Sur le sous-groupe des ´el´ements de hauteur infinie du K d’un corps de nombres 2 ∗ Jean-Franc¸ois Jaulent & Florence Soriano-Gafiuk 8 0 R´esum´e. Poursuivant l’approche logarithmique des noyaux de la K-th´eorie pour les corps 0 de nombres (cf. [Ja1, Ja2, JS1, JS2]), nous d´eterminons ici en toute g´en´eralit´e les 2-rangs 2 respectifs du noyau sauvage WK2(F) et du sous-groupe K2∞(F) des ´el´ements de hauteur infiniedansK2(F),a`l’aidedesgroupesdeclassespositivesducorpsF. n Ler´esultat principal decette ´etude, qui conjugue les crit`eres d’´egalit´e deWK2(F) et de a K2∞(F)obtenusparK.Hutchinson(cf.[Hu1,Hu2,HR])avecladescriptionlogarithmiquedes J noyauxsauvages,permetainsided´eterminereffectivemententermesdeclasseslogarithmiques 7 dansquelscaslesous-groupeK2∞(F)estunfacteurdirectdunoyausauvage WK2(F). Abstract. By using the logarithmic approach of the classical kernels for the K2 of number ] fields (cf. [Ja1, Ja2, JS1, JS2]), we compute the 2-rank of the wild kernel WK2(F) and the T 2-rankof the subgroup K2∞(F)=∩n≥1K2n(F) ofinfinite heighelements in K2(F) interms N ofpositiveclassgroupsforanynumberfieldF. . Themainresult,whichconnectsthecriterionofequalitybetweenthesetwogroupsalready h obtained by K. Hutchinson (cf. [Hu1, Hu2, HR]) and the logarithmic description of these t groups, gives a simple logarithmic characterization of the number fields F for which the a m subgroupK2∞(F)isadirectfactorofthewildkernelWK2(F). [ 1 Introduction v On sait depuis les travaux de Tate que, pour tout corps de nombres F, le 6 1 noyau WK2(F) des symboles sauvages donn´es par la th´eorie locale du corps de 9 classesestunsous-groupefinideK (F)dontl’arithm´etiqueestmyst´erieusement 2 0 reli´ee `a celle des groupes de classes d’id`eles ou d’id´eaux (cf. e.g. [Ta], [Ko]). . 1 C’est ainsi que J. Tate a montr´e que pour tout premier impair ℓ, la ℓ-partie 80 de WK2(F) co¨ıncide avec celle du sous-groupe K2∞(F) = ∩n∈N×K2n(F) des ´el´ements de hauteur infinie dans K (F); et il est montr´e dans [JS ] que le ℓ- 0 2 1 : rang commun de ces deux groupes est donn´e par l’isomorphisme de modules v galoisiens : i X ℓK∞(F)=ℓWK (F) ∆(µ ℓ )=µ ℓeω¯ , r 2 2 ≃ ℓ⊗C F[ζℓ] ℓ⊗C F[ζℓ] a ou` ℓWK (F) = WK (F)/WK (F)ℓ est le qfuotient d’exposfant ℓ de WK (F); 2 2 2 2 µ d´esigne le groupe des racines ℓ-i`emes de l’unit´e; F[µ ] est l’extension cy- ℓ ℓ clotomique de F correspondante; ∆ = Gal(F[µ ]/F) le groupe de Galois as- ℓ soci´e; ℓ est le ℓ-groupe des classes logarithmiques du corps F[µ ]; et C F[ζℓ] ℓ ∆(µ fℓ ) est le groupe des copoints fixes du tensoris´e de ℓ par µ , ℓ ⊗C F[ζℓ] C F[ζℓ] ℓ qui s’idefntifie encore,comme expliqu´e dans [JS ], au tordupar µfde la compo- 1 ℓ sante anticyclotomique du groupe ℓ . C’est la situation algorithmiquement C F[ζℓ] exploit´ee dans [Cp ] et g´en´eralis´eefaux noyaux´etales sup´erieurs dans [JM]. 1 Lorsque ℓ est´egal `a 2, la situation est plus complexe `a double titre : ∗ActaArithmetica122(2006), 235–244. 1 - d’abord parce que les 2-parties des deux groupes WK (F) et K∞(F) ne 2 2 co¨ıncident plus n´ecessairement, le sous-groupe des ´el´ements de hauteur infinie dans K (F) pouvantˆetre contenu stictement dans le noyau sauvage WK (F); 2 2 -ensuiteparcequelesisomorphismeslogarithmiquespr´ec´edentspeuventˆetre en d´efaut d`es lors que le corps F ne contient pas les racines 4-i`emes de l’unit´e commel’attestentlescalculsmen´esdans[So ]pourcertainscorpsquadratiques. 2 Defait,l’examenplusattentifdelaformuleexplicitepourlesymbolesauvage −1, x ´etablie dans [Ja ] montre qu’interviennent dans ce cas non seulement (cid:16) Fp (cid:17) 1 lesvaluationslogarithmiquesattach´eesauxplacesfinies,maisaussilesfonctions signesattach´eesauxplacesr´eellesou2-adiques,cequijustifiel’introductiondela notiondeclassessign´ees(cf.[So ],[Ja ]),qu’onpeutregardercommel’analogue 1 4 logarithmique de celle classique de classes au sens restreint. Lesr´esultatsde[JS ]permettentainsided´ecrirela2-partiedunoyausauvage 2 `a l’aide d’un quotient convenable du groupe des classes sign´ees dit groupe des classes positives. L’isomorphisme obtenu 2WK (F) 1 ℓpos 2 ≃{± }⊗C F laisse cependant ouverte la question de la description du groupe K∞(F) et de 2 son quotient 2K∞(F). L’objet de la pr´esente note est pr´ecis´ement de combler 2 cette lacune en d´ecrivant ce dernier groupe en termes de classes positives. 1. Rappels sur les places logarithmiquement sign´ees ou primitives Commenc¸ons par rappeler quelques d´efinitions indispensables `a la compr´e- hension du Th´eor`eme principal : D´efinition (cf. [Hu ], [JS ], [Ry], [Hu ], [HR]). Soit F un corps de nombres; 1 2 3 pour chaque place p de F, ´ecrivons F le compl´et´e de F en p. Cela pos´e : p (1) Nous disons d’une part que la place p est : (i) sign´ee,lorsquele corpsF ne contientpasles racines4-i`emesde l’unit´e; p (ii)logarithmiquementsign´ee(ouencoreexceptionnelle),lorsquelaZ -exten- 2 sion cyclotomique Fc de F ne contient pas les racines 4-i`emes de l’unit´e1; p p (iii) logarithmiquement primitive, lorsqu’elle ne se d´ecompose pas dans (le premier ´etage de) la Z -extension cyclotomique Fc de F. 2 (2) Nous disons d’autre part que le corps F est : (i) sign´e, lorsqu’il ne contient pas les racines 4-i`emes de l’unit´e (ce qui a lieu si et seulement s’il poss`ede au moins une place sign´ee); (ii) exceptionnel, lorsque sa Z -extension cyclotomique Fc ne contient pas 2 les racines 4-i`emes de l’unit´e; (iii) logarithmiquement sign´e, lorsque sa 2-extension ab´elienne localement cyclotomiquemaximaleFlc necontientpaslesracines4-i`emesdel’unit´e(cequi alieusietseulements’ilposs`edeaumoinsuneplacelogarithmiquement sign´ee); (iv) logarithmiquement primitif lorsque F poss`ede au moins une place (n´e- cessairement paire) qui est `a la fois logarithmiquement sign´ee et primitive; 1De sorte que ne sont logarithmiquement sign´eesque les places r´eelles et certaines places paires,i.e.au-dessusde2. 2 Remarque. Il r´esulte des d´efinitions pr´ec´edentes qu’un corps de nombres est logarithmiquement sign´e lorsqu’il est localement exceptionnel en l’une de ses places; il est alors(globalement)exceptionnel, mais la r´eciproqueest fausse (cf. infra). En revanche un corps de nombres est sign´e si et seulement s’il l’est en l’une de ses places (auquel cas il l’est en une infinit´e d’entre elles en vertu du th´eor`eme de Cˇebotarevˇ). Donnons un exemple : Exemple. Soit F = Q[√d] (avec d Z, d = 0 ou 1, d sans facteur carr´e) un ∈ 6 corps quadratique r´eel ou imaginaire. On a alors les ´equivalences : (i) F sign´e (i.e. i / F) d= 1. ∈ ⇔ 6 − (ii) F exceptionnel (i.e. i / Fc) d= 1, 2. ∈ ⇔ 6 − − (iii) F logarithmiquement sign´e (i.e. i / Flc) (d > 0, i.e. F est -sign´e) ∈ ⇔ ∞ ou (d 1 [mod 8] et d 2 [mod 16], i.e. F est 2-logarithmiquement sign´e ). 6≡− 6≡− (iv) F logarithmiquement primitif (d 1 [mod 8] et d 2 [mod 16]) ⇔ 6≡− 6≡± oud=2(lesplacespairessont`alafoislogarithmiquementsign´eesetprimitives). Introduisons maintenant quelques notations : pour chaque place non com- plexe p du corps consid´er´e F, d´esignons par =limF×/F×2n RFp p p le compactifi´e 2-adique du groupe m←−ultiplicatif du compl´et´e de F en p, que la th´eorie locale du corps de classes identifie au groupe de Galois de la pro-2- extension ab´elienne maximale de F . p L’approche logarithmique am`ene `a consid´ererdeux applications d´efinies sur le compactifi´e2-adique et`a valeursrespectivementdansZ etdans 1 : RFp 2 {± } la p-valuation logarithmique v d’une part, donn´ee par la formule : p • v () = Log|·|p (cf. [Jea ], p. 306, d´ef. 1.3 (iv)), p · − degp 2 ou` d´esigneelavaleurabsolue2-adique`avaleursdanslegroupemultiplicatif p Z×|e·t|degpestunfacteurdenormalisationchoisipourqu’onaitv ( )=Z ; 2 p RFp 2 la fonction signe sg d’autre part, dont une expressioneest : • p sg () = ε( ) (cf. [Ja ], p. 457, d´ef. 1), p · |·|p 4 ou` ε d´esigne la projection naturelle de Z× 1 (1+4Z ) sur 1 . 2 ≃ {± }× 2 {± } Lenoyau delavaluationv est,pard´efinition,lesous-groupedesunit´es UFp p logarithmiquesede RFp : c’est le geroupe de normes associ´e par la Th´eorie locale ducorpsdeclasses`alaZ -extensioncyclotomiqueFc deF (aveclaconvention 2 p p Fc =F auxplacesr´eelles);celuide lafonctionsignesg estle sous-groupedes p p p ´el´ementspositifs + :ilcorrespond`al’extensionF [i]engendr´eeparlesracines RFp p 4-i`emes de l’unit´e; l’intersection + = + , enfin, est le sous-groupedes UFp UFp∩RFp unit´es logarithmiques positives : eet il coerrespond `a l’extension compos´ee Fc[i], p i.e. `a la 2-extension cyclotomique de F . p En r´esum´e, la place p est donc sign´ee lorsque la fonction signe sg est non p triviale, auquel cas le sous-groupe positif + est d’indice 2 dans ; elle est RFp RFp logarithmiquement sign´ee lorsque la fonction signe sg est non triviale sur le p sous-groupeunit´e ,auquelcas + estd’indice2dans .Etcettederni`ere UFp UFp UFp ´eventualit´enesepreoduitqu’auxplaecesr´eelleset`acertainesedesplacesau-dessus de 2. Nous disons que ce sont les places paires logarithmiquement sign´ees. 3 2. Compl´ements sur les groupes de classes positives Introduisonsmaintenantlesgroupesdeclassespositivesetrappelonsd’abord pour cela quelques notations de la Th´eorie du corps de classes : Etant donn´e un corps de nombres F, d´esignons par Fab sa pro-2-extension ab´elienne maximale; notons Fc la Z -extension cyclotomique de F et Flc la 2 sous-extension localement cyclotomique maximale de Fab, i.e. la plus grande sous-extensionde Fab qui est compl`etement d´ecompos´ee sur Fc Par la Th´eorie 2-adique du corps de classes (cf. [Ja ]), le groupe de Galois 3 Gal(Fab/F)s’identifiecomme groupetopologiqueauquotient = / du F F F C J R 2-adifi´e du groupe des id`eles du corps F, d´efini comme le produit restreint = res , JF Qp RFp par son sous-groupe principal F = Z2 Z F×. En d’autres termes, dans la R ⊗ correspondance du corps de classes, le groupe est associ´e `a F et le sous- F J groupe `aFab.Ilsetrouvequelegroupedenormesattach´e`alaZ -extension F 2 R cyclotomique Fc = (x ) v (x )degp=0 JF { p p ∈JF | Pp p p } diff`ere (en g´en´eral)ede celui attach´e `a l’exteension localement cyclotomique Flc = , UFRF QpUFpRF de sorte que le 2-groupe des celasses logaritehmiques (de degr´e nul) ℓ = / Gal(Flc/Fc) , F F F F C J U R ≃ mesure l’´ecart entre lefs 2-exteensieons localement et globalement cyclotomiques Flc et Fc. On ne sait pas encore si ces derniers groupes sont finis pour tout les corpsde nombresF (ce que postule pr´ecis´ementune g´en´eralisationnaturellede laconjecturedeGross),maiscepointestsansimportancepourlescalculsnum´e- riques,puisquelesgroupesdeclasseslogarithmiquessecalculentessentiellement comme les groupes de classes ordinaires et que la validit´e de la conjecture, qui revient`aaffirmerlanontrivialit´ed’uncertainr´egulateur,sev´erifieais´ementen pratique d`es que l’on sait calculer dans le corps ´etudi´e (cf. [Cp ]). 1 LorsquelecorpsF estexceptionnel,ilfautenoutredistinguerlaZ -extension 2 cyclotomique Fc de la 2-tour cyclotomique Fc[i]. Le groupe de normes attach´e `a F[i] est le noyau de la formule du produit pour les fonctions signes : ∗ = (x ) sg (x )=+1 ; JF { p p ∈JF | Qp p p } et co¨ıncide avec le produit + = + , d’apr`es la caract´erisation JF RF QpRFpRF locale de l’extension quadratique E =F[i]. L’intersection ∗ = ∗ = (x ) x =1 JF JF ∩JF { p p ∈JF | Qp | p |p } correspond donceau comepositum Ec = Fc[i]. Et la plus grande extension loca- lement triviale de Ec qui est ab´elienne sur F, en d’autres termes l’intersection Fab Elc, est ainsi associ´ee au sous-groupe de normes : ∩ + = + =N ( ) . UFRF QpUFpRF E/F UE RF e e e Le quotient correspondant(cf. [Ja ]) 4 ℓs = ∗/ + Gal(Elc Fab/Ec) C F JF UFRF ≃ ∩ est, par d´efinition,gle 2-grouepe dees classes logarithmiques sign´ees du corps F; c’est aussi l’image, par la norme arithm´etique N du 2-groupe des classes E/F logarithmiques de E, comme on le voit sur le sch´ema de corps : 4 ℓ E C f Ec =Fc[i] Elc Fab Ec (cid:8)(cid:8) ∩ ∆ (cid:8) (cid:8) (cid:8) (cid:8) (cid:8) ℓsF C Fc g N ( ℓ ) ℓ E/F E E C C Γ E =F[i] (cid:8)(cid:8) (cid:8) (cid:8) (cid:8) (cid:8) (cid:8) ∆ F Il est commode de noter ℓs = ∗/ + =N ( ℓ ) C F JF UFRF E/F C E legroupeanalogueprissansconditioendedegr´e,imageparlanormearithm´etique du groupe des classes logarithmiques (toujours sans condition de degr´e) ℓ . E Avec ces notations, le 2-groupe des classes positives ℓpos est le quotient C C F ℓpos = ∗/ pos C F JF JF RF du groupe ℓs par l’image du sous-groupe pos = + + de ∗ consCtruiFt`a partirde l’ensemblePLS dJesFplacesQdpe∈PFLlSoRgaFrpitQhmp∈/iqPuLeSmUeeFnpt JF sign´ees. Et le sous-groupe des classes positives de degr´e nul est le quotient ℓpos = ∗/ pos , C F JF JF RF du groupe ℓs , image dansfℓpos duesouse-groupe ∗ de ∗. C F C F JF JF Via le dgegr´e, le quotient ℓpos/ ℓpos ∗/ e∗ + s’identifie `a C F C F ≃ JF JF Qp∈PLSRFp Z en l’absence de places paires logafrithmiquementesign´ees, auquel cas le sous- 2 groupe de degr´e nul est toujours un facteur direct de ℓpos. En revanche, en C F pr´esencedeplacespaireslogarithmiquementsign´ees,c’estunquotientfinideZ , 2 et dans ce cas il peut arriverque le sous-groupede degr´e nul soitou ne soitpas facteur direct dans ℓpos : s’il l’est, le quotient 2 ℓpos est alors un hyperplan C F C F du F -espace vectoriel 2 ℓpos; s’il ne l’est pas, onfa : 2 ℓpos 2 ℓpos. 2 C F C F ≃ C F f 3. E´nonc´e du Th´eor`eme principal Ces notations ´etant donn´ees, nous pouvons maintenant ´enoncer le r´esultat principal de cette note, qui pr´ecise ceux obtenus par J.-F. Jaulent [Ja ] sur le 1 ℓ-noyau sauvage, puis par K. Hutchinson [Hu ], [Hu ] ou J.-F. Jaulent & F. 1 2 Soriano [JS ] sur le 2-noyausauvage : 2 Th´eor`eme 1. Soient F un corps de nombres, WK (F) le noyau des symboles 2 sauvages et K∞(F)= Kn(F) le sous-groupe des ´el´ements de hauteur infi- 2 ∩n≥1 2 nie dans K (F) (qui est d’indice au plus 2 dans WK (F)). Cela pos´e : 2 2 5 (i) Si le corps F n’est pas exceptionnel (i.e. pour i Fc), on a directement : ∈ K2∞(F)/K2∞(F)2 =WK2(F)/WK2(F)2 ≃ {±1}⊗Z2 CℓF, f ou` ℓ d´esigne le 2-groupe des classes logarithmiques (au sens ordinaire) de F. F C Eft, dans ce cas, on a toujours l’´egalit´e : WK (F)=K∞(F). 2 2 (ii) Si le corps F est exceptionnel (i.e. pour i Fc), on a canoniquement : 6∈ WK2(F)/WK2(F)2 ≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos, ou` ℓpos d´esigne le 2-groupe des classes logarithmiques positives de F, mais : C F K2∞(F)/K2∞(F)2 ≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos, ou` ℓpos d´esigne le sous-groupe de ℓpos form´e desfclasses de degr´e nul. C F C F Eft, dans ce cas, on a : WK (F)=K∞(F) si et seulement si F est logarith- 2 2 miquement primitif; et (WK (F) : K∞(F)) = 2 sinon. Enfin, dans cette toute 2 2 derni`ere situation, le sous-groupe K∞(F) est facteur direct du groupe WK (F) 2 2 si et seulement si le sous-groupe des classes de degr´e nul ℓpos est lui mˆeme facteur direct du groupe ℓpos des classes positives. En d’afCutFres termes, si F C F est exceptionnel et logarithmiquement imprimitif, on a : - soit ℓpos ℓpos Z/2sZ et WK (F) K∞(F)) F ; C F ≃ C F ⊕ 2 ≃ 2 ⊕ 2 - soit 2 ℓpos 2fℓpos et 2WK (F) 2K∞(F))( 2 ℓpos). C F ≃ C F 2 ≃ 2 ≃ C F f Remarque. Lorsquele corps F est exceptionnel, mais non logarithmiquement si- gn´e, i.e. lorsque l’on a i Flc Fc, le groupe des id`eles positifs pos d´efini ∈ \ JF dans [JS ] co¨ıncide avec le groupe des unit´es logarithmiques et le quotient 2 F U / pos = / = ℓ estalorsle2-groupedesclasseeslogarithmiques JF JF RF JF UFRF C F (sans conditionde deegr´e)du corps F.En particulier,les quotients d’exposant2 respectifs 2 ℓpos et 2 ℓ du groupe des classes positives ℓpos = ∗/ pos C F C F C F JF JF RF etdugroupedesclassfeslogarithmiques(dedegr´enul) ℓ = / sontles F F F F C J U R hyperplansnoyauxdansleF -espacevectoriel2 ℓ defsformeselin´eeairesinduites 2 F C respectivementpar le signe sg et le degr´e deg . Ils sont donc (non canonique- F F ment) isomorphes,et l’isomorphisme annonc´e 2WK (F) 2 ℓpos redonne bien 2 ≃ C F dans ce cas l’isomorphisme 2WK (F) 2 ℓ ´etabli dans [JS ]. 2 F 2 ≃ C f 4. Preuve du Th´eor`eme principal Le casou` le corpsconsid´er´eF n’estpas exceptionnelne pose pas probl`eme: nousavonsalorsWK (F)=K∞(F)d’apr`es[Hu ];et2WK (F) 2 ℓ d’apr`es 2 2 1 2 ≃ C F [Ja ] si le corps est sign´e, d’apr`es [JS ] s’il ne l’est pas; d’ou` les isomforphismes 1 2 annonc´es dans ce cas. Supposons donc le corps F exceptionnel, introduisons l’extension E = F[i] et consid´erons le sch´ema d’extensions dessin´e plus haut. Dans cette derni`ere situation, nous avons, en vertu du Lemme 3.2 de [Hu ] : 2 Lemme 2. L’homomorphisme de transfertTr de K (E) dans K (F)envoie E/F 2 2 lenoyausauvageWK (E)=K∞(E)surlesous-groupeK∞(F)d’indiceauplus 2 2 2 2 dans WK (F) form´e des ´el´ements de hauteur infinie dans K (F). 2 2 Et simultan´ement, comme expliqu´e dans la section 2 : Lemme 3. L’op´erateur norme N envoie le 2-groupe des classes logarith- E/F miques ℓ sur le groupe des classes sign´ees ℓs ; donc, par passage au quo- E F C C tient, lefgroupe 2 ℓ sur l’image canonique duggroupe 2 ℓpos dans 2 ℓpos. C E C F C F f f 6 Consid´erons donc le diagramme commutatif ci-dessous qui relie les isomor- phismes entreles quotients d’exposant2respectifs des groupesde classeset des noyaux sauvages´ecrits en haut pour le corps E et en bas pour le corps F : 2CℓE = 2CℓEpos β∼E //// 2WK2(E)=2K2∞(E) f f NE/F (cid:15)(cid:15)(cid:15)(cid:15) (cid:15)(cid:15)(cid:15)(cid:15) TrE/F 2 ℓs = 2N ( ℓ ) //// 2K∞(F) C F E/F C E δF 2 g f π γ (cid:15)(cid:15)(cid:15)(cid:15) (cid:15)(cid:15)(cid:15)(cid:15) 2CℓFpos ηF ////K2∞(F)WK2(F)2/WK2(F)2 f α ι (cid:15)(cid:15) (cid:15)(cid:15) 2 ℓpos ∼ ////2WK (F) C F βF 2 Distinguons les deux cas : (i) Si le corps F est logarithmiquement primitif, le groupe des classes po- sitives ℓpos co¨ıncide avec son sous-groupe de degr´e nul ℓpos comme expli- C F C F qu´e plus haut; ainsi α est l’identit´e et ι est surjectif. Enfparticulier, il suit WK (F) = K∞(F) (conform´ement au r´esultat de [Hu ]); et nous obtenons, 2 2 1 comme annonc´e dans ce cas, les isomorphismes naturels : K2∞(F)/K2∞(F)2 =WK2(F)/WK2(F)2 ≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos, (ii) Si le corps F n’est pas logarithmiquement primitif, le sous-groupe des classes de degr´e nul ℓpos est strictement contenu dans le groupe des classes positives ℓpos et il pfCeuFt en ˆetre ou non facteur direct : C F Si ℓpos estfacteurdirectde ℓpos,l’applicationαestinjectiveetsonimage C F C F est unfhyperplan du F -espace vectoriel 2 ℓpos. Il suit que η est elle-mˆeme 2 F C injective (donc bijective) et que le sous-groupe K∞(F)WK (F)2/WK (F)2 est 2 2 2 un hyperplan du quotient 2WK (F). En particulier K∞(F) est lui-mˆeme un 2 2 facteur direct non trivial de WK (F), et nous avons, comme attendu : 2 2K2∞(F)≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos & 2WK2(F)≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos. f Inversement, si le sous-groupe K∞(F) est un facteur direct non trivial de 2 WK (F), l’application ι n’est pas surjective et l’application α ne l’est pas non 2 plus; il en r´esulte que ℓpos est alors un facteur direct de ℓpos. C F C F En fin de compte, lfes morphismes α et ι sont simultan´ement surjectifs ou non; les sous-groupes ℓpos et K∞(F) sont simultan´ement facteurs directs ou non respectivement defC ℓFpos. et d2e WK (F). Et, bien entendu, lorsqu’ils ne le C F 2 sont pas, nous avons les isomorphismes non canoniques : 2K2∞(F)≃ 2WK2(F)≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos ≃ {±1}⊗Z2 CℓFpos. Remarque.Ilsuitdel`aque,contrairement`acequiestindiqu´emaflheureusement dans [JS ], l’application canonique 2 ℓpos 2 ℓpos n’est pas, alors,bijective. 2 C F → C F f Diversesillustrationsnum´eriquessontdonn´eesdansuntravailencours[Cp ], 2 quig´en´eralisedanscecontextesign´el’approchealgorithmiqueiniti´eedans[Cp ]. 1 7 R´ef´erences [Cp1] F.DiazyDiaz,J.-F. Jaulent,S.Pauli, M.Pohst &F. Soriano-Gafiuk, A new Algorithm for the Computation of logarithmic ℓ-class groups of number fields, ExperimentalMath. 14 (2005), 67–76. [Cp2] J.-F. Jaulent, S. Pauli, M. Pohst & F. Soriano-Gafiuk,Computation of 2-groups of positive divisor classes of degree 0, Pr´epublication. [Hu1] K.Hutchinson,The2-Sylowsubgroupofthewildkernelofexceptionalnumber fields, J. NumberTh. 87 (2001), 222–238. [Hu2] K. Hutchinson, On tame and wild kernels of special number fields, J. Numb. Th. (`a paraˆıtre). [Hu3] K. Hutchinson, E´tale wild kernels of exceptional number fields, J. Numb.Th. 107 (2004), 368–391. [HR] K. 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