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Temps, aspect et modalité en français PDF

302 Pages·2010·1.974 MB·French
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Temps, aspect et modalité en français ahiers C 21 hronos Collection dirigée par Carl Vetters (Université du Littoral – Côte d’Opale) Directeur adjoint: Patrick Caudal (CNRS – Université Paris 7) Comité de lecture: Anne-Marie Berthonneau (Université de Lille 3) Andrée Borillo (Université de Toulouse-Le Mirail) Anne Carlier (Université de Valenciennes) Renaat Declerck (KULAK-Courtrai) Walter De Mulder (Université d’Anvers) Patrick Dendale (Université d’Anvers) Ilse Depraetere (KUB - Bruxelles) Dulcie Engel (University of Swansea) Laurent Gosselin (Université de Rouen) Florica Hrubara (Université Ovidius Constanta) Emmanuelle Labeau (Aston University) Véronique Lagae (Université de Valenciennes) Sylvie Mellet (CNRS - Université de Nice) Jacques Moeschler (Université de Genève) Arie Molendijk (Université de Groningue) Louis de Saussure (Université de Neuchâtel) Catherine Schnedecker (Université de Metz) Marleen Van Peteghem (Université de Lille 3) Genoveva Puskas (Université de Genève) Co Vet (Université de Groningue) Carl Vetters (Université du Littoral - Côte d’Opale) Svetlana Vogeleer (Institut Libre Marie Haps - Bruxelles) Marcel Vuillaume (Université de Nice) Ce volume est une réalisation de l’équipe de recherche “HLLI” - EA 4030 de l’Université du Littoral - Côte d’Opale. Temps, aspect et modalité en français Textes réunis par Estelle Moline & Carl Vetters Amsterdam - New York, NY 2010 Cover design: Pier Post Le papier sur lequel le présent ouvrage est imprimé remplit les prescriptions de “ISO 9706:1994, Information et documentation - Papier pour documents - Prescriptions pour la permanence”. The paper on which this book is printed meets the requirements of “ISO 9706:1994, Information and documentation - Paper for documents - Requirements for permanence”. ISBN: 978-90-420-3026-8 E-Book ISBN: 978-90-420-3027-5 ©Editions Rodopi B.V., Amsterdam - New York, NY 2010 Printed in The Netherlands Table des matières Estelle Moline Avant propos i-vi Carl Vetters Denis Apothéloz La résultativité et la valeur de 1-23 Małgorzata Nowakowska parfait en français et en polonais Muriel Barbazan Modèles explicatifs, modèles 25-43 prédictifs : pour une interaction effective entre linguistique et cognition Jacques Bres De l’interaction avant toute 45-64 chose… Temps verbaux et relation de progression narrative Walter De Mulder La métaphore espace / temps à 65-83 l’épreuve : l’évolution de venir de Hugues Engel Emploi modal de proposer que p 85-101 Mats Forsgren en contexte non volitif Françoise Sullet-Nylander Pauline Haas Les propriétés aspectuelles des 103-118 Richard Huyghe noms d’activités Laure Lansari On va dire:Vers un emploi 119-139 modalisant d’aller + infinitif Audrey Lauze Pour un traitement unitaire des 141-159 formes composées du mode indicatif en français Lidia Lebas-Fraczak La forme être en train de comme 161-179 éclairage de la fonction de l’imparfait Estelle Moline Mode d’action et interprétation 181-196 des adverbiaux de manière qu- Patrick Morency Enrichissement épistémique du 197-214 futur Adeline Patard Essai de représentation de la 215-234 Céline Vermeulen phrase hypothétique de forme [Si P (IMP), Q (COND)] Agnès Provôt Invariant sémantique du présent de 235-259 Jean-Pierre Desclés l’indicatif en français Aude Vinzerich Louis de Saussure L’étrange cas de puis en usages 261-275 discursif et argumentatif Carl Vetters Développement et évolution des 277-298 temps du passé en français : passé simple, passé composé et venir de + infinitif (cid:2) Avant-propos Estelle MOLINE Carl VETTERS Univ Lille Nord de France, F-59000 Lille, France ULCO, HLLI, F-62200 Boulogne-sur-Mer, France L’idée de ce livre est née lors du symposium de l’Association for French Language Studies (AFLS) que nous avions organisé du 3 au 5 septembre 2007 à Boulogne-sur-Mer, au Centre Musée de l’Université du Littoral – Côte d’Opale. Ce symposium international avait réuni environ cent cinquante chercheurs venu de 5 continents autour du thème « Le français dans tous ses états » et l’un des quatre ateliers était consacré aux problèmes de temps, d’aspect et de modalité. Vu les nombreuses contributions intéressantes présentées dans cet atelier, nous avons décidé de proposer un recueil autour du thème « Temps, aspect et modalité en français » au comité de lecture de Cahiers Chronos et le résultat est le volume que voici. Cet ouvrage propose de jeter un nouveau regard sur des questions qui sont au cœur des problématiques de linguistique française étudiés dans les Cahiers Chronos. Denis Apothéloz et Małgorzata Nowakowska poursuivent deux objectifs. En premier lieu, ils abordent la question de la résultativité et de ses rapports avec le parfait, et développent la thèse selon laquelle la bi- temporalité constitutive de la valeur de parfait est propice à l’expression de certaines inférences liant le contexte d’énonciation à une situation antérieure, ce qui les conduit à distinguer trois types inférentiels de parfait. Les auteurs montrent ensuite que parmi les états résultants associés au parfait, il est utile de distinguer entre résultativité « sémantique » et résultativité « pragmatique ». Ils abordent également la question du parfait d’expérience. Le second objectif est centré autour de l’expression de la résultativité en polonais. Les auteurs étudient les différents emplois des formes verbales perfectives et imperfectives dans cette langue, en mettant en œuvre les distinctions conceptuelles exposées dans la première partie. Ils établissent que contrairement au français, le polonais permet, pour certains types de prédications, de distinguer formellement résultativité sémantique et résultativité pragmatique. Ils montrent enfin qu’a émergé, en polonais contemporain, une forme composée à mi-chemin entre une construction syntaxique et un paradigme flexionnel, forme qui rappelle un état ancien du passé composé français. Le principe d’un signifié fondamental et invariant est très généralement défendu par les linguistes qui s’intéressent à la sémantique du système verbal. ©Cahiers Chronos 21 (2010) : ivi. ii Estelle Moline & Carl Vetters Mais dans ce cadre quasi unanime, les objectifs descriptifs peuvent ensuite être divers et les propositions divergentes. Si l’on prévoit d’ancrer dans le modèle descriptif un développement explicatif pour favoriser une prédiction correcte de l’emploi des formes verbales en langue étrangère (le FLE en l’occurrence), les choix descriptifs doivent alors être en adéquation avec les processus cognitifs à l’œuvre en production autonome. Dans cette optique, Muriel Barbazan se propose de montrer que la compréhension du fonctionnement d’un modèle explicatif n’implique pas nécessairement la possibilité de produire un discours en langue étrangère à partir de ce modèle. Pour ce faire, l’auteur explore diverses propositions linguistiques inscrites dans les champs temporel et aspectuel, à la lumière de processus mentaux mis en évidence en psycholinguistique et psychologie cognitive. Après avoir évoqué quelques possibles écueils dans l’analyse du temps verbal, Jacques Bresprésente rapidement son analyse des temps de l’indicatif comme système aspectuo-temporel, afin de mettre à l’épreuve son rendement dans l’étude d’une relation de discours – la progression – dans un type de textualité : la textualité narrative. La relation de progression demande que le temps interne des procès soit actualisé en tension, et en incidence. La textualité narrative demande que l’événement soit envisagé dans sa réalisation effective. Il apparaît qu’aucun temps verbal de l’indicatif n’est frontalement allergique à la relation de progression narrative. Mais, si tous les temps peuvent être « narratifs » – à savoir qu’ils peuvent actualiser les procès du premier plan en relation de progression – certains le sont plus que d’autres… L’auteur décrit avec précision ces différentes aptitudes pour l’ensemble des temps de l’indicatif. Walter De Mulder analyse l’évolution sémantique sous-jacente à la grammaticalisation de la séquence venir de + infinitif comme la combinaison de deux éléments : (i) un glissement métonymique entre l’élément spatial et l’élément temporel présents dans le concept de mouvement exprimé par le verbe venir, et (ii) des inférences pragmatiques déclenchées par certains éléments dans le contexte. L’auteur montre que le sens passé doit être associé à la périphrase venir de + infinitif et pas au verbe venir, qui n’est donc pas polysémique à cet égard. Il suggère en outre qu’il faut inclure dans le sens des morphèmes verbaux d’autres composantes que les indices temporels proprement dits ou les informations aspectuelles et modales. Venir de + infinitif implique ainsi une perspective particulière sur le fait passé, que la séquence présente comme l’origine du présent. Rien n’exclut, toutefois, que cette nuance se perde par la suite. L’emploi des modes subjonctif et indicatif en proposition complétive fait l’objet de la contribution proposée par Hugues Engel, Mats Forsgren et Françoise Sullet-Nylander, qui ont choisi de se limiter aux cas où la complétive est régie par le verbe proposer dans un contexte explicatif et non- volitif. L’intérêt de ce choix réside dans le fait que ces emplois sont apparus Avant propos iii récemment : le sens non-volitif du verbe proposer + complétive n’est décrit ni dans les grammaires ni dans les dictionnaires modernes. Dans un premier temps, les auteurs montrent que ce sens a toutefois existé à des époques antérieures, au moins jusqu’au XVIIe siècle. À partir d’un vaste corpus exploratoire (la base textuelle Frantext et le moteur de recherche Google), ils retiennent une trentaine d’exemples récents de proposer que p non-volitif, qui servent de support à l'analyse. Les exemples sont confrontés à un certain nombre de théories explicatives globales, classiques et récentes, de la variation modale. Pauline Haas et Richard Huyghe décrivent les noms morphologiquement liés aux verbes d’activité (N-Vact), en particulier à la question de savoir si ces noms sont dotés de propriétés aspectuelles comparables à celles des verbes correspondants. Après avoir écarté de leur champ d’étude les déverbaux de sens concret, les auteurs montrent que les N-Vact abstraits se divisent en deux catégories, d’une part des noms massifs qui décrivent d’authentiques activités (e.g. jardinage) et d’autre part des noms comptables susceptibles de dénoter des événements (e.g. manifestation). Ces derniers peuvent être rapprochés des déverbaux d’accomplissements (e.g. accouchement). Ils s’en distinguent toutefois par l’homogénéité des actions décrites, et sont en cela fidèles à leurs correspondants verbaux. Les auteurs suggèrent enfin que l’existence de deux sortes de N-Vact dynamiques témoigne d’une distinction entre des verbes d’activité à lecture préférentiellement occurrentielle et d’autres plus favorables à l’interprétation habituelle. Si la périphrase aspecto-temporelle aller + inf. a fait l’objet de nombreuses recherches, l’expression on va dire, que l’on entend de plus en plus fréquemment à l’oral, n’a en revanche pas encore intéressé les linguistes. L’article de Laure Lansari étudie cette expression. A partir d’énoncés attestés, tirés d’internet (blogs et forums), genre écrit mais peu soutenu, l’auteur propose une première étude en contexte de on va dire dans une perspective énonciative. Elle montre que on va dire fonctionne comme un marqueur discursif permettant à l’énonciateur de modaliser son propos et de ne pas complètement prendre en charge le contenu propositionnel. L’émergence de cette séquence figée soulève un certain nombre de questions théoriques : s’agit-il d’un nouvel emploi grammaticalisé ? Comment penser le lien entre la périphrase aspecto-temporelle de renvoi à l’avenir et on va dire ? Le but d’Audrey Lauze est de proposer un traitement conjoint des formes composées à partir d’un signifié commun en langue. Dans un premier temps, l’auteur revient sur les théories polysémique et monosémique du temps verbal ayant proposé une définition de la forme composée. À partir des remarques formulées, elle présente un cadre d’analyse pour la forme composée, inspiré de l’approche monosémique du temps verbal. Dans un

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