ebook img

Systèmes politiques et dynamiques conflictuelles en Afrique PDF

276 Pages·2022·4.484 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Systèmes politiques et dynamiques conflictuelles en Afrique

55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 11 2288//0066//22002222 1177::4455 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 22 2288//0066//22002222 1177::4455 SYSTÈMES POLITIQUES ET DYNAMIQUES CONFLICTUELLES EN AFRIQUE 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 33 2288//0066//22002222 1177::4455 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 44 2288//0066//22002222 1177::4455 Sous la direction de SERGIU MIŞCOIU, CRISTIAN PREDA, ANDREEA BIANCA URS, DOMNICA GOROVEI SYSTÈMES POLITIQUES ET DYNAMIQUES CONFLICTUELLES EN AFRIQUE Quel impact pour la mondialisation ? LES ÉDITIONS DU CERF 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 55 2288//0066//22002222 1177::4455 © Les Éditions du Cerf, 2022 www.editionsducerf.fr 24, rue des Tanneries 75013 Paris ISBN 978-2-204-15350-8 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 66 2288//0066//22002222 1177::4455 Sergiu Mişcoiu INTRODUCTION POLITIQUE, CONFLITS ET MONDIALISATION EN AFRIQUE FRANCOPHONE Longtemps marquée par d’interminables débats sur la dépendance et le néocolonialisme, la politique de l’Afrique subsaharienne francophone a pro- gressivement évolué vers la diversifi cation de ses thématiques dominantes et de ses principaux clivages, sans pour autant s’aff ranchir complètement du spectre du discours sur les conséquences historiques de l’impérialisme occidental. À la période plutôt prometteuse du début des années 1990, lorsque les conférences nationales ont généré une ferveur démocratique et ont bousculé les régimes autoritaires, s’ensuit une période de recul démo- cratique 1, marquée par le repli des élites dirigeantes sur elles-mêmes, par la « confi scation » des transformations démocratiques, par la consolidation du clientélisme et du néo-patrimonialisme 2. Ce processus de recul démocratique est, certes, inégalement répandu au niveau du sous-continent : si le Sénégal, avec sa pléthore d’imperfec- tions, se maintient comme l’un des piliers de la démocratie africaine, si la République Démocratique du Congo, bien que broyée par des confl its ayant obligé le gouvernement d’instituer l’état de siège dans deux de ses provinces orientales, a connu une alternance politique paisible au sommet de l’État en 2018, le Bénin – longtemps le pays-phare de la « normalisation » démocra- tique – a nettement reculé depuis 2016 et ceci à la surprise générale. Mais la plupart des régimes ont plutôt stagné et les clans fonctionnant parfois par la transmission fi liale du pouvoir se sont maintenus et même élargis, à 1. Sergiu Micoiu, Hygin Kakaï et Kokou Folly Hetcheli (dir.), Recul démocratique et néo-présidentialisme en Afrique centrale et occidentale, Iaşi, Éd. Institutul European, 2015. 2. Jean-François Bayart, L’État en Afrique. La politique du ventre, Paris, Éd. Fayard, 1989 ; Sergiu Micoiu, Louis-Marie Kakdeu, “Authoritarian clientelism : the case of the president’s ‘creatures’ in Cameroon”, in Acta Politica, no. 4, vol. 56, 2021, pp. 639-657. 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 77 2288//0066//22002222 1177::4455 8 | SERGIU MIŞCOIU l’image du Gabon, du Togo ou du Tchad. Un scénario respectueux des pas du tango, avec des timides avancées démocratiques suivies par un nombre double de pas en arrière, semblait donc se reproduire ces trente dernières années au niveau du sous-continent dans son ensemble 1. Quels seraient alors les marqueurs de la mondialisation de la politique africaine ? Le plus important nous paraît la multiplication des acteurs non-africains et notamment des grandes puissances mondiales dans la com- pétition pour l’accès aux ressources et aux systèmes décisionnels africains. Sans devenir totalement obsolète, la Françafrique est depuis un quart de siècle concurrencée voire dépassée par la « Chinafrique ». Mais, si jusqu’à très récemment, les intérêts de la Chine se manifestaient uniquement sous la forme des pressions économiques ayant certes un potentiel géopolitique, depuis quelques années la stratégie de Pékin a évolué dans le sens d’une implication beaucoup plus directe. La grande puissance asiatique hésite de moins en moins à employer les outils du conditionnement économique pour peser dans les décisions politiques des pays africains et, si possible, de s’assurer l’élection et plus fréquemment la nomination dans des postes-clé des personnalités ayant déjà démontré leur penchant pour le renforcement des relations sino-africaines. La Chine est encouragée à prendre cette voie d’autant plus qu’elle commence à tirer des leçons directement de son expérience congolaise : en RDC, après plus de quinze ans durant lesquels le régime Kabila s’est étayé sur la présence chinoise afi n d’obtenir les res- sources nécessaires à son maintien, le nouveau président Tshisekedi s’est réorienté vers l’Union Européenne et les États-Unis, en s’émancipant de la tutelle de Pékin devenue étouff ante 2. La Chine n’est donc pas le seul pays n’ayant pas été par le passé un empire colonial à s’immiscer dans la politique des États africains. Après la fi n de la Guerre Froide, les États-Unis n’ont plus eu de raison à laisser aux anciens empires coloniaux devenus alliés (la France, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Espagne et le Portugal) le mandat exclusif de s’occuper de leurs « pré-carrés » africains et comptent renforcer leur présence, multiplier et consolider les outils formels et informels de pression. La Turquie, quant à elle, a redoublé ses eff orts diplomatiques ces cinq dernières années et compte peser d’une manière de plus en plus importante sur les décideurs africains en comptant sur ses investissements et notamment sur sa compagnie de trans- port aérienne omniprésente en Afrique. D’autres États comme le Brésil, le Canada ou l’Inde, qui jouent pour l’instant le rôle de pays-investisseurs 1. Simona Jia, Sergiu Micoiu et Modibo Diarra, Raconter les politiques confl ictuelles en Afrique. Regards croisés, Paris, Éd. du Cerf, 2021. 2. Andreea Bianca Urs, “Überlegungen und Perspektiven zur neuen chinesischen Ordnung in der Demokratischen Republik Kongo”, in Studia Europaea, no. 1, 2021, pp. 61-82. 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 88 2288//0066//22002222 1177::4455 INTRODUCTION | 9 politiquement « réservés », peaufi nent leurs stratégies d’infl uence en guet- tant les opportunités d’accroître leur accès à la prise de décision dans nombre de pays africains. Les pétromonarchies du Golf ont adopté une stratégie de pénétration qui repose sur le rapprochement religieux basé sur l’Islam. Dans les pays à forte population musulmane, la présence des struc- tures d’infl uence à la fois religieuse et géopolitique qataries, saoudiennes ou émiraties – qui sont d’ailleurs parfois en âpre concurrence – a comme eff et la complexifi cation des enjeux dans la compétition politique nationale et, de plus en plus souvent, dans les confl its qui opposent des diff érents groupes et factions politico-militaires des pays africains. Mais l’off ensive la plus spectaculaire en terre africaine est celle de la Russie qui, soit directement, soit, plus souvent, sous le couvert de ses compagnies militaires offi ciellement privées, dont la très active et très violente Wagner, s’eff orce de restaurer sa sphère d’infl uence du temps de la Guerre froide. Cette stratégie russe, qui fonctionne depuis quelques années en République Centrafricaine, semble validée par le retournement politique favorable à Moscou qui s’est produit au Mali suite au coup d’État de mai 2021. Plus généralement, la dernière vague de coups d’État qui a déferlé sur les pays de l’Afrique occidentale – la Guinée, le Mali et le Burkina Faso – bien qu’elle ne soit pas imputable en tout premier à la Russie – profi te à celle-ci et porte un coup dur aux eff orts de stabilisation démocratique dans la région menée par les pays occidentaux et notamment par la France. Est-ce que nous sommes donc en la présence non seulement d’une sta- gnation voire d’un plus ou moins marqué recul démocratique, mais aussi devant un vrai tournant qui clôt défi nitivement la page de l’espoir démo- cratique entamée au début des années 1990 et qui inaugure une période de régression totale, rythmée par des coups d’État, des guerres civiles et de sécession, des répressions et des rébellions, des dictatures et des vagues de violence ? Et, le cas échéant, quel serait le rôle des puissances non-africaines dans cette infl exion anti-démocratique ? Vu l’expérience passée et contem- poraine, peut-on affi rmer que ce tournant serait dû au moins partiellement à une mondialisation qui a facilité l’ingérence des pays et des organisations non-africains ? Ou bien, au contraire, pourrait-on conclure que, si tournant anti-démocratique il y a, celui-ci serait plutôt inhibé par une mondialisation qui met l’Afrique subsaharienne au centre de l’attention publique mondiale, en rendant les dérives violentes, les putschs et les répressions souvent prati- qués par le passé désormais diffi cile à accepter ? C’est ce type de questionnements qui préoccupe les chercheurs ayant contribué au volume « Systèmes politiques et dynamiques confl ictuelles en Afrique : quel impact de la mondialisation ? », qui comporte cinq parties. Dans la première partie, trois contributeurs essaient d’étudier la manière dont la mondialisation a directement ou indirectement modelé 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 99 2288//0066//22002222 1177::4455 10 | SERGIU MIŞCOIU les systèmes politiques africains. Ainsi, Anatole Fougou s’interroge sur l’avenir de l’État de droit dans une Afrique subsaharienne de plus en plus infl uencée par les évolutions oscillatoires de la mondialisation, en triant entre les eff ets positifs et les aléas et les eff ets pervers de l’inclusion des pays africains dans la mouvance globale. À son tour, Eric Stéphane Mvaemebe se penche sur les eff ets de la mondialisation sur la dynamique du droit constitutionnel des pays de l’Afrique subsaharienne francophone et observe les hybridations d’un système juridique calqué sur le modèle français sous l’emprise des courants et des visions issues notamment de la culture juridique anglo-saxone. Enfi n, Robert Adam s’intéresse aux consé- quences régulatrices des accords commerciaux entre l’Union Africaine et l’Union Européenne sur les systèmes politiques des pays africains, tout en mettant en exergue les réussites aussi bien que les défi s de l’UE dans son rôle de soft power. La seconde partie de ce volume est entièrement centrée sur les enjeux de la gouvernance et de la gestion des confl its en République Démocratique du Congo. En s’occupant de la dynamique récente des confl its au Nord- Kivu, Andreea Bianca Urs fait une analyse profonde des aléas de ce qu’elle appelle, en paraphrasant Achille Mbembe, le « gouvernement privé indi- rect ». Wilfried Doumbia, quant à lui, se penche sur l’action européenne en RDC et analyse la (ré)apparition du spectre de l’idéalisme néo-wilsonien dans le positionnement de l’UE et les modalités d’exercer son infl uence. Une autre perspective inédite sur la politique congolaise est celle que nous propose Valéry Ntwali : comprendre la stabilocratie congolaise à travers la gouvernance philanthropique, un système qui assure la loyauté des chefs des réseaux territoriaux des partis et qui correspond au moins partiellement aux formes d’organisation clientéliste du pouvoir. Dans la troisième partie, les auteurs se penchent sur la relation entre mondialisation et politiques confl ictuelles à Madagascar, au Cameroun et en République Centrafricaine. Ainsi, fort de son expérience non seulement comme politiste mais aussi comme praticien de l’observation électorale internationale, Cristian Preda nous propose une analyse complexe et très informée de l’instabilité du système politique malgache, en proie à des secouements permanents. Dans le cas du Cameroun, attentivement scruté par Roxana Mateș, nous avons aff aire à une situation apparemment para- doxale : d’un côté, des confl its à intensité variable, dont la confrontation entre les communautés anglophone et francophone ; de l’autre, une conti- nuité au pouvoir du Président Paul Biya et de son parti sans commune mesure dans les autres États africains, pourtant réputés pour la longévité politique de leurs leaders. La situation est bien diff érente en Centrafrique, comme Ioana Bolboacă nous explique dans son chapitre. Ici, les confl its multiformes (religieux, ethniques, idéologiques) aboutissent à des séquences 55__mmiissccooiiuu__ssyysstteemmeess ppoolliittiiqquueess eett ddyynnaammiiqquueess eenn aaffrriiqquuee__GGFF ccooppiiee..iinndddd 1100 2288//0066//22002222 1177::4455

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.