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Sur un air épique, sur un air lyrique : célébrer le bon connétable PDF

1403 Pages·2016·14.17 MB·French
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Delphine Demelas Sur un air épique, sur un air lyrique : célébrer le bon connétable Edition critique et commentaires du manuscrit 428/(306) de la bibliothèque municipale d’Aix-en-Provence contenant La Chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier suivie de pièces lyriques. Volume I : Commentaires Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur Université d’Aix-Marseille 24 juin 2016 A mes grands-mères, nous resterons votre mémoire. Remerciements «Ilyaunliensecretentrelalenteuretlamémoire,entrelavitesseetl’oubli». Cette citation issue d’un roman de M. Kundera, La Lenteur, paraît s’appliquer directement à un travail de thèse de doctorat. Dans un monde où l’être est prié d’aller toujours plus vite, la chance m’a été oferte de mener un projet de recherche sur plusieurs années, temps que je considère maintenant nécessaire à la fondation d’une rélexion solide et organisée. L’aboutissement de ce projet est au conluent de plusieurs paramètres, professionnels comme afectifs. En premier lieu, je tiens à remercier ma directrice de thèse, madame Valérie Naudet, pour la coniance qu’elle m’a accordée il y a de cela huit ans, lorsqu’elle a accepté de diriger mes recherches après ma licence. C’est elle qui m’a fait découvrir, dès ma première année de master, le plaisir d’éditer des textes médié- vaux, passion qui ne m’a plus quittée depuis. J’aimerais également lui dire à quel point j’ai apprécié sa grande disponibilité et son respect sans faille de mes idées, même lorsqu’elle ne les partageait pas. Enin, j’ai été extrêmement sensible à ses qualités humaines d’écoute et de compréhension tout au long de mes travaux de recherche. Parce que les études médiévales à Aix-en-Provence ne seraient rien sans eux, je tiens à exprimer ma gratitude à l’ensemble des membres du CUER MA. Leurs cours de licence et leurs séminaires, toujours réalisés avec enthousiasme, m’ont donné le goût de la littérature du Moyen Age. Ils m’ont eux aussi fait coniance dèsmespremierspasdanslarechercheenm’intégrantpleinementàl’organisation des colloques du groupe. Leur soutien tout au long de ces années, leurs précieux conseils et leur bienveillance envers les jeunes chercheurs m’ont permis d’évoluer dans un environnement plus que propice à la réalisation d’une thèse de doctorat. Le choix de la poursuite d’une thèse est également dépendant d’éléments pécuniaires. Je souhaite ainsi dire ma reconnaissance à la région PACA pour l’oc- troiement d’une bourse d’excellence régionale avec laquelle j’ai pu inancer mes recherches trois ans durant. Je remercie également le département de lettres mo- dernes de l’Université d’Aix-Marseille pour m’avoir permis d’exercer une charge d’enseignement pendant quatre années. Enin, je souhaite exprimer ma recon- naissance au laboratoire de recherche CIELAM pour avoir inancer mes besoins et mes séjours de recherche. Ce travail n’aurait pu se faire sans le soutien de mon partenaire régional, la bibliothèque municipale d’Aix-en-Provence. La facilité d’accès au manuscrit 428/(306) ainsi qu’aux ressources nécessaires à mes travaux m’ont été d’une aide précieuse et m’ont procuré un confort de travail rare. Je tenais à remercier le personnel de la bibliothèque pour sa gentillesse et sa disponibilité à chacune de mes visites. Ma gratitude s’adresse en particulier à madame Aurélie Bosc, direc- trice adjointe des collections, pour avoir accepté ce partenariat sans condition et œuvré au bon déroulement des séances de travail sur place. Mes remerciements vont également à monsieur Philippe Ferrand, responsable de l’espace patrimoine, pour son aide ain de tenter de retracer l’histoire du manuscrit. Je tiens à remercier madame Anne Mailloux, maître de conférences au dé- partement d’histoire du l’université d’Aix-Marseille, pour sa disponibilité. Nos séances de travail ont été d’une grande aide pour formuler de solides hypothèses sur la provenance du manuscrit 428/(306). J’exprime ma gratitude à tous les amis d’ici et d’ailleurs - chercheurs ou non - qui m’ont accompagnée dans cette aventure. Je voudrais remercier plus particulièrement mes compañeros de lucha, Renaud et Laura, pour leur soutien sans faille. J’adresse également un grand merci à Julia pour ses relectures. Je tiens maintenant à adresser mes plus vifs remerciements à ma famille pour leur présence et leur aide, sans lesquels je serais diicilement arrivée à ce niveau d’études. Je vous remercie d’avoir toujours cru en moi, même lorsque moi-même jen’ycroyaisplus.Letempspasse,leschoseschangent,maisl’amourresteintact. Enin, last but not least, cette aventure n’aurait pas été possible sans le soutien et l’afection absolus de mon mari, Guillaume. Ton amour, ton humour, ta joie de vivre, ta curiosité, ton intelligence, toutes les qualités qui font de toi une personne merveilleuse m’ont aidée à grandir et à tenir jusqu’au bout. Le meilleur reste à venir. Sommaire I Description des témoins de la chanson 5 II Etude de la langue du manuscrit A 71 III Analyse littéraire : De Glay Aquin à Guesclin 161 Annexes 273 1 ” Malem, inquit, domine mi, galeam quam coronam. — Charles VI Chronique du religieux de Saint-Denis n beau jour, songeant au devenir du royaume, Charles V voulut éprou- U ver son jeune ils, le futur Charles VI. Il lui présenta alors une couronne précieuse sertie de joyaux et un casque de soldat, et lui demanda quel objet il préférait. Choisirait-il la couronne, symbole de la royauté sé- dentaireinitiéeparsonpèreoubienlecasque,synonymed’unecarrière militaire pareille à celle des anciens dux bellorum dont le parangon littéraire fut Charlemagne?L’Histoireveutquel’enfantchoisitsanshésiterlecasque,augrand dam de son père. Ce trait de caractère modélisa l’image du roi jusqu’à sa mort, fou des armes et de la guerre avant de devenir fou tout court. Bernard Guenée en résume le portrait donné par son principal chroniqueur et contemporain, Michel Pintouin : En 1388, nous dit l’historien, il fut facile de décider Charles VI à partir en Gueldre : le roi aimait passionnément la guerre (bellorum cupidissimus); il aspirait à étendre la gloire de son nom; il comptait pour rien les forces de ses ennemis; il désirait passionnément voir des terres inconnues et lointaines (terras incognitas et remotas videndi ininita cupidine)1. Cetamourpassionnépourlecombat,cettevolontéd’accéderàunerenommée certaine et ce désir d’ailleurs, n’est-ce pas là ce qui constitue aussi les grandes lignes de la légende de Bertrand du Guesclin? Celui que l’Histoire gardera en mémoire comme le roi fou s’avère être féru de la légende du connétable de son père, lui dont l’enfance fut baignée dans le récit des exploits du chevalier breton face aux ennemis du royaume de France. Le connétable aurait-il servi de modèle au roi? La meilleure preuve de sa grande admiration pour Bertrand réside sans doute dans une de ses premières mesures politiques en 1389. Le roi choisit de clôtu- rer la semaine de festivités organisée pour célébrer son couronnement par un hommage au connétable, alors décédé depuis une dizaine d’années. L’hommage se transforme en funérailles oicielles mêlant messes, démonstrations publiques du chagrin et lectures de textes exprimant le deuil ou l’admiration générale des 1. B.Guenée,«LeportraitdeCharlesVIdanslaChroniquedureligieuxdeSaint-Denis», Journal des savants [En ligne], 1997, p. 125–165, url : http://www.persee.fr/doc/jds_ 0021-8103_1997_num_1_1_1606, p. 139. 3 4 prouesses du guerrier. Le choix d’ofrir cet hommage public au connétable place ainsi ce début de règne en opposition totale au précédent, Charles V n’ayant pas organisé les funérailles du connétable au moment de la mort de celui-ci2. C’est dans ce contexte que la légende de Bertrand du Guesclin a vu le jour. Certes,elletientuneplacedepremierplanàlainduMoyenAge,certesleleuron des textes qui la véhiculent est connu notamment grâce à une édition récente. Mais la critique est restée frileuse devant ce monument, comme d’ailleurs devant la production épique de l’automne du Moyen Age. J.C. Faucon, dans sa précédente édition de la chanson parue en 19913, avait pourtant ofert de grandes avancées concernant le texte. Edition de la totalité du texte, étude des manuscrits, édition des variantes, recherches sur ce fameux Cuvelier...lemédiévisteapermisàlacommunautéscientiiquedeprendrecontact avec les 23000 alexandrins monorimes du manuscrit qu’il a choisi pour base et a donné au poème la possibilité de igurer au corpus de diverses thèses, comme celle d’Elisabeth Gaucher ayant pour thème la biographie chevaleresque4. Malgré ce travail considérable, de nombreux points restaient en suspens. De plus, de nouveaux témoins ont fait leur apparition à la in des années 90, nous invitant à reconsidérer l’ensemble des manuscrits. Cette édition reprend donc le travail là où J.C. Faucon l’a laissé. Nous pro- posons au lecteur une nouvelle version de la chanson grâce à la copie aixoise, chanson que nous n’avons pas souhaitée séparer des textes qui prennent place à sa suite dans le codex. Les pièces lyriques se trouvant à la in du manuscrit font partie intégrante de notre édition et de notre rélexion5. En ajoutant ainsi quelques pages supplémentaires d’analyse de la légende du connétable, nous es- pérons contribuer à la difusion et à la valorisation de ces textes leuves de la in du Moyen Age, souvent mal-aimés parce que mal compris. 2. On peut également penser que cette mesure créé le lien entre le règne du père et celui du ils. En efet, Charles V décède en septembre 1380, soit deux mois après le connétable. Ce cours délai ne lui aurait peut-être pas permis d’organiser un hommage digne de ce nom à Bertrand. Charles VI débute alors son règne en ordonnant les funérailles que son père n’avait pas eu le temps d’arranger. Il se place alors dans le sillage direct de Charles V. 3. J. C. Faucon, La Chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier, Editions universitaires du Sud, 1991. 4. E. Gaucher, La biographie chevaleresque : typologie d’un genre (XIIIe-XVe siècle), H. Champion, 1994. 5. Ces courts poèmes à la gloire du connétable étaient présents à la in du manuscrit de base choisi par J. C. Faucon, qui, préférant se concentrer sur la chanson, ne les édite pas.

Description:
souvenamse m'amour la plus bielle de Franche/Honour a dames/ 21541 subj prés p3 veigne. 1542, 5680, 8627, 9081, 9549,. 10657, 20559 p5.
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