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Recherches sur les cultes de Délos à l'époque hellénistique et à l'époque impériale PDF

719 Pages·1970·19.595 MB·French
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RECHERCHES SUR LES CULTESD E DÉLOS A L'ÉPOQUEH ELLÉNISTIQUE ET A L'ÉPOQUE IMPÉRIALE BIBLIOTHÈQUE DES ÉCOLES FRANÇAISES D'ATHÈNES ET DE ROME FASCICULE DEUX CENT DIX-SEPTIÈME Philippe BRUNEAU RECHERCHES SUR LES CULTESD E DÉLOS A l/ÉPOQUE 1-IELLÉNISTIQUE ET A L'ÉPOQUEIM PÉRIALE PARIS ÉDITIONS E. DE BOCCARD 1, RUE DE MÉDICIS, 1 1970 A MON PP:RE AVANT-PROPOS L'idée d'écrire ma thèse principale de doctorat sur les cultes de Délos hellénistique m'est venue peu à peu; lors de mes débuts de <<D élien >>,à partir de 1961, mon allention avait été sollicitée par diverses questions telles que l'existence du prétendu oracle d'Apollon, l'identification el l'histoire du <<D ioscourion >>, celles de la Synagogue, l'origine géogra phique du signe de Tanit sur la mosaïque de la Maison des dauphins; puis je publiai deux articles relatifs à des points d'histoire religieuse délienne. J'aperçus alors que ces recherches éparses pourraient aisément s'intégrer, sous le titre qui est celui du présent volume, à un travail plus vaste quel' ampleur de la documentation épigraphique et archéo logique invitait à entreprendre et dont le sujet s'imposait assez naturellement, bien qu'au cun de mes devanciers ne s'y fût encore spécialement intéressé; si, en effet, dans son admirable Délos, colonie athénienne, P. Roussel a traité en quatre-vingts pages des cultes de l'époque athénienne, l'étude des cultes de l' Indépendance restait presque complè tement à écrire. Je me suis donc attaché à brosser le tableau des cultes de Délos, de 314 av. J.-C. à la fin de l'époque impériale, limites chronologiques que je justifierai plus loin. Pour ce faire, j'ai bénéficié, pendant neuf ans, d'un contact permanent avec Délos, el tous ceux qui consacrent à un site une grande partie de leur travail devineront ce que m'ont apporté des séjours sur l'île dont la durée totale atteint presque deux années pleines. Mais ce long tête-à-tête indispensable avec les antiquités déliennes el avec le corpus des inscriptions ne m'aurait pas suffi, si ne m'avait enrichi constamment la fréquentation des autres <<D éliens >>, mes aînés comme ceux de ma génération; je ne lente pas de les nommer ici, mais c'est avec une affectueuse reconnaissance que j'évoque toutes les conversations que j'ai eues, souvent à Délos même, avec l'un ou l'autre el qui ont tant contribué à éclaircir des idées encore confuses ou à rejeter des hypothèses erronées, celles qui se trouvaient déjà dans les livres comme celles que je m'apprêtais parfois à y ajouter. Au cours de l'élaboration de mon travail, les bienveillants conseils de mon directeur de thèse, M. R. Flacelière, ne m'ont jamais fait défaut; les autres membres de mon jury, MM. P. Demargne, J. Bousquet, J. Tréheux et J. Marcadé, m'ont apporté des avis qui ont beaucoup contribué à améliorer l'étal définitif de mon texte; M. A. Plassart a accepté de lire une partie des épreuves typographiques et m'a également communiqué de précieuses observations; Pierre Ducrey m'a amicalement aidé à corriger une partie des épreuves; enfin, M. G. Daux, qui fut mon directeur à Athènes pendant huit ans, a toujours contribué à faciliter mon travail à Délos el a bien voulu accueillir ce livre dans la Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome : à tous je me plais à exprimer ici ma gratitude. Paris-Rennes, juillet 1970. INTRODUCTION Le propos d'entreprendre des recherches sur les cultes de Délos à l'époque hellénistique et à l'époque impériale appelle quelque explication. D'une part, en effet, il n'est pas sans danger de se limiter à un site : confronté à une documentation énorme, j'ai très tôt senti que je devais renoncer à inscrire les cultes déliens dans un tableau plus général de la religion hellénistique, mais cette restriction de l'enquête peut paraître inopportune dans le cas d'une période où les contacts ont été permanents entre tous les points du monde antique. D'autre part, si l'on se résout à ce parti monographique, est-il raisonnable d'imposer à la recherche une nouvelle limitation, celle-ci chronologique, et de lui fixer 314 comme point de départ? Le choix de Délos et la décision que j'ai prise d'étudier les cultes déliens pour eux-mêmes, sans souci de les replacer dans le contexte religieux de l'époque, s'expliquent d'abord par une raison valable en toute occasion : l'histoire générale ne se construit qu'au prix d'enquêtes particulières. Mais, en outre, s'agissant de l'histoire religieuse hellénistique, Délos ne saurait être tenue pour l'objet d'une recherche quelconque parmi d'autres ; sans aucun doute en effet, elle offre à l'investiga tion un terrain privilégié : cet antique lieu saint, un des quatre ou cinq sanctuaires panhelléniques, est envahi peu à peu par une population cosmopolite. Les anciens dieux et les rites ancestraux survivent ; mais des croyances s'y installent en des dieux nouveaux. Ici, plus qu'ailleurs en Grèce, la confrontation des divinités grecques et des dieux étrangers se double d'une rencontre réelle entre leurs fidèles. Le morcelle ment ethnique engendre à Délos une multiplicité de cultes qui rend bien hétérogène, à l'époque hellénistique, la physionomie religieuse du vieux sanctuaire ; mais il serait faux de ne considérer que la fragmentation infinie des pratiques religieuses. On n'imagine guère que des hommes de si diverses origines aient pu se rassembler dans une ville de faible extension sans que se contaminent croyances et usages. En certains domaines cette impression se confirme d'emblée : il existe bien, semble-t-il, une architecture délienne, une sculpture délienne, un répertoire délien de peintures et de mosaïques ; on n'espère pas pouvoir conclure à une koiné délienne dans le domaine religieux, mais les interférences sont nombreuses entre les cultes. La seconde limitation, chronologique, que j'ai adoptée peut, elle aussi, s'expli quer d'abord par des raisons d'ordre très général : entre la période hellénistique et les siècles antérieurs il s'opère des renouvellements suffisants pour que la coupure marquée par l'historien n'apparaisse pas artificielle ; ensuite, l'abondance de la 2 INTRODUCTION documentation conservée à partir de cette époque modifie profondément la méthode d'investigation : les inscriptions et les monuments figurés abondent ; les textes littéraires sont plus nombreux et plus explicites qu'aux temps classiques, peut-être en partie parce que le penseur ou }'écrivain se fait alors plus volontiers archéologue ou historien, et surtout on n'a plus, comme il est nécessaire pour des temps plus anciens, à découvrir ou deviner un passé obscur à travers les propos d'auteurs tardifs : le texte est contemporain des faits étudiés. Aux considérations générales s'ajoutent des raisons propres à Délos ; les événements politiques y ont eu alors d'importantes répercussions religieuses. L'histoire hellénistique de l'île s'ouvre sur un changement considérable survenu à une date qui n'est pas absolument assurée, mais semble être 314 ou très proche de 314 (1) : Délos recouvre son indépendance ; le sanctuaire n'est plus administré par des étrangers, les cultes indigènes sont à l'abri de l'ingérence athénienne, et le nombre des constructions neuves fait deviner que cette période dite de }'Indépendance est un des grands moments de l'histoire religieuse délienne. Puis, en 166, Délos devient colonie athénienne et port franc; ici aussi l'événement de caractère purement politique entraîna des conséquences importantes dans le domaine des cultes ; à l'immunité dont jouit alors Délos est imputable l'accroissement de l'immigration d'étrangers dont la présence modifia profondément la physionomie religieuse du sanctuaire : les nouveaux venus apportèrent avec eux des cultes de toutes sortes dont les uns devinrent officiels, tandis que d'autres se confinaient dans des sanctuaires privés, mais qui, de toute façon, augmentent largement l'intérêt d'une histoire religieuse de Délos à cette époque. Enfin, au moment où j'achève cet essai de justification des limites de mon travail, je serais malhonnête de taire ce qui pour tout antiquaire» est toujours la << raison première du choix d'un sujet : l'abondance de la documentation; dans le cas présent, les informations textuelles et archéologiques sont assez nombreuses pour qu'on n'ait pas à trop redouter l'incertitude du terrain où l'on projette de s'engager. • * • Ces sources méritent d'être présentées succinctement : 1. Les textes littéraires sont relativement peu nombreux, mais la plupart offrent l'avantage de n'être pas trop postérieurs aux époques qui nous intéressent et en sont même parfois contemporains: c'est le cas d'un texte de première importance, l'Hymne à Délos de Callimaque, qu'on peut tenir comme un témoignage direct sur la mytho logie et la religion déliennes du début du me siècle ; c'est aussi le cas des trop rares fragments qui nous sont conservés de la Déliade, composée entre 250 et 166 par Sémos de Délos (2). Au contraire, certaines notices d'érudits tardifs sont suspectes, et l'on verra que j'ai cru parfois devoir rejeter quelques-unes d'entre elles (ainsi p. 245 ), ou du moins en amender le texte (ainsi p. 188). - Une liste complète des textes est dressée à la fin du volume, dans la section VI de l'Index. (1) Cf. J. Tréheux, RA, 1948/II, pp. 1022-1032, spécialement p. 1031. (2) DATE DE SÉMOS DE DÉLOS : les termini ante et post quem sont établis en toute certitude. Le nom de Sémos se rencontre souvent dans les inscriptions de !'Indépendance (cf. F. Durrbach, commentaires à ID 320, p. 93, s.v. Épistates des fêtes; à ID 396, p. 49, s.v. Hiéropes; à ID 442, p. I 72) et notre historien n'est donc INTRODUCTION 3 2. Les inscriptions, au contraire, sont extrêmement abondantes · les n°8 105 à 2879 du Corpus concernent notre sujet, ce qui est considérable, ~ême compte tenu des fragments parfois minuscules qui portent un numéro et de l'absence des nos 1350 à 1399, laissés libres à dessein pour des trouvailles ultérieures. Les inscriptions - publiées d'abord dans la collection des Inscripfiones Graecae (volume XI), puis dans le recueil indépendant des Inscriptions de Délos, mais avec une numérotation .continue - se répartissent ainsi Époque de l' Indépendance (314-166): nos 105-134 : actes des archontes; n°9 135-498 : comptes et inventaires des hiéropes ; n°s 499-509 : lois, règlements, contrats, devis ; nos 510-1066 et 1349 : décrets des Délicns, de la Confédération des Insulaires, d'autres cités, d'associations et pactes ; nos 1067-1348 : catalogues, dédicaces et divers. Époque athénienne ( après 166): nos 1400-1496 : actes des administrateurs athéniens et fragments d'actes divers; n°s 1497-1524 : décrets ; n°s 1525-2528 : dédicaces ; n°9 2529-2588 bis: règlements religieux, imprécations, inscriptions commémoratives des dodécaïdes, textes chrétiens ; n°s 2589-2645 : listes et catalogues ; n°s 2646-2879 : fragments. Deux ou trois inscriptions utiles à notre propos (la plus importante est le règlement de 202 : p. 305) ont été découvertes et publiées après l'impression des fascicules du Corpus où elles auraient dû normalement prendre place ; pour la commodiLé du lecteur, je les ai transcrites in extenso, de même que la grande inscription des &1tcxp:x_(cpxp(. 128-136) dont la seule édition utilisable, celle de St. Dow, est peu accessible. Les témoignages épigraphiques étant normalement irréfutables, l'abondance des inscriptions offre à l'étude des conditions très favorables. Il importe toutefois de souligner d'emblée les obstacles qui s'opposent souvent à l'intelligence immédiate d'une série très importante de textes, les comptes des hiéropes de l'indépendance : a) les hiéropes ne s'astreignent pas à user d'un formulaire uniforme et explicite : il leur arrive de désigner la même chose de noms différents - variantes parfois instructives pour l'érudit d'aujourd'hui, mais aussi bien gênantes d'autres fois (exemples: pp. 119-120, 180-181, 217 etc.)-et de ne paspréciserleurpenséedela façon que nous souhaiterions : sachant de quoi ils parlaient, ils s'entendaient à demi mot (exemples : pp. 275, 277, 393 etc.); sûrement pas postérieur à 166. D'autre part, au livre V de la Déliade, Sémos (cité par Athénée, XI, 469 c = FHG, IV, p. 494 n• 9 = FGH_ n• 396, 9) mentionnait une xpumjv ij8u1toTŒoi:'E XEVLl(l)<&;;m xwploi:çy uvoi:Lx6ç. 1 Non seulement cette Écheniké est connue (ci-dessous p. 342), mais les inventaires mentionnent une 7J8u1toTL<;; xpumj, 'Exe:vb(l)Ç &voc0e:µooi:À, . b.MJ::..P1 -1-1-1-(1I1D1 385, a, 9-10 = 439, a, 6-7 = 442, B, 7 = 455, Ba, 7 = 461, Ba, 9). Comme l'a bien vu Th. Homolle (BCH, 6, 1882, pp. 113-114), cette offrande doit être identifiée avec la xuÀLÇx pucr'ij, 'Exe:vlx"l)ç& voc07Jµooi:À, x~ pt recensée dans des inventaires antérieurs (JG287, B, 75 = ID 313, a, 34) dont le poids est presque identique; or les hiéropes de 250 précisent que cette kylix a été offerte ~ sous leur magistrature• (IG 287, B, 75). La Déliade de Sémos ou, du moins, le livre V est donc postérieur à 250.

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