« Sous les perches des preneurs de son, on l'aperçoit parfois au milieu du cordon des gardes du corps. Des adolescents hystériques jurent qu'ils ne se laveront plus jamais la main après avoir serré la sienne. Des journalistes sont prêts à me piétiner pour rester au contact du candidat. Des ouvriers en colère hurlent, menaçants, qu'ils auront la peau des journalistes.
Hier à Lyon, aujourd'hui à Florange, demain à Varsovie ou à Londres, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Trappes, Rouen, Berlin, la Guadeloupe, la Guyane, le soleil ne se couche jamais sur la campagne présidentielle.
Hollande, président ? On rêve. Les ennemis d'hier sont les alliés d'aujourd'hui. Valls monte la garde. Montebourg se prend pour César.
En face, l'adversaire brûle ses vaisseaux. A la télé, on disserte sans fin sur sa stature ou le halal. Pendant ce temps, Mélenchon récite des pages de Victor Hugo. Ceux qui trouvent la campagne chiante en parlent pendant des heures, des jours, des mois.
Des hélicoptères tournent dans le ciel de Tulle.
Tout est normal. »
L.B.