STORIAS DE EFENDI MOLLAH NASREDDIN KHODJA JUHA IN SAMBAHSA ED FRANCEOIS Photographia ab Nevit Dilmen Id vat In id chaykhaneh, un farcer chiaujaent Nasreddin : “Est saygen od has meis quem oin trick in tien sack. Ioghi tib vato cent oyra od nies kamyabe drughes me !” Nasreddin acceptet vate con iom. “Skehpt me, reiksiem”, iey is trehcend-ye kyid dwer. Tri hors serter, is farcer dar skehptneut ter Nasreddin ed eys “trick”. Is virecogneiht is buit drught. Gwahsit bei Mollah samt un sack mathmounend cent oyra, passet sien brakh unte id enderghyanen fenster, sint pehde id sack entro. Nasreddin lyehct ep sien crovat, paurskend quod renk is maghiet kwehre ei farcer. Is aurt id kleuyto iom piengs, trehft id sack, hissapt ia. “Kludi, iey is sieni esor, meinyun mi yeist id summ dehlcsiem schehnke sei leuso id vat. Mi restet ne meis quem plane quosmed pargoile iom farcer qui sollt skehpte me impatient-ye in id chaykhaneh.” Le pari A la maison de thé, un farceur défie Nasrudin : « On dit que tu as plus d'un tour dans ton sac. Eh bien, moi, je te parie cent pièces d’or que tu n'arriveras pas à me berner ! » Nasrudin accepte de parier avec lui. « Attends-moi, je reviens », dit-il en se dirigeant vers la porte. Trois heures plus tard, le farceur est toujours là à attendre Nasrudin et son "tour". Il finit par reconnaître qu'il s'est fait avoir. Il se rend chez le Mulla avec un sac contenant cent pièces d'or, passe le bras par la fenêtre entrouverte, laisse choir le sac à l'intérieur. Nasrudin est allongé sur son lit, cherchant quel mauvais tour il pourrait jouer au farceur. Il entend le tintement des pièces, trouve le sac, fait le compte. « Ecoute, dit-il à sa femme, le destin m’envoie la somme que je devrai verser si je perds le pari. Il ne me reste plus qu’à élaborer un plan pour me payer la tête du farceur qui doit m’attendre impatiemment à la maison de thé. » Id aunantwehrd question In id chaykhaneh, hiebeer smauken unte id hol epoino ia paradoxa ed idiotias ios Khodja, kun semanghen visprohg iom : - Nasreddin, tu qui antwehrdt vasyims, kwe est druve-ye oin question quei tu khakies antwehrde ? - Weidwos, bet tod tehrpt ses un druv question. - Quod awies tu tosmed ? - Oins, mathalan, eem klehptend kwoid in id horgn os mien nieber kun is arrivit improviden, kapend me in flagranti delicto. Me hat sprohgen : Nasreddin, quod kwehrs tu ter ? Ne ho wois quod ei antwehrde ! La question sans réponse A la maison de thé, on s’était régalé toute la soirée des paradoxes et idioties du Hodja, lorsque pour finir, quelqu’un lui demanda : - Nasreddin, toi qui as réponse à tout, y a-t-il seulement une question à laquelle tu serais incapable de répondre ? - Bien sûr, mais il faut que ce soit une vraie question. - Qu’entends-tu par-là ? - Une fois, par exemple j’étais en train de voler du blé dans la grange de mon voisin lorsqu’il est arrivé à l’improviste, me prenant la main dans le sac. Il m’a demandé : Nasreddin que fais-tu là ? Je n’ai pas su quoi lui répondre ! Ramazan Ye tod yar, id munt Ramazan fiell alnos medsu un torrid lient. Deshydratet, Nasreddin, khakend skehpte id saat ios fastbrehg, gwaht prosch discret-ye un fontan. Bad, is ghehdt lyt jlampohe. - Bet quod kwehrs tu Khodja ? Kwe ne est un synt brehge id fast pre id saat ? ayt un passant. - Tayc ! Ramazan regwehmt ielg yar, bet ego, sei mehro, neti regwehmo ! Ramadan Cette année-là, le mois du Ramadan tombait en plein milieu d'un été torride. Déshydraté, Nasreddin, ne pouvant plus attendre l'heure de la rupture du jeûne, s'approche discrètement d'une fontaine. Enfin, il peut boire un peu d'eau. - Mais que fais-tu Hodja ? N'est-ce pas un pêché de rompre le jeûne avant l'heure ?dit un passant. - Tais-toi ! Le Ramadan revient chaque année, mais moi, si je meurs, je ne reviens plus ! Yu saycte prabh Nasreddin Khodja hiebit bihn judce in Aksehir. Sem wir gwohm schikaye de alyo. - Saycs prabh, iey is, kleuvs iom. Alter gwohm ye id posdien ed lohg id mukadma sekwent sieno mayn. - Tuschi saycs prabh, antwohrdit Khodja. Eys esor qua hieb aurn bo versions buit scandaliset : - Khodja ! Quod est tod justice ? Un judce qui prabheiht uter, dind alter. Pos reflectend unte uno moment, Nasreddin revols kye sien esor ed ay sieyg : - Makhbouba, tuschi, saycs prabh ! Vous avez raison Nasreddin Hodja était devenu juge à Aksehir. Un homme vint se plaindre d'un autre. - Tu as raison, dit-il, après l'avoir écouté. L'autre arriva le lendemain et raconta le contentieux à sa façon. - Toi aussi, tu as raison, répondit Hodja. Sa femme qui avait entendu les deux versions se scandalisa : - Hodja ! Quelle est cette justice ? Un juge qui donne raison à l'un, puis à l'autre. Après avoir réfléchi un moment, Nasreddin se retourna vers sa femme et lui dit : - Chérie, toi aussi, tu as raison ! Id promitten salair Sem eiskwer gwehmt trehve judce Nasreddin. - Ho parkwohrt un orbat pro semquom. Quando ho budt iom de quayt is mi dahsiet, mi hat antwohrdt “khich”. Taiper, is refuset mi dahe quo is mi hat promitten. Pos reflexion, Nasreddin ei sayct : - Ayr id wangwl ios kelim. Eiskwer kwehrt to. - Quod vids tu ? - Khich ! - Tun ghend tien khich ed abgwah ! Le salaire promis Un plaignant vient trouver le juge Nasreddin. - J'ai effectué un travail pour quelqu'un. Quand je lui ai demandé combien il me donnera, il m'a répondu 'rien'. A présent, il refuse de me donner ce qu'il a promis. Après réflexion, Nasreddin lui dit : - Soulève le coin du tapis. Le plaignant s'exécute. - Que vois-tu ? - Rien ! - Alors prends ton rien et va-t'en ! Hayd au paradays ? Ye id end siens preche consecren ibs payttens qua exspecte i muazabs in Akhira ed ibs joys reserven im elects, is imam scriet : - O Fiders ! Stahntu ub quanti gwahskwnt Hayd ! Quanti na-sedde, ir caps cliht. - Gohd, muslims ! Ed nun se manifeste quanti gwahskwnt Allahs paradays ! Id umum iom dyindars comstaht ub, ploisko Nasreddin qui na-seddt. - Tughi, Khodja, tehrbies karrare ! Neschi gwahskws paradays, sekwent quo vido… - No, gwahte tetro, yu. Ego mano her. Enfer ou paradis ? A la fin de son prêche consacré aux souffrances qui attendent les damnés dans l'autre monde et aux joies réservées aux élus, l'imam s'écrie : - Ô croyants! Que ceux qui veulent aller en enfer se lèvent! Tout le monde reste assis, la tête baissée. - C'est bien, musulmans! Alors maintenant, que ceux qui veulent aller au paradis d'Allah se manifestent! L'assemblée des fidèles se met debout comme un seul homme, à l'exception de Nasr Eddin qui reste assis. - Eh bien, Hodja, il faudrait te décider! Tu ne veux pas non plus aller au paradis, à ce que je vois... - Non, allez-y, vous. Moi, je reste ici. Id penk piastren dulg Juha-Khodja Nasreddin sayrien in id mercat quan un dukandar accostit iom, ei mambhend ne payghe sien dulg. - Kyar prient, iom sprohg Juha, quayt ghi vos deulgo ? - Sixgim penk piastres, cricit is grasban dukandar. - Tamam, tamam, antwohrd Juha. Yu suagnohte vos payghskwo trigim penk piastres cras ed trigim penk alya ye id niebst munt. To maynt od vos deulgo ne meis quem penk piastres. Ne habte yu scham de accoste me it in public ob un dulg om tik penk piastres ? La dette de cinq piastres Djeha-Hodja Nasreddin flânait dans le marché quand un commerçant l'accosta, lui reprochant de ne pas payer sa dette. - Cher ami, lui demanda Djeha, combien vous dois-je au juste ? - Soixante-quinze piastres, cria le commerçant, en colère. - D’accord, d’accord, répondit Djeha. Vous savez bien que j'ai l'intention de vous payer trente-cinq piastres demain et trente-cinq autres le mois prochain. Cela signifie que je ne vous dois plus que cinq piastres. N'avez- vous pas honte de m'accoster ainsi en public pour une dette de seulement cinq piastres ? Ies notables Unte id hol posmiddien, Nasreddin hat spasseren hamraht ab dwo notablens ios urb, iom imam ed iom kadi, bet id saat os sranse mutu hat gwohmt. - Es druve-ye un surprindend wir, kaut is religieus. Yando kwehcs kam un stegyu kabil os beraubhe au dupe cadanghen, dind, oik instants pos, anghen hat id pondos os diles con un imbecile. - Hay, Nasreddin, sdi frank pro oin ker, nabaht is magistrat, sayg nos quis es in druve : un swindler au un idiot ? - To dependt, antwehrdt Nasreddin, bet quo ghehdo vos lakin sayge, kyar prients, est od ye tod moment som just inter bo ! Les notables Tout l'après-midi, Nasrudin s'est promené en compagnie de deux notables de la ville, l'imam et le kadi, mais l'heure est venue de se séparer. - Tu es vraiment un homme surprenant, remarque le religieux. Parfois on dirait que tu es un filou capable de voler et de duper n'importe qui, et puis, quelques instants après, on croirait avoir affaire à un imbécile. - Allons, Nasrudin, sois franc pour une fois, continue le magistrat, dis- nous donc qui tu es en réalité : un escroc, un idiot ? - Cela dépend, répond Nasrudin, mais ce que je peux vous dire tout de même, chers amis, c'est qu'en ce moment je suis juste entre les deux ! Kam asels leisent Unte un conversation con Timurlang, Juha-Khodja Nasreddin bivandit ia merits os sien asel : - Est tem intelligent quem ghehdo hol ei doce, hatta lises. - Gwah ed doc ei lises, iey Timurlang. Tib dahm tri munts pro to. Gwirlayus, is inkiep id talimat con sien asel. Is dehsit eys adic fodder inter ia pages uns taungh buk ed ei doxit wehrte pages med sien dingvo kay trehve id fodder. Is zafoddrit iom tri diens pre id tri munten termin pact ab Timurlang. Bringhus iom animal ad Timurlang, is bud ud iom un taungh buk ed pos id ant iom hungric asel. Senst entrepris wehrte ia pages med sien dingv ed, trehvend neid, bibraisit. - Est sigwra un stragno manier os lises, iey Timurlang. - Ya, jawieb Juha-Khodja Nasreddin, it leisent asels. Comment lisent les ânes Dans une conversation avec Tamerlan, Djeha-Hodja Nasreddin commença à vanter les mérites de son âne : - Il est tellement intelligent que je peux tout lui apprendre, même à lire. - Va et apprend lui à lire, dit Tamerlan. Je te donne trois mois pour cela. De retour chez lui, il commença l'apprentissage avec son âne. Il mit sa nourriture habituelle entre les pages d'un gros livre et lui apprit à tourner les pages avec sa langue pour trouver la nourriture. Il cessa de le nourrir trois jours avant le terme de trois mois fixé par Tamerlan. Emmenant l'animal à Tamerlan, il lui demanda un gros livre et le posa devant l'âne affamé. Ce dernier entreprit de tourner les pages avec sa langue et, ne trouvant rien, se mit à braire. - C'est sûrement une étrange manière de lire, dit Tamerlan. - Oui, rétorqua Djeha-Hodja Nasreddin, c'est ainsi que lisent les ânes.