Janvier-r evrici -m ai ^ „ 5* série, t. 12, n° 1-2-3 BULLETIN D EC l_ A SOCIÉTÉ CHIMIQUE FRANCE de MÉMOIRES Secrétaire général de la Société : Rédacteur en chef du Bulletin R. DELABV, G. CHAMPETIER, Faculté de Pharmacie, Institut de Chimie, _ 4, avenue de l’Observatoire, Paris (6*) rue Pierre-Curie, Paris (5*) Rédacteur en chef adjoint : M. G. KRAVTZOFF COMMISSION D'IMPRESSION : 6. BERTRAND, A. DAMIENS, E. DARMOIS, 1. DUCLAUX. A. LEPAPE, R. MARQUIS- Ce numéro contient : Procès-verbaux des séances de la Société............................................ p. là 38 Mémoires (sommaire au verso)..................................................................... P- 39 à 168 SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ : 28, RUE St- DOMINIQUE, PARIS (7<•)./ — s r MASSON ET Cie, DÉPOSITAIRES LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE ion v.«.,i«worj Soi„+-Germain, Paris (6e) 1 2-3 SOMMAIRE DU N° - Extraits des procès-verbaux des séances.................................................. 1 MÉMOIRES PRÉSENTÉS A LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE Bertiaux (L.). Dosage néphélométrique de très petites quantités de cuivre......................................................................................................................................................... 113 Boutserin-Galland (Mme Andrée). Phénomène de permutation et d’adsorption simultanées présentés par l’acide humique libre ou associé à un support minéral........................................................................... 116 (F.) Sur Canals (E.), Mousseron (M.) et W internitz les spectres Raman de quelques cyclohexadiènes........................................................... 72 Canals (E.) et Charra (A.). Sur les dosages néphélométriques 89 Carrière (Émile) et Guiter (Henri). Méthodes d’analyse volumé trique des sels complexes........................................................................... 75 Cattelain (Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur les dérivés dialcoylés isomères de position de la thiocéto céto -3 -5 benzyl triazine-1.2.4........................................................................................ -6 39 Cattelain (Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur quelques propriétés nouvelles de la thiocéto-3 céto-5 benzyl tria -6 zine-1.2.4.................................................................................................................. 47 Cattelain (Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur quelques propriétés nouvelles de la dioxo-3.5 benzyl triazine-1.2.4. 53 -6 Cattelain (Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : dioxo-3.5 alcool (ou aryl triazines-1.2.4 et thiocéto-3 céto-5 )-6 alcoyl (ou aryl triazines-1.2.4; comparaison des deux hétérocycles. )-6 59 Chovin (P.) et Gunthart (J.). Recherches sur les lactames colorées. Sur deux isomères du diphénylisoindigo. La bétaïne N.N'-diphényl- quinindoléiniumcarboxylique, et la N.N'-diphényldibenzotétrahy- dronaphtyridinedione............................................................................................. 100 Chovin (P.) et Gunthart (J.), Recherche sur les lactones colorées. Constitution des colorants de Pechman, de l’isooxindigo et des naphtyrones............................................................................................................... 105 Cueilleron (Jean). Réduction explosive au choc des halogénures par les métaux alcalins...................................................................................... 88 Delary (Raymond) et Liévin (Mlle Madeleine). Sur les stilliréac- tions de l’antimoine ................................................................................. 135 JDelaby (Raymond) et Fei§;and (Pierre). Sur les stilliréactions de \ l’arsenic................................./ ............................................................................... 140 Delaby (Raymond) et lWé (Jacques). Sur les stilliréactions de l’étain............................................................................................................................ 146 Delaby (R.), Harispe (J.-V.) et Bonhomme (F.). Sur les sulfamides- amidines. — IV. Parasulfamido-benzamidines substituées à la fois dans les groupements amidine et sulfonamide............................................. 152 BULLETIN . \pyt DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE 9 DE FRANCE extraits des procès-v er b a u x des séances SÉANCE DU VENDREDI 12 JANVIER 1945. Présidence de M. G. Dupont, Président. • r. X/ ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLECTION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION Nombre de votants: 381. Bulletin blanc: 1. Ont été élus : Président..................................................... M. Tiffeneau (1945-1948). i Bailly (1945-1948). Vice-Présidents ....................................... Portevin (1945-1948). ( Darzens (1945-1946). S Chaudron (1945-1948). Delange (1945-1948). Dulou (1945-1948). R. Paul (1945-1948). ' Tréfouel (1945-1948). DENIVELLE (1945-1946). ÎConduché (1945-1948). Dolique (1945-1948). Donzelot (1945-1948). Prettre (1945-1948). ASSEMBLÉE ORDINAIRE Le procès-verbal de la séance précédeRntoec ehset a(1d9o4p5té-1.948). Mondain-Monval (1945-1947). Est nommé Membre de la Société : M. Ducet. Sont présentés pour être nommés Membres de la Société : M. Mario Rothstein, ingénieur chimiste I. C. C., chimiste-parfumeur aux Établissements Polaky Schwartz, 90, boulevard du Montparnasse, Paris (14e), présenté par M. le chanoine Palfray et M. Sabetay. M. P. Blanquet, docteur en médecine, pharmacien, licencié ès sciences, chargé de cours à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Toulouse, 52, rue Bayard, à Toulouse (Haute-Garonne), présenté par MM. C aujolle et Fabre. M. Robert Gouezec, licencié ès sciences, Laboratoire du Feu, 1, place Aristide- Briand, à Bellevue (S.-et-O.), présenté par MM. Marquis et Laurent. M. Marcel Tournaire, ingénieur-chimiste I. C. P.,. Compagnie générale du Duralumin et du Cuivre, 23, avenue Victor-Emmanuel-III, Paris (8e), présenté par MM. Delaby et Champetier. soc. CHiM., 5e séh., t. 12, 1945. — Mémoires. 1 2 BULLETIN DE LA suuiKiJi umMiyuE Dis FRANCE. T. 12 M. Marcel Gouge, ingénieur-chimiste, 19, rue Saint-Séverin, Paris (5e), présenté par MM. Paul et Prévost. M. François Gonnard, ingénieur-chimiste I. G. P., 20, rue des Volontaires, Paris (15e), présenté par MM. D elaby et G. Champetier. M. M arignan, docteur en pharmacie, licencié ès sciences physiques, Montpellier Hérault), présenté par MM. Canals et Jaulmes. Influence des gaz inertes sur les phénomènes de dissociation en milieu hétérogène, par Louis H ackspill. MUe Andrée Cheutin et Roger C aillât. Contrairement à ce qui est généralement admis, la pression d’un gaz étranger à une réaction de dissociation a une influence sur l’équilibre final. Lorsqu’on chauffe progressivement de la calcite dans le vide, le dégagement d’anhydride carbonique se manifeste à 580° par une hausse du manomètre. C’est le « seuil de réaction ». Si, au lieu d’opérer dans le vide, on établit une pression initiale de gaz inerte, le seuil se manifeste aussi nettement, mais il est situé à une température supérieure à 580°, d’autant plus élevée que la pression est plus forte. Par exemple avec de l’argon : Pression initiale en mm de H g.... 63 120- 152 225 333 556 Température centigrade........................... 635 670 680 715 730 760- L’hélium, le krypton, l’azote et même l’oxygène produisent un effet analogue Par cpntre, l’anhydride carbonique a une action spéciale. Pour une même tempé rature, sa pression est moindre. D’autre part, la courbe des seuils se confond dans ce cas avec la courbe de dissociation obtenue1 par la méthode classique. Nous avons réalisé également des équilibres que l’on peut qualifier de mixtes, pour lesquels la phase gazeuse est constituée par un mélange de gaz inertes et de gaz carbonique. Pour une même température, la pression partielle de ce dernier est d’autant moindre que celle du gaz étranger à la réaction est plus élevée. Les gaz inertes agissent de même sur la dissociation du chlorure d’argent ammo niacal et sur celle des fluosilieates. Il est permis de supposer que nous sommes en présence d’un phénomène général, qui n’a pas, à notre connaissance, été signalé antérieurement. Dissociation des fluosilieates alcalins, par .Roger C aillat. Nous avons étudié la dissociation des fluosilieates alcalins suivants : par la méthode statique classique, quand cela était possible, et par une méthode dynamique. Pour le fluosilicate de sodium, nos résultats diffèrent nettement de ceux admis jusqu’ici. Nous avons étudié également le déplacement du seuil de décomposition sous différentes pressions d’azote'. Séance du 26 Janvier 1945. M. G. Dupont, en ouvrant la séance procède à l’installation du nouveau président de la Société Chimique de France, M. Marc Tiffeneau, et prononce l’allocution suivante : Mesdames, Messieurs, C’est le 14 janvier 1938, que la Société Chimique m’a fait le très grand honneur de m’appeler à sa présidence. C’est aux tragiques circonstances traversées par notre pays que je dois d’avoir conservé ce poste jusqu’à ce jour puisque, d’après ses statuts, la Société aurait dû être appelée à remplacer son président en 1941. 1945 BÜLLËTlJN UE LA &Ul.lf.li2 CHIMIQUE DE FRANCE. 3 Pendant les tristes années d’occupation, les élections n’ont paru à votre Conseil, ni possibles, ni désirables, car il lui était interdit de proposer à vos suffrages, pour une élection ou une réélection, les noms de certains de nos collègues que nous jugions des plus dignes. Le meilleur moyen que nous avions de résister, était de nous efforcer de conserver intact ce qui avait été institué dans la liberté en 1939. En ce qui concerne l’administration de notre Société, les directives données par votre Conseil peuvent se résumer comme suit : maintenir les traditions, assurer le mieux possible la publication des travaux de nos chercheurs et s’efforcer de leur fournir la documentation nécessaire. Certes, pour la mise en pratique de ces directives, les moyens dont a pu disposer notre société ont été fort restreints. En ce qui concerne les manifestations extérieures de celle-ci, il n’a pas été possible, évidemment, de leur donner l’éclat par lequel, avant la guerre, notre Société, en collaboration généralement avec les autres Sociétés de Chimie, tenait à montrer sa vitalité. Les dernières furent, depuis 1938 et dans l’ordre, les Congrès de Rome, la Conférence de Wieland et les Conférences sur la catalyse, de notre compatriote Sabatier (dont ce fut la dernière et émouvante manifestation) et d’Ipatief. Depuis la guerre, ces manifestations ont été obligatoirement beaucoup plus rares et ont eu un caractère beaucoup plus intime : tel, le pieux hommage rendu à Lavoi- sierle 11 juin 1943; mais nos réunions bi-mensuelles parisiennes, ont ainsi que celles de nos sections de province, permis à nos membres de conserver entre eux le contact et, par des conférences de mises au point, de se tenir au courant des grandes nou veautés de notre science. En ce qui concerne les publications, notre Bulletin a, malgré des interdictions temporaires, malgré les difficultés que vous imaginez, pu continuer à paraître, mais les restrictions sévères concernant le nombre de pages ont amené un retard important, tant dans la parution des mémoires que celle de la documentation. Et vous ne savez peut-être pas assez, combien les résultats obtenus sur ce point, quelques maigres et peu satisfaisants qu’ils soient, ont coûté d’efforts opiniâtres, de démarches souvent rebutantes à notre Secrétaire général Delaby et à notre Rédacteur en chef du Bulletin Ghampetier. Je veux ici rendre un public et fervent hommage à leur dévouement entier et particulièrement méritoire. Avec la libération voici venir une ère nouvelle'. Certes, la guerre n’est pas finie, et ce n’est pas encore demain que nos laboratoires pourront reprendre toute leur activité et que notre Bulletin aura à sa disposition tout le papier désirable pour rattraper son retard, mais lés démarches, du moins, sont moins désagréables et nous avons en particulier l’espoiy d’avoir, grâce à l’aide efficace de nos amis alliés, la possibilité de fournir rapidement à nos membres la documentation anglo- américaine. Nous avons l’espoir de voir notre pays reprendre rapidement dans le monde une place de premier plan. Notre Science Chimique aura, dans ce relèvement, un rôle important à jouer et notre Société une grande tâche à remplir; elle doit s’y préparer. Vous venez, Messieurs, d’appeler à notre présidence M. Tiffeneau, Membre de l’Institut, Doyen honoraire de la Faculté, de Médecine de Paris. Je n’ai pas ici à rappeler l’œuvre chimique considérable et de premier plan de notre nouveau président, œuvre qui honore si grandement la Science française et notre Société. Je dirai seulement que M. Tiffeneau a su, pendant les jours sombres de l’occu pation, malgré sa situation en vue’et les charges de son laboratoire, jouer un rôle actif dans les organismes de résistance. L’avenir de notre Société ne pouvait être placé dans des mains plus dignes, mieux capables de la guider dans les difficultés présentes. En votre nom, Messieurs, je tiens à le remercier d’avoir accepté d’être présenté à vos suffrages et de vouloir bien assumer la charge qui en résulte. C’est avec joie et reconnaissance que je lui cède la présidence. M. Marc Tiffeneau répond dans les termes suivants: Mes chers Collègues, En adressant, dès mes premiers mots, mes plus vifs remerciements au Conseil de la Société Chimique qui m’a fait le grand honneur de me désigner comme Président, et aussi à tous les membres de notre Société qui par leurs suffrages ont ratifié son choix, les sentiments qui m’animent sont moins le souci de me conformer à la louable tradition qu’ont toujours suivie mes prédécesseurs, que le ferme désir d’exprimer sincèrement tout ce que j’éprouve pour la haute distinction, dont vous m’avez honoré et dont j’apprécie toute la valeur, tout en espérant m’en montrer digne. Bien que je sois parvenu à un âge où l’on ne recherche ni les titres, niles honneurs, mais où l’ont peut cependant, comme je l’éprouve aujourd’hui, ressentir encore avec joie et fierté la satisfaction de les accepter, je ne me dissimule pas tout ce que 4 BULLETIN DE LA SOCIETE CHIMIQUE DE FRANCE. T. 12 cet honneur comporte de charges et de responsabilités. J’estime toutefois, que cette distinction aurait dû échoir, sinon à des collègues plus qualifiés que moi, aussi bien par leur œuvre que par leur ancienneté dans la Société, du moins et de préférence, à des collègues plus jeunes, capables d’occuper très utilement cette place et d’y jouer le rôle important qu’on attend d’un Président, rôle qui surtout, dans les circonstances actuelles, doit certainement être beaucoup plus actif qu’honorifique. Je ferai donc de mon mieux pour remplir la tâche que vous m’avez confiée et je m’efforcerai d’y appliquer toutes mes pensées et d’y consacrer toutes mes forces. J’y serai d’ailleurs d’une part puissamment aidé et secondé par notre Secrétaire général, mon ami M. Delaby, toujours si actif et si vigilant et, d’autre part, utilement conseillé par nos anciens Présidents et tout spécialement par celui auquel je succède, M. Georges Dupont, qui a occupé cette place pendant sept années qui furent particulièrement longues et dures et à qui je tiens à rendre en votre nom le plus vif hommage pour le zèle et le dévouement qu’il a toujours montrés, même dans les circonstances les plus difficiles. Mais auparavant, permettez-moi sinon de scruter et de discerner les raisons qui ont pu guider le Conseil dans son choix et que je devine plutôt que je ne les connais, du moins de vous exposer celles que je suis à même de bien connaître puisque ce sont celles que j’ai dû puiser en moi-même pour vaincre mes propres résistances et pour décider mon acceptation. Après le cataclysme sans précédent qui a ébranlé le monde jusque dans ses fondements, devant le triste et douloureux spectacle qui reste constamment présent à nos yeux et qui retient toute notre attention, celui de notre pays dévasté, délabré et, pour ainsi dire, annihilé aussi bien dans ses forces vives économiques que dans son activité scientifique, une seule pensée n’a cessé de me guider, comme je suis.certain qu’elle vous anime et vous guide tous, la restauration de notre grandeur matérielle et intellectuelle. Ce qui doit donc dominer chez ceux à qui échoit ia lourde tâche d’être des conducteurs d’hommes, c’est le sentiment du devoir associé à l’amour de la Patrie, poussé jusqu’au sacrifice de soi. C’est parce que sans trop de témérité je l’espère, j’ai cru pouvoir me consacrer à une telle tâche que je me suis décidé à l’accepter. Pour l’accomplir, une double condition me paraît nécessaire; d'une part, avoir une vision nette des besoins les plus urgents de la Chimie française, non seulement dans le présent mais dans l’avenir le plus proche ; d'autre part, conserver le contact avec les traditions du passé afin d’y puiser à la fois des exemples qui vivifient et des sentiments de fierté qui stimulent les énergies. Pour ce qui concerne les problèmes les plus urgents qui intéressent avant tout la vie de notre Société, ses finances, son Bulletin, ses Conférences, sa Documentation, ses relations avec les Sociétés voisines aussi bien françaises qu’étrangères, c’est seulement après plusieurs contacts et divers échanges de vues avec mes collègues du Conseil, que je serai à même de me former à cet égard une opinion, puis d’adopter une ligne de conduite et de fixer un programme. Quant à ce qui concerne'les traditions du passé, je crois que sans jamais négliger tout ce dont je pourrai en être informé par mes collègues, je n’aurai qu’à puiser en moi-même et dans mes propres souvenirs pouf rester toujours dans la bonne voie du devoir et de l’action. A cet égard, si je mets à part mon Maître Behal dont l’enseignement et l’attitude à la Faculté de Pharmacie ont laissé sur moi une si forte empreinte, je puis déclarer que les deux premiers exemples de courage civique et de foi patriotique que j’ai reçus dans ma jeunesse c’est ici même, à la Société Chimique de France, qu’ils me furent donnés par deux hommes qui furent des modèles d’abnégation et de dévoue ment à la cause du droit et de la justice, l’un, Edouard Grimaux, qui fut, à trois reprises, Président de notre Société, en 1881, en 1890 et en 1900; l’autre, Scheurer- Kestner, qui occupa la Présidence en 1894 et qui rendit à notre Société les plus éminents services. Tous deux furent des savants de grand mérite qui, formés l’un et l’autre à l’École de W urtz, s’orientèrent dans des voies différentes, chimie pure, pour l’un, et chimie appliquée pour l’autre, mais qui, tous deux, servirent utilement la cause de la Chimie française. Tous deux, également, consacrèrent une grande part de leur activité à des tâches altruistes; l’un, Grimaux, en se spécialisant dans l’Histoire de la Chimie où il écrivit ces deux livres remarquables que sont la vie de Lavoisier et celle de Charles Gerhardt; l’autre, Scheurer-K estner, en se consacrant aux affaires publiques et, dans un domaine plus particulier, en prenant en main les intérêts de notre Société dont il parvint, à une période critique de son existence, à assurer la prospérité en organisant des souscriptions industrielles qui, par la suite, furent souvent reprises et toujours couronnées de succès. Toutefois ce qui caractérise et rapproche avant tout ces deux savants et ce qui est la cause de l’influence profonde qu’ils ont exercée sur moi-même et sur les hommes de ma génération, c’est que l’un et l’autre furent des patriotes, au tempé- îy-io cuLLtni'i un, la 3UWD1U CHIMIQUE DE FRANCE. 5 rament ardent et à l’âme généreuse qui, dans une circonstance tragique, alors qu’il s’agissait d’un officier français injustement condamné, n’hésitèrent pas à prendre publiquement parti pour défendre l’innocent malgré l’opposition du Gouvernement et la défaveur d’une opinion publique odieusement trompée. L’un et l’autre furent victimes de leur loyauté et de l’injustice des hommes: l’un, dut abandonner ses fonctions de Vice-Président du Sénat; l’autre, fut privé parle Ministre de la Guerre d’alors, du laboratoire et de la chaire qu’il occupait à l’École Polytechnique. Tels sont les hommes qui ont apporté dans la vie, publique le sentiment de la dignité et de l’honneur, et qui ont en outre montré à leurs compatriotes, comme à leurs confrères chimistes, la voie du devoir. Ouand survint la guerre de 1914, les chimistes français nourris de tels exemples et soucieux de faire tout leur devoir, conjuguèrent leurs efforts pour apporter leur aide à la Défense nationale. Vingt-cinq ans plus tard, notre pays a retrouvé les chimistes français placés au même poste de combat et tous remplis d’une même foi patriotique. Aussi, lorsqu’en juin 1940, nos laboratoires furent repliés en divers centres de province, ce fut pour tous avec l’espoir, non point d’une capitulation, mais d’un redressement de nos armées et d’une résistance prolongée dans laquelle les chimistes auraient continué à apporter leur concours. Vous savez ce qu’il en advint. Les Allemands ne man quèrent aucune occasion non seulement de nous piller et de nous appauvrir, mais aussi de nous brimer et de nous démoraliser. Tout ce qui pouvait conduire à la désunion des Français, prescription de race ou de doctrine, ils l’encouragèrent ou l’imposèrent, aussi bien dans la vie publique que dans les Sociétés scientifiques. 11 semble bien qu’ils n’entendirent ne nous laisser qu’une seule liberté, celle de nous déchirer entre nous ou encore de nous avilir par une presse infâme rédigée par nos propres concitoyens. Heureusement, ce fut cette oppression même qui créa ou fortifia les mouvements de résistance. Les chimistes y prirent leur part non seulement en se groupant et même en entrant dans l’action, notamment par la confection d’engins explosifs destinés à détruire les ouvrages de l’ennemi et à paralyser ses mouvements, mais aussi en préparant dans le plus grand secret le succès de l’insurrection par la confection des bombes incendiaires et de divers autres engins. Je ne fus pas associé à cette forme chimique de la résistance qui resta, et pour cause, confinée à quelques initiés dont l’un ou l’autre racontera un jour toute l’histoire qui jusqu’ici n’a paru que par bribes dans divers journaux, mais qui fait le plus grand honneur à ceux de nos confrères chimistes qui en furent les héros. Pour ma part, c’est vers la fin de 1943, que par mes attaches universitaires avec la médecine, je fus orienté du côté de la résistance médicale, résistance qui devait être si utile non seulement pour organiser les soins aux blessés dans la lutte clan destine contre l’envahisseur, mais aussi pour préparer les services médicaux indis pensables pour la période de l’insurrection. Toutes ces organisations de résistance aussi bien médicale qu’universitaires ou intellectuelles tendent aujourd’hui, quelques-unes à fusionner ou à s’agréger, toutes à s’unir en une vaste Fédération qu’inspirerait et dirigerait le même esprit, qui doit désormais nous animer tous, celui de la résistance. Aujourd’hui que la France est enfin libérée sinon de ses chaînes économiques, du moins de la honte et des misères de l’occupation, aujourd’hui que notre Société Chimique commence à éprouver elle-même les bienfaits sinon matériels du moins moraux de cette libération, c’est en effet cet esprit qui doit désormais nous animer. Aussi est-ce vers une seule pensée que nous devons tous nous tourner et c’est, mus par elle, que, tous, nous devons multiplier et associer nos efforts. Cette pensée, un seul mot doit la résumer: maintenir l’esprit de la résistance, cet esprit dont notre grand chef, le Général de G aulle a été, et reste la vivante incarnation et, qui demain, après que nous aurons conquis la Victoire définitive, doit nous permettre d’assurer la renaissance de notre pays, de ses institutions scientifiques et plus spécialement de la Chimie française. Cette résistance prolongée, à laquelle je vous convie, ce n’est plus seulement contre l’oppresseur qu’elle doit être dirigée car quoique celui-ci ne soit pas encore complètement terrassé, sa fin nous apparaît toute proche. Cette résistance c’est à la fois contre nos ennemis de l’intérieur et contre nous- mêmes que nous devons désormais la poursuivre. D’abord contre nos ennemis de l’intérieur, c’est-à-dire contre ceux de nos compatriotes qui, quelque bien inten tionnés qu’ils puissent être, pactisent encore mentalement avec l’ennemi dont-ils admirent toujours les méthodes d’autorité et d’ordre sans jamais être parvenus à se rendre compte que ces méthodes ne sont qu’une façade dissimulant un despostisme sanguinaire et un mépris absolu de la justice et du droit. D’autre part, nous devons aussi lutter et résister contre nous-mêmes, c’est-à-dire contre l’ennemi intime qui vit en chacun de nous ou qui tend à s’y installer et qui, de quelque nom qu’on le désigne, qu’on l’appelle indifférence, mollesse, indolence, nous conduit à déserter fe chemin du devoir et de l’action. 6 BULLETIN DE LA SOCii^n^ Lniiiiyut uk FRANCE. T. 12 Pour nous, Chimistes français, héritiers d’un passé glorieux et magnifique, fils de la patrie de Lavoisier, admirateurs de tous ceux qui furent les continuateurs immédiats et éloignés de l’œuvre de notre grand réformateur, notre devoir est tout tracé : demeurer fidèle à l’exemple que nous ont donné nos grands devanciers, accroître le patrimoine qu’ils nous ont légué, étendre le champ de noà recherches dans tous les domaines, mais surtout dans le difficile et passionnant domaine de la biologie, multiplier le nombre de nos chimistes encore beaucoup trop insuffisants; en un mot, ne jamais rester stationnaires, toujours aller de l’avant et surtout éviter tout glissement vers une décadence dont nos adversaires qui en guettent à chaque instant les moindres symptômes ne manqueraient pas de triompher bruyamment. N’ont-ils pas en effet annoncé publiquement déjà cette décadence en deux circons tances douloureusement tragiques et pénibles pour notre pays lors de nos désastres de 1870 et de 1940, ajoutant ainsi à la calomnie la plus vile vis-à-vis d’un adversaire vaincu l’injure et l’insulte du vainqueur. A la première de ces insultes, formulées en 1870 par Kolbe, l’un des meilleurs chimistes allemands, la réponse a été donnée par nos collègues français de la fin du xixe siècle et du début du xxe, depuis Le Bel, W urtz et B erthelot jusqu’à Moissan, Curie, Grignard et Sabatier. Pour ce qui concerne l’autre, celle qui nous touche de plus près car cette insulte, quoique venant de la plume d’un Allemand moins connu, fut proférée en 1940, au lendemain de notre défaite, c’est à vous tous qui m’écoutez qu’il appartient de donner un démenti éclatant, mais surtout à vous jeunesse qui approchez à présent de la maturité, vous qui êtes les forces vives de la Nation et en qui nous plaçons tout notre espoir. L’avenir de la Chimie française est entre vos mains, c’est à vous qu’il appartient de la faire prospérer en apportant ici même les plus beaux fruits de vos travaux et vos plus riches moissons, à vous qu’échoit désormais la noble mission de la con duire vers les hautes destinées auxquelles son glorieux passé lui donne droit. Présidence de M. Tiffeneau, Président. ' Le procès-verbal de la séance précédente est adopté. Sont nommés Membres de la Société : MM. Rothstein, Blanquet, Gouezec, Tournaire, Gouge, Gonnard Marignan. Sont présentés pour être nommés Membres de la Société : M1Ie Hélène Conduché, licenciée ès sciences, diplômée d’études supérieures, ingénieur-chimiste, 5, rue Paul-Doumer, à Meudon (S.-et-O.), présentée par MM. C hatelet et Jouan. Docteur Dubouloz, professeur à la Faculté de Médecine de Marseille, 92, rue Rainard, à Marseille (B.-du-R.), présenté par MM. Roche et D esnuelle. Le Président fait part du décès de M. Maurice N icloux. Le plus grand de nos biochimistes français actuels, Maurice Nicloux, vient de disparaître. ' 4 . Sa mort est une perte irréparable pour la Science chimique française. Elle sera vivement ressentie non seulement par les membres de notre Société à laquelle il appartenait depuis plus de 40 ans, mais encore par tous ceux qui, en France comme à l’étranger, s’intéressent aux problèmes biologiques. Maurice Nicloux est né à Paris en 1873. Il doit sa formation scientifique première à l’École de Physique et de Chimie. Dès sa sortie de l’École en 1893, il entre comme préparateur dans le laboratoire de l’illustre physiologiste Grehant qui lui donna comme sujet de recherches le dosage de l’alcool éthylique dans les tissus, dosage qu’il transformera plus tard en un microdosage et qu’il appliquera à divers pro blèmes de physiologie et de pathologie. Il se trouva ainsi entraîné dès le début dans une étude qui, largement étendue par la suite à de nombreuses autres substances, sera le problème de toute sa vie, celui de la mesure exacte et correcte des phénomènes biochimiques, mesure dont Lavoisier avait démontré le premier la nécessité tant à | la fois dans les réactions chimiques que biochimiques et dont Nicloux montra % qu’elle reste l’élément primordial de toute étude expérimentale entreprise par le biochimiste. Après l’alcool, Nicloux étudia le microdosage ou le semimicrodosage s de la glycérine du formol. Bientôt abandonnant momentanément cette étude qu’il c reprendra en 1906 dans le domaine des anesthésiques généraux, il aborde deux 1945 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE DE FRANCE. 7 problèmes essentiellement distincts d’une part, celui de la fixation de l’oxyde de carbone et de l’oxygène sur l’hémoglobine, d’autre part, celui de la lipase contenue dans les graines de ricin et d’une façon générale la saponification des corps gras. Dans son travail sur l’hémoglobine il montre l’antagonisme qu’exercent sur cette substance l’oxygène et l’oxyde de carbone pour lesquels il constate que finalement lorsque l’équilibre de la réaction est atteint, il satisfait à la loi quantitative d’action de masse dont Nicloux montre ainsi qu’elle est applicable à des systèmes hété rogènes à la condition que les équations des constituants du système soient celles des gaz. M. Nicloux reviendra par la suite sur cette question de l’hémoglobine, notamment, en précisant les conditions qui président à la formation de la méthé- moglobine. Dans son travail sur la lipase végétale, Nicloux montre que la graine de ricin est contenue dans le cytoplasme, d’où on l’extrait par des méthodes physiques et qui constitue d’après lui un nouveau type de ferment cellulaire carac térisé par son insolubilité dans l’eau et sa destruction en présence de ce'véhicule. En 1906, il aborde à la fois le problème du dosage des anesthésiques généraux dans les tissus animaux en fonction des divers degrés de l’anesthésie que produisent ces substances. 11 montre que la fixation des anesthésiques, chloroforme, éther, chlorure d’éthyle, puis plus tard, protoxyde d’azote et éthylène est fonction de la teneur des tissus en lipoïdes confirmant ainsi la théorie lipoïdique de l’anesthésie proposée par Overton et Hans M eyer. Il constate, d’autre part, que certains anesthésiques généraux sont décomposés dans l’organisme, notamment le chloro forme comme il l’avait montré avec Desgrez expliquant ainsi l’acidose consécutive à l'anesthésie par cette substance. A la suite de ce travail, il est amené à étudier le problème des coefficients de solubilité dans ces divers anesthésiques qu’il montre être conformes à la loi d’HENRY dont on sait qu’elle relie la solubilité des gaz à leur pression partielle dans l’atmosphère gazeuse. Son dernier travail, celui auquel il a appliqué jusqu’à la dernière heure tous ses efforts, concerne la répartition de l’eau dans les tissus en fonction de la nature de l’eau que ces tissus contiennent tandis que in vitro le rapport entre l’alcool et l’eau est toujours le même lorsque l’équilibre est atteint, il n’en est pas de même in vivo où tout se passe comme si, dans les tissus, 10 à 12 0/0 de l’eau s’y trouvaient sous une forme si intimement liée aux protéines que l’alcool ne s’y fixe plus suivant la même loi. Les vingt premières années de recherches de M. Nicloux ont été effectuées au Muséum d’HisJtoire Naturelle, cependant qu’il avait dans l’intervalle conquis ses grades de docteur ès sciences physiques et de docteur en médecine et conquis de haute lutte en 1907, le titre de professeur agrégé de chimie biologique à la Faculté Depuis 1919, il est devenu professeur de chimie biologique à la Faculté de Médecine de Strasbourg où il a dirigé pendant vingt ans l’Institut de Chimie biologique dont chaque année un volume imprimé montrait la nature et le nombre des travaux qui y avaient été réalisés. Il a créé une grande École de Biochimie avec une section spéciale consacrée à l’étude des microdosages indispensables pour ses recherches biochimiques. Il a, d’autre part, fait de nombreux élèves, qui sont devenus à leur tour des Maîtres, parmi lesquels je citerai Boivin, Fontes, Gra- bar, Guillem et, Roche, T hivolle. Lorsque survint la guerre de 1939 et lorsque la Faculté de Médecine de Strasbourg fut transférée à Clermont-Ferrand, Nicloux préféra se fixer à Marseille auprès de son élève Roche chez lequel il poursuivit personnellement et toujours avec la même rigueur et la même conscience, son étude sur « l’eau liée» des tissus. Mais dans ces derniers mois, se sentant fatigué, il se retira près des siens à Annecy. C’est là qu’après une courte maladie il mourut le 5 Janvier dernier, l’âme pleinement rassénérée dans sa foi patriotique si ardente._N’avait-il pas eu la double joie d’apprendre que Strasbourg, où il avait professé pendant vingt ans, était définitivement reconquis et de voir sous ses yeux la ville d’Annecy, où il s’était retiré, enfin libérée par les Forces Françaises de l’Intérieur dans les rangs desquelles se trouvaient ses deux fils qu’il avait encouragés à repondre à l’appel du Général de Gaulle. Je me fais votre interprète, auprès de Mme Nicloux et de ses enfants, pour leur adresser nos plus vives condoléances et pour leur exprimer les profonds regrets que la Société Chimique de France éprouve en cette douloureuse circonstance. Le Président fait part également du décès de M. Léon Bourdier, membre depuis 1906 et de M. Constant David-Rabot, fidèle annonceur de notre Bulletin. L'action de ta chaux sur le soufre; par MM. Guy Em schwiller et Maurice Velan. L’action de la chaux sur le soufre en présence d’eau donne des polysulfures et de l’hyposulfite puis du sulfite attribuable à des réactions secondaires. L’étude 8 BULLETIN DE LA SOCIETE CHIMIQUE DE FRANCE. T. 12 cinétique montre que la composition finale du système est fonction de la tempé rature et des proportions relatives des réactifs mis en œuvre. Une explication est donnée de l'ensemble des résultats. Contribution à l'élude des racémiques (acide larlrique); par MM. F. J. Taboury et R. Vauthier. La question de savoir si un racémique solide est une véritable combinaison des deux antipodes a fait l’objet de nombreux travaùx. Backhuis Roozeboom, utilisant les techniques d’usage courant à son époque (en particulier l’analyse thermique) a montré que les formes actives pouvaient, soit donner lieu à un simple mélange (conglomérat), soit donner des cristaux mixtes (pseudo-racémique), soit une véritable combinaison (racémique vrai). Dans le cas de l’acide tartrique racémique, l’analyse thermique ordinaire-est ici imparfaite par suite de la décomposition lente de ce corps à sa température de fusion. Aussi la discrimination n’est-elle pas encore établie à son sujet. Nous avons attaqué ce travail en associant à l’analyse thermique, devenue ici insuffisante, l’étude des spectres de poudre de fayons X qui permettent, par l’iden tification des phases, de voir auquel des trois cas distingués par Roozeboom on a affaire. On redonne ainsi à l’analyse thermique toute sa valeur. La conclusion de ce travail est que l’acide tartrique racémique cristallisé est bien une combinaison molécule à molécule des acides droit et gauche. Cette conclu sion est conforme à celle que fournit l’étude de l’absorption infra-rouge. Détermination de la structure des tartrates métalliques à l'aide des spectres d'absorption infra-rouge; par MM. Jean Lecomte et Clément Duval. Bien que l’étude de la structure moléculaire des sels des quatre acides tartriques ait retenu l’attention de nombreux chercheurs, il ne semble pas que l’on lit, jusqu’ici, recouru aux spectres d’absorption infra-rouges. Ceux-ci sont particu lièrement aptes, comme l’on sait, à mettre en évidence des différences mêmes légères de constitution pourvu que les éléments de symétrie ne restent pas les mêmes. C’est pourquoi nous avons, par la méthode des poudres, mesuré entre 700 et 1.600 cm-1 (et parfois aussi entre 550 et 700 cm"1), les spectres d’absorption de 11 tartrates droits, de 6 tartrates gauches, de 8 mésotartrates et de 7 racémates. Les résultats obtenus montrent que : 1° Comme on pouvait le prévoir, les spectres des tartrates droits sont identiques à ceux des tartrates gauches; 2° Les mésotartrates donnent des spectres pauvres en bandes où l’on observe seulement la moitié environ des maxima des tartrates actifs; 3° Les racémates conduisent à un nombre de bandes intermédiaires entre celui des constituants actifs et celui du composé inactif par nature. Tous ces résultats s’interprètent par de simples considérations de symétrie. On ne peut envisager les racémates ni comme la juxtaposition des cristaux droits et gauches, ni comme des cristaux mixtes, mais comme de nouvelles combinaisons possédant un centre de symétrie puisque les spectres des constituants ne se retrou vent pas dans celui du produit final. En considérant dans un modèle simplifié, l’ion tartrique comme formé par dix masses vibrantes, on prévoit 24 vibrations fondamentales distinctes (17 planes et 7 gauches). Nous indiquons alors par quel artifice et par quels raisonnements nous avons pu faire les attributions de fréquence. Note sur la cristallisation de l'abiétale neutre de sodium en milieu aqueux; par René Lombard. Un certain nombre d’abiétates alcalins ont été obtenus à l’état cristallisé par divers auteurs, en op'érant en milieu anhydre (alcool); par contre les essais de préparation des abiétates alcalins effectués en milieux aqueux n’avaient jamais conduit à des produits cristallisés; en raison de ce fait, il était admis, jusqu’à présent, que l’eau empêche la cristallisation des savons alcalins de l’acide abiétique, et que ceux-ci se présentent toujours sous un aspect gélatineux en présence d’eau. Contiairement aux idées admises, j’ai pu observer la cristallisation de l’abié- tate neutre de sodium en milieu aqueux, sous la forme d’aiguilles atteignant une longueur de plusieurs millimètres. Ce sel est peu soluble; il peut être aisément séparé des eaux-mères par essorage à la trompe, à travers une toile-
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