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Quand dire, c'est faire PDF

102 Pages·1970·78.226 MB·French
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L. J. Austin dire, Quand c'est faire HOV/ TO DO THINGS WITH }VORDS INTRODUCTION, TRADUCTION ET COMMENTAIRE PAR GILLES LANE PosrFAcE DE FRANçors RÉcRNRrl ',.'.i sJTeZ ?t Tzffi ffii *;li !"'t.t Editions du I \:/ t ri ri l",I La première édition dc cct ouvrage a paru Introduction dans la collection < L'ordrc philosophique > en 1970 Le titre original I How to do Things with Words, qui signific littéralemcnt : < Comment fairc des choscs avec dcs mots >, n'est pas dépourvu d'humour. Il se réfère ironiquement Présenter l'ceuwe d'un philosophe anglais contemporain n'est pas à la tradition anglo-américaine dcs livrei une tâche très difficile, surtout lorsqu'il s'agit d'un penseur comme dc conseils pratiques (du gcnrc : How to make Friends, J.L. Austin I, Il suffit en effet de laisser le lecteur devant les textes. < Comment se faire des amis >). Ceux-ci, la plupart du temps, sont clairs, et écrits en un langage courant. Lorsqu'un terme ésotérique ou plus ou moins rébarbatif apparaît, il est à peu près toujours inséré dans un contexte immédiat facile à comprendre, ou défini aui moyen de nomb-1e91 glggpler l_tt$L{f_gtregg. quotidienne. La présentation d'un seul ouvrage u ne pose pas, non plus, de problèmes particuliers. Point n'est besoin, par exemple, de synthétiser pour le lecteur la démarche antérieure ou l'évolution du philosophe, ni de le prévenir qu'il ne faut pas trop insister sur la compréhension de telle expression ambiguë, I'auteur devant lui donner un autre sens ou une précision importante,.dgns ure Guvre ultérieure. (Le cas serait différent s'il s'agissait d'un Heidegger, par exemple, ou d'un Merleau-Ponty.,.) EN COUVERTIJRE: Mais c'est justement la netteté (parfois banale) du texte et de la D'après une illustrarion de Clive Collins, . tirée dc l'édition anglaise JoIu ltngsluw À6trn fut professeùr de Philosophic Moralc à Oxford. Il était une figure bien connue ûon sculemcnt dans les milicux oroniens, _mais aussi à Cambridæ ct dam lcs sociétés savantes d'Angleære, aimi qu'au Êtats-Utris or) Titre original i How to do Things wilh Words pilu dbolinan aau dcuen n loivmrcb,r cmuxa isc ouunrs c eertt acoinn fnéor€nmcebsr e dd'aarntisc leless. gArapnràdse ss a"" imveorrst,i téssur.v Ieln unee @ Oxford University Press, pour l'édirion originale, 1962 ea féwicr 1960 (âlors qu'il était âgÉ de quarante-huit ans), on réunit tous s€s écrits, c'est-àdirc lcs articles qu'il avait déjà publiés dans des rcvues, ainsi que les notæ de ses coùs et conférences, exc€ption faite de sa traduction des Fondercnts de f uith- rsnN 2-02-012569-2 nétique deFrt;gp, ct dc ses rccensions. Son cuvr€ €st contenue dans ttois volumcs : (lsnN 2-02-002738-0, lre publicarion) Philosophlcd Papers (1961), Sne md Sensibilia (1962), ôt notre tcxte, .ÉIoy to Do Things with Words (1962). Selon le témoiSnage du professcur G. J. Wamock, la pensée d'Austin a contribué à stimuler sês contqnporains : (( Parmi les philo, sophes dont les priDcipaux travaur ont été cffcctués dans la demière déoemic, O Éditions du Seuil, pour la version française, 1970 nul n'a cxerpê une plus grandc influcncc, ni plus originalc, quc le professcur J. L. Austin > (Englbh Phllosophy Since lfrO,Iondon, Oxford University Prcss, 1963, p. 147). Pou une bioeraphic courtc ct intér€ssætê d'Austin, voir I'article I: loi du ll mus 1957 intqdit ls opies ou repoducims destinées à une urilisarion dc G. J, Warnoch ( L L. Austin ), dans Archives & phllosophra, janvier-mars I 967, pæ.ælleêadiêv eq,u eT ocucæ $ orrttpr résrscn raleti o@n nosun rlempmrodt udcteio In'a uintetéug rorulc doeu æ psù atiycmllels, fsauiæse p, asr tq uilclilcqiutee p. 5-19. et ænsùue ue contrefaçon sanctionnée par lcs aniclæ 425 et suivmrs du Code p&ral. 7 INTRODUCTION INTRODUCTION pensée qui pcut donner I'impression d'un manquc tlc profondcur que nôus verrons. Il avait le sentiment qu'ou élaborait des systèmes et irriter le lecteur < continental >. Le Français, surtout, éprouvera ou qu'on essayait de résoudre certains problèmes, sans même savoir quclque difliculté à retenir son impatience, et dcmandera bien vite : de quoi il s'agissait au juste. Il reprochrit âux philosophes, en géné- '- < Où donc veut-il en venir? S'agit-il d'un texte philosophique t ? I Les ral, de ne pas avoir examin{puÏir lu richesse tles faits concernant un'' Anglais semblent piétiner, s'amuser avec le langage, par exemple, problème avant de lui chercher une solution. Un de ses collègues sans abordcr en fin de cômpte <t les grands problèrncs >. Il se peut d'Oxford, le professeur Rylc, a exprimé de façon assez brutale, mais pourtant quc cette sttitude ûpp0remment tatillonne et réticente précise, cette insatisfâction earactéristique des penseurs anglais : provienne en réalité d'unc véritable préoccupation philosophiquc, < Par mcs lecturcs, et par les réunions auxquellcs il nr'a été donné lqu'eUe intliquc un domrine de rcchcrcltes intportant, €t surtout unc dc participer récemment, je gardc I'intpression que [.,.] bcaucoup Tnréthode que la philosophie aurlit avxntagË à pratiquer cn certaines pensent qu'il est de leur dcvoir d'élaborcr le plus tôt possible quelque i,circonstances (et assez souvcnt, à notre avis). chose qu'on puisse considôrer conme leur systèmc; ct si leur cffort ' Aussi voudrions-nous consacrer cette introduction à exposer lcs ne va pas uu-delà du torne I, qu'il est pertnis de laisscr de côté tout motivatilns immédiates d'Âustin dans son ouvre philosophique (l), æ qu'ils pourraient dire dc concrct sur l'ûpplication do leur système les raisons qui I'out poussé à choisir le langage ordinairc comme dans le détail. [.,.] Si vous voulez un autre exemple, quand quelqu'un où7et immédiat de ses rechcrches (tr), et la mëthode qu'il a employée vient nous dire qu'il sait tirer la nourriture du sol, ct que nous décou' et précoiiiCée(ei qu'on pourra voir à I'auvrc dans le toxte ici présentô) vrons à I'usage qu'il confond toutes les grlines, êt qu'il nc sâit pes ftr). Nous âjouterons quelques remârques sur le but principal bêcher son carré de jardin, nous le soupçonnons de vouloir tirer qu'il visait en étudinnt le thèmc dc notre textc (tv), et sur sa cûncep- au llônc, et dc chercher à se faire une réputation à bou compte, Quoi tion de I'entreprise philosophiquc, en généril.l (v), Nous cÊ$ttyertns, qu'il sn rûit, et je ne voudrais pô$ etrc trop brutâl, eette tendânee en dernier lieu, de faire rcssortir les points saillants des rnalyses existe et së mmifestË aussi dc notrË côté de la Manche, Nous ffioyons qu'Austin n présentées clans puanrl dire, c'est falre (vt). en etro guéris, même si parfois lo maladc s'habitue à son trsite- | ment... > Austiu a d'nilleurs reproché ù ses propres collègues (à Ayer et à I. LB POINT DE DÉPAR Warnock, pour nc mentionner que ccs deux.là) cette hâte excessive, '1. Ies exigences d'Austln €t côtte simplification outrde des /ails I interpréter tr. Il aimait à répétcr quo cettc attitude est unc délormation professionnelle des C'est par une ra.rott's/actfun prisfondc vis-l\-vis dcs élucubrations philosophiques du passé, et des écrits des philosophes contempo- pdheimloasnodpehre ss 'iel nt eq su''aeglliet peass t ptleullteômt deen t leréupr apnrodfuees sqioun'o mnê mpoe ufr rrra.i,t, siel rains du <t continent u, qu'Austin a été lmcné, comme la plupart de . ses collègues auglais, à donner ù ses recherchcs la tournure originale la Philosophie aaalytique, Cahien de Royaumont, p, 368' Dorénavant nous nou.sr rCéffé.r e,rSoennsr e àa cnedt oSuewnasgibei lioan, oOmxpfoloryda nPta plee srbigalcek.Rs,, Oxford, Ât the Clarendon r On n'a qu'à lire les exposés ct la substonc€ dcs intetventions qui se dérou- Press, 1964, p. 3. Austin y parlo aussi de quelquet < faits n À demi étudiés, du petit lèrent à Royaumont sur le thème < la Philosophie analytique rr (publiés durts le nombrc d'< excmples ll, d'ailleurt peu signlficatifs, A la pago 134, il rcproche au vMoilnuumitc, P/sa riPs,h ill9o6soXp),h lpeo uarn arclyctolqnunea,i trCe ochoicmrbs iecnle I 'RenoteynatuÈn ryo nfut t ndoifl ielV il,e l*d itsioi juasm atilse D?hrollofcssospehutre aWl aPm4poecrk.r , dOex <fo crdon, cAlut reth eà Cpalarrteirn ddo'unn Psrceusls ,( !1)9 e62xe, mpp. let2 >6,, Voùo iAr uasut$ini elle eut lieu - cntrc lcs chercheurs d'Oxford €t les penseurs franpi:r, Ccux*i næure'lcs philosophe,s de vuæ simplistes et d'analyses faites à la légèro. Nous cssayèrent en vlirt, semble-t.il, d'obtpnir do leurs invités d'Oxforil un exposé nous référorons désormais à Sewe and Sanslbilla et à Phtlosoplrlcal Poperu sous les convaincant de la valeur philowphique dc leurs recherches. Et bien que les chcr" sig.lersr S et P. cheurs anglais aient éprouvé le sentirnent très net ds n0 pûs satisfaire aux exigcnccs Cf. P,p.239, et le présênt ouvrâgÉ p. 38. A partir d'ici nous désignerons do leurs collèguæ < continenlaux >, ils ne donnèrcnt ccrtcs pas I'impression, de cct ouwaga sour le siglc If et renvcnotr toujouts commo nous venong dc le faire, lcur côté, d'avoir été ébranlés dans leurs propres convictions.., â la pagination origilalo - indiqu& otrtrc I l, dms la margt' ITITRCIDUç'NON INTNOPUCRON :llait jucqu'à dirc, avcc Ayer, que I'hittoirc a sufnaamment montré les plus a profondcs > nc sauraiçnt comporter de lormulation ou dc la vanité ct lc danger de toutes les tentatives accompriesjusqu'i.i pour solution *laires, il rdpondait qu'il conscntirait à discutcr ccs aflirnra- atteindre lm faits (nutremcrt que par la mérhode oônt iisera qurition tions-là plw lard, lorsqu'on serait tout près d'attcindre Ia clartô sur plus loin) (rf, p.34g). En un-mot, Austin Ctait fort agacd iu, ;;i un quelconque pojnt*, (P, p. 137), qu'on (f, p., 1''2e6s; t jtln, npc.é 3 bi0ç)e; uicl oruôpta îirto ipon vviatei ndcaun, c pPoducih asafa puaaartgl eq uaec letn reeumrpi*si p.gFprfefgf,t lAx,u sdtçin9 preqpérjuogcfhu*a"idl,uàs laà pchei lqosuo'opnh icn 'aun p accsr tracicnh .corhcrlcré.u rraonutiss tn/cçs {,j n'dtait pas encore venu d'aborder dirçcte:mcnt les probrèmes dontia aspcets des faits problCmatiques, ct la tcndancc à préscntcr dcs solu- ' pbilosophie se préomuBe (fi, p, 3?I, lJ0), tions ou théories qui sirnplifent lutrûgeusemailr lc réel (sann d'ailleurs Hulp*l**5: qui ont nourri cette dernièrc conviction, c,cst contribuer, dc façon significativc, ù lc laire comprcndrc)" It fallait 111.fytiù-ririiimaif la philosophie soumisc à un nombrc considérabrc donc rcmédier à cctte situation déplorable ct r< rcdécouvrir l nujour- olu.usl0nl.g.u -!e prëjugés (S, p. 4, 5) r. Non sculemcnt ccs préjugés d'hui la philosophic, tclle qu'elle avait dtô invcntde < partiellencnt * uuisent à la découverto de sorutions adéquatcs, mais ils ruùr*iru à Atbèncs,,, (,f, p, 349). position mêmc des problèmes (f, p. l?Si, Il i consacré routç uns conlérence (P, p. 2343) à montrcr que si lcs solutions proposdes à 11 Sertlin problème ne peuvent nous satisfaire, e'est quÇ tls queations 2, L'aecordsur un painl de départ clles-mêmes provicnncnt d'une çonnaissancc décidémcnt limitcc des faits problémariques. Il estimait que bon nombr' a* quertinni pei" Commç tant d'$utrçs pçn,seur$ (comme Dçsçartes ou I'Iussçrl, prr draiontleur.careetère parndoxal sr on rccherchait a'rdoid u;; ;il, exemple), Austin fut hantd par I'exigence d'll pgl$-dg"-{ôjgf!,y,ilir!C.. grandc familiarité avec les.situations où elles m posent, ou pouffaient Mais il reconnaissait la fdcondité du point ele rlépart non pils, surtout, se poser, Le prdjugé fondamental vient de cc quÊ l;on croit avoir dans le fait qu'il psrmettrait de pnrvenir à une certitude apodictiquc : compris lo sens d'une question, alors qu'elle ne traduit en réarité plutôt dans son pouvoir de çusciter ct de milintenir un o,r,renlûncnf qu'uno part dtriquée ou simplifiée du problème (,S, p. 3, j), n ,rili; ananime parmi les cherchçurs (lt, p, 334). ll avait pour ainsi dirc plus que rien ne réjouissait Austin davanrage que df ,i"til. Éiirio in", d'égards pour un a cogitamus D quc pour le < cogito l e lassique, (Nous sen pieds le terrnin fernre. des. prdjugds tenaæs (p, p, j3 ; r{ p, B, Og. vcrron; plus loin qu'il s'agissait môme d'un accord avcc lcs génÉrations Il croyait aussi que la rrrrluction.du nombre dci pieiugeo no'o* qu*J" du pals6,,.) Austin se méûait, cxpéricnce faite, dee rt rôvcries > uoli. tions inducc permertrair aux.philosophçs d'entrovoir iurù p;;ùil;, tnireç où l'on < ossaye ses forcer, seul, à résdudre ler dnigmcs dc sontdc véritable imporrance (R, p. 350). I'univcrs > (/{, p, 335), il fallait dcnc trouvcr tn donné, un << datum > ,t Aultil\ était .d0ry3 .la rec!9rchg iiunq plus srandc clqrlf. S_s!-la prénlable, eur lequcl lç consçntcment puisse $'établir. On obticndrait descrip-tion-et la définition dçs faits pçqbrématiqucs, ru, rriq*rs-iu " cnsuito une confrtnalizn de I'assçntimsnt donné lorsquc d'aaffer philosoph!ç-.pglrrait ensuitc sc penitrei ianr cruiodr. dc fairc faussc chercheurl, ayant répété les expdriences, $craicnt arrivés à des résultats routo. q[1ldfinitio-n) a.t-il dit, dcvrair occupcr unc p-taçe pr.épqgdé_ iclentiques ou analogucs (1t, p. 348-349). Austin faisait rcmarquer à q+$9 pqlm; no.s visées : il ne suffit pas dc montrer combien nous ce propos : ( c'est à cela qu'on a toujours reconnu la démarchc de la sommes malins en faisant rcssortir combien tout est obscur > (p, pensée scientifique, même appliquée à un domaine limité > (À, p. 3a9). p. 137). A ceux qui auraient insinué qu'il était naifcle prétendre toui Il est intéressant de noter aussi qulAlstil, en accordant une si grande exprimer clairement, à ceux qui auraient soutenu que br questions importance à I'entente entre les-ôheicheurs, _*iOÉgaiLè trouver des domaines de recherche qui, bien quc reliés à-quelque grand pro- . iextte ,I l ps. 'a3g.it surtout dc I'illusiôn < descriptive > dont il rcra questiorr ..ns notxo bdluè mpaes scéla. sCsi'qeuset ,a nin'aiii eqnut 'pila sse értééj oeuxipslsicaiitte mdee npto ufovuoiilrlé ést updaier rl else sp cenxsccuus.erss, l0 u .i,: .;r:i!li INTRODUCTTON (que fon présente à propos d,un comportement regrettable), sans INTRODUCTION avoir à se rappeler Kant, Aristote, ou pliton. car Auitin étaif d'avis linguistique > la plus grande révolution de I'histoire de la philos,phie que seuls de tels sujets permettent aux chercheurs de faire eux-mêmes (P, p. 222; fI, p. 3). Mais il avait des raisons particulières de s'inté- des découvertes, ensemble, que parvenir. ainsi à. un accord est plus resser surtout au langage ordinaire, et une façon spéciale de I'aborder. facile, et qu'on reconnaît à partir de là comment on peut réussir à Pour Austin, .o rff.i, le lgggagg"grf,j$ire o o _,.!l!lqm?g!gsts_sr_jffffffiiJ*l' s'entendre (P, p. l3l). qu.''oonn sseerraaiitt pooorrttéé àà llee ccrroorirree.. Même legsl #mgo{*tsg oc]o!u*arannnttstss sssooonnnttt eeemmm opplllooov{leéés_s dJl Nous all ons voir m ain tenun{pgf gg,gl*lieir_fl â"ffi_gevoi r attaquer de façon plus nb1ile,, et pour effectuer: des distinctrors beaucoup pfti! les problèmes philosop\iques pôur rènole Ë"$iuËË'Tre.i.u* nombreuses]ffiG-philosophes ne I'ont pensé (S, p. 3, 63). Et ô'est tement unanime. "oii"o- ,lrécisÉm_e_na- parç=ç.@"elle,l-.-a-4[-_et$BgJrg.s*Êt c-ourantsù*q.uç-lçr.çxBj"qs- :, sions du langage I o-r_-d_!.ggjf.ç.,>f"9"qn*t p;.écizuses elles incarnent toutes _: '_ les distinctions que les hommes ont 1ugé bon de faire, au cours des II. LE LANGÂGE ORDINAIRE siècles, ainsi que les différents liens qu'ils ont été amenés à établir, par une expérience vécue, de génération en génération. Ces distinctions et rapports, d'après Austin, sont certes susceptibles de dépasser en Austin était convaincu que la meilleure façon d'ab,order les faits, nombre, en délicatesse et en valeur (puisqu'ils ont subi l'épreuve _-Ële- iriélievl,iè éptaaisr sdiev esem laeinssre,br ieeunisatef lplilg_ Wgr_2iqj@àffiî#'d prolongée de la << survivance des plus forts > fthe survival of the :ï.îçrrTatfi_pËtôt_quslç*réçi.ùs" fittestl), tout ce que nous pourrions concevoir, par un bel après-midi, laisse pas arteindre dlrec_lemenÇ *âir [rt.*ent par t,intermean|iià bien assis dans nos fauteuils... (P, p. 130; R, p. 351, 335). du.langage (R' p.3a9). Bien qu'il âit exprimé t"r réti".n..s au sujet Il s'agit donc de nous rappeler, en étudiant une question, ( ce que <(d<ce eesl mudiëp iqlioïu"imsi omduuev tel amln'agecancgtsee n ta) tns gu*ir,o -lisal a rx<e<oc vnoésn rniqfaiucisia sstai;oiintn t éd>ra>e,ns esst a ciÇeenetttlue di éq<jiàu p iah euilt oulasdnoigJpa hlgeiees ento puso udriqruiooni,s eet ne nd eq uteelll esse ncsi r(cPo,n ps.ta 1n2c9e)s. >> fwhat we should say whenl; l-'-h_ i|s toPioreu.r ddeo_nnlae.rp huinloelo ipdéheie a- ssaenzg clxaaiscete adee nceost rdee uiixe cmleou, veenm e,nhts;,i li;l ;f;a;u;d;r;a';-itô" r__eufapire, Geuovordems adne, QBuraindel)e.y, Russell, Wittgenstein, Ayer, Ryle f"t a ".iiei O" LI nad^pqeYpu reeell)é.:lt s-oe .rndmf- e:tue\stln e"<nrl qilcse o snn psotrnrou tppc:ltloui osgsniu tsd.ieg 'o lllbqoaj ge d1itqs,1u uthg(eqé iul oqi> rnsi>ese)a ,r.deameeiea linssato adivtée ésn ra iaf<irc" ucairoiteiamol,npi ï ,reo'>ix>ïi,.t ise * unri. r*tg ïqién[unrCé"ï rË"anili,*"f r.re.èsoi"sir"ar tytiae ,tJ, sqqauunei s c (lou nin,s otàiut usne enn 'pte axnsao mvtroeini roe n>x>sp ( éRpri,ae spn c.s ee3,u 3el3et)m *q.eu nEet n nl eousun sem aoauutsrtir oe[.n .os.] c tcmraoaspiios t nea,n uidsl asnin olcetees, {iI.-. o:re!us: tpc!or!om:p:mo.selli t lIo'enxIs'po rnqesu esl isontn ep hpdéeenu svoiemmnépt nleêisstr ieen ,o apnino-ssseii iniruési.ds uts"iit, e Is'oo uen t e dvméepiifm'iresetiesu',c rooàmn ,mc-o;en; ;sn;iédrgè;lriieg'i e;ta;ob"ul"ree-ss, rnéoaulisté rse nddoonnts n poluuss ppaerrlsopnicsa c: eg rnâocetr eà puenrec ecopntisocnie n[.c..e] daeigsu pishééen odmesè nmeos ts>, f/ plvestue .l a< nmaétutarep/ho-nvsdiaqmuee n>t,a lrae rdéed luac rtéioanri téd e(qvùdi saeurda;iet,tftorùu"r ;iËdoidi,iir."t;î";-âiii"irôJ;priJiô, *a (P, p. 130). ment et eDtitativement atomique >). *l.'i. mpQiptgérqe. ocpits riao unl e md wuoi uulavsneegnmasgeteen ttuc.qro undim eisne tr enuvrnre ôcsglaiseiaa clteitoèsn rse< ;eii"imstop.i;roiotip;sÉn diËqui u;la;"h"n;giîiaË"gi;'el )"i).à," ",m-^rioirouiiËvieii"àml*'eïeinu-t, ilUm'antpteoe rnltaetinongtn u leed soa mritté ifptihcooiredtleelers , soavuu ildf'qeénmadlpe)l ,o nci ''eeossutt - àlpa-ldu fisore nn cédtc'ieoensn s aadpierpesr; é chcoeannrc desepir t nsl ao pufroson bpcléatimorvnae.t niqTouoneuss t.àe dier par la formalisation et r'émondige d'expràsiÀns qui aeioèùeniàËiàË,ii"rt comprendre la fonction d'une expression, elle cesse par Ie fait mênne d'être probl6, tfersa. it.n igmn-psoenrtsa n-t , eqtu gi glu ai pepsat reasissseenotite dl. JIpi tuss'a géitti àpl"o ,î ooo^tpobr.i"iuâtoii lr;j,' "oË,a;;li-frfïii'iOi"'."."o mc'ea1rst1 itq suseuem.rtboleu t qeun'A cues qtiuni sceo rnacp€rpnreo chsea vdies écee pdreinrnciiepra lme oeutv seems emnétt;h eotd se'sil. s'en distingue, C'€6t nous qui soulignons uo ûexte d'ailleurs parlé. 12 t3 INTRODUCTION Austin part, en tout casr$J;@rt"u,on peut se ter au lancafg= /'/;:i ': l?Ilgsire,twist*rgdffiditxt qu;ù idt affiËËâ a Ipnterroger : On découvre rapidement, sitôt qu,on applique son III. r-a uÉrnoon D'ÀusrIN esprit à ces ch_<o<s es, ou du moins on arrive très vite à fo.rrr-uleri,hypo- thèse, que rien u'arrive sans raison; que si deux tournures exiiient Nous venons de noter qu'Austin êyglt-UnggÉlbgge (ou plutôt un dans la langue, on découvrira querque chose dans la situation où nous ggJ&n) pour attein-dre les faits, les$fi-énomènes, ou notre expérience sommes appelés à employer I'une ou I'autre, qui explique notre choix. lil'e*la réalité : il attaquait le réel par le biais du langage ordinaire. Aussi Il peut arriver que le choix paraisse arbitraire lmais tres souvent, nous préférait-il appeler cette façon de philosopher non pas une analyse marquons une nette préférence pour une tournure, plutôt que I'autre. du langage, tout simplement, mais une < phéq_ornj*Mg4$ggit: Et nous nous fondons sur l'hypothèse que, si cette préferùce existe, tiqup , (P, p. 130), c'est-à-dire une philosofhie quitrâiiC ôt làïgage il doit y avoir quelque chose dans la situation $obàe environnante, %Ïilile d'étudier les phénomènes. Austin n'aime pas non plus le mot pqruéif éeroxnpsli qIu'uenrea,it ,e ts di aonns ltael daéuctroeu vcarasi tn, opuos uprrqéuféorio dnas nlas tseelc ocnadse .n o[.u..s] l<e< m laénthgoadgee >o rpdoiunra idrées ig: nile rp lraé ffèarçeo nd ed obneta iul cso'yu pp rleen dte rqmuaèn dd ei l teincthenrirqougee, C_est-à1![e_gglq-l.epcase na[q ftJa_irg là. comrplexité de Ia vià > ou aIuS piécisément de techniques, au pluriel (R, p. 348). Nous d(.R'A, ups.t in33, 3q).u 'Nil onues s ev eûrer opnass apvluesu glloémine,n lto arsu qlaun'ilg a,'ugcgoirrud ianea irlae m: ceethluàid-cei,s equsséaeise rloonnsg umeaminetnetn, afni.tn isdsee vnot ipr aqru.<eSlleosg ssloltngt gcre*sg nte"cehgn i>q>u qeus' o-n <q<u ai,p pprreantid- n'est pas le dernier mot - il peut toujours, en principe, être amélioré,$ peu à peu, de proche en prochg à appliquer non seulement aux , ou'remplacé par un langage plus formel et savant - mais il Jemeure problèmes traditionnels de la philosophie, mais au domaine jusqu'à bienle premier mot... (P, p. 133). présent inexploré qui se situe aux frontières de la philosophie... r> Iæ langage constitue ainsi l'objet immédiat des recherches d'Austin (.R, p. 332). eJ, à vrai dire, à peu près le seul. En cela, sa démarche se rapproche lffies de cetg{__qqflL$g.t-.-9st qu'il doit être de celle de bon nombre de chercheurs français d'aujourd'hui. U y u pratiqué avié prudence, Iènteur, et très minutieusement. Austin insiste pourtant cette différence notable : le philosopbc-+-nglêis s' constamment sur ce souci du détail, et met en garde contre les généra- tirer de sa lapgue_ !qqt*.Cf.9llçUg*cp_l_trpn[-d ; que les lisations hâtives qui ont fait un < gâchis > de I'objet de la philosophie recherches frânËseJ les ptuilG"t;s o;'iè"i vouloir dégager (P,p.42,123, l2g).Il faut savoir aitendre, et commeno. pàr *.u.ilUil .-/,,7 qauuera liet mcoannteifneus téin cboinesnc ipenet ud ud 'ilnatnégraêgt ep. oOunr pleesu t (p esntsruecr tuqrue'As u>st ient gtonuitteasn lteess d (oIn/n,é eps. d 1'u2n2 p).r ol*bslè mWe, 6m@êmeg l)e s-pldusa nasp pleasrqôuiiiefrlèlenst ninoussi-' < modèles >> inconscients, qu'il se serait même méûé des résultats des employons le langage méritent surtout une attention particulière (P, { recherches structuralistes, par exemple, ne voyant pas comment nous, p.129; p. 138, 100). Austin a eu ceci à dire, à propos d'Ayer, par les chercheurs d'aujourd'hui, pourrions reconnaîtrè zas rencontres du exemple "F(à/, qui il reprochait d'avoir laissé de côté de nombreux emplois réel dans un langage qui, au fond, n'est pas Ie nôtre (ælut du nous du terme < réel >) : << Je voudrais absolument faire remarquer quelle conscient). Nous I'avons vu, en effet, c'est le langage ordinaire qui erreur funeste I'on commet toujours lorsqu'on aborde l'explication permettait à Austin d'enrichir soz expérience du réel de celles des de I'emploi d'un mot en n'ayant considéré sérieusement qu'une générations précédentes, et d'arriver t uo" ,nturte avec ses propres partie minime des contextes où on I'emploie de fait > (S, p. 83). collègues (sans qu'ils aient à se ûer à ses recherches). Ailleurs, il incitera les autres ù rompre avec la tradition pou"r,çplsj toute la situation où urr ce,rtaiq acte de discours, *ôâuif ûr, p.52). ' Jusqu'ici, I'art pratiqué par Austin semble se ramener à, observer, T4 15 INTRODUCTION INTRODUCTION tout simplement, les distinctions du rangage, le détail des circons- reste à noter que le philosophe anglais avait une confiance inébranlable tances, la totalité de chacune des situations. Il ne s'agit pourtant pas en saB5.o'-e#<Æé,#Ée >. Il allait jusqu'à affirmer, avec véhémence, d'une simple observation de ce qui se présenterait tout seul. Il faut qu'elle ^{tat-la iiniiè-: <<... toute la question est de savoir si nous adnet- même se méfier du langage ordinaire, Jt des conceptions qu,il nous tons qu\ne autre méthode philosophique - je pense peut-être à une impose des diverses situations où il entre en jeu : iin'a pu, t*lorr* plus particulièrement, qui est fort en vogue en ce moment sur le échappé, en effet, auxpréjugés séculaires, et il véhicule p-Cu'e.fsot l, I,eireu., continent - pourrait être la bonne. Qu'elle pourrait s'attaquer aux la superstition ou la pure fantaisie (p, p. 133, 150). dire qu,il problèmes que nous estimons insolubles et les pourfendre d'un seul faudra souvent user de brutarité vis-à-vis de ce rangage, re torturer, coup. Ma réponse est non, deux fois non. D'abord, je ne pense pas le déjouer au besoin (p,p.134). que le temps soit venu - je n'ai pas dit qu'il ne viendra jamais - - L'un des moyens que préconise- âuqli_n pour éviter les embtches d'aborder des problèmes du genre que vous évoquiez. Et ensuite, je du langage ordinaire consiste à.yVElç)^les situati_ons nouvelles, crois encore moins qu'aucune des méthodes philosophiques actuellc- j_"!41qt_a4freûc!_es tour cas àe îËlË il; ;rl;îàîons-fiffi" meut en faveur, ait la moindre chance de succès en s'y frottant )) moment donné. Qu'on ne craigne pas ra variété : situations très (R, p. 375). étranges fidiosyncraticf, ou d'une uanaute exûême. L'essentiel est de Un dernier point mérite peut-être d'être mentionné : il explique nous,demander <<.ce que nous dirions dans ce,s c_as >>. Austin est per- - au moins en partie - pourquoi la tâche que s'est assignée Austin suadé que si I'on i]ffiilsr, ôïËË;;i;acôorder uu"" t.rluir., n'aboutit pas forcément à un interminable bricolage. Austin est d'avis sur les expériences suscitées par une telè démarche. Sinon, même le désaccord pourra devenir éclairant (p, p. r32). Mais tu conartion pà,rr que cette technique soit vraiment eftcace, c'est que I'on possèdJune imagination vile, un esprit aventureux, et certains schèmes d,action (P, p. l3a). exigence impossible I lsmplir? Austin, pourtant, ne voit rien de . L'imporrance donnée à cette imagination créatrice de nouvelles décourageant dans cette condition : même s'il existait dix mille emplois situations rappelle sans doute les <i variations eidétiques > d'un du langage en un certain cas, avec le temps la tâche ne serait pas * Husserl. Dans les deux cas, il s'agit de forcer re réel à aiparaître, de iréalisable. A I'encontre de Wittgenstein (mais comme M. Lévi- susciter les phénomènes qui permettraient de bien por"i (ou *é-. Strauss **, au sujet des structures de I'inconscient), il est persuadé en de résoudre) les problèmes qui nous préoccupent lè plus.'peut-être effet que les divers emplois du langage ne sont pas infinis.Il a déjà Austin n'est-il pas allé très loin dans cette direction, mais on peut se remarqué, un peu malicieusement, que les philosophes sont trop demander. si son << art ), parce qu'il n'exige pas de mettre quoi^que ce enclins à parler d'infini dès qu'ils ont découvert, par exemple, jusqu'à soit << entre parenthèses > (si ce n'est les solutions prématurees), n'est dtx-sept expressions... (P, p. 221). De toute façon, même si le temps pas plus apte que celui de bon nombre de phénoàénologues à fuir" n'était pas encore venu d'aborder les < grands problèmes >>, faute émerger les expériences les plus significativès pour la soùtion éven- d'avoir toutes les données en main, Austin est au moins heureux des tuelle des < grands problèmes philosophiques n, c'est-à-dire humains. avantages < négatifs > des recherches < compilatrices >r : elles aident à La question << Que dirions-nous quand... r>, posée sans restrictions récupérer de nombreux aspects du réel que la philosophie a négligés, et dans les domaines les plus problématiques, a peut-être une chance de nous faire prendre conscience, un jouç de ce que nozs cherchons dans le réel, c'est-à-dire dans notre ( situation totale > ... ' Cf. Investigations philosophrqres, Gallimard, Paris, 1961, p. 125. (I-e tiue Quoi qu'il en soit de cette comparaison entre la < phénoménologie complet de cette édition est Traclatus logico-philosoplrrcrs suivi de Investigations d'Austin et celle (ou celles) des penseurs << contiientaux >>, il ious>> phitlots oCpïh. iqAunethsr,)opologie structurale, Plon, Paris, 1963, p. 30. l6 t7 INTRODUCTION INTRODUCTION et préviennent beaucoup d,erreurs, ,en rendant les philosophes plus difficulté de ne pouvoir formuler de critères qui permettent de conscients de la < complexité de la vie, de la vérité, et a"r'"norË, ,, réduire toutes les énonciations en deux classes bien distinctes. (P, p.239). En d'autres termes, c'est la notion de vérité qui est soumise à l'épreuve. Sans doute y a-t-il des énonciations qui sont vraies ou fausses au sens traditionnel de ces termes. Mais Austin estime que la tv. te vlsÉr pRlNcrpALE DE <( euAND DIRE, c,Esr FAIRE )) philosophie a eu tort d'accorder une situation privilégiée à ces énon- rr texte que nous avons traduit diffère de façon assez notable des cutrilaaadltliuoitlniloss n n(\rPe, ,ll epP .. d L2e)3 7II )')a.. ffIlIilr mvvçe uauLtt i oeçntnl fsùsoutaumtremumreç e <1n\ tduf,çé uemrnJyl ltrfhuaoliusloËag,nriùst çerrr e sr2>,s llo4ar tnuiruo tLtiolounuu t I aulres écrits, cours,,ou conférences d'Austin. Le langage y *-"o ce qu'il y aurait à considérer ençore avant de parler de sa vérité ou I effet étudié plus spécialement pour lui_même,et non pas d;abord pour de sa fausseté. Il reconnaît bien une place spéciale à I'affirmation i qu'il manifeste certains aspects d'une autre réalité, ou certâines classique, conçue dans toute sa complexité; mais sans s'arrêter à i données obscures d'un problème classique. sans douie gustin a-i-rt déterminer très précisément ce qui lui confère cette situation unique : t ,v[toheu l<u< srpeecehcehr cahcet r> >Ila e tn daétucroeu vdruir ltaonugt aàg-eq, udee nl,o u<s< apcotuev odnus daiscccàoumrps ri>r flea teimreps. .n.'e st pas encore venu; il reste encore trop de défrichage à IË j(poleau rlr a,l naag upaxga erpo) rloeebs; ltè edmte cevesel napu,h. efilcnoi srvo';upbehj eiqdiue è impso.m uIévl dorieiais tat Ëdp epq-lsuiqeèus tàrere mc,h.orJy rer.etnrr .uirm;ti um,tirg--J,a'ui arot" -pcrêiCpti'tqeioslrnt >e>>n >c vlçargsa4siepiq -uqoe{u4, +fcaLouln'séçsnueoe dn lecaisa ptfiaoluintps a), crato vndesucta ltt'eiévmneo p(ncsc' eicasottim-oànm-d epir eeud nol]er - lm<fag dtifvfeei "s..tt.-. ': f ,I , / L .iI langage nous apprend ici quelque chose sur une autre réalité que lui- [cldi'angl. : performative] (c'est-à-dire celle qui nous permet défaire t I même,. celle-ci ne peut être que nous_mêmeJ, €n tant que personnes quelque chosg per l?-pa.{gle elle-même), qu'Austin a été conduit à consiT è" i qui parlent. i àeiei toitie énonriuiiôo digne de ce noin (c'est-à-dire destinée à. commtti Austin s'est convaincu que Ia philosophie s'égarait en décidant de 'lniquer - ce qui exclurait, par exemple, les jurons-réflexes) comme ne. considérer que les afirmations [statements] dont on p".rtl ài." : étant d'abord et avant toutun acle-.dg,.8i..sççurs produit dans la situation qu'elles sont vraies ou fausses. Il jugeait que res critères'ae vgrite totale où se trouvent les interlocuteul-s(I/- p. l47). S'il est bien vrai nouvellement adoptés réduisaient dgiiagment trop re nornbre des que les énonciations sont des acles, a.prs elles doivent, en tant que afrrmations pertinentes, et reléguaient trop facileÀent u' dornaio" tels, visèiâ âccômplir queiiiue êhose. Âustin, donc, décide de consi- vqdu1u.{ i,ne'bosni e-osne1 nq sfua 'oeulusles sde esns, epp seseuouvideeonn-ta tp ffnai ésrma dnaemstitooininnésse, s fd aàei ir êeétnr elo, nodcbeiajste i<to< naas"f f lui,r "tm tl ef arra.trnio" tc""e,,,sl. lcd'é'éelrésemt-rà ec-ndetir rte(âs ianenin s â tda;oËnuétt eaq uiad'baësc'tllrg'aâ iiltï)ee q lduùpii -cmluoêyi rmasp.e p,U'aenrnte ie enfsodpirséa riact nestt p-yfélé crgiefigcqo4unleinimoaleîetnr-et-,æ' philosophiques, dont les résultats contribueraient sairs a"rt" a âi-rG, (Austin I'appellera la.ta|liùi à;tliocitïon fillocutionary ffrô:e:! de la t, certaines difficultés traditionnelles (Il, p. 3). Comm" t*jorr.r, i", parole), il-slaeit pert acc*ompljr, 9!-.tanlqu'il I pcahre,rrec hloerusrsq un'o'anv apireondtu pita us neex aémnoinribéi aut rito"nr- u{uttt"toetriavnecmeel qnut e,lcoo"nrq'iu"" ,q J)uin*, TeP s,t -bp.g 41i394 j)!,g ênq._S-qtdi ,sqs__ldeç,.i"s lçrCçqnoi19gçit1Ç-,tl-Hço -gu'1-"tc":,kcb-$:çpf..fq*)9ue: inl_ çé_er!a dleusa te(udro 4n,çt, Æil Ss-e,, Id9é" feçn "d. IdSe telles citconstances. ræs propres analyses d'Austin iont ,.r.o.tii u,, revendiquer le caractère étanche) lui per4etta4! d'o-r{onner provi- moins ceci : dès qu'on veut distinguer avec soin les affrmations ,.Foirement tous les verbes contenirs dans le dictionnaire, selon la << authentiques > (celles qu'on juge vraies ou fausses) de ces uurr", '{valeur d'illocution qu'ils posséderaient. Cette étude, encore inachevée lrili énonciatiôns qui ne sont pas.ieipression d'un non-senr, *ui, l.ri '(et dont Austin ne présente que certains résultats dans les conférenceS rlilliii:lilirri. d1-'êfotnret >là q udeelqmuea icnh o))s,e psaanrs eêxtreem vpraleie)s, aoluo rfasu sosens sC,e. L h ei.u rpter oà* îlia, qduéere rn oleuss a affuirrmonast iosnosu sc llaesss iyqeuuexs) ,( vlurai ieasu roau cfeapusesnedsa)n ct opmemrme isd edse < c aocntseis- ir,l ii:,L, tji:i;rlii,lrll 18 ;", "r -!*j t .-tl' :!,èJ,r.,. llli .l'.a'.t .L;:i ' i;Ê INTRODUCTION du discours >> parmi d'aulres, c,est-à-dire des actes qui possèdent cr.r.rsi une << valeur d'illocution >> et qui << font >> par conséquent quelque v. LA PHILOSOPI{E, SELON ÀUSTIN chose (,F/, p. laQ. Austin voulait donc d'abord montrer qu'il importe de considérer Nous avons déjà vu pourquoi Austin procédait si lentement et si les affirmations (ainsi que leur < vérité , ou n fausseté >) dans un méticuleusement dans ses recherches : on ne saurait, dès lors, être contexte plus général, dans une problématique où I'on tiendrait étonné de ce qu'un ouvrage comme Quand dire, c'est fafre, n'apporte c_ o_m__p-tre,_ du fait qu'elles s,vounrt sùuurrrtvouul t sdeeJs auccttveès_,, eçLt dueçss aAUctIeeSs dAUu dOfiSCOUrS pas de solutions satisfaisantes aux problèmes qu'il a soulevés. Mais ayant forcément une < valeur d'illocution >>. Aussi a_t-il ou rre€mmarâ-r- si Austin a renoncé à la joie de penser qu'il parviendrait sous peu à des solutions aux ( grands problèmes philosophiques >, il n'a pas pour autant consacré sa vie au déploiement d'une ascèse à peu près constante. Pour lui, le travail d'analyse minutieuse était un plaisir : ll s'amttsait (il parle souvent de fun - H, p. 24, 163; P, p. 123; Le philosophe (a nglais n'a pas voulu étudier explicitement la nature R, p. 372). On a même l'impression, parfois, que la valeur la plus même de cette valeur d.'illo*cution >>; il s,esitl ;cotndte;n;té de noter à importante qu'il reconnaît à la philosophie est de procurer souvent Tliïq:ïlises qud,i'aôt.ti o slt.gulsl t ;,; "*;;;nn= ce fun... Mais, au fait, s'agit-il de philosophie? ' !EÆ!, tandrs que lès autres éléments < abstrâits > de I'acte oe ois- Nous n'avons pâs f intention de présenter ici une quelconque cours ne le sont pas (il s'agit, comme nous le verrons, des actes de théorie sur la nature de la philosophie, à laquelle nous comparerions locution et de perlocution). ll n'a pas entrepris, non plus, une discus- ensuite la notion qu'en avait Austin. Nous nous contenterons de sion sérieuse de I'agir personner qui s'exprime dans ie < faire > de la mettre le lecteur au courant de ce qu'a dit le chercheur anglais sur parole, mais a noté simplement qu'il ne pouvait être réduit à un ce sujet, en différentes occasions, laissant chacun décider s'il parlait << acte physiqae minimum > (H, p. 106, I I l, I l2), ni à une entité < inté- effectivement de philosophie, ou de ce qu'on est convenu d'appeler r(iHeu, rpe., 9s,p i1ri0tu, e1l3le) . eFti dfièclteiv àe s>>a qmueé thlao dpea, riol lec onnes ifdeérraaitit qquuee mlaa npirfoebsltée_r un<e <L asc ipehnicloe spoopshiiteiv es a>n, sd icsetsinscet ed édbeo lrad ep hsieloss forophniteiè.res et va chez les matique n'était pas encore assez mûre pour qu'on puisse tenter de voisins. Je crois que la seule façon de définir l'objet dc-la"pÀi]g;gphie, fraésito uqduree slae sd iqsutienscttiioonns eqnut'reel letr osiusg égèlérme ednéisjà .a bIls tara mitsê mdee Ii'nascitseté d seu dr isle- cb'leèmste dse q duiir ere sqtue]gn_tl ]9e.-ns-c]_oor*ec "çiqgqpçg-l g4bgte t-os,u sa plerèss rqéuse!{ ul'qo, nd ea 'etpspsa.sy élg sto- upt{e--9s- cours n'était peut-être pas fondée (H, p. l4g), que sa classification lèi méth-odes èprouvées ailleurs, [...] Dès que I'on trouve une méthode des << valeurs d'illocurion >> était provisoire (H, f. fSfy, qu'il avait pré_ respectable et sûre pour traiter une partie de ces problèmes résiduels, seq!é-rnr.prograry-me plutô.!. que le_ 1ésultat agnnitif àe .echerËhes aussitôt une science nouvelle se forme, qui tend à se détacher de la exhaustives (I/, p. 163). philosophie au fur et à mesure qu'elle définit mieux son objet et Aussi les conférences d'Austin risquent-elles de laisser le lecteur qu'elle affirme son autorité. Alors on la baptise : mathématiques - français sur sa faim, pçut-être même àe provoquer un certain senti_ le divorce date de longtemps; ou physique - la séparation est plus mquein nt 'adb'aoguatcisesmeennt t evnicso-àre-v àis rdie'ann adley speasr tiscaunlisè rdeomueten fp écnoéntcralunatenst., tmoauist eréncceonrete ;f roaîuc hpes;y cohuo lomgêiem, eo uq uloi gsiqauite p meuatt-hêétmrea tdiqeumea i-n glar acmoumpauirree eosut dépend, au fond, de ce qu'on attend de la philosophie... linguistique? Je crois qu'ainsi, la philosophie débordera de plus en plus loin de son lit initial ) (R, p. 292-293; cf. aussi P, p. 180). Pour ce qui est de savoir si I'entreprise d'Austin est une démarche 2t 20 INTRODU TION INTRODUCTION philosophique ou une linguistique scientifique, Austin affirmait à pas à déterminer la nature propre de ses recherches analytiques : JeenaenJ owbaghy l r-qrnu 'g jlruyAngd- !n9oiqmpcb.ree, ddue -cl,h4ôqgsaegig d fogntrt ela p pahr i-tso9_sdo-_pehg?ig! 9-Jt 'o-g""l-ugpk"i <m een tt ap qau;leesr tipohni lossi ospouhviqeunet ,p oilssé reé, pdoen dseanvto iqrusie csei tlera tvraaivl aeisl te àn pvraouptr ela- _aujoiid'hui. [...] Où est la fronrière? Y en à-t-il-unè-îuelqùê partt peine, cette question a très peu d'importance > (R, p. 20). [.-f Il n'y a pas de frontière. k champ est libre pour qui 'reut y aller. Quant à Austin, nous avons vu que, pour lui, ce travail ( en vaut La place est au premier occupant. Bonne chance au premier qui la peine ), tant par I'unanimité qu'il réussit à promouvoir que par-le trouvera quelque chose >> (R, p. 293). plaisir qu'il procure et la clarté qu'il introduit au sein des problé- Il semble bien que, pour Austin, I'on fasse de la phitosophle lors- matiques obscures qu'on appelle philosophiques. Mais on peut se qu'on se débat avec des problèmes apparemment insolubles; mais demander si le chercheur anglais fut toujours animé par I'intention quand on tombe sur des techniques qui permettent d'introduire dans sérieuse d'en venir plus tard à aborder les << grands problèmes >, ou une problématique une certaine clarté et un peu plus d.'ordre, et s'il n,a pas décidé en cours dc route de s'établir définitivement dans sounr tfoauitt dloerlsaq usc'oienn creé.u sLseist àc itfaatiiroen esc lsouriev aunnte ass sceonrrtoimbeonret nutn Ia'inmimpree,s aslioorns 'Tlam scîie âni"e ilfinàgiiuiits tii qlunes. tiOtune ar usnoeu vsecniet -IL'imcep*dreqsl4sgiogna gqeu, 'iql uéep rcoeutvtae tseelulele- ( qui se dégage des textes déjà cités : ...pggl.!t_o:lS-ph-ilq$_opbie..a. préoccupation suffit, en fin de oôiiipte, pour.épuiser toutes les moti- lgyj_ours 9!é lg ,nom qu'on donne au fourre-tou! $gns lequel on range vations de ses recherches... C'est peut-être parce qu'il était ainsi provisoirement tous les problèmes qui traînent, et pour lesquels comblé par ses analyses qu'il a pu - à l'encontre d'un grand nombre personne n'a encore trouvé une utilisation respectable, une méthode de penséurs < continenfaux ) - résister à la tentation de se lancer de traitement qui rencontre un assentiment unanime > (R, p. 355); < trop vite ou trop tôt >> dans une tentative pour résoudre les < grands et,surtout : << N'est-il pas possible que le siècle prochain voie naître, probièmes >. Mais la question serait sans doute de savoir si certains par les efforts conjugués des philosophes, des grammairiens, et de <grands problèmes> doivent, ou même peuvent,attendre qu'untravail nombreux autres chercheurs intéressés au langage, une véritable long et exhaustif ait été accompli, avant qu'ils ne soient abordés de du langage qui en recouvre tous les problèmes? Si cela arri- plein front, avoc toutes nos ressources, évidemment, mais toutes nos ^lv_ga1i!tn,c en_o us nous serions débarrassés encore une fois d'une autre partie ressources actuelles. Peut-être y a-t-il des limites au temps que nous de.la philosophie (mais il en restera encore bien d'autres), de la seule devrions consacrer à nous préparer à vivre. façon dont nous pouvons nous débarrasser de la philosophie, à savoir : Quoi qu'il en soit de cette dernière question, on ne sera pas sur- en la,repoussant vers le haut [by kicking it upstairsf > (p, p. 1g0). priJ de n" pas trouver dans Quand dire, c'est faire :une profusion ii -d--éÈmnar'c hde'a suctrieenst iftqeurme(etas,n tl epsar rliecuhre orcbhjeet si mdm'Aéduisattqinu ec tpnasr tliatu mJnétth oudnee àapep reéllseuraltiat,t sd eo upr idmee caobnosridd,é prahtilioosnosp hqiquu'eusn. penseur < continental >> , employée); mais elles peuvent être considérées comme une entre- - Èst-ce dire que le texte n'offre que peu d'intérêt philosophique? prise philosophique dans la mesure où elles demeurent animées par Non. Nous serions tenté de répondre : au contraire! A notre avis, en I. I'intention de voir leurs résultats servir un jour à mieux poser (et peut- effet, ces conférences offrqnt à la réfle,xion pbrl-qjggblSue (qu'Austin être ,à résoudre) certains problèmes strictement philoiophiques-. En a peut-être eu tort de remettre e ptus iâia, indéfiniment) dSgglgg-rcs:* udne smenést,b iol dye a nuria idt ese ruélesmuletantts upnh oilbojseot pphhiiqlouseosp, haiqluoers, sqaun'su qnue' isl ceiexinsctee .tqjouèn sC pû1!è!9ii -1ô,.ù"-,l 'ô" gii- !-t-r4dsi"i:" è- 4, pdgôl-oi9re-: -tiq"qqp3- ylge9ttuiép +ptt udlà- nc-it 9.c!1e19rqtà .i:n!"e sp eétlliuryceurybtr-ea:- j"tpâos sède en elle-même son objet propre, sa méthode, et ses résultats. lioqs abstrailes dés chercheurs << continentaux >. (Nous p€nsons' par - science est ce sur quoi I'ons'entend, la philosophie ce sur quoi I'on à'xèmple, à des expressions comme celles-ci : << C'est le langage lui- i'-_-fnees speaurrv ient pas à s'entendre... Comme le faisait remarquer le pro- mêmô q.ui nous parle >; ( Il faut prêter I'oreille à l'Être (.Serz) >; --i J. O. Urmson, l'école oxonienne d'aujourd'hui o" s'urrêt., .ll << Le discours de I'inconscient >; < Le langage nous a >r; etc' Non "lI 'i' '- i \ sI 23 rl,lu r II 1 -.-.. 1, , l .,'\ .,oi i --:. lI: -

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