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Puissants et misérables: Système social et monde paysan dans l'Europe des Francs (VIe-IXe siècles). PDF

729 Pages·2006·7.063 MB·English
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Puissants et misérables y Jean-Pierre Devroey e Système social et monde paysan dans l’Europe des Francs o (VIe-IXe siècles) r v e Puissants D e r Jean-Pierre Devroey est Ce livre tente de donner une image d’ensemble des sociétés r et misérables e professeur d’Histoire médiévale occidentales au début du Moyen Âge. i à l’Université libre de Bruxelles. Une première partie fournit des outils pour penser le sys- P Depuis trente ans, il a consacré tème social : Catégories, systèmes de domination, ordres et - l’essentiel de ses recherches à relations. Elle aborde successivement l’ordre du Monde (com- n l’économie et à la société du ment la société a-t-elle été pensée et représentée), l’ordre insti- a Haut Moyen Âge. Il a été élu tutionnel (systèmes, liens et lieux du pouvoir royal) et l’ordre e Système social et monde paysan en 2000 à l’Académie royale de familial, avant de s’interroger sur la nature des liens d’homme J Belgique. Il a publié en 2003 à homme (vassalité, amitié) qui cimentaient cette société hiérar- un premier volet, consacré aux chique. L’analyse se poursuit par l’étude des relations sociales : dans l'Europe des Francs Fondements matériels, échanges et Comment les hommes expriment-ils les notions de domination es css ) lien social, de cette vaste enquête et de supériorité ? Comment la société médiévale se fractionne- ne sur l’économie rurale et la société t-elle en catégories sociales ? Comment se divise-t-elle sur la bl acl médiévale. liberté de l’homme et sa sujétion ? Comment la domination des a Frsiè ( VIe-IXe siècles ) élites s’exprime-t-elle en termes de pouvoir et d’oppression, s d’ordre et de désordre ? La troisième partie du livre résulte ér deeX I d’un pari : conserver à la paysannerie (qui formait l’immense s - majorité des hommes et des femmes qui ont vécu dans l’em- mi peeVI pire franc) son autonomie comme sujet de l’histoire et intégrer o r( l’économie rurale dans une vision d’ensemble des sociétés euro- u t péennes et de leur développement jusqu’à l’an mil. Au-delà de e E ' l’idée d’un « Grand Partage » entre Ancien et Moderne dans l l’histoire de la civilisation occidentale, le livre conclut sur la s ns question de la rationalité et de la capacité de l’homme médiéval t a n à appréhender le réel et à agir sur le monde. d a Cet ouvrage fait la synthèse dans une perspective compara- n tiste des recherches des trois dernières décennies. Les éditions s a s s de textes, le recours simultané aux autres sciences sociales, les i y progrès de l’archéologie permettent aujourd’hui une approche u a p totalement neuve de cette période. P e d n o m t e l a i c o s e m è t s y S Illustration de jaquette : Le roi, juge des pauvres Psautier de Stuttgart. Saint-Germain-des-Prés (vers 830), fol. 83v. (Psaume 72, 4) © Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart. ISSN 0378-7893 L’artiste utilise l’histoire du jugement de Salomon pour Classe des Lettres ISBN 2-8031-0227-7 illustrer le Psaume 72, 4 : « Il jugera les pauvres du peuple et il Prix : 55 € sauvera les fils des pauvres ». Académie royale de Belgique www.academieroyale.be www.academieroyale.be Puissants et misérables Système social et monde paysan dans l'Europe des Francs (VIe-IXe siècles) www.academieroyale.be www.academieroyale.be Jean-Pierre Devroey Puissants et misérables Système social et monde paysan dans l’Europe des Francs (VIe-IXe siècles) ClaSSE DES lEttrES aCaDémIE royalE DE BElgIquE www.academieroyale.be Décision d'imprimer le 6 février 2006 mémoire de la Classe des lettres Collection in-8°, 3e série tome Xl 2006 © 2006, académie royale de Belgique toutes reproductions ou adaptations totales ou partielles de ce livre, par quelque procédé que ce soit et notamment par photocopie ou microfilm, réservées pour tous pays. N° 2039 Dépôt légal 2006/0092/9 ISSN 0378-7893 ISBN 2-8031-0227-7 Communications s.p.r.l., imprimeur de l’académie royale de Belgique, louvain-la-Neuve Diffuseur : académie royale de Belgique Palais des académies rue Ducale, 1, 1000 Bruxelles tél. 32/2/550.22.06 - 32/2/550.22.21 Fax 32/2/550.22.05 e.mail : [email protected] www.academieroyale.be Remerciements Il y a plus de trente ans que je m’intéresse aux sociétés rurales au début du Moyen Âge. Cette inclination fut souvent le fruit d’en- thousiasmes juvéniles, alors qu’étudiant en histoire à l’Université libre de Bruxelles, je lisais pour la première fois des sources (la première rencontre avec les paysans de Saint-Germain, sous la houlette de Jean-Jacques Hoebanx !) ou des œuvres historiques qui allaient me marquer intellectuellement. Je pense en particu- lier à Charles-Edmond Perrin, dont les Recherches sur la seigneu- rie rurale en Lorraine furent une éblouissante leçon de méthode et à Adriaan Verhulst, qui fut à la fois le critique attentif de ma thèse de doctorat en 1982 et, durant vingt ans, une source d’ins- piration constante et l’ami et le lecteur exigeant de mes travaux. Le décès brutal d’Adriaan, le 16 novembre 2002, m’a privé de la joie de lui destiner un des premiers exemplaires du travail de syn- thèse que j’avais entrepris à partir de 2002. La suite fut endeuillée par la disparition de Georges Despy, le 18 septembre 2003. Je dois beaucoup à ce grand historien qui m’a appris à conjuguer rigueur de la méthode et audace des idées. Pierre Toubert est toujours un lecteur attentif, critique et bienveillant de mes recher- ches. Chemin faisant, mes intérêts pour l’Europe franque ont été l’occasion de nouer des contacts suivis et enrichissants avec des historiens de ma génération. Ce livre est plus spécialement dédié à Rosamond McKitterick, Jinty Nelson, Hans Werner Goetz, Dieter Hägermann († 2006), Ludolf Kuchenbuch, Massimo Mon- tanari, Yoshiki Morimoto et Chris Wickham. Depuis près de trente ans, la lecture de vos travaux historiques stimule, accom- pagne, interpelle, féconde mes propres recherches. Au-delà, cette  www.academieroyale.be Remerciements connivence intellectuelle s’est muée en amitié. Aujourd’hui, j’ai tenté de ramasser toute cette riche moisson de débats et d’idées. J’espère ne pas avoir trop galvaudé le capital que vous m’avez apporté durant toutes ces années. Sans l’appui du Fonds national de la recherche scientifique belge, je n’aurais pas bénéficié du temps nécessaire à l’achève- ment de ce travail. Durant une année sabbatique (2003-2004), mes charges d’enseignement ont été assumées par mes collègues Claire Billen, Alain Dierkens (Université libre de Bruxelles) et Michel Margue (Université libre de Bruxelles et Université du Luxembourg). Qu’ils en soient vivement remerciés ! C’est Fran- çois Menant qui a mis en branle le long travail d’écriture histori- que qui s’achève aujourd’hui 1. Plusieurs amis et collègues, Moni- que Bourin, Alain Dierkens, Massimo Montanari, René Noël, Jean-Marie Sansterre, Chris Wickham et Chantal Zoller ont accepté d’en lire et commenter les pages. Leurs critiques, leurs suggestions et leurs encouragements m’ont été infiniment pré- cieux. Bénédicte De Meyer a relu le manuscrit et contrôlé la bibliographie. Nathalie Bloch en a confectionné les cartes et Béatrice Denuit préparé l’édition. Ils savent combien le texte était imparfait ; s’il l’est moins aujourd’hui, je le dois à toutes leurs attentions. J’ai eu le privilège de débattre de points particu- liers avec beaucoup de collègues, au hasard de séminaires, de conversations ou d’échanges épistolaires ; ma gratitude va en particulier à Bruno Andreolli, Laurent Feller, Hans Werner Goetz, Anne-Marie Helvétius, Arnaud Knaepen, Michael Kulikowski, Stéphane Lebecq, Régine Le Jan, Michel Parisse, Christian Peeters, Laurent Schneider, Giuseppe Sergi, Christoph Sonnlechner et Sakae Tange. « Si j’étais antiquaire », disait Henri Pirenne, « je n’aurais d’yeux que pour les vieilles choses. Mais, je suis historien, c’est pourquoi j’aime la vie » 2. Je n’aurais en effet pas le même regard sur les hommes et les choses du passé sans la compagne qui par- tage ma vie depuis trente-quatre ans. Bruxelles/Arvieux (Queyras), juin 2003 – novembre 2004 3 1 Un premier livre, publié à l’initiative de François Menant chez Belin en 2003, a été consacré aux fondements matériels, aux échanges et au lien social dans l’Eu- rope des Francs. Devroey (2003), Économie. 2 Henri Pirenne, cité par Marc Bloch, Apologie pour l’histoire, Paris, 1949. 3 Le manuscrit a été revu très partiellement en juillet 2005 afin d’y intégrer trois nouvelles publications importantes : Badel (2005), La noblesse ; L’individu (2005) ; Lauwers (2005), Naissance du cimetière.  www.academieroyale.be www.academieroyale.be Introduction Tout savoir objectivant sur notre position dans la société, dans une classe sociale, dans une tradition culturelle, dans une histoire, est précédé d’une relation d’appartenance que nous ne pourrons jamais entièrement réfléchir. Avant toute distance critique, nous appartenons à une histoire, à une classe, à une nation, à une culture, à une ou des traditions. Paul Ricœur, Science et idéologie, [1974], p. 352. Le livre que j’ai consacré aux fondements matériels et aux formes de l’échange dans le monde franc répondait dans son organisation à un découpage empirique. Il s’agissait de trier et de classer des éléments de la réalité 4. Il convient à présent de poursuivre cette analyse et de tenter de restituer une image d’en- semble du système social carolingien. Cette démarche présup- pose que la société médiévale constituait un « tout » (l’ordre ou le système social) dont les différents éléments étaient suffisam- ment liés et interdépendants pour lui assurer une certaine dyna- mique et une cohérence d’ensemble. Toute étude de la société cherche à observer et à mettre à jour les différents (sous-)systè- mes de relation qui permettent aux gens de vivre ensemble et de coopérer dans une vie sociale ordonnée : parenté, religion, orga- nisation économique, vie sociale et politique. Suivant les pré- misses que l’observateur s’est choisies, l’un des systèmes a le plus souvent vocation à expliquer les traits structuraux de l’or- dre social. Les outils conceptuels (genre, parentèle, classe, statut…) pour mener à bien une telle synthèse ont été forgés par 4 Pour la justification des limites spatiales et temporelles de l’étude, voyez Devroey (2003), Économie, pp. 5-20. J’y renvoie également le lecteur pour les aspects matériels (environnement et paysage, population, production et produc- tivité) et économiques (formes et modalités de l’échange, répartition et circula- tion des richesses). 

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