ebook img

Réapprendre á Voir Le Monde: Merleau-Ponty face au miroir lacanien PDF

293 Pages·2007·1.702 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Réapprendre á Voir Le Monde: Merleau-Ponty face au miroir lacanien

RÉAPPRENDRE À VOIR LE MONDE PHAENOMENOLOGICA COLLECTIONFONDÉEPARH.L.VANBREDAETPUBLIÉE SOUSLEPATRONAGEDESCENTRESD'ARCHIVES-HUSSERL 179 ERAN DORFMAN RÉAPPRENDRE À VOIR LE MONDE Merleau-Ponty face au miroir lacanien Comité exécutif: Directeur:R.Bernet(Husserl-Archief,Leuven)Secrétaire:J.Taminiaux(Centred’´etudes phénoménologiques, Louvain-la-Neuve) Membres: S. IJsseling (Husserl-Archief, Leuven), H. Leonardy (Centre d’études phénoménologiques, Louvain-la-Neuve), D.Lories(Centred’étudesphénoménologiques,Louvain-la-Neuve),U.Melle(Husserl- Archief, Leuven) Conseil scientifique: R. Bernasconi (Memphis State University), D. Carr (Emory University, Atlanta), E.S. Casey (State University of New York at Stony Brook), R. Cobb-Stevens (Boston College), J.F. Courtine (Archives-Husserl, Paris), F. Dastur (Université de Nice), K. Düsing (Husserl-Archiv, Köln), J. Hart (Indiana University, Blooming- ton),K.Held(BergischeUniversitätWuppertal),K.E. Kaehler(Husserl-Archiv,Köln), D.Lohmar(Husserl-Archiv,Köln),W.R.McKenna(MiamiUniversity,Oxford,USA), J.N.Mohanty(TempleUniversity,Philadelphia),E.W.Orth(UniversitätTrier),C.Sini (Università degli Studi di Milano), R. Sokolowski (Catholic University of America, Washington D.C.), B. Waldenfels (Ruhr-Universität, Bochum) ERAN DORFMAN RÉAPPRENDRE À VOIR LE MONDE Merleau-Ponty face au miroir lacanien AC.I.P.CataloguerecordforthisbookisavailablefromtheLibraryofCongress. ISBN978-1-4020-5430-3(HB) ISBN978-1-4020-5431-0(e-book) PublishedbySpringer, P.O.Box17,3300AADordrecht,TheNetherlands. www.springer.com Printedonacid-freepaper AllRightsReserved ©2007Springer Nopartofthisworkmaybereproduced,storedinaretrievalsystem,ortransmitted inanyformorbyanymeans,electronic,mechanical,photocopying,microfilming,recording orotherwise,withoutwrittenpermissionfromthePublisher,withtheexception ofanymaterialsuppliedspecificallyforthepurposeofbeingentered andexecutedonacomputersystem,forexclusiveusebythepurchaserofthework. Ce livre est issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’Université de Paris XII. Je tiens à remercier Mme Eliane Escoubas pour sa direction dévouée qui m’a permis d’éviter nombre de pièges au cours de ce long travail, Messieurs Bruce Bégout, Jacob RogozinskietPhilippeVanHautepourleursremarquespertinentesquiontcontribué àlaclarificationdecertainspointsobscurs,MessieursNicolasMonseuetDavidTaïeb pour leur travail linguistique attentionné et rigoureux qui a rendu cet ouvrage plus agréable à lire, et enfin, Stéphane Kelil pour son si précieux soutien stylistique, moral et perceptif. Le moindre étudiant, depuis Nietzsche, répudierait rondement la philosophie s’il était dit qu’elle ne nous apprend pas à être de grands vivants. (Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit) LISTE DES ABRÉVIATIONS Merleau-Ponty : SC – La Structure du Comportement, Paris : PUF (coll. Quadrige), 1990 [1942] PhP – Phénoménologie de la perception, Paris : Gallimard, 1945 SnS – Sens et non-sens, Paris : Gallimard, 1996 [1948] EP – Eloge de la philosophie, Paris : Gallimard (coll. Folio), 1989 [1953] S – Signes, Paris : Gallimard, 1960 OE – L’œil et l’esprit, Paris : Gallimard (coll. Folio), 1985 [1964] VI – Le Visible et l’invisible, Paris : Gallimard, 1964 RC – Résumés de cours, Paris : Gallimard, 1968 PM – La prose du monde, Paris : Gallimard, 1969 Na – La nature, Paris : Seuil, 1994 PP – Le primat de la perception, Paris : Verdier, 1996 P1 – Parcours, Paris : Verdier, 1997 NOG – Notes de cours sur L’origine de la géométrie de Husserl, Paris : PUF, 1998 P2 – Parcours deux. 1951–1961, Paris : Verdier, 2000 PPE – Psychologie et pédagogie de l’enfant, Paris : Verdier, 2001 Ca – Causeries 1948, Paris : Seuil, 2002 IP – L’institution. La passivité, Paris : Belin, 2003 vii viii liste des abréviations Lacan : DPP – De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, suivi de Premiers écrits sur la paranoïa, Paris : Seuil, 1975 E – Ecrits, Paris : Seuil, 1966 S-I – Le séminaire I – Les écrits techniques de Freud, Paris : Seuil, 1975 S-II – Le séminaire II – Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Paris : Seuil, 1978 S-III – Le séminaire III – Les psychoses, Paris : Seuil, 1981 S-VII – Le séminaire VII – L’éthique de la psychanalyse, Paris : Seuil, 1986 S-XI – Le séminaire XI – Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris : Seuil, 1973 S-XV – Le séminaire XV – L’acte psychanalytique (1967–1968), exemplaire dactylographié AE – Autres Ecrits, Paris : Seuil, 2001 INTRODUCTION «La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde, et en ce sens une histoire racontée peut signifier le monde avec autant de “pro- fondeur” qu’un traité de philosophie. Nous prenons en main notre sort, nousdevenonsresponsablesdenotrehistoireparlaréflexion,maisaussi bien par une décision où nous engageons notre vie, et dans les deux cas il s’agit d’un acte violent qui se vérifie en s’exerçant1.» Notre étude aura pour tâche d’élucider ce passage, écrit par Maurice Merleau-Ponty dans l’avant-propos de sa Phénoménologie de la perception. S’agit-ild’unenouvellenotiondelaphilosophiecommeapprentissage,non seulement d’un regard théorique sur le monde, mais aussi et surtout d’un regardengagé,unregardquiestdéjàdanslemonde?Laphilosophiepourrait- elle nous apprendre comment «prendre en main notre sort », comment fairedenotrehistoirepersonnelleunehistoireracontée,inventéeetcréée par la réflexion? Quelle pourrait donc être cette réflexion en tant qu’acte violent?Est-ceunephilosophiequisemêleàlavie,quiseconfondavecelle tout en la rappelant, en la réapprenant, une façon oubliée de regarder qui est en même temps une façon oubliée de vivre? Et de quelle vie s’agit-il? Celleduphilosophemême,deseslecteursoudel’hommeentantquetel? Ce sont ces questions qui vont nous occuper dans les pages qui suivent. Nous examinerons les tensions entre la théorie et la pratique, la réflexionetlavie,l’attitudephilosophiqueetl’attitudenaturelleet,enfin, entre le philosophe et le sujet empirique. Ces tensions ont pourtant tendance à disparaître dans le discours philosophique sage et scolaire. Les faire réapparaître semble donc une partie intégrante de ce projet de «réapprendre2 à voir le monde», projet qui ne peut se faire, semble-t-il, qu’en ranimant le discours philosophique. 1 PhP, p. XVI. 2 Au verbe utilisé ici par Merleau-Ponty de «rapprendre», nous préférons celui de «réapprendre» qui souligne l’idée de réitération. Notons que le philosophe lui-même emploie indifféremment les deux termes. 1 2 introduction L’entreprise de Merleau-Ponty n’est pas pour autant sans racine. Elle remonte à la maxime husserlienne «aux choses mêmes» : «choses» auxquelles la philosophie, ou plus exactement la phénoménologie, tâche de «retourner». Pour Edmund Husserl, aussi bien que pour Merleau- Ponty, la philosophie consiste à retrouver un contact originaire et prim- ordial avec les choses, contact que notre perception habituelle nous fait oublier et que la phénoménologie dévoile en le ressaisissant. Mais comment le fait-elle? Est-ce par un saut définitif vers le domaine primordial ou bien par une sorte d’apprentissage lent et fastidieux? Comment trouver ce domaine et comment le saisir? Ces difficultés con- cernent l’essence même de la phénoménologie, et tout l’avant-propos de Merleau-Ponty tente de répondre à cette question apparemment simple : qu’est-ce que la phénoménologie? ∗∗∗ Notre étude consistera en une lecture de la Phénoménologie de la perception, d’abordétudiéepourelle-mêmeetensuiteàtraversleprismedelathéorie psychanalytique de Jacques Lacan. Mais, avant d’entamer notre lecture, essayons de resituer brièvement cette démarche de «revenir aux choses mêmes», démarche nommée par Husserl «réduction phénoménolo- gique». Si cette notion s’affirme en été 19053, nous pouvons déjà en attester l’usage dans les Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps4, un cours professé par Husserl au début de cette année 1905. Husserl y affirme que la recherche doit commencer par la mise «hors circuit» du temps (ainsi que de l’espace) objectif, en faveur du temps (et de l’espace) apparaissant en tant que tel. Ce dernier est le temps originaire, le temps de l’expérience, le temps vécu, ou encore le temps immanent5. Cette démarchepermetd’arriveràunedonnéeabsoluedont«lamiseendoute serait vide de sens6». Mais il est important de constater que malgré la 3 Cf. F. Dastur, Husserl. Des mathématiques à l’histoire, Paris : PUF, 1995, p. 42. 4 E.Husserl,ZurPhänomenologiedesinnerenZeitbewusstseins(1893–1917).HusserlianaBand X,Haag:MartinusNijhoff,1966,trad.fr.parH.Dussort,Leçonspourunephénoménologie de la conscience intime du temps, Paris : PUF, 1983. 5 Ibid., pp. 6–9. 6 Ibid., p. 7. introduction 3 «misehorscircuit»dutempsobjectif,Husserltâchemoinsdel’abandon- ner que d’indiquer les rapports entre le temps immanent ou phénoméno- logique et le temps transcendant ou objectif : «nous sommes intéressés par le fait que dans ces vécus des Datas “objectivement temporels” sont visés7.» Ce geste de «viser» va recevoir le nom d’intentionnalité, et c’est par elle que le phénoménologue tâche de maintenir un contact avec tout ce qui transcende la conscience, avec l’objectivité «dérivée» qui est pourtant toujours déjà à l’horizon, toujours déjà dans l’«intention» du temps et de l’espace originaires. Cette objectivité qu’il faut mettre hors jeu, tout en gardant un cer- tain contact avec elle, est explicitée dans le cours de 1907, L’idée de la phénoménologie8, où Husserl fait la distinction entre l’attitude philo- sophique et ce qu’il appelle «l’attitude d’esprit naturelle». Dans cette dernière attitude, «nous sommes tournés, par l’intuition et par la pensée, vers les choses qui dans chaque cas nous sont données – qu’elles le soient, cela va pour nous de soi9». La réduction phénoménologique a donc pour but de mettre hors jeu cet aspect de l’existence des choses qui va de soi, sans «rien présupposer comme déjà donné10». La réduction est l’exclusion de «toutes thèses transcendantes», à savoir tout ce qui «n’est pas présent en personne mais est “visé au-delà”11». Par conséquent, le monde extérieur ne disparaît pas mais devient phénomène, c’est-à-dire un êtredontlesensseprésente«enpersonne»auprèsduphénoménologue. La tâche de ce dernier consiste en effet «à saisir le sens de la donnée absolue, de la clarté absolue de la présence, qui exclut tout doute ayant un sens, à saisir en un mot le sens de l’évidence qui est une vue ab- solue, qui saisit “en personne”12.» Est-ce à dire que l’attitude naturelle accepte comme allant de soi l’existence des choses qui ne lui sont pas présentes «en personne»? Dans ce cas, comment affirmer que cette attitude nous tourne vers les choses «qui dans chaque cas nous sont données» sans risquer la contradiction? 7 Ibid., p. 15. 8 E. Husserl, Die Idee der Phänomenologie. Husserliana Band II, Haag : Martinus Nijhoff, 1950, trad fr. par A. Lowit, L’idée de la phénoménologie, Paris : PUF, 1990. 9 Ibid., p. 37. 10 Ibid., p. 51. 11 Ibid., p. 106. 12 Ibid., p. 111.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.