Réviser son bac avec Sciences économiques et sociales Terminale, série ES Une réalisation de Avec la collaboration de : s. e dit Michel Robichez er nt Sylvie Fleury ent i m e ct stri n o ati c ni u m m o c et n o si u diff n, o cti u d o pr e R 6. 1 0 2 e, d n o M e L & En partenariat avec es ol c é s e d e u © r AVANT-PROPOS Le cahier que vous avez entre les mains a pour objectif de vous aider dans la préparation de l’épreuve de Sciences économiques et sociales au baccalauréat. il est, évidemment, conforme au programme dé- fini par le ministère de l’éducation nationale. Son intérêt réside d’abord dans la manière dont il reprend, point par point, les différents thèmes du programme de Terminale en synthétisant dans L’essentiel du cours le socle des connaissances que vous devez maîtriser, mais aussi en listant dans les colonnes, les notions et les mots-clés dont vous devez connaître la définition précise. Un sujet corrigé ou une partie de sujet, parfois deux, vous sont proposés pour chaque thème. Vous y trouverez ainsi des exemples de sujets récents tombés au bac. Cependant, la véritable originalité de ce cahier tient à la mise en perspective du programme qu’apportent les articles tirés du journal Le Monde. Il s’agit de textes approfondis, parfois polémiques, dont certains ont pour auteurs des spécialistes reconnus en économie et en sociologie. Ils doivent vous permettre d’ajouter à la vision scolaire du programme un angle d’attaque plus « documenté » qui enri- chira votre copie à l’examen en vous fournissant, en particulier, des exemples précis. Toutes les questions abordées reprennent des thématiques capitales comme celle des difficultés que connaît l’europe à consolider son unité ou les enjeux de la conciliation de la croissance économique et de la préservation de l’environnement. Certaines problématiques, enfin, exigent de « croiser vos regards » en mélangeant les axes d’analyse de l’économie et de la sociologie. Vous trouverez par ailleurs, en fin d’ouvrage, un guide pratique qui vous rappelle les grands principes de la méthodologie de la dissertation et de l’épreuve composée. Pensez également à vous inspirer des conseils que nous vous donnons sur le calendrier des révisions. Ces conseils sont, bien sûr généraux et es. chacun d’entre vous saura les adapter à son tempérament et à ses méthodes de travail. erdit Il nous reste à vous souhaiter bon courage en espérant que nous aurons, à travers cet ouvrage, nt contribué à votre succès. nt i e m e ct Les auteurs stri n o ati c ni u Message à destination des auteurs des textes figurant dans cet ouvrage ou de leurs ayants-droit : m m si malgré nos efforts, nous n’avons pas été en mesure de vous contacter afin de formaliser la o c cession des droits d’exploitation de votre œuvre, nous vous invitons à bien vouloir nous contacter et n à l’adresse [email protected]. o si u diff n, o cti u d o En partenariat avec pr e R 6. 1 0 2 Complétez vos révisions du bac sur www.assistancescolaire.com : e, d n méthodologie, fiches, exercices, sujets d'annales corrigés... des outils gratuits et efficaces o M pour préparer l'examen. e L & s e ol c é s e d e u © r L’ESSESNOTMIEML ADIUR ECOURS CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES p. 5 chapitre 01 – Quelles sont les sources de la croissance économique ? p. 6 chapitre 02 – Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? p. 14 MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET INTÉGRATION EUROPÉENNE P. 21 chapitre 03 – Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? p. 22 chapitre 04 – Q uelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ? p. 30 ÉCONOMIE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE p. 37 chapitre 05 – L a croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? p. 38 CLASSES, STRATIFICATION ET MOBILITÉ SOCIALES p. 47 chapitre 06 – Comment analyser la structure sociale ? p. 48 chapitre 07 – Comment rendre compte de la mobilité sociale ? p. 54 INTÉGRATION, CONFLIT, CHANGEMENT SOCIAL p. 61 s. e chapitre 08 – Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat dit er de l’individu ? p. 62 nt nt i chapitre 09 – L a conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur me e du changement social ? p. 68 strict n o JUSTICE SOCIALE ET INÉGALITÉS p. 73 ati c ni chapitre 10 – Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice mu m sociale ? p. 74 co et n o TRAVAIL, EMPLOI, CHÔMAGE p. 79 usi chapitre 11 – Comment s’articulent marché du travail et gestion de l’emploi ? p. 80 n, diff o chapitre 12 – Quelles politiques pour l’emploi ? p. 86 cti u d o En partenariat avec pr LE GUIDE PRATIQUE p. 93 Re 6. 1 0 2 Complétez vos révisions du bac sur www.assistancescolaire.com : e, d n méthodologie, fiches, exercices, sujets d'annales corrigés... des outils gratuits et efficaces o M pour préparer l'examen. e L & s e ol c é s e d e u © r , croissance fluctuations et crises s. e dit er nt nt i e m e ct stri n o ati c ni u m m o c et n o si u diff n, o cti u d o pr e R 6. 1 0 2 e, d n o M e L & s e ol c é s e d e u © r L’ESSENTIEL DU COURS Quelles sont les sources de MOTS CLÉS COEFFICIENT D’INTENSITÉ CAPITALISTIQUE la croissance économique ? Quotient de la valeur des équipe- ments techniques d’une entre- prise rapportée au nombre de salariés à temps plein. Mesure La croissance économique est, pour un pays, un enjeu de pre- la valeur moyenne d’un poste de travail et augmente en fonction mière importance parce qu’elle conditionne l’élévation du de la tendance engendrée par niveau de vie de ses habitants. Elle représente, pour les pou- l’automatisation sur une longue période. voirs publics, l’objectif principal de la politique économique. Mais ses origines sont difficiles à préciser. EUROS COURANTS/EU- ROS CONSTANTS Quand on évalue une production Qu’est-ce que la croissance Mais les insuffisances du PIB tiennent surtout aux aux prix de l’année en cours (en économique ? imprécisions concernant la valeur de certains biens euros courants), on est victime La croissance économique est l’augmentation sou- ou services, notamment les services non marchands d’une « illusion monétaire » tenue, sur une longue période, de la production de qui, n’ayant pas de « prix » sur un marché, sont puisqu’une partie de l’augmen- biens et de services d’un pays. On la mesure par le simplement évalués à leurs coûts de production. tation constatée sur l’année taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) De même, les activités non rémunérées (bénévolat, provient en fait de la hausse des à prix constants, calculé par année. Le PIB comporte autoconsommation, entraide…) ne font pas l’objet prix et non de l’augmentation des deux sous-ensembles : le PIB marchand (somme des d’une évaluation comptable et sont donc hors du volumes produits. Il faut donc valeurs ajoutées créées par les unités de production périmètre de calcul. L’économie souterraine (le déflater, chaque année, la valeur résidentes sur le territoire national en un an) et le travail au noir, les trafics, etc.) échappe également à apparente de la production, de PIB non marchand (valeur de la production non la comptabilisation. la hausse des prix de l’année, marchande c’est-à-dire disponible gratuitement ou Enfin, le PIB inclut, dans son calcul, les activités de es. pour obtenir une série en euros à un prix inférieur à son coût de production, ce qui « réparation » de dégâts économiques et sociaux dit er constants. recouvre les biens et services produits par les admi- qui accompagnent l’activité économique : crimes et nt nistrations publiques et privées mais ne s’échangeant délits, accidents de la route, pollutions, alcoolisme, nt i PIB pas sur un marché). drogue, etc. Cet agrégat ne prend pas non plus en me Produit intérieur brut. Principal On calcule le PIB par habitant en rapportant le PIB à compte la perte de richesse collective que constituent, cte agrégat de la comptabilité la population du pays, ce qui fournit une évaluation à long terme, l’épuisement des ressources naturelles stri nationale. Mesure la valeur de assez grossière du niveau de développement du pays. et les atteintes irréversibles à l’environnement. n o la production d’un pays en une ati année. Se calcule en additionnant Les insuffisances du PIB comme Les indicateurs complémentaires nic la valeur ajoutée créée par l’en- indicateur de niveau de vie et de De nombreux économistes ont, depuis les années mu semble des agents économiques développement soixante-dix, pris conscience de ces insuffisances m o résidents dans un pays. Se décom- Pour comparer les PIB/habitant de différents pays, il et utilisent des indicateurs complémentaires pour et c pose en PIB marchand et PIB non faut les traduire en une unité monétaire commune. évaluer le niveau de développement des pays en n o marchand. L’utilisation des taux de change officiels des monnaies prenant en compte des éléments qualitatifs variés. si u PRODUCTIVITÉ einsst tàa pbrleoss certi rfleu, cptaurecne tq suaen cse cse psaseri,t eéts pmaorcneé qtaui’reellse sso nnet Lp’einmdeicnatt ehuurm lea ipnl u(IsD cHo)n, énlua beosrté l ’einn dpiacret idcue lideérv pealor ple- n, diff DU TRAVAIL reflètent pas les parités de pouvoir d’achat entre les Prix Nobel Amartya Sen, et calculé depuis le début des o cti Rapport entre la production pays. La méthode des parités de pouvoir d’achat années quatre-vingt-dix par le PNUD (Programme des u d réalisée et la quantité de travail permet d’éliminer cette difficulté. Nations unies pour le développement). C’est un indice o pr utilisée. Peut se calculer « par composite intégrant trois critères : l’espérance de vie e R tête » ou par heure (productivité à la naissance, le revenu national brut par habitant, 6. horaire). le niveau d’instruction de la population (repéré par 01 2 la durée de scolarisation des adultes et la durée de e, VALEUR AJOUTÉE scolarisation escomptée des enfants). d n Mesure la contribution propre L’IDH a une valeur comprise entre 0 et 1, le niveau Mo d’une entreprise à la création de de développement étant d’autant plus élevé qu’il est e L richesses. Se calcule en soustrayant proche de 1. Ainsi, en 2013, la Norvège, l’Australie et & du chiffre d’affaires le total des les la Suisse occupent les trois premières places du es consommations intermédiaires classement (de 0,944 a 0,917), alors que la République col é utilisées par l’entreprise, c’est- démocratique du Congo et le Niger sont aux derniers s e à-dire les achats de biens non rangs (0,338 et 0,337). d durables et de services à d’autres Certains autres indicateurs mettent l’accent sur ue entreprises. l’importance de la pauvreté ou sur l’amplitude des © r 6 Croissance, fluctuations et crises L’ESSENTIEL DU COURS NOTIONS CLÉS inégalités sociales ou des inégalités hommes/femmes, des structures politiques à résister à la corruption. Il d’autres intègrent la dimension écologique comme inclut également dans ce cadre la capacité du système critère d’évaluation de la qualité de la croissance. juridique (lois, règlements, tribunaux) à protéger LE CAPITAL HUMAIN les droits de propriété – ce qui garantit aux agents Créée par le Prix Nobel d’écono- Quelles sont les sources économiques de pouvoir disposer librement des biens mie G. Becker, cette expression de la croissance ? qu’ils possèdent et d’arbitrer entre leurs usages, en désigne les savoirs et savoir-faire Cette question est une des plus discutées de la science ayant la certitude de recevoir les bénéfices éventuels accumulés par une personne. Le économique car la réponse apportée a des impli- issus de leurs décisions. Une situation politique mot « capital » est utilisé parce cations importantes sur la politique économique. stable par exemple, ou une protection rigoureuse des qu’on considère que ce stock est Certains économistes ont cherché à mettre en équa- brevets protégeant l’innovation sont, selon D. North, le résultat des « investissements » tion le lien existant entre les facteurs de production, des incitations fortes à l’initiative et au dynamisme réalisés au cours de la vie, par les input, (le travail et le capital) et la production économique, donc à la croissance de l’économie. l’éducation initiale à l’école, puis réalisée, l’output. L’observation des tendances longues de la croissance par la formation professionnelle La fonction Cobb-Douglas (du nom de deux cher- économique permet de remarquer qu’il ne s’agit pendant la vie active. Mais, si cheurs américains) se présente, par exemple, sous pas d’un mouvement régulier et harmonieux. Des ces éléments sont mesurables la forme suivante : Y = f(K,L), dans laquelle la périodes exceptionnelles émergent (les célèbres (niveau de diplôme, dépenses production (Y) est fonction des quantités respectives « Trente Glorieuses » des années 1945-1975) mais de formation), d’autres aspects de capital productif (K) et de travail (L) utilisées par aussi des périodes de crise (1929 ou 2008), venant moins chiffrables en font aussi l’appareil de production. La croissance de la produc- interrompre le trend de croissance. partie : échanges spontanés de tion (∆Y) s’expliquerait en partie par l’accroissement connaissances dans le milieu des quantités de facteurs (∆K et ∆L) mises en œuvre. professionnel, expérience accu- D’autres travaux (notamment ceux de l’Américain mulée, ou encore état de santé de Robert Solow ou des Français Jean-Jacques Carré, la population et aptitude physique Paul Dubois et Edmond Malinvaud) ont montré que et mentale au travail. l’explication de la croissance par l’accroissement des quantités de facteurs ne permet de rendre compte LA MÉTHODE DES PPA que d’une faible part de la croissance observée. Les comparaisons internatio- Il faut donc faire appel à des facteurs qualitatifs pour nales des niveaux de vie sont expliquer ce que R. Solow appelle le « résidu » (part délicates et ne peuvent se faire es. inexpliquée de la croissance). Ce résidu correspond, en utilisant, pour convertir les dit er en réalité, à ce qu’on peut désigner par l’expres- diverses données nationales, les nt sion « progrès technique ». Cette notion un peu taux de change officiels : d’une nt i vague recouvre tous les éléments qui, à quantités part, ceux-ci fluctuent sans cesse me de facteurs inchangées, permettent d’obtenir une sur le marché des changes et, cte production supérieure, c’est-à-dire d’améliorer la par ailleurs, ils ne reflètent pas stri productivité globale des facteurs de production les rapports des prix entre pays. n o (connaissances scientifiques accrues, savoir-faire Il faut donc utiliser des «taux ati c amélioré, expérience, accroissement de la qualifica- Joseph Schumpeter (1883-1950). de change PPA» qui rendent uni tion de la main-d’œuvre, technologies plus efficaces, équivalent, dans tous les pays, le m meilleure organisation productive, etc.). Parmi ces Enfin l’économiste J. Schumpeter a mis au centre de prix d’un «panier de référence» m o éléments, Gary Becker met l’accent sur la notion de l’analyse des cycles de l’économie le rôle des vagues composé approximativement des et c capital humain. discontinues d’innovations qui, périodiquement, mêmes biens et services. n o L’historien Douglass North, quant à lui, a montré engendrent un processus de « destruction créatrice » si l’importance du cadre institutionnel dans le pro- se traduisant par des crises, des faillites et du chô- LE PROGRÈS TECHNIQUE diffu cessus de croissance, par exemple la qualité de la mage avant que ne s’amorce un nouveau cycle de Quelle est l’origine du progrès tech- n, gestion des administrations publiques et la capacité croissance. nique ? Est-il un facteur exogène, o cti extérieur au champ de l’activité u d économique, ou au contraire o pr un facteur endogène de la crois- e R TROIS ARTICLES DU MONDE À CONSULTER sance, produit par elle et permet- 6. tant en retour de la renforcer ? 01 • D’un pays émergent à l’autre p. 10-11 Certains économistes comme les e, 2 (Claire Guélaud, Le Monde daté du 22.01.2014) Américains Paul Romer et Robert d n Barro mettent particulièrement Mo • Les économistes face à la mystérieuse panne de la productivité p. 11-12 l’accent sur la course à l’innova- e L (Valérie Segond, Le Monde daté du 01.07.2014) tion, l’amélioration qualitative & du capital humain ou l’influence es • La Chine déboussole les marchés mondiaux p. 13 des externalités positives consé- col é (Claire Guélaud, Le Monde daté du 24.08.2015) cutives à l’action des pouvoirs s e publics (amélioration du niveau d d’éducation et des infrastructures ue collectives). © r Croissance, fluctuations et crises 7 UN SUJET PAS À PAS NOTIONS CLÉS Épreuve composée, 3e partie : ÉCONOMIES D’ÉCHELLE Diminution du coût moyen de À l’aide de vos connaissances et production en raison de l’accrois- sement des quantités produites, les coûts fixes s’étalant sur un volume du dossier documentaire, vous de production croissant. montrerez comment le progrès INVESTISSEMENT BRUT/NET Le capital fixe d’une entreprise est technique favorise la croissance un stock alimenté par deux flux de sens opposés : un flux entrant (l’investissement brut) et un flux économique sortant (le matériel déclassé parce qu’il est usé ou obsolète). Le solde de ces deux flux, l’investissement net, mesure l’accroissement réel Document 1 des capacités de production de au cours des années quatre-vingt- l’entreprise. Contribution des facteurs de production à la croissance dix : une accélération de la produc- tivité aux États-Unis et au contraire RECHERCHE- Taux de croissance annuels moyens en % un ralentissement dans les pays 1966-1970 1971-1980 1981-1990 1991-1995 1996-2008 DÉVELOPPEMENT européens. [...] États-Unis L’expression désigne la chaîne PIB 3,4 3,2 3,1 2,4 2,8 Les écarts de gains de producti- qui va de la recherche fondamen- Travail 1,6 1,6 1,7 1,3 1,1 vité entre l’Europe et les États- tale (découvertes scientifiques) Capital 0,6 0,5 0,3 0,2 0,5 Unis : la production et la diffu- à l’application industrielle et Productivité globale des facteurs 1,2 1,1 1,1 0,8 1,2 sion des TIC… commerciale (développement), Union européenne à 15 L’impact de la production et de es.es. en passant par la recherche appli- PIB 5,0 3,2 2,4 1,7 1,9 diffusion des technologies de ditdit Travail - 0,7 - 0,6 0,1 - 0,7 0,9 erer quée (mise au point d’un proto- Capital 1,8 1,4 0,7 1,0 0,5 l’information et de la communi- ntnt type). L’effort de recherche-déve- Productivité globale des facteurs 3,8 2,4 1,5 1,4 0,5 cation (TIC) sur les gains de pro- nt int i loppement d’un pays est mesuré Source : Eurostat 2010. ductivité du travail transite par meme par la DIRD (dépense intérieure trois canaux : ctecte de R-D), souvent présentée en % – grâce à l’augmentation des per- stristri du PIB. Document 2 formances des processeurs, la baisse rapide des prix n n oo Les pays industrialisés ont connu des gains de pro- des TIC amplifie la forte hausse des volumes produits atiati TAUX D’INVESTISSEMENT ductivité d’une ampleur fantastique depuis 1870 : la par ces secteurs et permet des gains de productivité nicnic uu Au niveau macro-économique, il production par emploi a été multipliée par environ globale des facteurs dans ces secteurs et dans l’éco- mm se calcule par la formule : FBCF/ 12 en France et 8,5 aux États-Unis sur ces 130 années. nomie avec le renforcement de leur part dans le PIB ; mm oo PIB x 100. Il traduit l’effort d’inves- Les « Trente Glorieuses » de l’après Seconde Guerre – la diffusion des TIC permet aussi d’augmenter la et cet c tissement consenti par un pays mondiale au 1er choc pétrolier sont les années fastes productivité globale des facteurs des secteurs non-TIC n n oo pour préparer l’avenir. En France, de forte croissance de la productivité. C’est la fameuse qui utilisent intensément ces technologies, comme sisi uu en 2014, il est de 22 %. « grande vague » de productivité, évoquée par Gordon, les assurances, la finance, la grande distribution ou diffdiff déferlant sur les États-Unis dès 1913. Puis, succèdent des l’aéronautique, grâce notamment à une meilleure n, n, TAUX D’UTILISATION années de fort ralentissement de la productivité, dès le coordination des acteurs du processus de production ; oo DES CAPACITÉS milieu des années soixante aux États-Unis, et après le – l’investissement en TIC entraîne une hausse du stock uctiucti dd PRODUCTIVES 1er choc pétrolier dans les différents pays industrialisés. de capital TIC disponible par emploi (substitution oo prpr Il rend compte de la part du poten- Le rattrapage des niveaux de productivité américains du capital au travail) et un renouvellement plus ee RR tiel d’une entreprise qui, à l’ins- par les économies européennes et japonaises s’amorce rapide des matériels, et aurait un effet positif sur la 6. 6. tant t, est effectivement utilisée. au début des années cinquante pour se poursuivre productivité du travail. 0101 22 Il dépend largement de l’intensité jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, sans être (Source : Rapports de Patrick Artus et Gilbert e, e, de la demande, une entreprise interrompu par le 1er choc pétrolier. Puis s’opère une Cette, Productivité et croissance, Conseil d’Analyse dd nn pouvant se trouver, à certaines réelle rupture des évolutions relatives de productivité Économique, n° 4, 2004.) MoMo périodes, en surcapacité de produc- e e LL tion momentanée. On considère & & généralement que le plein-emploi AUTRES SUJETS POSSIBLES SUR CE THÈME es es des capacités se situe autour de colcol éé 85 %, une marge de sécurité étant Mobilisation des connaissances s s ee nécessaire pour permettre les – En quoi les gains de productivité sont-ils un facteur de croissance ? dd opérations de maintenance et de – Le PIB est-il un bon indicateur du niveau de développement d’un pays ? ue ue réparation. © r© r 8 Croissance, fluctuations et crises UN SUJET PAS À PAS ZOOM SUR… Document 3 Cependant, l’économiste autri- chien Joseph Schumpeter (1883- La notion d’élasticité Croissance de la Augmentation de l’offre productivité 1950) a montré que cet impact Les économistes calculent une du progrès technique sur la élasticité pour étudier dans quelle production n’est pas linéaire et mesure une variable Y varie quand Innovation de procédé continu. Il procède par vagues un de ses déterminants X varie. Baisse de prix Côté offre (les grappes d’innovation) qui, de L’élasticité est égale au rapport : manière relativement régulière variation de Y (en %) sur varia- selon Schumpeter, déclenchent tion de X (en %). Par exemple, si Côté demande Élasticité prix un processus de « destruction la demande d’un bien augmente de la demande créatrice » : une innovation de 20 % quand son prix baisse de majeure disqualifie les modes 10 %, l’élasticité de la demande Augmentation de la demande de production et les produits par rapport au prix est égale à : anciens et provoque souvent 20/-10 = -2. La demande de ce bien une phase de crise, avant que est très sensible aux variations Exemple de corrigé rédigé la diffusion du progrès ne relance une phase de de prix. À l’inverse, l’élasticité La question des origines de la croissance écono- croissance. Schumpeter a expliqué de cette manière de la demande/prix de certains mique amène à s’interroger sur le rôle qu’y joue les célèbres cycles Kondratieff d’une durée totale biens est très faible : la demande le progrès technique. Les modèles de croissance de 50 ans, marqués par l’alternance d’une phase de de poivre est très peu sensible extensive du passé se sont plutôt fondés sur l’ac- dépression et d’une phase de prospérité. aux variations de son prix, quel croissement des quantités de facteurs de produc- qu’en soit le sens. Par contre, les tion mis en œuvre (travail et capital). Aujourd’hui, études de marché montrent que Ce qu’il ne faut pas faire la croissance de la production est souvent le résultat la demande d’un journal quoti- de gains de productivité obtenus dans l’utilisation • Oublier de définir les concepts clés de producti- dien a une forte élasticité/prix. vité, d’élasticité et d’innovation. des facteurs. Or ces gains de productivité sont On peut calculer de nombreuses • Plaquer des parties de cours sans organiser leur en grande partie des conséquences du progrès élasticités, par exemple l’élasticité articulation au sujet. technique. de la consommation par rapport Les études sur la contribution des facteurs de pro- • Ne pas utiliser un ou plusieurs des documents au revenu : une personne perce- es.es. duction à la croissance montrent qu’une partie accompagnant le sujet. vant le RSA qui voit son revenu ditdit erer importante de l’accroissement de la production augmenter va accroître son niveau ntnt ne peut s’expliquer, de manière mécanique, de consommation, alors qu’un nt int i par l’augmentation des quantités de capital et Cette relation entre progrès technique et croissance milliardaire n’augmentera pas meme de travail. Ainsi, dans l’Union européenne, la économique fait aussi intervenir le rôle du cadre sa consommation si son revenu ctecte croissance des années 1966-1970 s’explique-t-elle, institutionnel et de l’action des pouvoirs publics. s’accroît. Une élasticité élevée stristri pour 3,8 points sur 5, par des facteurs qualitatifs. La nature des droits de propriété, par exemple, est entre deux variables suggère donc n n oo Le constat peut être reproduit pour la période plus ou moins favorable à l’initiative : en assurant un lien de causalité entre ces deux atiati cc récente : aux États-Unis, la moitié de la croissance aux innovateurs, par la protection des brevets, une éléments ou, au moins, leur liaison nini uu (1,2 point sur 2,8) a été obtenue, entre 1996 et « récompense monétaire », les pouvoirs publics éventuelle avec une 3e variable. mm 2008, par une progression de la productivité encouragent l’innovation. Un autre aspect positif mm oo globale des facteurs. de l’intervention active de l’État peut être la mise en et cet c Mais le progrès technique recouvre une réa- œuvre d’une politique de recherche-développement La notion de productivité globale n n oo lité complexe. Il se compose d’éléments qui adossée à un financement public, notamment en ce des facteurs sisi uu s’incorporent aux facteurs de production. Ainsi, qui concerne la recherche fondamentale, phase la La productivité mesure le rapport diffdiff l’amélioration du niveau des connaissances par plus onéreuse et la plus aléatoire de la recherche. entre une production et la quantité n, n, la recherche et la diffusion des savoirs par le sys- L’accompagnement de la croissance par le dévelop- d’un facteur de production utilisée oo cticti tème d’enseignement constituent des éléments pement efficace des grandes infrastructures collec- pour la produire. On peut ainsi uu dd majeurs de l’accroissement de l’efficacité du tives innovantes (transports, communications...) calculer la productivité du travail oo prpr travail. De même, les innovations de procédés génère des externalités positives pour les acteurs ou la productivité du capital. Mais ee RR qui révolutionnent les modes de production des économiques privés et a des retombées favorables il est difficile d’isoler, dans l’acte 6. 6. biens et des services s’incorporent généralement à la croissance. productif, la contribution précise 0101 22 au capital technique par l’intermédiaire des Cette contribution des pouvoirs publics qui, par de chaque facteur. La producti- e, e, investissements de productivité. Les gains de leurs actions, facilitent l’apparition de l’innovation vité globale des facteurs a pour dd nn productivité issus des innovations de procédé est légitimée par les théories dites « de la croissance objet de synthétiser l’efficacité MoMo ont deux types de conséquences favorables sur endogène ». Celles-ci considèrent que le progrès de l’ensemble du processus de e e LL la croissance économique : d’une part, ils font technique, loin d’être un facteur extérieur non production en incorporant donc & & baisser les coûts unitaires de production et, maîtrisable et un peu aléatoire, peut être suscité et l’effet du progrès technique. Elle es es en aval, les prix de vente des biens ; d’autre encouragé par les politiques publiques en matière se calcule en rapportant la produc- colcol éé part, par l’accroissement des revenus (salaires, de recherche et d’enseignement. C’est la constance tion à la valeur totale des facteurs s s ee profits) qu’ils engendrent, ils entraînent un de cet effort, y compris en période de ralentissement (travail + capital + consommations dd accroissement de demande qui suscite une offre économique, qui fait la différence entre les pays intermédiaires) mobilisés pour ue ue supplémentaire. leaders et les autres. l’obtenir. © r© r Croissance, fluctuations et crises 9 LES ARTICLES DU D’un pays émergent à l’autre Les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ralentissent, d’autres économies connaissent une forte croissance. Y-a-t-il une vie au-delà des en juillet, a annoncé le Fonds continent où il faut être. Il est vrai moyens d’éducation de la popu- BRICS ? Quels pays sortent monétaire international (FMI) en que son PIB croît de plus de 5 % lation adulte, les investissements du lot après le Brésil, la octobre 2013. La Banque mondiale par an depuis dix ans. Il s’y trouve et la « productivité globale des Russie, l’Inde, la Chine puis tablait, elle, mi-janvier, sur + 5,3 % des pépites. Le Nigeria, entre sa facteurs » (c’est-à-dire la part de l’Afrique du Sud qui ont tant au lieu des + 5,6 % de juin 2013. On production de pétrole et sa popu- la croissance qui ne s’explique fait parler d’eux au début des est loin des niveaux d’avant crise lation, en est une. L’Éthiopie, où pas seulement par l’accroissement années 2000 ? La banque HSBC (+ 7,8 % par an entre 2003 et 2007). la Chine investit massivement, d’un usage des facteurs de produc- pariait, en 2010, sur les « Civets » Chef économiste pour les pays commence à peine son décollage, tion, capital ou travail, mais, par (Colombie, Indonésie, Vietnam, émergents à la Société générale, mais elle suscite un intérêt crois- exemple, par l’innovation). Dans la Égypte, Turquie, Afrique du Sud). Olivier de Boysson est catégo- sant. Tout comme le Ghana et les majorité de ces domaines, les pays L’assureur-crédit Coface en tient, rique : il « ne voit pas venir » pays lusophones (Mozambique, émergents ont des potentiels de lui, pour les « CIPP » (Colombie, de nouveaux BRICS. « Dans les Angola). D’ici à 2020, le nombre de croissance supérieurs à ceux des Indonésie, Pérou, Philippines). années 2000, il y avait des facteurs consommateurs africains apparte- pays avancés. Et la liste est loin d’être close ! importants de croissance, comme nant aux classes moyennes — près La question intéresse au plus le rattrapage chinois, la hausse de 400 millions — sera, il est vrai, Un nouveau club, le « E7 » haut point chefs d’entreprise et du prix des matières premières, comparable à celui de l’Europe de Les sept plus grandes économies cabinets de conseil en quête de l’ amélioration des termes de l’Ouest, selon le cabinet Boston émergentes (les BRIC, plus l’Indo- nouvelles frontières ; et elle divise l’échange [le pouvoir d’achat Consulting Group (BCG). nésie, le Mexique et la Turquie) les économistes. L’environnement qu’un pays détient grâce à ses dépasseront le G7 (États-Unis, macroéconomique a beaucoup exportations] ou encore des Être émergent ou ne pas Japon, Allemagne, Royaume-Uni, changé depuis que Jim O’Neill, liquidités abondantes dans un l’être France, Italie et Canada) dès 2017 alors chez Goldman Sachs, a créé, contexte de taux directeurs Face à cette abondance, comment en termes de PIB exprimé en PPA. es. en 2001, l’acronyme BRIC pour bas. Certains d’entre eux jouent faire le tri ? Yves Zlotowski, éco- Selon ce même classement, la dit er désigner un groupe de quatre moins fortement, d’autres ont nomiste en chef de Coface, retient Chine devrait être leader mon- nt pays à forte croissance (rejoints purement et simplement disparu », six critères pour identifier une dial devant les États-Unis et l’Inde nt i ensuite par Pretoria), jugé bien explique-t-il. économie émergente : « Une dans trois ans. Et derrière ce trio me placé pour rattraper les économies François Faure, son homologue croissance à la fois forte, stable de tête, pointeront, en 2030, le cte dites avancées. de BNP Paribas, est formel : « En et régulière ; un certain degré de Mexique, l’Indonésie, la Turquie et stri Mais l’Inde, la Russie ou l’Afrique termes de potentiel de croissance diversification économique ; un la Pologne et, en 2050, le Mexique, n o du Sud affrontent aujourd’hui de et de démographie, personne ne État sain ; un risque souverain l’Indonésie, la Turquie, le Nigeria ati c sérieuses difficultés. L’euphorie pourra se substituer à l’Inde ou à sous contrôle ; une inflation et le Vietnam. ni u des années 2000 a disparu. Un la Chine. » Sûrement. Mais de là à relativement maîtrisée ; une « Le Mexique, souligne Nicolas m vent de pessimisme lui a succédé, exclure la possibilité que s’affirme stabilité politique accrue et une Granier, associé chez PwC, m o souvent excessif. Car les faits sont une seconde vague d’émergents, amélioration de la gouvernance et est un des pays qui progresse et c têtus. En 2013, le poids des écono- il y a un pas que nombre d’écono- de l’environnement des affaires. » le plus. C’est le plus grand Etat n o mies émergentes et en dévelop- mistes se refusent à franchir. À cette aune, dit-il, quatre pays hispanophone au monde. Il occupe si u pbreumt e(nPtI Bd)a nms olen dpiraold uexitp irnitméréi eeunr De nouveaux pays énméseier,g leen Pt é:r olau Ceto lloesm Pbhiiel,i pl’pInindeos-. udun eN oprods iettio Anm-céléri qeunet rdeu A Smudé.r Iilq euset n, diff parité de pouvoir d’achat (PPA), s’imposent Tous, sauf le dernier, sont en très actif sur le plan commercial o cti a dépassé, pour la première fois, À l’image du Myanmar (Birmanie), déficit courant, ce qui reflète tou- et diplomatique. Il a amélioré u d celui des pays avancés. En 2000, il du Vietnam et de la Colombie, tefois une certaine vulnérabilité. ses performances en matière o pr ne représentait que 37 % de celui- de nouvelles économies font Le Mexique et la Corée du Sud, d’alphabétisation, de scolarisation e R ci, selon le Cepii, un centre d’exper- une percée, tandis que d’autres eux, n’ont pas été retenus. Trop et de suivi de la santé. » Antoine de 6. tise en économie internationale. consolident leur position, comme matures, pas assez émergents. Riedmatten, associé chez Deloitte, 01 2 Une croissance moins ll’aI nCdoornéées ideu. I lSsu édv,o llau eTnutr dqaunies uoun Lh’oaupsperCoocohpee rsd e( PwPCri)c, ewmaotienrs- cpoenufi l’rumsien e: d« eLse É Mtaetsx-iUqunies, . cL’ee spt auyns de, n soutenue contexte différent de celui des polarisée sur le risque-crédit et a de très belles années devant lui Mo Les émergents inquiètent. On années 2000, sont souvent moins l’instabilité politique, est aussi et ses problèmes de sécurité sont e L les découvre fragiles : croissance dépendants des économies avan- intéressante. Dans son étude de très localisés. » & ralentie, retour du risque-pays, cées et plus intégrés entre eux janvier 2013 sur le monde en 2050, es exposition à la volatilité des capi- commercialement, observe le le cabinet d’audit tient compte de Une logique col taux, instabilité politique. Leurs Trésor dans sa Lettre Trésor-Eco quatre facteurs-clés pour mesurer de « clusters » s é e prévisions de croissance pour de janvier. la croissance de long terme : Mais des pays de second rang d 2014 ont été revues à la baisse : Aussi, on ne compte plus les col- l’augmentation de la population possèdent aussi des atouts. ue + 5,1 % au lieu des + 5,5 % attendus loques consacrés à l’Afrique, le en âge de travailler, les niveaux « Pour une entreprise de taille © r 10 Croissance, fluctuations et crises