ebook img

Quand le sang parle en code : origines cachées et bibliques de L'Île aux trente cercueils de ... PDF

24 Pages·2016·0.6 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Quand le sang parle en code : origines cachées et bibliques de L'Île aux trente cercueils de ...

Quand le sang parle en code : origines cachées et bibliques de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc Rebecca Josephy University of Western Ontario Le roman policier a été longtemps accusé d’être une sous- littérature, un passe-temps frivole, une entreprise, en somme, anecdotique. Dans ses articles polémiques parus dans le New Yorker d’octobre 1944 et de juillet 1945, « Pourquoi les gens lisent-ils des romans policiers? » et « Que nous importe le meurtre de Roger Ackroyd », Edmund Wilson a soutenu que le roman policier n’était pas fait pour être lu, mais plutôt pour être « parcouru à toute vitesse pour voir comment se résout le problème » (p. 86). Trois ans plus tard, W.H Auden a comparé REBECCA JOSEPHY, « Origines de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc » cette littérature à une véritable dépendance : « Pour moi comme pour beaucoup d’autres, la lecture de romans policiers est une drogue, comme le tabac ou l’alcool. » (p. 113) Jugés comme un produit de consommation de masse, une littérature à la fois industrielle et industrialisée, les romans policiers – notamment ceux précédant les romans réalistes de la « série noire » dont le style hard-boiled de Raymond Chandler et Dashiell Hammett était la préfiguration – ont souffert d’une réputation peu flatteuse. L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc occupe une place de premier plan, si l’on peut dire, parmi les œuvres malmenées et mal reçues. Parue tout d’abord en 1919 entre le 6 juin et le 3 août dans le quotidien Le Journal, cette série a été publiée en volume chez Lafitte la même année et a été adaptée en une minisérie télévisée en 1979, diffusée par Antenne 2. Tantôt roman à suspense, tantôt roman fantastique qui glisse dans le Grand-Guignol avec, comme l’indique Francine Marill Albarès, « une inflexion vers le roman d’épouvante » (p. 127), cette œuvre est exemplaire du mauvais goût du roman policier. L’œuvre commence ainsi : en regardant le film Une légende bretonne, l’héroïne, Véronique d’Hergemont, est surprise de voir une cabane abandonnée en Bretagne avec, sur la porte, ses initiales, « V d’H », écrites exactement à sa façon avec un d minuscule et « la barre de la lettre H ramenée sous les trois lettres » (p. 12). Elle décide de creuser plus profond et localise la cabane, qui porte bien ses initiales accompagnées d’un chiffre et d’une flèche. En entrant à l’intérieur, elle trouve une feuille avec un dessin morbide : le croquis, à l’encre rouge, la montre pendue à un arbre à côté de trois autres femmes avec la fatidique inscription : « Trente cercueils et quatre femmes en croix » (p. 12). Elle se met donc à suivre les flèches jusqu’à l’île 257 www.revue-analyses.org, vol. 12, nº 1, hiver 2017 bretonne de Sarek, surnommée par ses habitants « l’île aux trente cercueils ». Une fois là-bas, un secret sur son passé se dénoue : l’enfant auquel elle a donné naissance à dix-sept ans, fruit de ses relations avec un aristocrate cruel, le comte Vorski, et qu’elle a cru mort dans un accident de bateau lorsque son père s’était échappé avec lui, s’avère toujours vivant. Dans l’adaptation télévisée, la musique souligne à grands effets la sentimentalité pathétique de la découverte. Le lecteur apprend, par ailleurs, que le comte a eu un deuxième fils peu de temps auparavant et que ces deux adolescents se ressemblent remarquablement. Dans les chapitres qui suivent, Vorski se met donc à torturer psychologiquement et physiquement son ex- femme en utilisant la ressemblance des fils. Il l’enferme dans une prison souterraine d’où elle sort pour assister à un spectacle horrible : celui du duel à mort des deux adolescents, dont elle ignore lequel des deux est son fils. Avant d’avoir rencontré le sosie, Véronique aurait été soumise à une scène grandiose où celui qu’elle croit être son fils lance une flèche en feu sur les habitants de l’île, tuant la majorité des habitants. Il y aura donc pas moins de vingt-six cadavres avant le cinquième chapitre. Si la présence d’un comte cruel, d’un bain de sang, d’une salle de sacrifice souterraine avec des touches d’anciennes croyances celtiques et bretonnes et des scènes clichées et rebattues du double, l’un diabolique, l’autre angélique – deux frères, deux intrigues romanesques, deux femmes – n’était pas suffisante pour faire basculer ce roman du côté du ridicule et du quasi-pastiche, les derniers chapitres retrouvent le ton du roman policier classique à la Conan Doyle. Le fameux gentleman-cambrioleur, Arsène Lupin, devenu ici détective sous le pseudonyme de Luis Perenna, anagramme de son nom, 258 REBECCA JOSEPHY, « Origines de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc » fait son entrée en scène, en authentique deus ex machina du feuilleton. Décrit comme quelqu’un en qui il faut avoir « une confiance absolue, et la certitude qu’en cas de danger l’intervention miraculeuse se produirait à la minute même où elle serait nécessaire » (p. 124), l’apparition de ce dernier dissipe tout sentiment de peur chez le lecteur. En moins de deux chapitres, la légende bretonne concernant la croyance en une « Pierre-Dieu », le mystère des quatre femmes en croix et les origines du comte Vorski sont entièrement résolus : Véronique, son fils François et son petit chien « Tout-Va-Bien » finissent par triompher. L’œuvre se clôt avec une phrase des plus niaises : « Nul mieux que toi, délicieux Tout-Va-Bien, ne serait capable de nous montrer, par mille preuves plus convaincantes les unes que les autres, que dans la vie tout s’arrange et que tout va bien… » (p. 284) Boileau-Narcejac, eux-mêmes écrivains de romans policiers, réserveront ainsi une critique particulièrement virulente à ce roman qui exemplifie, selon eux, la tendance outrancière de certaines œuvres du genre : Il se produit ici une sorte de phénomène de gigantisme. De même que certains animaux, au cours de l’évolution, ont disparu par suite du développement excessif des dents, des cornes ou de telle autre partie du corps, de même plus d’auteurs qu’on ne croit sont devenus difformes à cause d’un trait d’invention, plaisant au début, puis rapidement hypertrophié. Rex Stout, par exemple, a imaginé Nero Wolfe, ce policier pachydermique qui ne sort jamais de sa maison et ne s’intéresse qu’à ses orchidées. Au bout de quelques romans, il lasse le lecteur. Ellery Queen, lui aussi, manque de mesure et se laisse aller à de telles débauches d’imagination qu’on n’en peut mais. Stanley Gardner tombe dans l’argutie. Chesterton, malgré tous ses dons, finit par s’installer dans l’invraisemblance. Et Maurice Leblanc! Parti de ces ravissantes nouvelles qui sont 259 www.revue-analyses.org, vol. 12, nº 1, hiver 2017 dans toutes les mémoires, il aboutit à ce récit confus étouffant qui s’appelle : L’Île aux trente cercueils. (p. 61) En toute apparence, ce roman de Leblanc serait donc un cas exemplaire de ces romans de gare dont la critique littéraire n’aurait que faire. Toutefois, si nous évoquons tout ce qui est grand-guignolesque, ridicule et excessif dans cette œuvre, c’est bien parce que cela ne résume pas le roman. Nous verrons, en effet, qu’il s’agit ici d’une réécriture du cinquième chapitre du Livre de Daniel et que ce recours à l’épisode biblique est un phénomène récurrent et peu connu dans l’œuvre de Leblanc, constituant un véritable programme d’écriture. Dans le motif de l’inscription cryptique et le croquis en rouge, sanglant, on découvrira, en effet, une énigme biblique. « Le Festin de Balthazar » Si L’Île aux trente cercueils oscille abruptement et caricatu- ralement entre différents genres littéraires, le mystère des initiales V d’H retrouvées sur la vieille porte de la cabane et les fragments d’écriture sur le dessin des quatre femmes en croix sert de fil conducteur au roman. Tout le mystère et le suspense du récit vont reposer, comme l’indique François Bussière, sur le fait que « le père de Véronique s’est abstenu, dans la légende du dessin qui nous est le premier présenté, de reproduire l’intégralité du texte original qu’il a pourtant eu entre les mains; et qui ne sera donné au lecteur, qu’à la fin. La “légende” reste donc bien, jusqu’au bout, ce qui est à lire » (p. 63). Ce motif de l’inscription cryptique, souvent en sang ou en rouge, est présent dans un des présumés ancêtres du roman policier, « Le scarabée d’or » (1843), et trouve ses assises, dans le cas de l’Île 260 REBECCA JOSEPHY, « Origines de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc » aux trente cercueils, dans l’un des épisodes les plus mystérieux et saisissants de la Bible hébraïque. L’épisode, mieux connu sous le titre « Le Festin de Balthazar », s’ouvre sur une apparition étonnante. Au cours d’un repas organisé par le roi Balthazar, une main détachée du corps humain se met à écrire un message sur le mur du palais : Soudain apparurent des doigts de main humaine qui se mirent à écrire, derrière le lampadaire, sur le plâtre du mur du palais royal, et le roi vit la paume de la main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, ses pensées se troublèrent, les jointures de ses hanches se relâchèrent et ses genoux se mirent à s’entrechoquer. (Dan 5, 5-6) 1 Le message laissé par la main qui écrit s’avère d’abord indéchiffrable, poussant le roi à trouver quelqu’un qui soit capable de proposer une interprétation fiable. Après une consultation infructueuse auprès de ses « devins, chaldéens et exorcistes » babyloniens, il recourt à l’un des sages juifs de sa cour, Daniel, qui lit sur le mur les mots suivants : « mené, mené, thecel, parsin » et les participes passés des verbes « mesurer », « peser » et « diviser ». Le sens du message devient ainsi : « Mené : Dieu a mesuré ton royaume et l’a livré; Thecel : tu as été pesé dans la balance et ton poids se trouve en défaut; Parsin : ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. » (Dan 5, 26-28) La nuit même, le présage de Daniel s'accomplit lorsque le roi est retrouvé mort et son royaume réparti entre les Perses et les Mèdes. Le sort de Balthazar peut paraître cruel, mais il s’inscrit tout à fait dans l’esprit des codes et des lois de l’Ancien Testament. Le message sur le mur vient peu de temps après que 1 La Bible de Jérusalem. 261 www.revue-analyses.org, vol. 12, nº 1, hiver 2017 le roi a demandé de se faire apporter des vases « d’or et d’argent » (Dan 5, 3) que son père Nabuchodonosor avait volés du temple hébreu, un événement qui coïncide avec la destruction du premier temple en 586 ans av. J.-C. À l’occasion du festin, Balthazar boit de ces vases sacrés et loue les dieux « d’or, d’argent, d’airain, de bois et de fer » (Dan 5, 4). Les adjectifs « d’or et d’argent » deviennent donc la charnière entre deux morales antithétiques : dans le temple hébreu, les vases ont pour fonction d’honorer un Dieu unique; dans les mains de Balthazar, ils deviennent eux-mêmes des dieux potentiels. Lorsque Daniel interprète l’inscription sur le mur pour Balthazar, il insiste donc sur sa valeur punitive non seulement pour Balthazar, mais aussi pour la dynastie : Ô roi, le Dieu Très-Haut a donné royaume, grandeur, majesté et gloire à Nabuchodonosor ton père. […] Mais son cœur s’étant élevé et son esprit durci jusqu’à l’arrogance, il fut rejeté du trône de sa royauté et la gloire lui fut ôtée. […] Mais toi, Balthazar, son fils, tu n’as pas humilié ton cœur, bien que tu aies su tout cela : tu t’es exalté contre le Seigneur du Ciel, tu t’es fait apporter les vases de son Temple, et toi tes seigneurs, tes concubines et tes chanteuses, vous y avez bu du vin, et avez fait louange aux dieux […] qui ne voient, n’entendent, ni ne comprennent, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui tient ton souffle entre ses mains et de qui relèvent toutes tes voies. Il a donc envoyé cette main qui, toute seule, a tracé cette écriture. (Dan 5, 18-24) Non seulement s’agit-il alors d’un crime sur la propriété (un vol), mais aussi et surtout, dans le contexte de l’exil babylonien, d’un crime de guerre, dont le but revient à imposer un nouvel ordre, une nouvelle religion, une nouvelle culture. 262 REBECCA JOSEPHY, « Origines de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc » Cryptogrammes en formule de trois La première indication que Leblanc s’inspire de ce chapitre biblique pour les inscriptions sur le mur dans L’Île aux trente cercueils réside d’abord dans la forme que prend l’écriture. Depuis la traduction biblique de Lemaître de Sacy fondée sur la Vulgate, l’énumération en formule de trois, « mané, thécel, pharès », est devenue l’orthographe la plus standard dans la langue française. L’auteur insiste à plusieurs reprises sur le fait que les initiales de Véronique sont bien composées de trois lettres : « Sur les planches goudronnées de la vieille porte, il y avait tracées à la main, ces trois2 lettres : V. d’H. et ces trois lettres, c’était purement et simplement [sa] signature de jeune fille » (p. 12). Le dessin montrant l’héroïne pendue à l’arbre portait à l’extrémité du poteau, et selon la coutume antique, une cartouche avec « une inscription fortement appuyée. Et c’était le paraphe et les trois lettres de Véronique jeune fille, V d’H : Véronique d’Hergemont! » (p. 16) Enfin, des quinze lignes accompagnant le dessin morbide, cette dernière ne peut lire que trois segments : « “Quatre femmes en croix”; plus loin : “Trente cercueils…” et, pour finir, toute la dernière ligne ainsi rédigée : “La Pierre-Dieu qui donne vie ou mort”. » L’épisode biblique apparaît ensuite dans le roman par le biais d’une série d’images clés. En entrant dans la cabane, Véronique découvre un cadavre ayant une anomalie particulière : « une des mains de l’homme mort manquait » (p. 15). La main autonome du « Festin de Balthazar » réapparaît alors sous un nouveau jour, présente ironiquement par son absence. Le cadavre est celui, par ailleurs, du villageois 2 Sauf indication contraire, c’est moi qui souligne. 263 www.revue-analyses.org, vol. 12, nº 1, hiver 2017 Maguennoc, qui a perdu sa main en touchant une pierre que les habitants croient protégée par les anciens druides de l’île. Cette pierre ressemble curieusement aux vases d’or et d’argent de l’épisode du « Festin de Balthazar » – vases qui, rappelons-le, ont été apportés à Babylone lors de l’exil3 : « On dit que la porte, c’est une pierre… et qu’elle vient de très loin, d’un pays étranger… c’est la Pierre-Dieu. On dit aussi que c’est une pierre précieuse qui est d’or et d’argent mélangés. » (p. 60) Elle finit, en outre, par être l’objet d’une tentative de vol par le cruel comte Vorski, parfait miroir, nous allons y revenir, du roi babylonien. Dans une série d’anomalies textuelles4 et de références masquées – la répétition du chiffre trois, la compo- sition de la pierre sacrée en « or » et en « argent » et venue de « très loin », l’absence-présence de la main autonome ainsi que des motifs de l’inscription indéchiffrable et du vol – se tissent les fils de l’intertexte biblique. L’écriture cryptique et le croquis en rouge annoncent, par ailleurs, la mort de Véronique, se dressant comme un présage puissant tel que celui prononcé contre Balthazar. L’œuvre a pour cadre un lieu empreint de mysticisme et dont l’histoire remonterait aux temps anciens. Selon la légende perpétuée de génération en génération, l’île de Sarek vient du nom « sarcophage » et a reçu son surnom de « trente cercueils » d’un lapsus entre « cercueil » et écueils – ces derniers entourant l’île et émergeant comme des masses puissantes « d’un granit noir teinté de rouge, et comme trempé dans du sang » (p. 40). 3 « Ayant goûté le vin, Balthazar ordonna d'apporter les vases d'or et d'argent que son père Nabuchodonosor avait pris au sanctuaire de Jérusalem, pour y faire boire le roi, ses seigneurs, ses concubines et ses chanteuses. » (Dan 5, 2) 4 On pourrait utiliser ici le concept « d’agrammaticalité » ou de « traces » de Riffaterre (1979, p. 29-33, et 1980, p. 4-18). 264 REBECCA JOSEPHY, « Origines de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc » Chacun des trente écueils correspond à trente tombes sur l’île que les habitants croient réservées pour eux : « les trente cercueils auraient leurs trente victimes, mortes de mort violente… » (p. 117) À cette légende des trente cercueils s’ajoute celle de la Pierre-Dieu. Le présage veut que les druides reviennent pendant une nuit sanglante afin de la protéger. Maguennoc, décrit comme une sorte de prophète « à la fois sorcier et rebouteux, guérisseur et charlatan » (p. 117), prédit qu’il sera le premier à périr, suivi par le père de Véronique et par les autres habitants de l’île et les quatre femmes en croix. La même inscription que Véronique retrouve sous le dessin morbide la montrant pendue à un arbre apparaît, en effet, également sur l’une des tombes, surnommée le Dolmen-aux- Fées : « Trente cercueils et quatre femmes en croix. La Pierre- Dieu qui donne vie ou mort » (p. 17). Avec chaque nouveau mort, suivant l’ordre annoncé par le présage fatidique tel que l’interprète Maguennoc, l’héroïne se croit vouée à un destin inéluctable : « Tout se passait selon la logique implacable de faits […], liés les uns aux autres comme les mailles d’une chaîne. » (p. 83) Lorsqu’elle découvre un arbre dépouillé de ses branches inférieures et sur lequel trois femmes sont clouées les bras écartelés comme des crucifiées (p. 85-86), tout semble s’avancer implacablement vers un futur déjà écrit et qui renvoie, de plus, à un troisième présage prononcé lors de son mariage avec Vorski. Ce dernier ne cessa de répéter, telle l’inscription sur le Dolmen-aux-Fées : « Ma femme mourra sur la croix. » Ce double topos du présage fatidique et de personnages remplissant un destin dorénavant écrit ne se limite pas à L’Île aux trente cercueils. « Ces horloges fatales », telles que les nomme François Raymond, « vont scander l’ensemble des 265

Description:
meurtre de Roger Ackroyd », Edmund Wilson a soutenu que le Abstract. If literary production does not entirely cease during the First. World War, it
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.