Quand un homme traversait le salon-bar de l’Hôtel Intercontinental, son regard se dirigeait, telle l’aiguille d’une boussole vers le Nord, sur les jambes croisées et gainées de fins bas noirs d’une femme assise dans un fauteuil club. Parfois l’un d’eux s’autorisait à lui envoyer un sourire. Nicole Sterne ne détournait pas la tête mais restait impassible, ses yeux noirs reflétant une profonde indifférence. Depuis l’adolescence, elle était habituée à être ainsi sollicitée. À quarante-neuf ans, elle avait conservé une silhouette attrayante, resplendissante de féminité mature. En femme d’expérience, elle avait conscience de l’attirance quasi magnétique qu’elle exerçait sur les hommes. Nicole Sterne décroisa ses jambes et tira sur le pan de sa jupe qui, du seul fait de sa position assise, laissait apparente une large partie de ses cuisses.