL MARX (8 octobre 1985­...) Action contre le siège principal d’Intercom. Bruxelles, le 8 octobre 1985. Action contre Fabrimétal et l’Office des Contributions directes. Charleroi, le 12 octobre 1985. Action contre quatre importants centres de l’oligarchie financière. Etterbeek, Charleroi, Leuven, les 4 et 5 novembre 1985. _____ CAMPAGNE PIERRE AKKERMAN Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit­bourgeois (19 octobre­6 décembre 1985) Action contre un « Bureau d’information des Forces Armées ». Namur, le 19 octobre 1985. Action contre la direction petite­bourgeoise du mouvement pacifiste. Uccle, le 20 octobre 1985. Action contre le Q.G. européen de Motorola Corp. Watermael­Boitsfort, le 21 novembre 1985. Action contre la Bank of America. Antwerpen, le 4 décembre 1985. Actions internationalistes contre le réseau et le Q.G. du C.E.P.S. Petegem­Versailles, le 6 décembre 1985. Lettre aux Travailleurs, Travailleuses, Camarades en France. __________   Principales notes et abréviations A.B.L. : Armée Belge / Belgische Leger B.S.R. : Brigade de Surveillance et des Recherches (de la Gendarmerie) C.N.A.P.D. : Comité National Action Paix et Développement, principale organisation pacifiste petite bourgeoise (francophone) er C.V.P. : Christelijke Volkspartij, parti social­chrétien flamand, 1  parti du pays ECOLO : parti écologiste francophone, représenté au parlement F.E.B. : Fédération des Entreprises de Belgique (V.B.O. en flamand), fédération patronale GALAND Pierre : président du C.N.A.P.D. G.I.A. : Groupe Interforces Anti­terroriste, collège réunissant des agents des ministères de la justice, de la défense nationale et de l’intérieur GOL Jean : vice­premier ministre et ministre de la justice dans les gouvernements « Martens 5 et 6 », ministre P.R.L. MARTENS Wilfried : premier­ministre, C.V.P. ; les gouvernements « Martens 5 et 6 » sont issus d’une coalition social­chrétienne­libérale au niveau national O.N.Em. : Office National de l’Emploi P.C.B. : Parti Communiste de Belgique, P.C. « historique », a aujourd’hui perdu toute représentation P.O.S. : Parti Ouvrier Socialiste (trotskiste) P.R.L. : Parti Réformateur Libéral (francophone) er P.S. : Parti Socialiste (1  parti francophone) P.T.B. : Parti du Travail de Belgique, ex­T.P.O. ; parti populiste héritier du mouvement Mao des années 70 P.S.C. : Parti Social­Chrétien (francophone) P.V.V. : Partij voor Vrijheid en Vooruitgang, parti libéral flamand S.P. : Socialistische Partij, parti socialiste flamand SPITAELS Guy : président du P.S. V.A.K.A. : Vlaams Aktie Komitee tegen Atoomwapens, direction flamande du mouvement pacifiste petit­bourgeois * * * Préface LES SOURCES CONSTITUTIVES DES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES      L’émergence d’un processus de lutte armée pour le communisme, en Belgique, à l’automne 1984, ne fut certes pas un accident. La dynamique des Cellules Communistes Combattantes, comme expression organisée de cette lutte,  est  née  de  la  convergence  —  et  de  la  rencontre  —  de  plusieurs tendances issues du mouvement historique et politique de la lutte de classe dans ce pays et en Europe.      Toutes les élucubrations (de la propagande bourgeoise la plus grossière, aux politicailleries les plus perverses de la « gauche ») affirmant l’extériorité de  la  ligne  politique  et  de  la  lutte  des  Cellules  vis­à­vis  du  mouvement prolétarien  ne  résistent  pas  un  seul  instant  à  l’analyse  scientifique,  à l’approche matérialiste historique. Nous allons évoquer sommairement, dans cette présentation, les quatre principales tendances qui ont engendré — et porteront encore plus loin dans l’avenir — le processus stratégique de la guérilla révolutionnaire dans ce pays. Nous appellerons ces quatre tendances «  les  sources  constitutives  »  de  la  lutte  des  Cellules  Communistes Combattantes ; elles en sont la légitimité et la raison.      La Belgique, dans son histoire sociale, a été à la pointe des expériences réformistes ; seuls les pays scandinaves, la Hollande, la Suisse et, dans une situation particulière, la R.F.A., ont développé aussi loin, aussi pleinement, cette politique. Celle­ci se caractérise par la gestion pacifique des conflits sociaux, par l’institutionnalisation de la collaboration de classe, pratiques consacrées, chez nous, depuis 1910. Cette époque, en effet, voit coïncider la totale hégémonie politique du Parti Ouvrier Belge dans la classe ouvrière, et la compréhension, par la bourgeoisie, de son intérêt à faire l’économie de conflits sociaux incontrôlés — conflits qui, jusqu’alors, s’étaient déroulés dans  le  contexte  d’une  violence  extrême  —,  en  planifiant  une  série  de « concessions » sociales très vite compensées par une production « sans accroc ».      La seconde série de mesures réformistes date de 1919 — au lendemain de la  première  guerre  mondiale  —,  le  P.O.B.  ayant  fourni  à  la  bourgeoisie, e enjouant un rôle non négligeable dans la trahison de la II  Internationale, toutes les garanties de sa « non­dangerosité », et même de son efficacité dans cette voie. La politique de totale collaboration de classe du P.O.B., puis plus tard du P.S.B., et maintenant des P.S./S.P., ne fut jamais démentie depuis l’obtention du suffrage universel ; et le P.C.B. ne constitua jamais une réelle alternative à cette politique.           Le  réformisme,  sous  sa  forme  moderne  :  la  concertation  sociale systématique, fut organisé... depuis Londres, dès 1943, par les représentants socialistes et les magnats de l’industrie et des banques ; le triomphe de la paix  fut  surtout  le  désarmement  de  la  résistance  antifasciste  et  la transformation de la Belgique en un centre européen pour les multinationales U.S.      L’outil principal grâce auquel la bourgeoisie put mener à bien ses plans, fut l’hégémonie des syndicats réformistes — sur le modèle A.F.L. — au sein du monde du Travail ; citons des chiffres plus ou moins récents : en 1971, 81,3 % des ouvriers étaient syndiqués. Et si des explosions sociales — des grandes grèves de 1960­61 aux grèves de septembre 1983 — ont malgré tout surgi  qui  révélaient  le  fossé  objectif  entre  le  réformisme  et  les  intérêts fondamentaux  du  prolétariat,  jamais  le  caractère  globalement  nuisible  du réformisme n’est apparu avec autant de netteté qu’aujourd’hui. Après une décennie de crise économique, en pleine tendance à la guerre impérialiste, les politiques réformistes sur ces deux questions sont dénoncées par leur stérilité, et, ainsi, tous les partis prônant ces politiques clairement démasqués comme fondamentalement étrangers à la classe et ses intérêts Historiques.           Sur  ces  deux  terrains,  la  crise  économique  et  son  prolongement  : l’imminence d’une nouvelle guerre, la bourgeoisie n’entend pas — et ne peut plus  —  faire  la  moindre  concession  ;  l’austérité  et  le  militarisme  sont désormais synonymes de son pouvoir  et  clés  de  son  existence. Tant  que l’autorité capitaliste régnera, ces tendances s’accentueront. C’est ce cadre général  qui  explique  pourquoi  il  n’y  a  plus  eu  de  réel  accord interprofessionnel depuis 1975, pourquoi les grèves, aussi héroïques soient­ elles, s’essoufflent de sacrifices en échecs, pourquoi les mobilisations anti­ guerre n’ont débouché que sur des défaites répétées !      Chaque mouvement de lutte syndicale, chaque mouvement de refus du bellicisme impérialiste, dans leur impasse globale, démontrent la faillite des politiques réformistes et des méthodes de lutte qui sont leurs ; de fait, en période  de  crise,  le  réformisme  devient  un  choix  délibéré  et  évident d’impuissance et de démission. À partir de cette réalité, à partir du ferment de  sa  contradiction,  à  partir  de  l’impérieuse  nécessité  pour  le  monde  du Travail et ses avants­gardes politiques — les Communistes — de conquérir les méthodes de lutte qui mènent aux victoires, à partir de la perspective de marche révolutionnaire vers le socialisme, VIT LA PREMIÈRE SOURCE CONSTITUTIVE de la lutte des Cellules Communistes Combattantes.      La deuxième source réside dans le bilan critique de quinze années de guérilla révolutionnaire dans les métropoles. Alors qu’à longueur d’années, les  ténors  conjugués  de  la  police  et  de  la  « gauche » nous rebattent les oreilles  de  leurs  malveillantes  calembredaines  quant  à  l’échec  et l’effondrement de la lutte armée dans les centres impérialistes, un regard serein sur la réalité révèle, au contraire même, une expansion permanente de ce processus, et cela, non seulement sous l’angle quantitatif, mais aussi et surtout, sous l’angle qualitatif.      Pendant longtemps, la seule distinction faite parmi les mouvements de guérilla, différenciait, d’une part, les luttes affichant un caractère principal de libération  nationale  —  généralement  de  tradition  historique  —  (Irlande, Euskadi...), et, d’autre part, les luttes révolutionnaires, nées de la rupture d’avec le révisionnisme et le réformisme des P.C., de la crise du mouvement maoiste,  et  dynamisées  par  la  solidarité  avec  les  luttes  de  libération  des peuples opprimés (R.F.A., Italie, Japon...).           Cette  distinction,  au  demeurant  pertinente, péchait pourtant par son manque de discernement quant aux tendances politiques qui s’affirmaient et s’affrontaient  dans  cette  seconde  «  famille  ».  Ces  tendances  diverses, multiples, ont évolué, se sont confrontées, se sont nourries des expériences des  victoires  et  des  défaites,  ont  progressé  de  toutes  les  leçons,  pour s’affirmer, au début des années ‘80, à travers deux lignes principales de plus en plus distinctes : une ligne marxiste et une ligne non­marxiste.      Ce débat politique de fond a traversé l’ensemble des organisations et groupes  menant  la  lutte  armée  anti­impérialiste  en  Europe,  et  cela,  tant d’organisation  à  organisation  qu’au  sein  même  d’une  organisation particulière  :  rappelons,  par  exemple,  la  séparation  au  sein  des  Brigades Rouges, entre la ligne marxiste concrétisée par les B.R./P.C.C., et la ligne non­marxiste (dite « mouvementiste ») du Parti­Guérilla. La caractéristique essentielle  du  courant  non­marxiste,  a  été  de  substituer  aux  référents scientifiques  du  Marxisme­Léninisme  (matérialisme  historique  et dialectique,  rôle  des  classes  sociales  et  définition  de  celles­ci  selon l’économie  politique,  centralité  de  Parti,  etc...)  toute  une  collection  de concepts  soi­disant  innovateurs  —  en  réalité,  libertaires  resucés  — philosophiquement  idéalistes,  politiquement  subjectivistes,  et stratégiquement  militaristes  («  mouvementisme  »,  «  frontisme  »  et  tutti quanti). Ce courant non­marxiste, énième avatar du radical­réformisme, a connu sa réalisation la plus achevée dans le processus d’unification de la Fraction Armée  Rouge  ouest­allemande  et  du  groupe Action  Directe  en France.      La ligne marxiste, elle, a progressé autour de deux pôles principaux : l’expérience  des  Brigades  Rouges  italiennes,  aujourd’hui  B.R./P.C.C.  et U.C.C., et celles des Parti Communiste d’Espagne (reconstitué) / Groupes de Résistance Antifasciste du Premier Octobre. Forgeant leur direction politique dans  la  tradition  historique  vivante  du  Marxisme­Léninisme,  ces Organisations et Parti ont acquis la maturité politique de Parti prolétarien, et sont exemplaires pour les progrès des forces communistes.      Mais, en Belgique, c’est le combat de la Fraction Armée Rouge — et principalement  la  grande  offensive  de  1977  —  qui  ont  fort  marqué l’approche de la question de la lutte armée anti­impérialiste. Pendant des années, cette Organisation et le combat de ses prisonniers furent les seules références accessibles, et ce n’est qu’à partir de 1978, suite à l’exécution d’Aldo  Moro  et  à  la  dénonciation  du  «  compromis  historique  »  par  les Brigades  Rouges,  que  des  apports  théoriques  et  politiques  de  cette Organisation commencèrent à circuler ; et il fallut encore attendre 1982 pour que  les  contributions  des  P.C.E.(r)  /  G.R.A.P.O.  soient  traduites  et distribuées...  aujourd’hui,  tous  ces  documents  politiques  sont  largement accessibles. Cependant, au­delà d’une question de chronologie, il faut surtout souligner  le  développement,  la  maturation  que  gagnait  la  ligne révolutionnaire  marxiste  au  niveau  international  ;  ce  mouvement  est d’ailleurs appelé à se poursuivre sans cesse, du fait même de l’adéquation historique de cette ligne. Les Cellules Communistes Combattantes ont surgi de  cette  clarification/qualification  du  débat  au  sein  des  mouvements  de guérilla  anti­impérialiste  dans  les  centres,  elles  y  ont  trouvé  force  et résolution en s’engageant pleinement pour les progrès de la ligne marxiste­ léniniste, et en tournant définitivement le dos aux déviations idéalistes et subjectivistes  avec  lesquelles,  pendant  trop  longtemps,  le  combat révolutionnaire armé fut confondu dans ce pays.           C’est  en  ce  sens  que  le  bilan  de  quinze  années  de  lutte  armée révolutionnaire dans les métropoles, en ce qu’il est la force clarificatrice de la juste ligne appelée à croître et la dénonciation des erreurs destinées à périr, EST LA SECONDE SOURCE CONSTITUTIVE de la lutte des Cellules Communistes Combattantes.      La troisième source constitutive réside, bien évidemment, dans le retour aux  principes  fondamentaux  du  Marxisme­Léninisme.  Le  marxisme révolutionnaire fut, pourtant, toujours faible dans notre pays. La première section de la Ie Internationale était principalement inspirée par les thèses de Bakounine  ;  le  P.O.B.,  nous  l’avons  vu,  sombra  très  rapidement  dans  le réformisme  de  la  collaboration  de  classe  ;  le  P.C.B.  abandonnant  les principes du syndicalisme révolutionnaire qui avaient présidé à sa création, et ne retenant de la IIIe Internationale que les directives néfastes, s’enlisa rapidement dans la fonction timide d’une annexe de la politique extérieure de l’U.R.S.S.... avant de sombrer dans le réformisme le plus pur.      Cette faiblesse historique du Marxisme­Léninisme en Belgique explique la constellation de petits groupes osant se revendiquer de cette pensée alors qu’objectivement,  ils  ne  sont  rien  de  plus  que  quelques  opportunistes prétentieux dont Marx fustigeait si bien la médiocrité, en disant : « J’ai semé des dragons et récolté des puces ! ».      L’incapacité des P.T.B. et autres P.O.S. à affronter politiquement la ligne communiste  révolutionnaire  est  révélatrice  de  leur  état  de  cadavres politiques. Fonder sa directivn politique sur les principes fondamentaux du Marxisme­Léninisme, et combattre l’éclectisme théorique et politique sont une démarche essentielle pour les révolutionnaires, mais cette démarche doit se concevoir dans un esprit ouvert et critique — et non borné et dogmatique —, doit être nourrie d’une pensée créatrice et conquérante — et non lâche et opportuniste  —,  c’est  ainsi  que  s’affirme  une  ligne  politique authentiquement  révolutionnaire,  orthodoxe  mais  vivante  dans  son mouvement.           La  faiblesse  initiale  du  marxisme  révolutionnaire dans l’histoire du mouvement de classe dans notre pays — alors qu’il est plus que jamais la seule doctrine prolétarienne — et la régularité avec laquelle, du P.C.B. à la putréfaction de P.T.B., sa germination fut étouffée, appellent toujours plus à l’avènement  d’un  pôle  prolétarien  rejetant  le  révisionnisme,  les opportunismes  multiples,  et  la  corruption  idéologique  si  chère  à  la « gauche ». La conjoncture concrète de crise et l’exacerbation générale des contradictions antagoniques historiques de classes appellent, plus que jamais, à la réaffirmation forte et puissante de la direction marxiste­léniniste à la tête du combat prolétarien. C’est de cette exigence d’héritage et de continuité de la politique révolutionnaire pour la direction du mouvement de classe qu’est porteuse la lutte des Cellules Communistes Combattantes, ELLE EN EST LA TROISIÈME SOURCE CONSTITUTIVE.      La quatrième et dernière source constitutive fondamentale tient dans le vaste et riche héritage des luttes prolétariennes en Belgique. En effet, et même  si  cela  peut  paraître  paradoxal,  autant  les  directions  politiques  du prolétariat  furent  —  et  sont  toujours  —  corrompues,  opportunistes  et collaborationnistes,  autant  le  prolétariat,  dans  ce  pays,  s’est  toujours caractérisé par une détermination et une combativité exceptionnelles.      Les luttes qui précédèrent la création du P.C.B. furent extrêmement dures. Cette fondation fut même saluée, en 1886, par des massacres de travailleurs sous les balles de l’armée. Depuis lors, à chaque période de crise, le monde du Travail a renoué avec ses traditions de lutte, et ce toujours à l’encontre des directions petites­bourgeoises ; qui ne cherchent dans ces moments qu’à le désarmer : lors de la crise des années ‘30, dans la résistance antifasciste et, dans l’après­guerre, lors de l’« Affaire Royale », lors des grèves de 1960/61, 1977, 1983, et récemment encore...      Cette tradition, ce patrimoine de combativité ne se sont jamais démentis ; ils  ont  toujours  rendu  illusoire  la  prétention  de  l’impérialisme  à  pacifier intégralement et définitivement ses centres, et ils sont le terrain fertile d’où se lèvera, enfin, le processus de lutte qui, sachant s’articuler en continuité de cette tradition vivante et sachant l’homogénéiser en un mouvement unique de classe, mènera les Travailleurs et les Travailleuses jusqu’à la libération de l’esclavage salarié ! La grande et magnifique tradition de lutte du prolétariat belge ou immigré dans ce pays, CONSTITUE, AINSI, LA QUATRIÈME SOURCE  CONSTITUTIVE  de  la  lutte  des  Cellules  Communistes Combattantes.      Voilà donc les facteurs principaux qui ont engendré l’apparition d’un processus  de  lutte  marxiste­léniniste  posant  la  question  de  la  violence révolutionnaire en Belgique. Ce survol démontre que l’avènement de cette lutte  était  inéluctable,  et  que,  quelle  que  soit  la  force  de  cette  première manifestation, son développement ira croissant.      Aussi pouvons­nous répondre à tous ceux qui déblatèrent au sujet de la « dé­connexion » de la lutte des Cellules qu’ils ne font par là que révéler une déconnexion : la leur, face aux potentialités et aux exigences de la lutte de classe en cette époque, et, ainsi, leur extériorité aux intérêts historiques du prolétariat.      Bien sûr, les Cellules Communistes Combattantes ne constituent en aucun cas  une  finalité  par  elles­mêmes  ;  plus  qu’un  aboutissement  des  quatre composantes  que  nous  venons  de  décrire,  elles  sont  l’expression  d’une première de leurs rencontres et, malgré des limites évidentes, elles ont porté —  jusqu’à  aujourd’hui  au  plus  loin  —  la  concrétisation  des  exigences révolutionnaires de classe.      Synthétisant dans la pratique, pour la première fois, ces exigences tant des points de vue théorique que politique, stratégique que tactique, les Cellules sont  le  premier  pas  de  l’émergence  d’un  mouvement  prolétarien révolutionnaire. C’est pourquoi, de la même manière que tous les camarades se doivent d’étudier la crise de l’opportunisme et du réformisme, de puiser dans  l’expérience  politico­militaire  de  quinze  années  de  guérilla  anti­ impérialiste dans les métropoles, de renouer avec le Marxisme­Léninisme, et de se baser sur les grandes traditions combatives du prolétariat, ils doivent analyser  avec  attention  et  confiance  la  lutte  des  Cellules  Communistes Combattantes  qui,  placées  objectivement  à  l’avant­garde  du  mouvement prolétarien, apportent une riche contribution à l’expérience de la lutte de classe aujourd’hui.      Il faut que chaque camarade se saisisse des progrès portés par la lutte des Cellules, les soumette à la critique, en relève les faiblesses pour les dépasser, en exploite les forces, fasse mieux et plus, soit un élément actif et dynamique dans la marche vers le Communisme !      QUE MILLE CELLULES NAISSENT ! Pascale Vandegeerde, Bertrand Sassoye, Didier Chevolet, Pierre Carette, prisons de Forest et de Saint­Gilles, le 2 octobre 1986.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.