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Sociétal 2015 PDF

342 Pages·2015·22.385 MB·French
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Le décryptage annuel des enjeux écononniques et sociaux Sociétg] SOUS LA DIRECTION DE JEAN-MARC DANIEL ET ERÉDÉRIC MONLOUIS-EÉLICITÉ >- LU Ly—OA O rsj (y) SI >- QO. U EYROLLES INSTITUT DE L’ENTREPRISE Sociétal 2015 Le décryptage annuel des enjeux économiques et sociaux Sociétal consacre le dossier spécial de son édition 2015 à Tavenir de notre État-providence. Face à des déficits publics abyssaux et à une dette sociale qui ne cesse de se creuser, notre modèle social n'est plus finançable et bientôt plus financé. Au-delà des réformes techniques, ce sont les fondements du modèle qui sont ébranlés et doivent être repensés. Quelle est l'étendue des missions et des responsabilités qui incombent à l'État en matière de protection face aux aléas de la vie ? Les populations sont-elles prêtes à assumer davantage de risques } Quel rôle social les entreprises peuvent-elles jouer } Représentent-elles une alternative à un État-providence défaillant ? En plus de ce dossier spécial. Sociétal propose un décryptage annuel des enjeux économiques et sociaux. • 4 parties thématiques : politique économique et compétitivité, perfor­ mance publique, dialogue social et travail, ainsi que l'agora de Sociétal. analyses prospectives • 25 et multidisciplinaires sur les mutations en cours et les défis auxquels les entreprises, l'État et la société doivent répondre. • 3 grands entretiens avec Pascal Lamy, ancien directeur de l'OMC, Xavier O) Huillard, président de Vinci, et Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. LU • 30 auteurs de premier plan. LO rsj (y) O 01 r Sociétal 2015, l’ouvrage de référence indispensable pour tous ceux qui veulent comprendre les mutations U économiques et sociales de notre temps. www.institut-entreprise.fr Groupe Eyrolles | Diffusion Geodif S o c i a l >- Ш LD тН о гм (у) х: ст >- о. о и Groupe Eyrolles 61. bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com Conception éditoriale et management de projet Cahier&Co - www.cahierandco.com ^ MODE D'EMPLOI Les liens hypertextes figurant dans le présent ouvrage sont actifs dans la version numérique de l’ouvrage proposée sur le site izibook.eyrolles.com. Ils permettent d’aller directement à la source citée. Le pictogramme ffi signale les renvois à un docu­ ment figurant sur le site de l’Institut de l’entreprise (www.institut-entreprise.fr). >- LU LD O (N x: DI >• QO. U En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. © Groupe Eyrolles, 2015 ISBN : 978-2-212-56127-2 Sociétal 2 0 1 5 Sous la direction de Jean-Marc Daniel et Frédéric Monlouis-Félicité >- LU LO O CM (y) XI 01 >- Q. O U INSTITUT DE EYROLLES L’ENTREPRISE Sommaire Éditorial - Repenser T État-providence Jean-Marc Daniel Introduction Mobilis in mobile : la mobilité au secours de T État-providence Frédéric Monlouis-Félicité ^ L'ÉTAT-PROVIDENCE À BOUT DE SOUFFLE ? RÉINVENTER NOTRE MODÈLE SOCIAL 23 ■ Le modèle social en débat : ce que nous dit la veille sur Internet 25 David Cousquer ■ Cachez cette dette sociale que je ne saurais voir 43 Jean-Louis Mullenbach ■ Quelles références pour faction sociale de TÉtat ? 53 P. Baudoin Roger ■ L’entreprise, entre solidarité et partage 62 Sylvain Fort et Cédric Meeschaert ■ Les limites de l’entreprise-providence 75 Emmanuelle Barbara ■ Intermittents du spectacle : un modèle d’assurance 86 Bruno Coquet ■ Société de l’incertitude ou société du risque ? 98 Robin Rivaton >- POLITIQUE ECONOMIQUE ET COMPETITIVITE 107 LU LO O ■ Grand entretien - La mondialisation peut-elle être heureuse ? 109 rsl Pascal Lamy, avec Laurent Guez (y) ■ Grand entretien - Pourquoi les grandes entreprises sont essentielles XI 118 Xavier Huillard, avec Jean-Marc Vittori >- QO. ■ Les approches bottom of the pyramid dans les pays développés U Marché, entreprises et pauvreté 127 David Ménascé ■ Israël : un modèle d’écosystème d’innovation technologique 139 Olivier Basso et Daniel Rouach ■ La transition climatique, moteur du développement économique ? 149 Claire Tutenuit ^ PERFORMANCE PUBLIQUE 163 Les leviers managériaux du changement dans la haute fonction publique 165 Augustin de Romanet Vers faction publique algorithmique 175 ÉLISABETH GROSDHOMME-LULIN Dynamique des métropoles : la course à l’attractivité 187 Hippolyte d’Albis La carte et le territoire 197 Jean-Christophe Fromantin iSJL DIALOGUE SOCIAL ET TRAVAIL 207 ■ Vers la fin du salariat ? 209 Denis Pennel ■ Les défis de l’employabilité 220 Denis Monneuse ■ Quand le big data rencontre les ressources humaines 228 Laetitia Strauch-Bonart ■ Le dialogue social entre le contrat et la loi 236 Jean-Luc Placet ■ Grand entretien - Le paritarisme a-t-il un avenir ? 248 Laurent Berger, avec Yann Le Calés L'AGORA DE Sociétal 257 Paroles de chefs d’entreprise : un acte de réassurance ? 259 VÉRONIQUE Richard Regard de l’étranger - Why France matters 271 Pourquoi et comment il faut s'en occuper Nicholas Duncan >• LU Allemagne : l’attachement européen en question ? LO O Christos Passadéos fNl L’économie, une non-science exacte 287 (y) XI TOMAS Sedlacek CTI Hommage à Michel Drancourt 295 >- QO. Yvon Cattaz U REPERES 303 LISTE DES CONTRIBUTEURS 327 INDEX 335 «Pour que le mal triomphe... il suffit que les hommes de bien ne fassent rien. » Edmund Burke A U moment où cette édition 2015 de Sociétal est mise sous presse, la France vient d’être endeuillée par une vague d’assassinats qui a fait dix-sept victimes au cœur de Paris. Ces attentats ont profondément bouleversé chacun d’entre nous et la réponse des Français a été à la hauteur de la blessure. Chacun peut trouver matière à réflexion dans les événements récents. Certains voient dans le réveil du «parti du sursaut» la fin du relativisme moral et culturel, et le retour d’une Nation rassemblée autour de l’idéal républicain. Comme l’écrit Michelet dans son Histoire de France, «il en est des nations comme de l’individu, il connaît et distingue sa person­ nalité par la résistance de ce qui n’est pas elle, il remarque le moi par le non-moi». Les quatre millions de Français qui ont marché contre la barbarie le ii janvier 2015 ont clamé haut et fort que l’idée d’une France ouverte et sûre de ses valeurs reste un ciment puissant de cohésion. Dans le champ politique, le message semble avoir été reçu, avec la prise de conscience que le renoncement et l’angélisme minent l’autorité, et que la réduction du format des armées a atteint un niveau suicidaire dans un monde qui n’a jamais été aussi dangereux. On pourrait même aller plus loin, reconnaître que la suppression du service national a été une erreur historique pour la cohésion nationale, et en tirer les conséquences quant à un substitut potentiel, qu’il s’agisse de service civique ou de volontariat dans les forces armées ou de sécurité. Face au terrorisme islamiste et aux tensions communautaires, l’entreprise >- ne peut endosser une responsabilité qui n’est pas la sienne. Mais parce LU LO qu’elle est un lieu de création de richesses et le creuset indispensable de O rsl la socialisation et de l’autonomie des personnes, elle reste en première ligne. File doit surtout continuer à porter l’exigence d’une responsabilité collective pour davantage de croissance et d’emploi. L’État ne peut pas >• tout, les associations ne peuvent pas tout, les entreprises ne peuvent pas QO. U tout. Mais en nous incitant à distinguer l’essentiel de l’accessoire, les intérêts vitaux de l’agitation stérile, les tristes événements de janvier 2015 nous rendent tous responsables de l’intérêt général. La rédaction de Sociétal Editorial REPENSER L'ÉTAT-PROVIDENCE J ean-M arc Daniel Économiste lors que la France peine à rétablir la situation de ses finances publiques, nous avons décidé de traiter, dans cette édition désor­ mais annuelle de Sociétal, le problème de l’avenir de cette compo­ sante essentielle de l’action publique qu’est l’État-providence. Cette réflexion n’est certes pas la première du genre. Les économistes aiment bien cataloguer les situations, et les analyses des dépenses sociales n’échappent pas à cette règle. Elles se font souvent dans des cadres intel­ lectuels et des typologies normalement conçus pour faciliter la compré­ hension des mécanismes à l’œuvre. C’est ainsi - tous les étudiants en économie le savent - que les descriptions des systèmes nationaux de sécurité sociale les rattachent à deux modèles génériques : un modèle dit bismarckien, en référence à sa création en Allemagne en 1883-1884 par Bismarck ; un modèle beveridgien, du nom de lord Beveridge, l’ex­ pert britannique qui a remis en 1942 un rapport sur la généralisation du système de protection sociale au Royaume-Uni. Rappelons en quelques mots les caractéristiques de ces deux modèles. Dans le système bismarckien, l’assurance est distinguée de l’assistance. >- LU La protection sociale est en effet accordée en contrepartie d’une activité LO professionnelle. O CM © Quatre principes fondamentaux définissent ce système : x: CTI ■ une protection exclusivement fondée sur le travail ; >- QO. ■ une protection obligatoire pour les seuls salariés dont le salaire U est inférieur à un certain montant, donc pour ceux qui ne peuvent recourir à la prévoyance individuelle ; ■ une protection fondée sur la technique de l’assurance ; ■ une protection gérée par les employeurs et les salariés eux-mêmes. > Sociétal 2015 Dans le système beveridgien, les principes s’incarnent dans ce que l’on appelle les trois U, à savoir : ■ l’universalité de la protection sociale par la couverture de toute la population et de tous les risques sociaux ; ■ l’uniformité des prestations, fondées sur les besoins et non sur les revenus ; ■ l’unicité, avec la gestion étatique de l’ensemble de la protection sociale, dont la conséquence est que la sécurité sociale est financée par l’impôt. En 1942, quand Beveridge remet son rapport, le gouvernement est un cabinet de guerre dirigé par Churchill. Ce dernier a d’autres soucis en tête que la protection sociale. Il faut attendre 1945, la paix et la victoire électo­ rale des travaillistes de Clement Attlee, pour que les idées de Beveridge soient mises en application. Après cette victoire travailliste, William Temple, l’évêque d’York, plutôt favorable à la nouvelle équipe, déclare que, grâce à l’arrivée d’Attlee au 10 Downing Street, le Royaume-Uni va passer du Warfare Les systèmes State (État en guerre) au Welfare State (littéra­ nationaux de sécurité lement État du bien-être), faisant de l’expres­ sociale se rattachent à sion Welfare State une référence mondiale. Aujourd’hui, on ne peut plus se contenter de deux modèles génériques : disserter sur les mérites comparés des deux un modèle dit bismarckien systèmes. Les Welfare States, croulant sous le et un modèle beveridgien. poids de leurs dépenses et souvent de leurs dettes, ont progressivement perdu de leur prestige et de leur légitimité. Certes, dès le début, les travaillistes eurent des doutes. Il faut dire que si les bienfaits de leur démarche leur parais­ saient, sur le papier, évidents, la réalisation concrète les a rapidement déçus. Le ministre qui mit en place le NHS, le nouveau système de santé >- ш britannique, s’appelait Aneurin Bevan. Le premier budget voté du NHS 11о-ЛН se montait à 175 millions de livres. L’exécution finale fut de 452 millions... rsj Commentant ce résultat devant les Communes, Bevan eut cette phrase @ historique : « Je tremble à l’idée du flot ininterrompu de médicaments CTI qui se déverse actuellement dans les gorges britanniques. » >- иCоL De nos jours, dans les pays occidentaux et singulièrement en France, ce sont les finances publiques qui tremblent, voire qui vacillent, sous le choc de ce flot ininterrompu.

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