• LE RÊVE D'UN EFFONDREMENT protestations se font entendre RSES s quelques années, venues de gens et de ux fort variés, à propos d'affligeantes J autés survenues presque simultanément nos sociétés modernes. rtains s'inquiètent, par exemple, des ts dommageables sur notre environne vivant des plus notables exploits chi t ues, biologiques et nucléaires de notre ence actuelle. Ils leur attribuent la pater- é de multiples perturbations climatiques, bouleversements écologiques irréversibles surtout de plusieurs maladies extrêmement doutables. D'autres s'offensent de la présence, de plus en plus visible dans nos villes, de ceux qu'on a~pelle les nouveaux pauvres, ainsi que du d~veloppement considérable, à l'échelle mon diale, des mégapoles de la misère et de la vie ct,~ cloporte qu'y mènent leurs occupants. Ils s epouvantent d'apercevoir, au-dessus de ces c:l?aques, la puissance apparemment incon trolable d'oligarchies financières armées de nouveaux moyens médiatiques et informa- 1\\ lt11 1 1 1 I 1 q1 t\1 r11 tr111t li 1 1 I ,1,c IV111 ll m nt i s l, l( 11t 11t tl111 f Ili 11 1 11 re ti n p l l 1 1\ s 1 • 1 l 1 1 \l 11 N , t 1 ,, , , I ..--.,,.ntr ler . ns J ln d \1 11 ç 101 iill l' JI VII ..._,_iale dcr·n . 111 ~ Qu lqut:~-u11 .. SOI'lt J)l\l S 8 'l"lHll)l<:t, Il ll"I ti,111 01 comp rt mt:nt, c::, rt ·t1·nc)t"ll 1r111i1 l)t11 l' ,C)ttL multiplie r ' 1'>i1y 111clu ( c111111t:11t d1111s 11c)H 1 trialise . Recrudcsce11cc cl sui ·i de lcn ·t R pol)rtoxicomanies., c1·in1cs e11 séri ·H ·t c1 u11l1té ~ raffinées., accroissen1ent gé11c.::1·al li ·s 111,1li1(l1c ~ mentales et nouvel analpl1abétis111c sc111blc11t I en effet participer à un vent de J~olic qui I soufflerait désormais sur cett.e n1all1curcuHc planète. D'autres encore déplorent que t<)Ut S{)Ît devenu effroyablement laid, diffor111c et re poussant dans notre monde mclder11c. Des néo-banlieues aux campagnes rc1nc1nl)1·écs, des parkings souterrains aux supérettt.:S de Zup, et jusqu'à l'art contemporain lui-111ê111c, tout leur paraît participer à cette offense u11i verselle. Ils accusent volontiers une tclJc lai deur de ne pas être étrangère à la st)t1f1"r~tnce de leurs contemporains, peut-être i, 1nf: 111e leur folie. La plupart de ces récriminati(lns se juxta posent le plus souvent sans autre Jic11 c111rc elles que d'être dirigées cont1·e J'é1,oqt 1c \ 1 1} D p 11 o no t 1 ,, J JJ 1 <l 1 le: u rc -.,,. tl;'.1111 11c,t JV1J1 • 1 JJ, ~, r pa1vc11u ad t p des crinol111 et dl! 1 u a J, Jft 1 romans de l'au) IJc>ur i 1 1 d J , r ,j,. Béraud, san s l>U lJJ1cr le.: J)f r1 J J: ou les fi ev1e s ad,,J ,J ~ 1 1 Ili. .. · des-l'res. • • ques cr1t1quc:, J)<>urta11 t qui ,, , <1 fi, z large éventail d e 'c d t r, JJ J 1 , se sont intérc é a en r r r,· i f.:t 1 à travers une orig111c con1rn ur , q ,,,. ent, avec plus ou mo1n d ' am rt rn , icacité ou d'élégance, 1"}1(:>rrcur ' , ue, le capitalisme, la scJc1été pccta m chande. Ils ont pu m<>ntrcr en tff e let multtplea dommages dont bcau<.;,Jup œa1nte11ant, écologico m<,rb1d, .. ,... ollti4ue1, paycho-comportemcntaux mime étiques, résultcra1cnt du d 'v a ome de l'économie mar â aon stade actuel. Ceux qui ,candalilent de ce dé a en reconna1 Ja 1ent appellent encore Ja monde'', attende n r emcnt du mode a mené• Cerra,n ceJ d nou men r I l 1 1 u .." 1 ( t J l 1 l 111 \ n s J t t e d n1 t 1 11 1 1 1 1 tl l1u1 )tlt t.::UX 111 111 llJ(lUJ J I cncralc 11 1 r c;<ln1pt t c1 J 1 d JJ l1t1quc 11t1fiqu t1\ 1t J t1qu ou s111111le111cnt nient Je l1b r ntra1ntcs marchandes. Quiconque observe les principaux d pements scientifiques actuels en m d nerg1e nucleaire ou de chimie indu tr d procedes d'agriculture ou d 'élevag d fol1ants ou de manipulaoons genenqu. .... "" eurs effets sur notre environnement et nous-memes, remarque a1• sement que no rgan1sation marchande, pressee par la 101 r fit en est venue a se soumettre toute l a,...h_ c1ent1fique moderne, ses recherch ppl1canon . Et le immen e degat 1q ou morbide dont nou comm nç n plaindre maintenant pourrai nt bien l r n fti d un t 11 p r, r n t 1 B up d pr ir n 1d r nt ion t t t qu I nt1fiqu r1 nt d1ffi rc 11 t i 1 m nt 1nd p nd mm nt d pr c ) t 1 )J1 n miqu d nt u ti tic 1 1t b1c11 un n n~ rt n te f, t s t; I 1 , m m ntu r 11 Jc ut 1 l 111 t u 1 tu I d s ù l 11 ' 111 l 1 1 r ndr it Je et 11t 11f 111 p()S (l 1 ,1( ,ur la J">l co1ï <: f 111 111 ,l()JJ ( 1 c)l diti<.1ns de v1~, ,le l 1 ( 11 J) l l l-l J ~ 1 l l l· l Il) (' J l t'. , , 11 à an1 tout fajt c11at t:s. 11 est de clc CJ1 111Cl11 t; ((; ll X l JLI Î ti t,f{t1 1~LJLI Clll de l'unifor·111e l1-1iLic111· 111<>1, , lc Il s (lt1 111{>llt..·1·11 c. reprocl1en à c t1 c c i v i I i i t 11 ()tl'C 111 l>ll Htl 1 l)tl actuelle d'avoi1· réLit1it ]es c::-itJ1é ' ' v~1JcL11·t; tiques'' l'activité arti8tÎcJL1c, et <..:<>111111c ll>Latc e autre activité l1u111t1i1îl!, à (le si11111JcH 1l1'3J chandises, au sc1·vi cc c.i téi·ê rs 1·~1clic:1] ,i11 c111c11 t J opposés à la c:fc .. ft)nctio11 '']1t1111:111ist111tc'' l'fJJ·L. 1 Ils espèrent donc d'u11c J:>ro t 111~1i111c11tt11t chaine faillite de cet te <>1·gunisat it1n 111i11· chande une prise en coinJ'ltt: c11ectivc de l'a1·1 1 dans la cité, et une rccu1111oisstt11cc de S()CÎt1le l'artiste comme ''acteur privilégié'' d't111 monde futur délivré de la loi du J'.lrclftt. Même constat chez cct1x qui s'cl0frc1ye11L ties comportements de plus en plus rép,111du8 et de plus en plus inquiétants de 11os ~l111tc1111'>c) rains, violence latente ou sui...:iclcs 111011ifcNtc, ou toxicomanies, C<lnduitcs cxtrl1v,1gn11tcs (ltJ délires polymorphes. ()n gé11é1·,1Jc invt1lJt1c ment dans ce cas la sépo1·11ti<ln c.ic <.;J111le'l111 d'avec son propre effort créatif d1111s les s,lcié tés marchandes ou le pr(>duit cii1 1r 11v,1il 11 '111> partient plus à celui qui ,ic le tire Nt)ll ,1<.11,,11(• vivante, et ou la vie est dét1t)r111,11s t·x,·lt1(· tlt· l,1 vie. Une telle déchirure cle Her,11t 1l 111t·111c NLI, ter, selon les circonstances div . d fl . . , ., erses Pr . nons e ce con 1t 1rreductible d 0 Jec .. . 1· . ans un . ill usorre, re_1gieux ou profane, à moins qu• cieJ \'"ague de ,·1olence o u de désespoir P , Une fin . 1 retende en rr avec e m o nde entier ou avec . 'I ~ I' ..... La d So1~ ' meme . perte e toute logique serait l~I , , en 1 tout c a s, e support necessaire à l'un ou , )1 ( • 1 l'autre de ces choix irrationnels. Certain: ~,q • estiment donc que l'écroulement d e notre ~·~ civilisation marchande, et du travail '' aliéné,, ,~t •• q ui en est le fondement, pourrait ramener ,, i' ,! bientôt la raison dans nos vies et la paix dans nos villes; et en finir du même coup avec toutes les religions et toutes les idéologies qui seraient, en quelque sorte, les formes institu tionnalisées de l'universelle déraison. Quant aux excessives inégalités sociales que, loin d'avoir réduites à néant selon les pro messes du siècle dernier, notre époque a pro- , pagées à l'échelle de la planète, on a expose Ci depuis longtemps que le principe du profit, qui anime fondamentalement toute société marchande, conduit à une accumulation d e plus en plus grande des richesses, et du pou voir qu'elles confèrent, dans des mains d e moins en moins nombreuses, et à un appau vrissement tel du reste du monde qu 'actuelle ment un homme sur quatre souffre d e malnutrition. Là encore, la fin de notre civili- - - L •4- - .:. - es _ m _ ;:.. . . ;:::; '°. ,,, .. ~, = · ....Jl.~_..i.,. - -. - 1- ::-. -- -.... .......... 11..,. b 1 - ~ - ,:::i, _ - =-=- ~ • 4 w q_:.:e5, e- -o us ces esooirs . ---_1 ...... - ch · · aq e pic a e _.__ -__ ._ -____-_ iI"t"-" -- i~. -• ".,".i. ,... ... ...:_::. r ~ - - - .... Œ~ ll.l[ i:1 - .,. "' ::. -:-:2~._e explliSion l ï~1.~11l 2rés. a ~ d. - .. - . ..::..---- ~ -- chnou - d- es tru cn. on ___ es. . ~"' . -:: ~ c c c .. ~ ~eux ... .Prtie.:-;. sont évidemment oerti- ~ • .coii1=~~e e so:::; d e :açon p générale ~ 11s et a échelle rie a p:anè _e_, es p rote: -ations actue. dcsa -,tre écologico-m orbide., les Clllltre e,1ses iné~a. :: és : ocia_es. la déraison o• ., t:dc: --·- ou la aideur du m onde m oderne. u ra1,porc de causalité entre ces m ultiples notre ci,ilisarion semble, en et amre, assez peu discutable. Et la conclusion Rion cene organisation conduit à de: 90ltffi a,eœs telles que ses jours sont désorn1ais a-e paraît pas exUa\<agante. T01•tefo1S, la conviction de certains protes- . t1ta•res que sur les cendres de cet empire 11,arcl1and re1,aitra ce qu,ils en _ar:e?ddent ···a•••te••8••t, ,roe · et 11n art l1beres es soence 'nne , - un nou,,eau res.a.& u COOba1a1ta econoroiques, · · ble é2alite . Ile et une ,-renta - de la raison uffi menr fon- t•••JVCISC .. pas s sam . IOCtale, n'est pe1it-etre ·ubiJar ire a t dcc Et leur empresse:e:o~e ci\rllisation aooonccr l'éCl'Oulcment e nt "I un r d g e e s r de science et des arts x pu1 e siec e europeen, la sin1ple idee une ju t1ce ocial et la reconnaissance d une raison uni, erseI le ont quelque peu nourris du de,,.eloppement de nos sociétés marchandes. Ils lui doivent même quasiment leur existence, si l'on veut bien considérer· ce qu'il en était auparavant, et plus récemment encore en dehors de l'Europe. Est-on bien assuré que ces conquêtes s11rvivront à la des truction d'une matrice aussi généreuse? Les censeurs de notre monde moderne, qui se r~jouissent d'un éventuel prochain déluge, ne risquent-ils pas d'être eux-mêmes engloutis dans le naufrage qu'ils annoncent avec tant d~allégresse? Et peut-être même de voir bien ~ot s'effondrer la tribune du haut de laquell e ils lancent au· d'h . . Jour u1 le11rs anathèmes ant1- marchands? ' , I ' . , 1 I ' j ) ( J I J I ' • ' , , ' ~ , • I ' • • J ' ; • y/ ' • t ' ' J , , r . 1 • l , pf · ,, I • ' ' ' , ,. r J L ./ ( l , . , ' L /. Î ' J l ' t , . J ) l ( ' 1 ,' , ,._ c. • , 1 ' ' t , '" I 1- ~ . ,. t ,.. J ( I L ( ( J , ( J ' '" ( J ( j J t ( ,. I ' . l l JI l l J J t ( J ,. I ( , ' t I I ; .l ( t UI ( , ' i , t l t1.. j lJ l 1 , l , l t t l' ~ ,. 'i" J t ' l ( t ,,.j • I f • l J ( lJ I ; ' l ( 1 ~ J ( ,jl j, • t .. ' lt JJjt ' I lll 1 t(l\lll ( Ill rl,ltl\ t I ll lllti, l li Ill 111 11( lfll Jlf1JlttJllllllJ l l \ Ill' 111 [( li od ui /1111,, Ill<..' 'l'I IVl l llll 1 n'est peul d, ,, · 11 c qu I / llL'.11111111111 1, ~ 11 I 11 '\:ont es d 'c11 f 11111 N puu1 ud LI l t ·1," do111 1111111 c poque u c tl s • lie rccr, 1,c Io 11 1\ 11 , ,, i111 1 1 1 dcsabusce du biologi ste lttnd J{u Jllf, Jc1111 I pos de la tl1Cl>1·ic l'6,,,, lt11 it,11 . ( ,ttr lt1 Lfc ,LtlJJ ancienne n'avt1i1 d e c..Jt1~1si111 c 11t 1·ic11 c<>t11111u 11 avec les sciences 111oc..lc1·11 es. 1J 8' :.1gj t de ,Uv(,1t s. fondamentule1ne11t liiflc1·c11 t Il n'est certe8 cnvist.tgc:.,blc, ut1le JJtts 11 i dans un texte aussi b1·c1·, ci 'éVl1LJt1e1·, 111cm sommairement, Je dévcll.lJ)J1c111 c11 t v1·:.t1• cn1- blable des sciences da11s les civiJist.tt ut iot1 8 chaïques. On peut pourtant ceci : les 11c>ter proportions des monuments., le s co1111t1i~- 1ance1 astronomiques, les motics L1sict1 ux 111 et lea formes poétiques, ainsi que quelqu e, théoriques extrême-oricn xtea tt1 t1x lJ LI j)l l >· toh6lléniques attestent que ces sciences ét aic111 , comme maintenant, fondées sur des 110111b1·e~ dei rapports de nombres. Mais t 1\11' ce i o bre1 avaient alors une tout autre sig11i11 n dont noua pouvons donner ici uu Il faudra du reste s'en tenir aux on1idérationa qui vont suivre e t 1 eur en déduire ce que cha4u c iàre pouvait en tirer.