« Cette histoire, c’est la mienne, celle de ma grand-mère Marcelle surtout, mais aussi celle de Malou, mon arrière-grand-mère. Trois histoires entremêlées et reliées à René Char par des sentiments aussi simples et opposés entre eux que la haine et l’amour. Tout avait commencé par un drame d’une incroyable banalité. De ceux qui étaient moins dus à l’inconduite des filles qu’à la lâcheté des hommes. Marie-Louise Bègue, dite Malou, était une enfant abandonnée. Une pupille de l’Assistance comme on dirait plus tard. Elle avait grandi, comme l’écrasante majorité des enfants assistés, dans la souffrance, la solitude et l’humiliation. Mais à 17 ans, elle avait connu l’amour. Un amour aussi bref et puissant que l’aphorisme d’un poète, ou le ressac d’une vague. Un court instant volé à l’insouciante jeunesse, une histoire terminée avant d’avoir commencé. »