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Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, militante anticolonialiste française (1948–1954) PDF

154 Pages·2016·6.802 MB·French
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Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, Sidiki Kobélé K A EÏTA T militante anticolonialiste française EÏ K é (1948-1954) él b o K ki Le présent ouvrage regroupe les correspondances (lettres et cartes postales) Sidi Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, que Sékou Touré a adressées à Mademoiselle Raymonde Jonvaux, une cadre communiste qu’il avait connue lors d’un congrès de la Confédération générale des travailleurs (CGT) à Paris, qui l’admirait et avec laquelle il a militante anticolonialiste française entretenu des rapports militants. Couvrant la période 1948-1954, ces correspondances rendent compte ) (1948-1954) 4 des activités quotidiennes du syndicaliste et du politique, son analyse de 5 9 la société coloniale, sa position sur divers problèmes qui assaillaient les 1 - 8 colonisés, les moyens et méthodes de lutte adoptés dès les premières années 4 9 de son combat contre les sociétés de traite, et l’incurie de l’administration 1 ( coloniale. Elles constituent des véritables sources primaires, contenant une e s mine d’informations pour un chercheur ou un lecteur curieux, qui voudrait ai ç connaître le rôle de Sékou Touré, qui fut transcendant dès le début du n a p rocessus de décolonisation de la Guinée. e fr st ali ni o ol c Auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire contemporaine de nti la Guinée, Sidiki Kobélé KEÏTA est titulaire d’une licence ès e a lettres (Sorbonne, Paris), du CAP de bibliothécaire de Paris nt a et dispensé du DEA par décision de l’université de Paris-VII milit en vue du doctorat. Comme nombre de jeunes Guinéens de x, l’époque, il rentre au bercail en 1967 pour servir son peuple. u a Depuis, il a assumé plusieurs fonctions : maître-assistant à l’université de v n Conakry, directeur des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale de o J Conakry, directeur de l’Institut central de coordination de la recherche et de la e d documentation de Guinée (ICCRDG), conseiller du ministre de l’Enseignement n o supérieur et de la Recherche scientifique, cumulativement avec ses fonctions de m y directeur du service des bourses d’études extérieures. Du 2 novembre 1994 au a R Préface de Gilbert NDiaye 21 octobre 1997, il a été chef de cabinet civil du président de la République à et, d’octobre 2000 à 2002, maître assistant à la faculté des lettres et sciences é r u sociales de Conakry. Il est désormais consultant-chercheur. o T u o k é S ISBN : 978-2-343-09639-1 € 17,50 (cid:2)(cid:2) Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, militante anticolonialiste française (1948-1954) Sidiki Kobélé KEÏTA Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, militante anticolonialiste française (1948-1954) Préface de Gilbert NDiaye © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-343-09639-1 EAN : 9782343096391 SIGLES ET ABRÉVIATIONS AOF: Afrique Occidentale Française CA : Commission Administrative CC: Comité Central FCFA : Franc des Colonies françaises d’Afrique CEPE : Certificat d’Études Primaires Élémentaires CFTC: Confédération Française des Travailleurs Chrétiens CGT: Confédération Générale des Travailleurs DG: Direction Génération ou Directeur général CP: Chef de Département CCFA: Compagnie Commerciale Française d’Afrique FSM: Fédération Syndicale Mondiale FOM : France d’outre-mer GEC : Groupe d’Études Communistes MRP: Mouvement du Rassemblement populaire PC: Parti Communiste PV: Procès-verbal RDA : Rassemblement Démocratique Africain RPF : Rassemblement du Peuple Français SFIO: Section Française de l’Internationale Socialiste TOM: Territoire d’outre-mer (nouvelle appellation des colonies françaises à partir de 1946) UP: Université Populaire UGFF: Union générale des fonctionnaires français 7 PRÉFACE C’est une véritable gageure que de vouloir introduire cet ouvrage qui, de par sa nature, et son contenu, sort de l’ordinaire. C’est aussi un défi, parce que l’éditeur de ce compendium épistolaire est un historien de la période contemporaine de la Guinée qui, après plusieurs années de relation de travail, a fini par être un ami. Enfin quel risque que de présenter aux lecteurs les écrits de Sékou Touré, artisan de l’indépendance de la Guinée, premier président de ce pays et personnage africain le plus controversé de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Mais notre conviction personnelle sur la décolonisation des États africains et notre faible pour ce beau pays qu’est la Guinée nous font tenter l’aventure. Nous y étions encouragés par le fait que nous voyons en Sékou TOURE une nature humaine en proie à des exercices et à des émotions de grandes puissances. Nous étions donc curieux de vérifier cela. Sékou Touré a été une référence pour les intellectuels de notre génération. Pour certains, il a été un modèle, vrai maître à penser. À travers cet ouvrage, Sidiki Kobélé Keita enrichit la littérature guinéenne d’une nouvelle forme de publication dont il a le secret : son esprit créatif lui fait prendre des risques que lui seul peut gérer. Comment peut-on à priori publier les correspondances privées d’un homme à une amie pour illustrer ou justifier son rôle dans le processus de décolonisation de l’Afrique et de la Guinée en particulier ? 9 L’on sait que ce type d’écriture (Lettres) participe souvent des faits divers de la vie. Et puis, il y a surtout le risque d’offrir aux lecteurs des textes incongrus, fastidieux ou rébarbatifs que l’on pense sans transition du style amical au rapport d’activité en passant par des exposés philosophiques. Il y a aussi le fait que le cœur humain possède une grande tendance à mettre en doute ce qui lui semble étrange. En particulier, plus on vieillit, plus on trouve difficile d’accepter comme juste ce don on a n’a jamais eu l’habitude. Une réaction épidermique peut donc nous amener à rejeter cet ouvrage en bloc et à nous cramponner à l’image négative qu’ont toujours eue de Sékou Touré certains adversaires de mauvaise foi. Mais au contraire, dès les premières lignes, l’on se rend vite compte que cet ouvrage est loin d’être un fouillis, mais un travail fouillé. Kobélé a tout organisé dans un souci de clarté et de simplicité. Je ne pense pas qu’il veuille ici publier pour des docteurs, bien que ces derniers y trouveront une mine d’informations, mais pour le commun des mortels qui a été confronté à des situations déroutantes et à des critiques virulentes. Avec ce travail, Kobélé nous invite à revenir vers Sékou TOURE du quotidien qui, lui-même, nous conduira vers le Sékou TOURE, militant et syndicaliste. Avec les textes que Kobélé a sélectionnés, nous pouvons nous armer contre les pièges de l’ennemi, mais aussi contre notre penchant inné pour la fausse sécurité. Du statu quo. Surtout l’intérêt de ce livre réside en ce qu’il montre l’existence de signes de situations et de réactions qui lèvent le voile sur un ensemble d’idées préconçues. On a trop l’habitude aujourd’hui de « gober » ou de tout rejeter plutôt 10 que d’examiner toutes choses afin de discerner ce qui vient du vrai pour le retenir et du faux pour le rejeter. C’est à quoi nous invite de nouveau Sidiki Kobélé Keita. En nous permettant de découvrir les correspondances privées de Sékou Touré, Kobélé nous rend un grand service. Il désamorce des conflits, qui n’ont pas lieu d’être, mais il affermit aussi des convictions qui peuvent, elles- mêmes, entraîner des divisions. Il montre comme quoi certaines oppositions sont parfois tout aussi erronées que le mouvement contre lequel elles se dressent. Loin d’être un inconditionnel de Sékou Touré, Sidiki Kobélé Keita est avant tout un apôtre de la vérité historique. À travers cette publication, il nous permet de nous placer à l’écoute des faits réels et de les laisser nous défier, nous dont la tendance est de nous reposer dans la sécurité de ce qui s’est toujours fait. Chemin faisant, l’on découvre très vite que les correspondances en disent plus long sur la vie politique de Sékou TOURE que sur ses relations sentimentales. Et c’est là tout l’intérêt de ce livre avec cette nouvelle approche du personnage, Kobélé enlève la patine et nous fait découvrir un être singulier. Ce qui frappe, entre autres, c’est que l’homme, Sékou Touré n’a pas été une génération spontanée. Il a été le fruit d’un processus éducationnel qui remonte loin dans son enfance. Toute situation, toute occasion est pour Sékou Touré une occasion de s’enraciner dans des convictions et d’affûter sa vision. Ce n’est donc pas étonnant qu’au lieu de perdre son temps dans des épanchements sentimentaux ou dans des sensibleries ou encore dans un amour platonique, il partage ses idées afin de mieux consolider ses approches théoriques. Et si le mariage devait sceller sa relation avec Raymonde Jonvaux, cette dernière devait être préparée : elle devait avoir des attitudes pour être avant tout une camarade de combat. 11 À la lecture de ses correspondances, l’on découvre donc un Sékou Touré qui a soif de connaissance. Son leitmotiv, qui frise l’obsession, ce sont la libération et l’émancipation de l’Afrique et de la Guinée. Nous découvrons un citoyen qui est au fait de tous les problèmes de la Guinée. Il maîtrisait les tenants et les aboutissements de son combat contre le système colonial. C’était un visionnaire hors pair. Ses dons de profiter de toute opportunité font penser au silure dans l’eau, c’est-à-dire pratiquement impossible de l’attraper à la main dans l’eau. C’est ce qui explique qu’il était difficile de lui attribuer une étiquette. Le Gouverneur Douguet traduit assez bien cette situation : «…cette différence explique par le fait que vous êtes marxiste, et si vous ne l’êtes pas, du moins vous employez la dialectique marxiste ». Comme Sékou Touré le dira lui-même : « il ne faut pas dire qu’un problème est insoluble quand on peut trouver mentalement sa réponse ; il faut méthodiquement effectuer les opérations diverses jusqu’à la solution ». Sékou Touré était un être complexe avec plusieurs facettes qu’il était capable d’utiliser avec la même intensité. Il savait être sarcastique, tolérant, généreux, orgueilleux, etc. Mais l’un des intérêts de cet ouvrage, c’est d’amener le lecteur à prendre du recul par rapport au sujet et à écouter Sékou Touré parler de Sékou Touré: « je lui ai dit que j’aime discuter pour convaincre ou me faire convaincre ; mais quand un homme est de mauvaise foi, je préfère le dénoncer en public que de perdre mon temps en des discussions négatives ». Bien sûr le travail n’est pas fini. La destinataire des lettres, Raymonde Jonvaux illustre assez bien cela. Elle dit dans une lettre à Kobélé : « Il faudra sans doute plusieurs décennies et des recherches aussi objectives que possible 12 pour que l’apport de Sékou Touré à la décolonisation de cette partie de l’Afrique puisse être analysé. Cette tâche appartient aux jeunes générations africaines. Le témoignage de blancs non ennemis sera utile ». Elle ajoute : « Sékou Touré restera une des grandes figures de cette décolonisation et nous, nous passe- rons !!!! ». Ces affirmations confirment qu’il y avait osmose entre Sékou et Raymonde Jonvaux. À travers les correspon- dances, il y avait plus de l’information : il y avait réellement communication et influence réciproque. Le travail n’est pas fini, nous y insistons. C’est pourquoi les historiens guinéens en particulier doivent redoubler d’effort pour placer Sékou Touré dans l’histoire contemporaine de l’Afrique en tenant compte de l’adversité dont il fut l’objet et du contexte de la guerre froide entre les pays alliés de l’ex Union soviétique et les pays européens alliés des États-Unis. Ce travail nous encourage à croire que Kobélé, quant à lui, n’a pas encore fini de nous surprendre. En refermant ce livre, la question qui vient à l’esprit est la suivante : Sékou Touré avait-il fait autre chose que la politique ? Gilbert NDiaye Consultant international 13

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