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Recolonisation du loup dans les Alpes françaises - Marescot PDF

375 Pages·2014·7.53 MB·French
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UNIVERSITE MONTPELLIER 2 -SCIENCES ET TECHNIQUES DU LANGUEDOC- T H E S E Discipline : Biologie des populations et Ecologie Evolutive École doctorale : Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (SIBAGHE) Dynamique et conservation des populations difficilement observables : cas d’étude de la recolonisation du loup dans les Alpes françaises Par Lucile MARESCOT Soutenance prévue le 3 décembre 2012 James D Nichols USGS Patuxent Wildlife Research Center Rapporteur John Linnell NINA Norwegian Institute for Nature Rapporteur Research, Trondheim François Sarrazin Université Pierre Marie Curie, Paris Examinateur Jean-Louis Martin Centre d’Ecologie Fonctionnelle Examinateur et Evolutive, Montpellier Christophe Duchamp Office National de la Chasse et de la Faune Invité Sauvage, Gap Guillaume Chapron Grimsö Wildlife Research Station, Co-directeur de thèse Suède Olivier Gimenez Centre d’Ecologie Fonctionnelle Directeur de thèse et Evolutive, Montpellier REMERCIEMENTS Cette thèse est née des efforts d’Olivier Gimenez, mon directeur de thèse, de Christophe Duchamp et d’Eric Marboutin mes encadrants de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Je les remercie profondément tous les trois de m’avoir donné cette chance unique de travailler sur une espèce aussi fascinante. Je souhaite exprimer ma sincère gratitude à l’ONCFS qui a entièrement financé cette thèse ainsi qu’à l’ensemble de ses employés qui m’ont permis d’accéder librement à leurs données et d’accomplir mon sujet avec une grande autonomie et ceci dans un excellent esprit d’équipe. Je ne pouvais définitivement pas espérer mieux. Je suis sincèrement reconnaissante envers le centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier qui m’a accueilli pendant 3 ans et où j’ai bénéficié de toute la logistique nécessaire pour réaliser cette thèse. Je souhaite exprimer mes profonds respects pour les chercheurs de l’équipe Biométrie. Ce fut très enrichissant de travailler dans une équipe aussi dynamique, aux côtés de Jean-Dominique Lebreton, Roger Pradel, Rémi Choquet et bien sûr avec toi Olivier, le meilleur directeur de thèse qu’on puisse rêver. Un grand merci à mon co-directeur, Guillaume Chapron qui m’a également orientée dans ma thèse et qui m’a accueillie pendant un mois au centre de recherche de Grimso en Suède. Merci Guillaume d’avoir toujours été là pour débuguer à la fois mes codes et le cerveau qui allait avec. Guillaume et Olivier vous m’avez fait découvrir le côté stimulant et addictif de la modélisation, ou si je puis le dire, de la « geek attitude ». Mes remerciements vont également à Jim Nichols et John Linnell qui me font l’honneur d’être les rapporteurs de ma thèse. Jean Louis Martin, François Sarrazin et Christophe Duchamp, je vous suis très reconnaissante d’avoir accepté de participer au jury. Je remercie aussi toutes les personnes qui ont pris le temps de participer aux comités de thèse et à d’autres réunions et qui m’ont aidée à avancer dans ma thèse. Je pense en particulier à Michel Catusse, Pierre Migot, Jean-Michel Gaillard, Sandrine Maurice, Christian Miquel, Clément Calenge, Marie Charpentier, Nathalie Espuno, Iadine Chadès, Paul Fackler, Olof liberg, Virginie Maris, Raphael Mathevet, Coralie Mounet, Carole Ropars-Collet... Je souhaite une fois de plus remercier mille fois mon directeur Olivier Gimenez, qui m’a toujours encouragé à solliciter les personnes en charge du terrain, ainsi qu’à prendre des vacances, les deux étant bien sur indispensables à toute thèse de CCDLO (C.. Collé Derrière L’Ordinateur, terme inventé par l’équipe des boulets à l’origine d’une publication scientifique). Merci donc à mes 4 encadrants Olivier, Guillaume, Christophe et Eric d’avoir toléré mes envies incessantes de participer au suivi de l’espèce et d’apprendre sur le terrain comment interagissent les acteurs concernés par la présence du loup. Dans la continuité des opportunités de terrain, je remercie, Cyril, Mattia, Pablo, Eleonor, et Yuki. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de suivre les pistes des loups équipés de collier GPS en ski de randonnée en Suède. Je remercie aussi Malory Randon qui m’a invitée à participer à une journée de suivi hivernal au pied du plateau du Vercors, où se trouve la meute de Bouvante. Je ne sais comment exprimer mes remerciements pour Gérard Millischer qui m’a proposé de l’accompagner suivre la piste du loup du côté de Molliere dans le Mercantour. Là, j’ai eu l’opportunité unique de pouvoir observer quelques secondes, 3 individus à une trentaine de mètres. Donc merci Gégé, grâce à toi j’ai pu poser un regard sur une espèce que je ne voyais jusque-là qu’en 0 et en 1. J’ai aussi eu la chance de participer à plusieurs sessions de hurlement provoqué dans le massif des Monsges, dans le Queyras, à côté de Barcelonnette et c’est finalement à Agnelles que j’ai frissonné sous le son des hurlements d’une meute. Merci donc à tous les agents de l’ONCFS, en particulier à Yannick Léonard et Christophe Duchamp de m’avoir invitée à participer chaque été aux hurlements provoqués. Merci également à Emmanuel Briaudet pour la formation des correspondants du réseau Loup- Lynx à Vassieux en Vercors. J’ai beaucoup apprécié la pédagogie avec laquelle les organisateurs du stage nous ont appris à reconnaitre les indices de présence du loup et l’origine des attaques sur les ongulés domestiques et sauvages. J’ai beaucoup apprécié la neutralité de leur discours et leur effort à laisser chaque correspondant exprimer librement leur opinion au sujet du loup. Je souhaiterais également remercier l’association A pas de loup et en particulier Céline Di Nota qui m’a encouragée à participer au programme de volontariat Loupastre pour soutenir les éleveurs affrontant chaque année des attaques de loups sur leur cheptel. Je remercie aussi Christelle Durand pour m’avoir accueillie dans sa bergerie au cours de ce stage d’initiation à la vie pastorale. Enfin, arrivent les remerciements à toute ma famille et mes amis. Tout d’abord un grand merci à ma mère et mon père qui m’ont soutenue jusqu’au bout. Plus que de me soutenir moralement et physiquement, vous avez eu le courage de lire en entier cette thèse qui n’est sans doute pas toujours facile à comprendre. Merci donc pour votre aide sur l’orthographe et la traduction. Merci Martine, ton esprit critique de journaliste m’a aidé à améliorer mon introduction. Merci à mes sœurs, Yoanna et Clémence, pour m’avoir fait les courses et m’avoir maintenue en forme. Merci Fred pour ton brunch du dimanche matin, tes croissants aux amandes et ton sens du relativisme. Merci à tous mes amis qui m’ont toujours suivi dans mes folies fêtardes et aventurières. Merci Sarah, je n’oublierais jamais ces années de thèse partagées avec toi dans le même bureau, et merci Mathieu pour ta patience. Merci bien sûr à tous les autres membres des boulets team, en particulier à notre championne de boxe Laetitia, à notre grande escaladeuse Ana, à Guillaume Mr oies des neiges, à Marine Mlle je veux sauver Willy, à Marlène et Sabrina Mlles sanglier, à Elena Mlle chauve-souris. Merci à toute l’équipe de volley, à l’équipe de basket et à beaucoup d’autres amis du CEFE, Gaia, Erika, Steve, Blaise, Aggeliki, les Julies, Fitsum, Thomas, Delphine, PAC… Merci à tous mes amis rencontrés en Guyane avec qui je partage encore des liens forts, merci à toute ma grande famille d’Agro, en particulier la Brune, la petite Marie, Kiki, Marie-so, Carsi, Séraphine, Bacchus, Dropé, Yaya, PY, l’Abeille, Mélanie, Julioff… Enfin merci à mes amis d’enfance que je n’ai jamais perdus de vue, Marietta, Salma, Hind et surtout Elsa, Fanny et Charlotte, les fondatrices du clan des loups de la classe de CM2. Je vous remercie les filles vous m’avez toujours encouragée à poursuivre mes rêves. Introduction SOMMAIRE Remerciements ...................................................................................................................................2 Introduction ........................................................................................................................................1 Quelles sont les origines des conflits modernes entre Homme et faune sauvage ?.............................3 Quelles sont les causes des conflits modernes entre Homme et faune sauvage ? ...............................5 Pourquoi certains conflits sont-ils plus intenses que d’autres ? ....................................................... 13 Comment atténuer ces conflits et favoriser la coexistence ? ........................................................... 18 Chapitre 1 : Evaluation des stratégies actuelles de gestion et nouvelles propositions .......................... 35 1. Quels sont les objectifs juridiques ? ........................................................................................... 36 2. Formalisation mathématique des objectifs ................................................................................. 46 3. Conclusion ................................................................................................................................ 52 Chapitre 2 : Indicateurs démographiques pour la gestion/conservation du loup en France ................ 53 1. Méthodes non-invasives pour le suivi des grands carnivores ...................................................... 54 2 Le suivi du loup en France : une approche pluridisciplinaire ....................................................... 55 3. Hétérogénéité individuelle de détection (Article 1) .................................................................... 62 4. Comment remédier au problème d’hétérogénéité individuelle (Article 1) ................................... 65 5. Estimation du taux de croissance et hétérogéneiété individuelle de détection ............................. 73 6. Conclusion ................................................................................................................................ 75 Chapitre 3 : Dynamique des populations de loups.............................................................................. 76 1. Biologie et cycle de vie du loup ................................................................................................. 78 2. Description des deux modèles démographiques ......................................................................... 80 3. Discussion................................................................................................................................. 95 Chapitre 4 : Une proposition pour concilier conservation et contrôle du loup en France ..................... 99 1. Présentation et application de la méthode Programmation Dynamique Stochastique ................ 100 2 Résultats des stratégies optimales pour la gestion du loup ......................................................... 115 3. Discussion............................................................................................................................... 128 Conclusions et perspectives............................................................................................................. 132 Incertitudes et limites dans la formalisation des objectifs ............................................................. 133 Comment planifier un protocole de suivi en minimisant les incertitudes ? .................................... 140 Quelles actions, sous quel modèle, pour quelles perspectives ? .................................................... 143 Gestion adaptative ....................................................................................................................... 149 Conclusion générale .................................................................................................................... 157 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 159 0 Introduction ARTICLE 1 .................................................................................................................................... 189 Capture-Recapture Population growth rate as a robust tool against detection ................................... 189 ARTICLE 2 .................................................................................................................................... 190 Reducing matrix population models with application to social animal. ............................................ 190 ARTICLE 3 .................................................................................................................................... 191 Complex decisions made simple: a primer on Stochastic Dynamic Programming. ........................... 191 ARTICLE 4 .................................................................................................................................... 192 Using Stochastic Dynamic Programming to delineate an optimal harvest policy for wolf management in France. ........................................................................................................................................ 192 ANNEXE A.................................................................................................................................... 193 Estimating Adult Survival from a Mark-Recapture Study: Potential Bias from Undetected Capture Heterogeneity. ................................................................................................................................ 193 Annexe B : Estimation des effectifs et du taux de croissance ave les données 2007 .......................... 194 ANNEXE C .................................................................................................................................... 198 How can quantitative ecology be attractive to young scientists? Balancing computer/desk work with field work. ...................................................................................................................................... 198 1 Introduction La connaissance progresse en intégrant en elle l'incertitude, non en l'exorcisant. Edgar Morin INTRODUCTION 1 Les sérieuses menaces qui pèsent sur la faune sauvage (Wilson 1992) et sur les pratiques traditionnelles du monde rural (Dounias 2011) soulignent l’urgence de leur protection mutuelle qui implique une connaissance sur les causes et les incertitudes à l’origine de leurs déclins. Ce constat conduit à la question : comment aider à leurs protections mutuelles ? Pour y répondre, il est nécessaire de considérer les causes de leurs déclins, de connaitre plus finement les interactions entre les antagonistes et de cerner les zones d’ombre. C'est-à-dire, il nous faut réfléchir à ce que l’anthropologue Claude Lévi Strauss nommait en 2005 : « La difficulté croissante de vivre ensemble ». Il ne fait pas de doute que la croissance continue de la population humaine est source de conflits de plus en plus nombreux entre hommes et animaux sauvages face à des ressources naturelles de plus en plus rares. D’une part, la pression exercée par les différentes activités humaines sur l’environnement est la cause de la raréfaction ou de la disparition d’un grand nombre d’espèces (Broswimmer 2002 (cid:1)(cid:2) Arlettaz et al. 2011 (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:4)(cid:5)(cid:6)(cid:4)(cid:5)(cid:2)(cid:4)(cid:7)(cid:2)(cid:8)(cid:9)(cid:10)(cid:2)(cid:11)(cid:12)(cid:13)(cid:11)(cid:14)(cid:10)(cid:2)(cid:15)(cid:16)(cid:8)(cid:17)(cid:7)(cid:18)(cid:4)(cid:2)(cid:19)(cid:8)(cid:18)(cid:7)(cid:20)(cid:2)(cid:9)(cid:16)(cid:21)(cid:22)(cid:4)(cid:18)(cid:23)(cid:4)(cid:5)(cid:24)(cid:4)(cid:2)(cid:25)(cid:16)(cid:17)(cid:5)(cid:4)(cid:2)(cid:24)(cid:26)(cid:5)(cid:27)(cid:24)(cid:28)(cid:4)(cid:5)(cid:24)(cid:4)(cid:2) environnementale dans les années 1970 a permis à certains groupes d’espèces, comme les grands prédateurs, souvent perçus comme « espèces nuisibles », de bénéficier aujourd’hui de statuts de protection. De nombreuses lois interdisant l’exploitation de ces espèces leur ont permis d’échapper à une extinction certaine dans plusieurs pays et de permettre leur retour dans d’autres (Tableau 1, Gittleman et al. 2001). La protection d’espèces jugées nuisibles au développement de communautés locales implique une contrainte majeure en biologie de la conservation et soulève de nombreuses questions d’éthique (Maris 2010). La conservation de la diversité biologique concerne-t-elle en priorité le patrimoine génétique, l’individu, l’espèce, ou son rôle dans l’écosystème (Moritz 1994)? Comment protéger les espèces menacées sans le faire au détriment des sociétés humaines (Rands et al. 2010)? Qu’entendons-nous par au détriment des sociétés humaines ? Pouvons-nous cohabiter avec de telles espèces ou cette rivalité mène-t-elle nécessairement à leur exclusion compétitive ? Pour répondre à de tels enjeux, il est nécessaire de comprendre les causes et origines de ces conflits. Introduction QUELLES SONT LES ORIGINES DES CONFLITS MODERNES ENTRE HOMME ET FAUNE SAUVAGE ? Les premiers cas de conflits homme-faune (CHF) remontent sans doute à la sédentarisation de l’homme du Néolithique. Ils se sont accrus avec la révolution agricole puis industrielle (Woodroffe et al. 2005) et l’accroissement de la population. La destruction massive des habitats favorables à de nombreuses espèces pose un problème majeur. De plus en plus d’espèces sauvages doivent s’adapter aux milieux ruraux, voire péri-urbains, et se retrouvent ainsi en compétition plus ou moins directe avec les habitants de ces milieux (Linnell 2012 (cid:1)(cid:2)(cid:29)(cid:18)(cid:4)(cid:30)(cid:4)(cid:27)(cid:2)(cid:31)(cid:2) (cid:8)(cid:18)(cid:8)(cid:5)(cid:7)!(cid:2)(cid:11)(cid:12)(cid:12)"(cid:14)(cid:10)(cid:2)#(cid:24)(cid:7)(cid:17)(cid:4)(cid:9)(cid:9)(cid:4)(cid:22)(cid:4)(cid:5)(cid:7)(cid:20)(cid:2)(cid:17)(cid:5)(cid:2)(cid:25)(cid:4)(cid:27)(cid:2)(cid:19)(cid:9)(cid:17)(cid:27)(cid:2)(cid:23)(cid:18)(cid:8)(cid:5)(cid:25)(cid:27)(cid:2)(cid:4)(cid:5)$(cid:4)(cid:17)%(cid:2) environnementaux porte sur la déforestation qui fragmente toujours plus le domaine vital d’espèces, telles que les éléphants, les singes, les tigres et les léopards. Ces animaux sauvages sont contraints d’occuper d’autres milieux que les forêts et de venir se nourrir des cultures et du bétail des communautés locales, elles-mêmes obligées de lutter contre les aléas de l’environnement (sécheresse, inondation) et du marché mondial (Naughton- Treves & Treves 2005).(cid:1) En Europe Occidentale, l’augmentation des interactions entre faune sauvage et homme s’explique, non plus par la destruction d’habitats naturels- déja fortement anthropisés- mais plutôt par un retour de milieux sauvages et par des mutations dans les politiques agro environnementales. La déprise agricole et l’urbanisation ont entrainé une recolonisation du couvert forestier, favorisant le retour de nombreux ongulés sauvages et, parfois même, de certains grands carnivores. Un des cas les plus spontanés fut la recolonisation des Alpes par le loup, en plus de 20 ans de mutation paysagère (Fabbri et al. 2007). La déprise agricole en France a transformé le paysage alpin et s’est traduit par une fermeture progressive du milieu agro pastoral et la perte progressive de la tradition de chasse. En parallèle, le mouflon (Ovis gmelini) a été introduit en 1949, le bouquetin (Capra ibex) réintroduit en 1959 (Maillard 1999 cité dans Espuno 2004) et des parcs régionaux et nationaux ont été créées (Vercors en 1970, Queyras en 1979 et Mercantour en 1979). Ces divers facteurs ont été favorables au développement populations d’ongulés sauvages. Un petit noyau populationnel de loups qui persistait à l’intérieur de l’Italie a pu, à son tour, recoloniser les Alpes dans le début des années 1990 (Fabbri et al. 2007). La convention de Berne, suivie de la directive Habitat, 3 Introduction respectivement ratifiées par la France en 1990 et 1992, en fit au même moment une espèce protégée (Loubert-Davaine, 2004). En Norvège et en Suède, à l’instar de la France, le retour du loup, fut entièrement lié à sa protection dans les années 1970 ainsi qu’à l’arrivée d’immigrants en provenance de Finlande au début des années 1980. Auparavant, l’habitat de ces régions lui était certes favorable mais le contexte législatif ne lui était guère propice (Linnell et al. 2005). Un autre exemple est celui du lynx boréal, revenu en Europe de l’Ouest suite à plusieurs programmes de réintroduction conduits par un groupe international de naturalistes. La Suisse en 1971, La Slovénie en 1973, l’Allemagne en 1974, l’Italie en 1975, l’Autriche en 1978 et enfin la France en 1983 autorisèrent ces campagnes de réintroduction du lynx des Carpates qui déclenchèrent, à l'époque, de virulentes contestations parmi les chasseurs et les éleveurs (Breitenmoser 1998). Même destin pour l’ours, après une extinction fonctionnelle au début des années 1980, on le voit réapparaître dans les Pyrénées, grâce à des campagnes de réintroduction d’individus venus de Slovénie, en 1996 (Chapron et al. 2003). Les interactions de plus en plus nombreuses entre le monde rural et la faune sauvage résultent donc de changements concernant le territoire (destruction d’habitats, ou retour « du milieu naturel »), mais aussi de transformations sociopolitiques (lois de protection d’espèces sauvages et de leurs habitats, programmes de réintroduction). L’ensemble des facteurs sociologiques, économiques et politiques qui sous-tendent ces conflits ne font pas l’objet de ma thèse, mais permettent néanmoins de justifier la démarche que nous détaillons par la suite. Pour toutes ces raisons, de nombreuses espèces fréquentent aujourd’hui des milieux également utilisés par l’homme qui se sont révélés favorables à des espèces généralistes (B(cid:8)(cid:7)(cid:22)(cid:8)(cid:5)(cid:2)(cid:31)(cid:2)&(cid:9)(cid:4)(cid:22)(cid:28)(cid:5)(cid:23)(cid:2)(cid:11)(cid:12)(cid:13)(cid:11)(cid:20)(cid:2)(cid:19)(cid:26)(cid:17)(cid:18)(cid:2)(cid:9)(cid:4)(cid:27)(cid:2)(cid:22)(cid:21)(cid:27)(cid:26)(cid:24)(cid:8)(cid:18)(cid:5)(cid:28)(cid:30)(cid:26)(cid:18)(cid:4)(cid:27)(cid:2)(cid:1)(cid:2)’ijayan & Pati 2002 et Lenin (2010), pour le léopard en Inde Panthera pardus fusca (cid:1)(cid:2)((cid:8)(cid:17)(cid:23)!(cid:7)(cid:26)(cid:5)-Treves & Treves 2005 pour l’éléphant Loxodonta africana). Cet opportunisme a été exploré dans le cadre de la théorie de l’approvisionnement optimal qui soutient que les espèces animales maximisent leur valeur sélective, entre autres, par un compromis dans leur choix alimentaire (McArtur & Pianka 1966). Elles privilégient de maximiser l’énergie apportée par l’aliment en minimisant l’énergie nécessaire pour s’approvisionner (Schoener 1971). La haute valeur nutritive des aliments ainsi que la facilité de leur acquisition déterminent leur choix de consommation. 4

Description:
Elles peuvent également se traduire par de la compétition interspécifique structure sociale, a connu une forte dispersion d'individus solitaires aggravant la Il existe plusieurs algorithmes d'optimisation : l'optimisation .. Ma démarche se fonde sur une évaluation robuste Atlantic right whal
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