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Rome : l'inscription des violences politiques dans la ville au cours des années de plomb PDF

842 Pages·2012·19.65 MB·French
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Preview Rome : l'inscription des violences politiques dans la ville au cours des années de plomb

THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES préparée dans le cadre d’une cotutelle entre la Communauté Université Grenoble Alpes et l’Università degli studi di Siena (Italie) Spécialité : Histoire Arrêté ministériel : le 6 janvier 2005 - 7 août 2006 Présentée par Domenico GUZZO Thèse dirigée par Marie-Anne MATARD-BONUCCI et codirigée par Simone NERI SERNERI préparée au sein du Laboratoire LUHCIE (EA 7421) dans l’École Doctorale Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire (ED 454) Rome : l’inscription des violences politiques dans la ville au cours des années de plomb (1966-1982) Thèse soutenue publiquement le 6 juin 2017, devant le jury composé de : M. Fabien ARCHAMBAULT Maître de conférence, Université de Limoges (Membre) M. Andrea BARAVELLI Maître de conférence, Università di Ferrara (Membre) M. Francesco BARTOLINI Professeur, Università di Macerata (Président) Mme Danielle TARTAKOWSKY Professeure émérite, Université Paris 8 (Membre) Mme Dominique RIVIÈRE Professeure en géographie, Université Paris 7 (Rapporteur) M. Simone NERI SERNERI Professeur, Università di Siena (Co-directeur) Mme Marie-Anne MATARD-BONUCCI Professeure, Université Paris 8 (Co-directrice) Résumé en français En s’inscrivant dans le récent sillage historiographique consacré à la dimension métropolitaine de la conflictualité armée, cette recherche a analysé les milieux et les formes urbaines de l'extrémisme à Rome dans l’après-68. Par une approche interdisciplinaire - qui a intégré l’apport de la philosophie, de l'urbanisme, de la sociologie, de la géographie urbaine, des sciences politiques - cette étude a reconstruit la relation entre le territoire urbain et la mise en œuvre d’une violence subversive, souvent à caractère meurtrier et terroriste, dans le cadre de la modernisation nationale activée par le boom économique (1958-1963) et des dynamiques propres à la « guerre froide ». On a porté une attention particulière à l’appréhension des processus de transformation idéologique et culturelle - mûris au sein de la « crise urbaine » affectant le mauvais et difficile développement de Rome dans l'après-guerre - qui ont permis à la première métropole italienne de devenir l'écosystème unique et catalyseur de cette conflictualité extrême, au-delà des simples facteurs géopolitiques (crise européenne de l'idée d'atlantisme) et socio-économique (explosion des luttes sociales pour la revendication de biens et services propres à la modernité consumériste). On est remontée aux facteurs de division caractérisant la structure, le tissu et l’ambiance de Rome. Il s’agit des clivages fondamentaux, en place dès le début de l’époque républicaine (1946), sur lesquels s’implantent ensuite, au lendemain du boom économique, les processus de radicalisation qui accompagnent les multiples luttes revendicatives - dans les domaines du quartier, du travail, des écoles et de l’Université - engendrées par une modernisation de la capitale brutale et déséquilibrée. Notre étude a, de ce fait, démontré que les différentes « expériences d’antagonisme » vécues au sein de cette vaste contestation sociale, ont servi finalement d’incubateurs où une partie de la militance extraparlementaire romaine, issue de la mobilisation soixante-huitarde, s’est initiée à différentes pratiques subversives (notamment les répertoires de l’illégalité de masse et de la guérilla clandestine). La prise en compte de tous ces niveaux et ces dimensions a fait ressortir les particularités de la violence politique pratiquée à Rome dans l’après-68, tout en attribuant la juste proportion au « poids » de la capitale d’Italie dans le déploiement à l’échelle nationale de la « stratégie de la tension » (1969-1974) et des « années de plomb » (1975-1982). Cette recherche s’est donc engagée dans la reconstruction d’un cadre historique global, mettant en connexion diachronique les faits et les dynamiques internes à la ville (d’ordre social, économique, culturel, idéologique, politique et urbanistique) avec le système étatique centré à Rome – marqué par les pressions du « rideau de fer », les lourdes séquelles de la dictature fasciste et de la guerre civile, la fragilité gouvernementale et le manque de cohésion nationale – le long des années de la modernisation et de l’entrée dans la société d’abondance en Italie. Abstract Following the new historiographical path focused on the urban dimension of the armed struggle, this research analyses the milieus and the forms of the political extremism in Rome after ‘68. By an interdisciplinary approach – which integrates the contribution of philosophy, of urban studies, of sociology, of urban geography, of political sciences – this study rebuilt the relation between urban territory and the implementation of a subversive violence, often lethal and terrorist, in the context of the national modernization activated by the “economic boom” (1958- 1963) and of the “cold war” dynamics. A special attention is payed to the apprehension of the ideological and cultural evolutions – grown inside the “urban crisis” which affects the critical development of Rome in the post-war period – that transformed the biggest Italian metropolis in a perfect ecosystem for this extreme conflict, far beyond the only effects of the geopolitical (European crisis of the Atlanticism) and socio-economic factors (explosion of the social struggles claiming the fruition of goods and services created by for consumerist modernity). This study went back to the basic divisions of the structure, the society and the environment of Rome: the fundamental cleavages, appeared at the beginning of the republican time (1946), over which, after the “economic boom”, a process of radicalization (due to the growing of the social struggles in the fields of the local community, work, school and the University, generated by a brutal and unbalanced modernization of the town) is established. Our research so showed that the multiples “experiments of antagonism” matured within this vast social protest, were used finally as incubators where part of the roman extremist militancy, resulting from the end of ’68 mobilization, was initiated with various subversive practices (in particular, the mass illegality and the clandestine guerrilla repertoires). Considering of all these levels and these dimensions, this study highlighted the characteristics of the political violence appeared in Rome after ’68, while allotting the right proportion to the “weight” of the capital of Italy in the national deployment of the “strategy of the tension” (1969-1974) and the “years of lead” (1975-1982). This research thus strives to reconstruct a comprehensive historical framework, putting of diachronic connection the facts and the dynamic of the metropolis (social economic, cultural, ideological, political and urban factors) with the State system based in Rome – characterized by the pressures of the “iron curtain”, the heavy after-effects of the fascist dictatorship and the civil war (1943-1945), the governmental frailty and the lack of national cohesion – along the years of modernization for Italy and his entry in the age of abundance. Remerciements Les dieux n'étant plus et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été (Gustave Flaubert) À l’issue d’un travail de longue haleine, caractérisé par le défi de synthétiser des années de recherche et de réflexions, je tiens à remercier toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à l’achèvement de cette thèse. Il est impossible de citer tous ceux qui m’ont aidé de leurs conseils, de leurs connaissances, de leurs intuitions, de leurs doutes et de leurs critiques. Je commence donc par rendre hommage à ces amis et ces interlocuteurs qui ne trouverons pas leurs noms dans ces quelques lignes. Par contre, je veux chaleureusement remercier ma directrice de thèse, Madame la Professeur Marie-Anne MATARD-BONUCCI, pour la confiance qu'elle m'a accordée en acceptant de suivre mon projet doctoral. Je n’ai pas de mots pour lui dire à quel point j’ai apprécié sa grande disponibilité, ses multiples indications et toutes les heures qu'elle a consacrées à la relecture des documents. C’est seulement grâce à son mélange de rigueur scientifique et de grande empathie humaine que cette thèse a pu enfin voir le jour. Je dois également remercier mon co-directeur, Monsieur le Professeur Simone NERI SERNERI, dont la compétence, les connaissances, l’esprit critique, l’attitude au dialogue constructif, la clairvoyance m’ont beaucoup appris. J’exprime aussi tous mes remerciements à l’ensemble des membres du jury : Madame Danielle TARTAKOWSKY, Madame Dominique RIVIÈRE, Monsieur Andrea BARAVELLI, Monsieur Fabien ARCHAMBAULT, Monsieur Francesco BARTOLINI. Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien de l’École française de Rome qui m’a permis de séjourner deux fois dans la ville objet de mon étude, où j’ai pu interviewer des anciens militants et mener des campagnes d’archives fondamentales. En particulier, mes recherches sur le terrain ont été facilité notamment par l’accueil, la patience et la compétence de Mme Annabella GIOIA de l’IRSIFAR et de Mme Giovanna BOSMAN de la Fondation Istituto Antonio Gramsci. Ma reconnaissance aux amis Giovanni BIANCONI, Luciano VILLANI, Lanfranco CAMINITI pour les contacts et la documentation. Pour les discussions et les suggestions, ma gratitude à Stéphane LACOMBE, Hervé RAYNER, Alessandro GIACONE, Pierangelo SCHIERA, Andrea Mubi BRIGHENTI, Christian UVA, Arije ANTINORI, Ermanno TAVIANI, Mario DEL PERO, Loredana GUERRIERI, Francesco BISCIONE et Manlio MILANI. Un grand merci à Grégoire LEQUANG pour les relectures et à Monica LANZONI pour l’écoute, l’assistance et l’aide inconditionnelle. Je remercie enfin celles et ceux qui me sont chers : ceux qui m'ont toujours fait confiance, qui m'ont soutenu sans faille dans tous mes choix. TABLE DES MATIÈRES ****************** Introduction ............................................................................................... 3 De la difficulté d’encadrer de manière historiographique la violence politique dans l’Italie républicaine……………………….. ............ …..5 Les nouveaux axes de la recherche historique : l’attention à la dimension organisationnelle de la lutte armée et l’approche sociogéographique dans l’étude de la violence politique ................. 14 La dialectique fondamentale entre le territoire urbain et l’exercice de la violence politique dans l’Italie républicaine ...................................................... 19 Rome : un cas emblématique pour l’étude de la dimension urbaine de la violence politique en Italie ............................................................................ 23 Les sources ............................................................................................................. 25 La méthodologie et le plan de travail ..................................................................... 28 ____________________________________ 1ère Partie La dimension structurelle de la conflictualité sociopolitique à Rome : les facteurs de division de l’après-guerre Chapitre 1. Le développement difficile d’une capitale composite ......... 32 I. Aux racines des clivages urbains : de Porta Pia à la chute du fascisme (1871-1943) ................................................... 36 II. Les identités antagonistes : la capitale des symboles contre la capitale du travail (1944-1961) ............................................................... 51 III. Affirmer le « droit à la ville » : la stratégie légaliste du PCI et les répertoires subversifs des groupes d’extrême gauche (1962-1976) ................. 67 Chapitre 2. Un cadre politique polarisé : l’influence du Vatican, la syndrome anticommuniste et le paradigme antifasciste ................. 91 I. La construction des clivages politiques dans la ville à l’aube de la République : le « blanc », le « rouge », le « noir » ...................................................................... 93 II. L’arrivée de la « guerre froide » à l’Hôtel de Ville (1946-1948) .................... 105 III. La fonction de la « borgata » dans la construction de l’antagonisme communiste : la « vigilance légaliste » contre l’administration clérico-fasciste (1949-1959) ........................................... 122 IV. L’affirmation de la société de consommation à Rome et l’inquiétude croissante de la « base » communiste pendant le « boom » ............ 135 V. L’expansion de la mouvance néofasciste à Rome dans les années du « miracle » : géographie et caractéristiques ................................... 142 VI. La mutation structurelle du cadre sociopolitique dans l’après-miracle et la peur « rouge » d’une résurgence du fascisme .................................................. 154 VII. 68 et la crise de l’antifascisme démocratique ............................................... 164 VIII. Le déploiement social de « l’antifascisme militant » : l’affirmation de la violence comme facteur structurel du discours politique romain .................... 168 IX. Le double chemin de la gauche romaine : la conquête légaliste du « Campidoglio » et la diffusion de la violence extraparlementaire (1969-1975) ................................ 174 X. La dégradation de « l’antifascisme militant » comme premier vecteur de l’action subversive et l’achèvement de l’intégration institutionnelle du PCI (1976-1982) ................ 183 ____________________________________ 2ème Partie La radicalisation des antagonismes urbains dans l’après-boom économique Chapitre 3. Les réactions à la « métropolisation » sauvage de Rome : l’auto-organisation de quartier et la « lutte pour le logement » ....... 198 I. Les racines du « problème locatif » à Rome ..................................................... 200 II. Le début de la « lutte pour le logement » à Rome : l’action syndicaliste du PCI (1963-1968) ............................................................ 205 III. L’explosion sociale de la « lutte pour le logement » entre les démonstrations du PCI et les barricades de l’extrême gauche (1969-1972) ................................................. 212 IV. L’apogée de la « lutte pour le logement » (1973-1974) ................................ 235 V. Les conséquences sociopolitiques des évènements de « San Basilio » ........... 253 VI. Le poids de la « lutte pour le logement » dans l’imaginaire de groupes armés ............................................................................. 259 Chapitre 4. L’impact de la modernisation économique: les luttes sur les lieux de travail et l’opposition à la vie chère .............. 269 I. La décennie de l’immobilisme et le lent réveil de la conflictualité du travail en 1960 ............................................. 274 II. La croissance de la conflictualité à caractère socioéconomique pendant les restructurations productives des années 1960 ................................... 284 III. L’apogée de la mobilisation de masse et l’explosion de la tension (1968-1969) ................................................................ 290 IV. L’évolution de la conflictualité socioéconomique au lendemain de « l’Autunno Caldo » entre radicalisation sectaire et territorialisation dans les quartiers populaires (1970-1973) ................................ 316 V. L’institutionnalisation de la pratique illégale et la diffusion de la violence armée à l’heure de la stagflation (1974-1977) .............................. 325 VI. La régression de la conflictualité socioéconomique face à l’affirmation de la « guerre contre l’État », lors de l’acmé des « années de plomb » (1978-1982) .......................................... 348

Description:
utilisent les techniques de la provocation, de l'infiltration et du double jeu pour transformer le pays en une arène .. transformer en lutte armée, la déconstruction de la propagande « antisystème » Roma-Bari, Laterza, 1976 ; Jader Jacobelli, La comunicazione politica in Italia, Roma-Bari,.
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