Soziale Ordnungen im Selbstverständnis des Mittelalters: 2. Halbbd

300 Pages·1980·9.188 MB·German

SOZIALE ORDNUNGEN
IM SELBSTVERSTÄNDNIS DES MITTELALTERS
W
DE
G
MISCELLANEA MEDIAEVALIA
VERÖFFENTLICHUNGEN DES THOMAS-INSTITUTS
DER UNIVERSITÄT ZU KÖLN
HERAUSGEGEBEN VON ALBERT ZIMMERMANN
BAND 12/2
SOZIALE ORDNUNGEN
IM SELBSTVERSTÄNDNIS DES MITTELALTERS
WALTER DE GRUYTER · BERLIN · NEW YORK
1980
SOZIALE ORDNUNGEN
IM SELBSTVERSTÄNDNIS
DES MITTELALTERS
2. Halbband
HERAUSGEGEBEN VON ALBERT ZIMMERMANN
FÜR DEN DRUCK BESORGT VON GUDRUN VUILLEMIN-DIEM
WALTER DE GRUYTER · BERLIN · NEW YORK
1980
CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek
Soziale Ordnungen im Selbstverständnis des Mittelalters / hrsg.
von Albert Zimmermann. Für d. Dr. besorgt von Gudrun
Vuillemin-Diem. — Berlin, New York : de Gruyter.
NE: Zimmermann, Albert [Hrsg.]
Halbbd. 2. - 1980.
(Miscellanea mediaevalia ; Bd. 12)
ISBN 3-11-008028-1
© 1980 by Walter de Gruyter & Co.,
vormals G. J. Göschen'sche Verlagshandlung · J. Guttentag, Verlagsbuchhandlung
Georg Reimer · Karl J. Trübner · Veit & Comp., Berlin 30
Alle Rechte, insbesondere das der Ubersetzung in fremde Sprachen, vorbehalten.
Ohne ausdrückliche Genehmigung des Verlages ist es auch nicht gestattet, dieses Buch
oder Teile daraus auf photomechanischem Wege (Photokopie, Mikrokopie) zu vervielfältigen.
Printed in Germany
Satz und Druck: Walter de Gruyter & Co., Berlin 30
Bindearbeit: Lüderitz & Bauer, Berlin
INHALTSVERZEICHNIS
(2. Halbband)
WLADYSLAW SENKO (Warszawa):
La doctrine de la perfectio personalis et de la perfectio status dans le
De ecclesiastica potestate de Gilles de Rome 337
KATHARINA COMOTH (Köln):
Pax universalis. Philosophie und Politik in Dantes Monarchia . . .341
GREGORIO PIAIA (Padova):
Interpretazione allegorica ed uso ideologico della prima profezia
di Daniele agli inizi del trecento 351
JÜRGEN MIETHKE (Berlin):
Zur Bedeutung der Ekklesiologie für die politische Theorie im spä-
teren Mittelalter 369
WILHELM KÖLMEL (München):
„Freiheit — Gleichheit — Unfreiheit" in der sozialen Theorie des
späten Mittelalters 389
RYSZARD PALACZ (Warszawa):
Libertas als eine Grundkategorie der gesellschaftlichen Philosophie
bei Ockham 408
JEANNINE QUILLET (Paris):
La problématique de l'empire et son enjeu doctrinal dans le Mande-
ment Fidem catholicam (1338) 427
SOPHIE WLODEK (Krakow):
Les idées theologico-politiques dans l'ecclésiologie de Thomas
Netter Waldensis 439
UTA LINDGREN (Langenfeld):
Avicenna und die Grundprinzipien des Gemeinwesens in Francese
Eixemenis' Regiment de la cosa publica (Valencia 1383) 449
BOZENA CHMIELOWSKA (Warszawa):
Les notions de loi naturelle et de loi positive chez Stanislas de
Skarbimierz (vers 1360-1431) 460
MARIA LODOVICA ARDUINI (Milano):
Biblische Kategorien und mittelalterliche Gesellschaft: „potens"
und „pauper" bei Rupert von Deutz und Hildegard von Bingen
(11. bzw. 12. Jh.) 467
VI Inhaltsverzeichnis
HEDDA RAGOTZKY (Regensburg):
Die Thematisierung der materiellen Bedeutung von „guot" in Tex-
ten des Strickers 498
NIKOLAUS HÄRING (Vallendar):
Auctoritas in der sozialen und intellektuellen Struktur des zwölften
Jahrhunderts 517
JERZY B. KOROLEC (Warszawa):
L'enseignement cracovien des vertus de magnanimité et de force au
XVe siècle 534
ANDRÉ GODDU (Los Angeles):
The Failure of Exorcism in the Middle Ages 540
ARNOLD H. PRICE (Washington):
The Role of the Germanic Warrior Club in the Historical Process:
A Methodological Exposition 558
MATHIAS BIELITZ (Neckargemünd):
Soziale Schichten im mittelalterlichen Bewußtsein von Musik . . . 566
HARALD KÜMMERLING (Köln):
Die Bestimmung des Ranges mehrstimmiger Vertonungen des Ordi-
narium missae mittels des cantus firmus als accidens praedicabile 586
Namenregister 601
INHALTSVERZEICHNIS
(1. Halbband, erschienen im August 1979)
ALBERT ZIMMERMANN (Köln):
Vorwort V
D. E. LUSCOMBE (Sheffield):
Conceptions of Hierarchy before the Thirteenth Century . .. 1
PETER DINZELBACHER (Stuttgart):
Klassen und Hierarchien im Jenseits 20
WERNER DETTLOFF (München):
Himmlische und kirchliche Hierarchie bei Bonaventura 41
MICHEL-MARIE DUFEIL (Montpellier):
IERARCHIA: un concept dans la polémique universitaire parisienne
du XHIème siècle 56
HELMUT G. WALTHER (Konstanz):
Utopische Gesellschaftskritik oder satirische Ironie? Jean de Meun
und die Lehre des Aquinaten über die Entstehung menschlicher
Herrschaft 84
JOSÉ IGNACIO SARANYANA (Pamplona):
La crisis de la „edad del Espíritu Santo" (Santo Tomás versus
Joaquín de Fiore) 106
J ANN HOLL (Freiburg):
Wissenschafts- und handlungstheoretische Überlegungen zur Funk-
tion von Familien- und Organismusmodell in der Staatsphilosophie 122
TILMAN STRUVE (Stuttgart):
Bedeutung und Funktion des Organismusvergleichs in den mittel-
alterlichen Theorien von Staat und Gesellschaft 144
WOLFGANG STÜRNER (Stuttgart):
Die Gesellschaftsstruktur und ihre Begründung bei Johannes von
Salisbury, Thomas von Aquin und Marsilius von Padua . . .. 162
MAX KERNER (Aachen):
Natur und Gesellschaft bei Johannes von Salisbury 179
OTTO GERHARD Oexle (Münster):
Die mittelalterlichen Gilden: Ihre Selbstdeutung und ihr Beitrag
zur Formung sozialer Strukturen 203
Vili Inhaltsverzeichnis
ROLF KÖHN (Konstanz):
„Militia curialis". Die Kritik am geistlichen Hofdienst bei Peter von
Blois und in der lateinischen Literatur des 9. —12. Jahrhunderts . . 227
OLGA WEIJERS (Den Haag):
Terminologie des universités naissantes. Étude sur le vocabulaire
utilisé par l'institution nouvelle 258
ELISABETH GÖSSMANN (Tokyo):
Anthropologie und soziale Stellung der Frau nach Summen und Sen-
tenzenkommentaren des 13. Jahrhunderts 281
JULIUSZ DOMAÑSKI (Warszawa):
Ethischer Praktizismus als eine Kategorie zum Beschreiben des Be-
wußtseins der Philosophen im ausgehenden Mittelalter 298
MIECZYSLAW MARKOWSKI (Krakow):
Soziale Grundlagen des Praktizismus und Naturalismus an der Kra-
kauer Universität im 15. Jahrhundert 314
ANEZKA VIDMANOVÁ (Praha):
Die mittelalterliche Gesellschaft im Lichte des Schachspiels . . . 323
LA DOCTRINE DE LA PERFECTIO PERSONALIS
ET DE LA PERFECTIO STATUS
DANS LE DE ECCLESIASTICA POTESTATE
DE GILLES DE ROME
par WiADYSLAW SEN KO (Warszawa)
1. Il est, de façon générale, admis que les conceptions théocratiques
médiévales de l'Etat et de l'Eglise ont pris leur origine dans le De civitate
Dei de saint Augustin. Bien que saint Augustin lui-même n'identifie pas
ces deux notions-là — encore que son oeuvre ne manque pas de formu-
lations pouvant suggérer une telle identification — et ne les subordonne
pas, ses principes amènent progressivement (Jean VIII, Grégoire VII,
Pierre Damien, Roger Bacon) à des conclusions qui font naître l'idée de
l'unité de la société chrétienne et de sa structure hiérarchique, ainsi que la
théorie de la théocratie pontificale selon laquelle le pape est l'autorité
suprême de l'unique communauté chrétienne qui existe effectivement et
mérite le nom d'Etat, celui de la «Respublica christianorum», comme le
dira Roger Bacon.
Parmi les continuateurs de la pensée augustinienne on voit également
Gilles de Rome, un de plus éminents penseurs de la fin du XIIIe siècle.
Dans son oeuvre De ecclesiastica potestate il a réuni et systématisé toutes
les recherches, entreprises et effectuées, sur le caractère et la structure de la
communauté chrétienne et a présenté le système de la théocratie pontificale
le plus radical que l'on ait connu jusqu'alors.
2. Dès la parution, en 1929, de l'édition critique du De ecclesiastica po-
testate, dûe à R. Scholz, les opinions politiques de Gilles de Rome sont
relativement bien connues. Aussi nous ne rappellerons ici que les lignes
générales de sa conception en nous arrêtant plus longuement sur sa
théorie de la perfection personnelle (perfectio personalis) et de la perfec-
tion consistant dans l'exercise d'une charge publique (perfectio status).
Nous estimons que c'est précisément cette dernière qui, dans la théorie de
Gilles, joue un rôle prépondérant et constitue un excellent exemple non
seulement de la formation, à la fin du XIIIe siècle, de l'idée de la théo-
cratie pontificale absolue (qui, à son tour, engendre la conception spéci-
fique de la communauté chrétienne), mais aussi d'un fort intéressant
modèle d'argumentation philosophique à l'appui de cette doctrine.
Nous savons, depuis que Charles Jourdain a, en 1858, découvert le De
potestate ecclesiastica, que Gilles de Rome, devenu archevêque de Bourges,
prit le parti de Boniface VIII. Alors que le Pape publiait sa fameuse bulle
338 Wladystaw Señko
«Unam sanctam», Gilles de Rome, de son côté, composait son traité
ecclésiologique. Les analogies qui rapprochent ces deux textes nous auto-
risent à croire que le rédacteur du document pontifical — que ce soit
Boniface VIII lui-même, comme le suggère J. Rivière, un théologien quel-
conque de la cour, ou enfin Gilles de Rome, ainsi que le prétend Jourdain
— s'est sans doute inspiré de l'ouvrage de Gilles. Ce fait souligne l'im-
portance du De ecclesiastica potestate dans lequel la métaphysique d'Aris-
tote et des Arabes se transforme en sociologie.
L'univers entier est mis en branle par le premier ciel; la sphère des
étoiles fixes entraine les sphères inférieures et le mouvement se diversifie
ainsi à l'infini. C'est là la cause de la variété des êtres qui nous entournent.
Dans le monde humain le pape joue le même rôle que le ciel des étoiles
fixes. Il est l'unique source de l'autorité, tout comme le premier ciel est
l'unique source du mouvement. C'est du pape que descend graduellement,
jusqu'au dernier homme, la juridiction spirituelle, et, par conséquent, la
juridiction temporelle. Comme la lune reçoit du soleil la lumière qu'elle
nous envoie ensuite, l'empereur reçoit du pape l'autorité de commender
dans ces régions inférieures qu'il serait indigne de retenir á l'attention
directe du chef spirituel. C'est du pape enfin que provient le droit de pro-
priété: la possession et la transmission des biens tant spirituels que
temporels dépendent de l'Eglise, c'est-à-dire du pape. Comparativement,
le pape est plus puissant que le premier ciel: les astres ont besoin d'une
matière préparée et adaptée pour faire naître la forme d'un animal, le
pouvoir papal n'est pas limité par de telles exigences. Le chef de l'Eglise
joue dans la société le rôle de la cause première. Il en va de même pour
l'ordre moral puisque le pape représente la plus haute perfection qui
s'identifie avec la sainteté.
3. En effet, Gilles de Rome distingue dans son ouvrage — et c'est ce qui,
pour nous, est le plus intéressant — la double perfection: la perfection per-
sonnelle et la perfection qui consiste dans un pouvoir ou une
dignité («Duplex est perfectio humana, una est personalis, alia secun-
dum statum» I, 1). La «perfectio personalis» — dit Gilles — signifie
surtout la pureté de la conscience et la noblesse intérieure, la «perfectio
status » consiste dans la faculté de juridiction et dans le pouvoir: « De per-
fectione personali sic censendum est quod consistit in munditia conscientiae
et decentia quaedam»; et plus loin: «duplicem esse perfectionem hominis
personalem et secundum statum, quae duae perfectiones sic differre
videntur quod perfectio personalis consistit in serenitate et in munditia
conscientiae, perfectio autem status consistit in iurisdictione et in pleni-
tudine potentiae, ut ilia sit superior cui potentia amplior et iurisdictio
plenior» (I, 3).
Les deux perfections se référant finalement à l'homme, c'est-à-dire à
l'individu et, en même temps, membre de la société chrétienne, la «per-
fectio status » devait donc être située dans le même ordre moral que la per-